Les Chroniques d'Alisa

1ère Chronique:"Les cavaliers de l'ombre"

Cela faisait plusieurs semaines que je n'avais plus ouvert cette chronique et encore plus longtemps que je n'avais plus écrit. Pourquoi? Je n'avais rien à dire... ce bon vieux monde tourne toujours, et moi, j'ai encore ma tête sur les épaules. Je m'appelle Alisa van Tassel. Je suis née à Amsterdam en 1188 et je suis toujours de ce monde. Je suis immortelle.
Aujourd'hui, j'habite dans la banlieue Parisienne dans une petite maison, et je suis bibliothécaire. Beaucoup de gens trouvent étrange qu'une aussi jeune fille s'intéresse à des vieux livres poussiéreux.
Mais c'est là que je trouve le moyen d'écrire mon propre livre: Ma chronique. Elle m'a toujours suivie partout, et, un jour, je la donnerai à une personne qui en sera digne... Hélas,même au bout de plus de 800 ans de vie,je cherche encore...
Je suis née un jour pluvieux d'avril 1188 dans le quartier bourgeois d'Amsterdam,comme fille unique de Gaurold et Isolde van Tassel. J'avais deux frères plus âgés que moi: Richard et Sigmund.
J'avais à peine deux ans quand nous avons quittés Amsterdam pour nous installer à Paris. Mon père est entré comme croisé au ordres du Roi,et nous habitions à proximité du château. Il était au front presque tout le temps,et moi,je passais mes journées à jouer avec d'autres filles de mon âge. Ces souvenirs de mon enfance sont restés gravés dans ma mémoire,et c'est à cela que je pense quand je suis seule...
Lorsque j'ai atteint mes 10 ans,j'ai été prise comme demoiselle de compagnie pour la fille d'une riche baronne,Isabau d'Anjoux. C'est là que j'ai été éduquée comme parfaite et charmante pucelle,qui a pour seul but de plaire à son futur époux,un preux chevalier.

J'ai été mariée à l'âge de 16 ans à un dirigent des troupes du Roi,Grégoire de la Source. Mes rêves de jeune fille s'envolèrent: Tout ces rêves de rendez-vous amoureux en forêt,de déclarations passionnées...
Mon mari était sur le champ de bataille les trois quarts du temps,et,le reste du temps,il se saoulait avec d'autres chevaliers....Je l'ai haïs pour ca...
J'étais malheureuse,il me traitait plus comme un petit chien désobéissant que comme un être qui mérite le respect. Mal-aimée,je passait la plupart de mon temps loin du château,à faire des longues promenades en forêt.
C'est lors d'une de ces promenades que j'ai rencontré Louis du Lac. Il était là,adossé contre un arbre,avec son petit air malicieux....ce fût le coup de foudre..
A partir de ce jour,j'ai réellement commencé à vivre. Nous nous donnions rendez-vous dans la forêt. Parfois,la nuit,il grimpait jusqu'à ma fenêtre. Je riais et je le traitais de fou...ce qui ne l'empêchait nullement de recommencer...
J'était si sure de mon amour envers lui,que j'ai accepté sa proposition,quand,un jour,il m'a proposé de fuir avec lui. Nous avons chevauchés jusqu'au portes de la villes...où les gardes nous ont pris. On nous a reconduis tous les deux chez mon mari. Il était saoul,comme d'habitude,et il est entré dans une rage noir. Il a saisi un énorme poignard et a tranché la gorge de Louis sous mes yeux. J'ai hurlé comme jamais avant et,le voyant s'approcher de moi,je suis montée les escaliers à toutes jambes. Je me suis retrouvée sur le chemin de ronde,c'est là qu'il m'a rattrapée,je me suis débattue...et j'ai basculé en arrière....je suis tombée...30 mètres dans le vide. Je me suis sentie tomber,comme au ralentis..puis ma tête a heurté quelque chose de dur. J'ai vu un éclair rouge..et plus rien.
Lorsque je me suis réveillée,je n'avais aucune trace de blessure...pourtant,ma robe était toute tachée de sang. Je me suis relevée,sans vraiment comprendre ce qui m'était arrivé et pourquoi j'était encore en vie. Je ne savais qu'une chose: Louis était mort...il l'avait tué,mon Louis.....
Je suis sortie de la forêt et je suis revenue au château. Dans la cour,j'ai aperçu mon frère Richard..nos regards se sont croisés un instant..puis il se mis à hurler "Démon" et "Sorcière". Je ne comprenais rien à rien,mais toujours ai-t-il qu'en moins de deux,j'avais les archers à mes trousses...et tous les gens du château. Il me prenaient pour un démon tout droit sorti de l'enfer,et tandis que je fuyais les murs de Paris à toute jambes,je me demandais si ils n'avaient pas raison....au juste,qui étais-je?Et que m'étais-t-il arrivé? Ce genre de questions tournaient dans ma tête alors que je m'éloignais sans me retourner une seule fois.
Durant quatre années,j'ai parcouru les chemins de France. J'errais de ville en ville,gagnant mon pain comme je pouvais. Je réfléchissais encore et toujours à cette fameuse nuit...je ne parvenais toujours pas à comprendre ce qui m'était arrivé. J'avais peur de mon ombre,peur de moi-même....

Une nuit d'été 1209,alors que je dormais dans une grange abandonnée,je fus éveillée par un bourdonnement qui semblait venir de l'intérieur de ma tête. J'ouvris les yeux et je vis le visage d'un homme penché au-dessus du mien. Il devait avoir déjà un certain âge,vu ces cheveux gris . Il était grand,le teint mat...et il me souriais d'une façon sympathique. Son mon était Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez..un immortel de plus de 2000 ans. Durant cette nuit-là,il m'expliqua qui j'étais,ce que serait ma vie...et qu'il fallait se battre pour survivre.
Les premiers mois ont été un enfer...je ne savais pas me battre et j'avais peur d'apprendre. J'ai eu peur,j'ai eu mal,j'ai beaucoup pleuré....si bien que Ramirez me surnommais son "petit saule pleureur".
Il se conduisais avec moi d'une manière remarquable: Il était comme un père qui me consolait,qui me chouchoutait...et aussi comme un Mentor qui m'apprenais à me battre,à être forte,à survivre...C'est également lui qui m'appris à lire et à écrire,ainsi que les langues....latin,grec,copte...
Je l'aimais et le respectait. Parfois,on passais des soirées entières à parler des gens qu'on avait aimés et qu'on a vu partir. Je lui parlais de Louis et lui des femmes qu'il avait aimé jadis....Ramirez et moi étions inséparables....je l'oublierai jamais.
Et,un jour,mon épée s'est placée sous sa gorge: Mon apprentissage était terminé. Je savais que je devrai partir et recommencer à vivre. Une journée d'Octobre 1237,nos routes se sont séparées sur un sentier d'Italie. Cette séparation fut dure...très dure..mais il le fallait...je me demandais si j'allais le revoir lors de la rencontre.

Je me mis à voyager en quêté de savoir. Un soir d'hiver,alors que je me trouvais sur la côte de l'actuel Portugal,je ressentis un Bzzzzz: Un immortel!
Ce fut mon premier combat,la première fois que je tranchais une tête,la première fois que je ressentais la puissance de l'autre me gagner...et le première fois que je me suis vraiment rendue compte que je devrai tuer pour survivre. C'était mon destin,ce qui me restait à faire : Me faire prédateur plutôt que proie...
J'ai parcouru l'Europe,apprenant les langues,les différentes techniques de combat, différents moyens de guérir des blessures. Beaucoup d'immortels croisaient mon chemin: Quelques-uns devinrent des amis,d'autres voulurent ma tête et perdirent la leur.
Ma puissance et mon savoir grandissaient d'année en année,et moi, je cherchais à me prouver quelque chose,à me prouver qui j'étais.Il m'arrivais de combattre lors de tournois des chevaliers de haute renommée,cachée sous l'armure d'un homme. Si mes adversaires avaient su que c'était qu'une petite femme qui leur cassais ainsi la figure,il auraient été mort de honte...se faire battre par une femme..

En 1296,je décidais de quitter le continent et je pris le bateau pour l'Ecosse comme demoiselle de compagnie de la future Princesse de Galles. Les temps étaient durs,le Roi d'Angleterre, Edouard 1er,voulait s'approprier le Trône d'Ecosse. Cet homme était un Tyran,et très vite,la vie dans ce Château sombre dans lequel résonnait les ordres du Roi me devenait insupportable. Lors d'une nuit brumeuse,je quittais le Château et je partis dans les Highlands.
C'est là que je fis la connaissance de l'armée de rebelles écossais,que Edouard méprisait tant. Leur chef,William Wallace,était un homme intelligent et cultivé. Après plus d'un siècle de solitude,je me sentait à nouveau capable d'aimer. J'eût bientôt gagné le respect des highlanders,grâce à mon agilité à l'épée. J'adorais Will,et je sentais que c'était réciproque,les nuits que nous passions en forêt,tout les deux,me restent inoubliables....
Je partait me battre avec eux contre l'armée anglaise,nous avons vaincu à Stirling! Je m'efforçais à ne pas penser au futur,de vivre notre gloire présente. Je cherchais également le moment propice pour dire à Will la vérité sur moi. Cent fois,je maudissais ce manque de courage de ma part.
Hélas,nous étions entourés de traîtres: Les aristocrates Écossais,qui avaient profites de notre victoire à Stirling,nous livrèrent au Anglais. Will fut arrêté,jugé...et mis à mort sous torture sur la place publique. J'étais présente ce jour-là. Deux de mes amis devaient me tenir fermement...je crois qu'autrement,j'aurais fait des folies. Will a montré un courage et une fierté exemplaire. Et, après avoir crié vers le ciel un ultime appel à la liberté,il fût décapité,je baissais la tête et je mordis mes mains..jusqu'à en avoir le goût du sang dans la bouche...
J'ai souffert en silence durant des mois,ne parlant plus à personne jusqu'au jour ou,après une ultime bataille,l'Ecosse fût libre!
Toujours hantée par la mort de William,j'ai quitté l'Ecosse un mois plus tard. Je suis restée quelques temps sur la côte anglaise,songent à l'Ecosse et à mon amour perdu. Des années durant,j'ai erré.
Puis ce fût l'arrivée de la grande peste de 1348 . En plus d'un siècle et demi d'existence,je n'avais jamais vu un tel fléau s'abattre sur l'Europe. Il n'y avait plus assez de vivants pour enterrer les morts,des villages entiers moururent,les cadavres longeaient les rues. Je m'efforçais d'utiliser mes connaissances afin d'apporter un peu de secours. L'hiver 1348-1349 fût extrêmement rigoureux. La mort frappait à chaque porte,la peste avançait à la vitesse d'un homme à cheval.
Je suis tombée malade en janvier. Durant deux semaines,je suis restée seule dans la vieille chaumière,allant de plus en plus mal.....je suis morte à l'aube du 15ème jour...
Je me suis réveillée quelques jours plus tard. Tout était froid et silencieux,le feu dans la cheminée s'était éteint. J'étais toujours dans mon lit. Personne ne s'était rendu compte que j'étais morte. C'est la que j'ai compris à quel point j'étais seule. Je suis sortie de la maison: Personne,l'endroit tait désert...la mort noir avait passé.
Je me remis à ma quêté incessante. Ma solitude me rendais malade,je cherchais quelque chose que je ne pouvais trouver: Une vie,une famille....
Les immortels que je rencontrais perdirent la tête...je devenais de plus en plus forte,et je le savais.
C'était en pleine guerre de 100 ans que je suis revenue en France. Ma frustration fit place à la colère,je me battais contre tout,contre ce monde qui n'avais pas l'air de vouloir de moi....
En 1380,alors que je me trouvais sur un champs de bataille,je me vis soudain nez à nez avec l'un d'entre nous: Le Kurgan. A mon grand étonnement,il ne tenait pas à prendre ma tête,au contraire....Il me proposa de devenir son élève. Kurgan me donna ce que j'avais cherché depuis si longtemps: L'impression d'être quelqu'un.
C'est là que commença la période la plus noir de mon existence que je refoule au plus profond de moi-même..afin d'oublier....
En plus de 800 ans de vie,j'ai commis beaucoup d'erreurs....Kurgan était la pire:
Il me fascinait.
Kurgan réunit autour de lui une armée de cèleras de la pire espèce,brutes sanguinaires avides de sang et de richesses,sans honneur ni foi....a partir de ce jour,les "Cavaliers de l'ombre",comme le peuple nous surnommait,se mirent à faire des ravages dans tout l'Europe centrale.
Nous chevauchions,Kurgan et moi,sous nos longues capes noires,à la tête de notre armée,dévastant les pays,brûlant les châteaux et rayant des villages entiers de la carte.
Ma nouvelle vie était très simple,et Kurgan était un excellent professeur. Il n'avait qu'une seule théorie: "Tu veux?-Tu prend".
J'ai très vite compris le message,j'ai enfermé ma conscience au fond d'un tiroir. J'ai commis des actes trop abominables pour les révéler à qui que ce soit et,quand un groupe de paysans désespérés réussissaient à nous tuer,Kurgan et moi,nous nous relevions au bout de quelques minutes,comme deux monstres surgis de l'enfer. Je préfère ne pas dire comment on se vengeais d'eux...et de leurs familles...
J'étais devenue un monstre. En France,on me surnommais "L'ange démoniaque"...le créature infernale cachée derrière un visage d'ange. Le pire,c'est que je prenais un malin plaisir à tuer. Kurgan était sur d'avoir trouvé son égal en matière de cruauté.

J'ai mené cette morbide existence jusqu'à un soir de 1443. Je flânais avec satisfaction dans les ruines d'un village qu'on avait brûlé la veille,lorsque je vis une silhouette tapie dans l'ombre non loin de moi. J'avais déjà eu,ces derniers temps,la désagréable impression d'être suivie. Je tournais l'angle et j'attendais. Des pas se rapprochaient.
D'un coups,je sortis de l'ombre et,prenant l'étranger par le cou,je le transperçais d'un seul coup d'épée calculé. L'inconnu s'écroula,mort. Je ne m'étais donc pas trompée,ce type me suivait. Je me baissais pour examiner le corps. C'est alors que je remarquais un signe étrange sur son poignet,une sorte de logo inscrit dans un cercle. Il avait avec lui qu'un livre relié de cuire. Piquée de curiosité,je l'ouvris. C'était écrit en latin. Maîtrisant cette langue,je me mis à lire.....et j'en eu le souffle coupé: C'était MA VIE qui était racontée! Toute mon existence d'immortelle!
Ce livre avait du passer dans plusieurs mains ,car il y avait plusieurs écritures différentes. Je sentis la présence de Kurgan derrière moi,je me retournai.
-Kurgan....qui est-ce?,lui demandai-je en désignant le corps.
-Un guetteur,Alisa,me répondit-il avec la plus grande tranquillité.
Je me souvenais d'avoir déjà entendu parler de ces fameux guetteurs...ils étaient chargés de documenter notre vie,sans jamais intervenir...et je venais de tuer le mien..
-J'ai tué...un guetteur?,demandais-je à Kurgan d'une vois soudain crevotante.
-Mais oui,et je t'en félicite,Al....le premier guetteur,aller,ca se fête!..dommage qu'il n'y en avait pas aussi un petit pour moi....
Les paroles de Kurgan résonnaient de très loin...je déchiffrais la petite écriture:
"Depuis qu'elle patrouille avec le Kurgan,elle n'est plus la même...elle est devenue folle,j'arrive à peine à croie que Ramirez l'appelait son "petit saule pleureur".
Ils ont encore incendié un village aujourd'hui....il faut que ca s'arrête...il faut qu'elle s'éloigne du Kurgan.
Car,je crois que dans le fond,elle n'est pas si mauvaise.....ses yeux ont encore quelques éclats d'humanité...il n'est pas trop tard...du moins,je l'espère."
La dernière inscription se terminerais la. Tout d'un coups,j'ai pensé à Ramirez ...Mon Dieu,son petit saule pleureur était devenu un monstre...si il me voyais....
Je me suis soudain sentie très,très mal....j'ai vu ce que j'étais devenue. Je me suis mise à pleurer...pour la première fois depuis des décennies...
-Mais qu'est ce que j'ai fait....Oh,mon Dieu...
Kurgan eût un air de mépris. Mais moi,je savais que j'avais été trop loin,beaucoup trop loin..que j'avais cessé d'écouter les paroles de Ramirez...et je m'en voulais.
J'ai fermé la chronique et je l'ai serrée contre moi. Puis je me suis retournée et j'ai sellé mon cheval en vitesse. Kurgan,sur mes talons,m'a retenu par le bras.
-Al,ou vas-tu?Oh...allez,tu vas as nous quitter...on s'amuse bien,non?
D'un coup sec,je fis lâcher Kurgan.
-je ne ris plus,Kurgan...j'ai eu tord de te suivre....j'espère que le monde m'accordera un jour son pardon pour tous les crimes que j'ai commis.
Kurgan eût l'air stupéfait. Il me regardait comme si j'avais perdu la raison. Je l'est planté là,en partant au grand galop....il ne m'a pas suivi...et j'en fus soulagée. Cette Chronique deviendrai MA chronique je terminerai moi-même mon histoire,je disparaîtrai de la vue des guetteurs..à jamais.
Cette nuit-là,je m'éloignait de Kurgan aussi vite que possible. J'avis retenu la leçon...je ne voulais plus jamais être un monstre. J'espérais,tout comme ce malheureux guetteur que j'avais tué de mes mains,qu'il n'était pas trop tard pour moi....



2ème Chronique:"Réminiscences"

Je chevauchais depuis des jours sans savoir où j'allais. Je me sentais terriblement mal,je me sentais damnée. J'étais hantée par les fantômes de tous ces gens que j'avais tué. Bien des nuits,je me réveillais en hurlant,trempée de sueur.
Je parcourais la côte bretonne quand je sentis la présence de l'un des nôtres. Il était assis sur un rocher,le regard tourné vers l'océan. Je me rapprochais de lui sans faire de bruit. Il savait que j'étais là,mais il ne se retourna même pas.
-Bonjour,Demoiselle,me lança-t-il,toujours sans se retourner.
-Vous ne voulez donc pas vous battre?,lui demandai-je avec méfiance.
-Trop de sang a déjà coulé,dit-il d'un ton calme...et terriblement las.
Ma gorge se serrait.
-Vous avez raison...trop de sang déjà...
Sans savoir pourquoi,j'eût envie de m'asseoir à ses côtés. Je m'exécutait,et il se tourna enfin vers moi.
-Vous semblez bien triste,demoiselle....est-ce cette immortalité qui ne veut pas vous lâcher?
C'était contraire à mes habitudes de faire confiance à des inconnus...surtout à des immortels. Mais lui,j'avais envie de lui raconter,de lui dire quel dégoût je ressentis à mon égard.
-J'ai fait des choses horribles. Je ne retrouverais jamais un semblant de paix.
Franchement,je me demandais ce qui me prenait,mais je lui parlais de mon temps avec Kurgan,de toutes les atrocités que j'avais commises et de mon désespoir. A mon grand étonnement,il n'avait pas l'air dégoûté.....mais plutôt compatissant.
-Il ne suffit pas de regretter,il faut le vivre. Apprendre à vivre avec votre faute et vous en repentir éternellement.
-Mais comment savez-vous cela?
-J'ai commis des erreurs,moi aussi..et j'en ai souffert très longtemps...et j'en souffre encore...il y a très longtemps,on nous appelait les "quatre guerriers de l'Apocalypse".
D'un coups,je savais QUI se trouvais à côté de moi.
-Vous....êtes Methos,n'est-ce pas? Le plus ancien d'entre nous.
Je le regardais...Il avait l'air si jeune...et il avait plus de 4500 ans. Il avait été un meurtrier de la pire espèce,tout comme moi. Quand Ramirez m'avait perlé de lui,je l'avais imaginé différemment. Mais maintenant,je savais qu'il me comprenait.
-Oui...je suis Methos...du moins,ce qu'il en reste. Le pardon céleste n'existe pas....avant de demander au monde de vous pardonner,il faut vous pardonner vous-même. C'est ça qui est le plus dur...vous allez essayer,Demoiselle....?
-Alisa.....mon nom est Alisa...et......je vais essayer.....de me pardonner..
Une ombre passa sur le visage de Methos,et l'espace d'un instant,je pouvais y lire cette lassitude de la vie éternelle. Sans réfléchir,je passais un bras autour de ses épaulés.
-Je vous remercie...vous m'avez redonné courage. Je ne veux plus commettre de telles erreurs....
Methos me pris les épaules et plongea son regard dans le mien. Puis il me souris.
-Bon courage,Alisa.
Je me relevais,je le saluais et je remontait en selle. Au moment où j'allais partir,il se leva et m'adressa un signe de la main. Je lui rendis son salut...et je partis.

L'endroit que j'avais trouvé pour réfléchir était un petit couvent près de l'actuel Quimper. Les soeurs m'ont accueillies les bras ouverts,sans me poser de questions. C'est là que j'ai trouvé le courage d'ouvrir ma Chronique pour y rajouter la suite de ma quêté. J'y écrivait mon angoisse,ma perplexité,ma peur. Je passais mes jouées à prier,à écrire et à aider les soeurs à leurs besognes quotidiennes.
Je sui restée plus de 60 ans dans ce couvent,réfléchissant,priant,écrivant. Bien sur,au bout de quelques années,les religieuses se rendirent compte que le temps semblait avoir aucune emprise sur moi,mais elles virent que j'était en quêté de pardon, elles ne me chassèrent pas. Jamais je n'avais vu autant de tolérance. C'était miraculeux.

En 1502,j'ai quitté le couvent. Je me sentais mieux,j'avais mûri,mais je sentais que je devais aller plus loin encore,que je profite de cette vie éternelle pour connaître,pour savoir,pour apprendre. Je suis donc partie plus loin....jusqu'en Chine. J'y est découvert un monde nouveau,inattendu,magique. Je fis la connaissance de Li-Cheng,un mortel. J'ai rarement un homme aussi sage en 800 ans de vie. Il m'a beaucoup appris,entre autre une nouvelle Philosophie,une autre façon de penser. Il m'a aussi appris des nouvelles techniques de combat que je n'avais jusque-là encore jamais connues. Le chinois n'est pas une langue facile,mais immortalité oblige,et en plus de ca,j'ai un certain don pour les langues. J'ai donc appris assez vite.
Je suis restée longtemps avec Li-Cheng. Lorsqu'il commençait à sentir que pour lui la fin approchait,il m'a demandé de partir. Moi,j'aurais voulu rester jusqu'au bout,mais il ne voulais pas que je le voie mourir. Je lui ai donc dit adieu et j'ai quitté la Chine les larmes au yeux.
Mes pas m'ont ramenés en France...il me fallait un retour au sources. Je sui rentrée dans une petite église près de Paris...et je me suis retrouvée nez à nez avec l'un d'entre nous.
Son nom était Darius...et il me plu immédiatement. Comme je n'avais encore rien prévu pour mon éternité et qu'il me demanda gentiment,je décidai de rester avec lui.
Je croyais tout savoir,tout connaître...mais je me trompais...Darius m'en fournis la preuve. C'est avec lui que j'appris les mathématiques,l'astronomie et les premières traces de ce qu'on appelle aujourd'hui la Physique. Je découvris également mon amour pour l'Art. Durant des jouées entières,nous décorions les murs de l'église...et nous remettions à jours les chroniques. Pour mon entraînement physique,je me débrouillais seule,Darius ne se battais plus depuis des siècles...et je l'admirais pour ca.
Nous passions du temps à aider les pauvres,et nos soirées à discuter où à traduire des textes du Latin en langue vulgaire,afin que plus de gens puissent en profiter.
J'étais vraiment heureuse au côtés de Darius....mais l'aventure me manquait et je commençais à regretter le temps où je chevauchais un peu partout. J'ai donc décidé de partir. Darius m'a serré contre lui et m'a dit que si j'avais besoin d'aide,il serait toujours là. Je suis partie,empotant avec moi ma chronique et un recueil des ouvres d'Aristote,un cadeau de Darius. Les guetteurs semblaient avoir perdu ma trace,et j'en était plus que contente.

Florence,1554. Je voyais là un mode nouveau s'épanouir. Une renaissance,MA renaissance. L'art,la musique et la pensée gouvernaient cette ville de lumière,ainsi que Venise. J'aimais cette nouvelle façon de penser,d'interprèter la beauté. Je m'intéressais surtout à la peinture. J'allais voir des ouvres de jeunes artistes. C'est lors d'une exposition que je fis la connaissance d'un jeune peintre plein de talent,Antonio Giatti.
Il venait d'achever une toile grandiose,un vrai chef d'oeuvre,et il m'invitait régulièrement à venir la voir,ainsi que ses nouvelles peintures.
Et c'est ainsi que ,lors d'un triste matin,sa magnifique toile avait disparue,Antonio fut inconsolable. Son oeuvre lui avait été volée. J'essayais de lui redonner courage,mais son désespoir en fut si grand qu'il se jeta de la fenêtre de son atelier le soir même.
La mort d'Antonio me fit beaucoup de chagrin...car il était devenu un ami cher. Je me jurais de trouver le voleur et de venger Antonio.
J'eus beaucoup de chance lors de mes recherches. Grâce à ma bourse bien remplie,je me procurais les informations dont j'avais besoin. C'est ainsi que je fini par obtenir une adresse. Sans attendre,je m'y suis rendu...et j'ai retrouvé le tableau...ainsi que la voleuse...l'une d'entre nous. Elle s'appelait Amanda Darieu et dés que je l'est vu,je l'ai haïe. Elle avait,bien qu'indirectement,tué Antonio. Elle non plus semblait pas m'apprécier beaucoup. Nous avons sortis nos épées et bondis l'une sur l'autre. Nous nous sommes battues dans sa demeure. Elle m'envoya un coup dans la figure qui me fis passer par la fenêtre,mais je l'entraînais dans ma chute. Nous avons toutes les deux basculé dans le vide. Sans se soucier de nos nombreuses blessures,nous nous sommes relevées et nous avons poursuivi notre combat en pleine rue. L'une de nous y serait certainement restée si les gardes n'étaient pas intervenus. Comme nous n'avions pas très envie d'être arrêtées,nous avons pris la fuite,chaqune de son côté.
-à une autre fois!,m'a-t-elle lancé avant de disparaître dans une ruelle.
-C'est cela,oui...et la prochaine fois,je ne te raterai pas!,lui ai-je répondu.
En m'enfuiyant dans la nuit,je réalisait à quel point je la détestait...et j'aurais sa tête!

Suite à la découverte d'un nouveau monde par Colomb une centaine d'années avant,je fus piquée de curiosité..et je m'embarquais pour le nouveau monde en juin 1614. Je ne savais pas ce que j'espèrais y trouver...je voulais juste partir...
En arrivant,je constatais qu'il n'était pas si différent de l'ancien...inutile de ce faire des idées,ce n'étais pas le paradis perdu. Je décidais néanmoins de le parcourir.
C'est dans une ville appelée Salem que j'ai rencontré Léa. Elle devait avoir dans les 20 ans,pas plus. Tous les gens la trouvait bizarre,comme ils me trouvaient bizarre,moi aussi. Ce qui se ressemble,s'assemble,et nous sommes devenues inséparables,tel des soeurs. Elle était très intelligente,elle connaissait l'art de soigner par les plantes.
Nous étions toujours ensemble,nous étions le contraste par excellence: Moi avec mes boucles brunes et mes yeux de braise,elle avec son manteau de cheveux blonds . Elle avait des yeux fascinants,comme un ciel lors d'une tempête...gris et mystérieux. J'avais toute confiance en elle et,au bout de quelques temps,je lui ai dit la vérité sur moi. Elle le pris avec un clame presque surnaturel.
-Je savais que tu étais différente,Alisa,m'a-t-elle simplement dit.
Cette réaction renforça encore plus nos liens,même quand l'ombre de l'inquisition commença à planer sur Salem. Suite à des faits que les villageois mirent sur le dos du malin,ils étaient persuadés que les servantes de Satan se trouvaient parmi eux.
Le nouveau gouverneur qui venait d'arriver renforça cette politique et fit venir à Salem des prêtre se des juges,afin de purifier la ville.
Au bout de quelques jours,les gens devinèrent hostiles envers nous. Léa et moi étions montées du doit: Deux sorcières qui se dévouaient à Satan afin de détourner les âmes fidèles du droit chemin...pas de doute,ces deux filles respiraient le vice.....et il fallait libérer la ville de ces sorcières.
Léa et moi étions sur nos gardes,mais nous aurions jamais cru qu'ils oseraient nous attaquer ouvertement....nous nous trompions...
Nous étions entrain de traduire un texte latin quand ils ont enfoncés la porte. "Ils", c'étaient les hommes du village,le juge,les prêtres et les gardes armés. Lorsque le chef apparut sur le seuil de la porte,le Bzzzzz que je retentis était d'une rare intensité. Je regardais l'homme à la lumière des torches. Il n'y avait aucun doute possible sur son identité. Suite à ce que Ramirez m'avait raconté sur les quatre cavaliers de l'Apocalypse,je savais qu'il ne pouvais s'agir que de Kronos. Nos regards se croisèrent un instant. Bien qu'il fut mon aîné d'environ 4000 ans,je décidais de me battre. Je sortis mon épée,bien décidée à me défendre. Je me tournais vers mon amie,et je lui chuchotais:
-Léa?..
-Quoi?
Tournant mon épée dans une main,je lui soufflais:
-Cours...
-Alisa...je ne vais pas te..
-COURS,JE TE DIS!
Sans perdre une seconde de plus,Léa fit demi-tour et ,d'un seul bond désespéré,je jeta par la fenêtre. Sa manoeuvre avait été si brusque que personne avait réagi. Dés qu'ils eurent compris,ils voulurent la suivre,mais je les faisais reculer à grands coups d'épée. J'entendis au dehors les pas de Léa s'éloigner...et tout d'un coups,deux coups de feux et un cri étouffé...Oh non...
Abandonnant ma défense,je pris le même chemin que Léa et couru les quelques mètres qui me séparaient d'elle. Elle était couchée face contre terre,deux trous dans le dos... Je m'agenouillais près d'elle et mes larmes se mirent à couler.
-Oh...Léa..
Je sentis à peine les gardes m'attraper par les épaules. Kronos,l'air satisfait,s'approcha très près de moi. Cette fois,j'étais cuite...un coup d'épée et c'est fini.
Kronos avait du deviner ce que je pensais,car il sourit de manière machiavélique.
-Oh non,Alisa...ce serait trop facile...
Et se tournant vers les autres,il leur criait avec une voix de tonnerre:
-Brûlez-la!
Je fus emmenée et jetée en prison. Le soir-même,je fus conduite au bûcher. Tout le ville était là,tout le monde voulait voir brûler la sorcière.
Mon âme de damnée fut recommandée à Dieu,les prêtres firent un signe de croix après l'autre....et ils mirent le feu..
En 800 ans,je suis morte un certain nombre de fois...de la peste,de poison,j'ai été jetée d'une tour,transpercée,noyée....je croyais avoir vécu le comble de l'horreur....mais c'est sur ce bûcher que j'ai réalisé que je n'avais encore rien vu....
Je sentais l'odeur acre de la fumée,et peu à peu,les flammes montèrent plus haut,toujours plus haut,vinrent me lécher les pieds,le genoux,les hanches...
Habituée à la fumée,j'ai je suis restée consciente pas mal de temps..
Je m'étais jurée de ne pas crier...mais je m'effrayait de mes propres hurlements. Avant de perdre conscience définitivement,je vis à travers le rideau de flammes le sourire méchant de Kronos. Il me fit une petite courbette hypocrite,remis son chapeau et partit au grand galop.
J'eu encore le temps de sentir le feu atteindre ma poitrine....et puis tout s'est noyé dans un nuage de fumée noire...
Je ne sais pas combien de temps j'ai été morte. Des jours,des semaines peut-être. Je me suis réveillée au fond d'une tombe,recouverte d'un vieux sac de toile. Comme la terre n'avait pas été beaucoup piétinée,j'eu pas trop de mal à me dégager. J'avais presque réussi quand une main agrippa la mienne et me sortit de terre.
Le frisson que je sentis était typique....je levais la tête...et regardais dans les yeux de tempête de Léa. Je restait sans voix un instant.
-L...Léa?....Mais tu.....
-...Est morte?...Mais toit aussi,je te rappelles....
J'avais été brûlée vive,enterrée...ce qui m'empêchait nullement d'être d'excellente humeur. J'éclatait de rire. Kronos avait si bien calculé son affaire..m'isoler,me faire souffrir..mais il n'avait pas pu prévoir uns chose...Léa était des nôtres!
Elle eût un grand sourire.
-Eh oui...je suis comme toi....tu ne t'immagines pas à quel point j'ai été surprise en me réveillant...depuis ce jour,j'attendais que tu refasses surface. Ah oui,j'ai ca pour toi...ils l'ont jetée ans le fleuve..mais j'ai été la repêcher....
Elle me tendis mon épée. A son contact,je sentais que ma force me revenait.
-Merci Léa.
-Allez viens...partons d'ici..avant qu'on ne nous voie. Je sais où nous pouvons nous cacher.
Nous nous sommes cachées dans une hutte abandonnée en pleine forêt pendant quelques semaines,jusqu'a ce que j'eu retrouvé toutes mes forces. Léa voulait la vengeance....et,une nuit,nous sommes retournées à Salem et nous avons rendu une petite visite au gouverneur...inutile de préciser qu'on lui à fait passer un sale quart d'heure.
Alisa la sanguinaire avait fait son grand retour cette nuit-là..
Je voulais également affronter Kronos..mais il n'était plus à Salem. Soit,il ne perdait rien pour attendre....
Nous avons quitté les environs de Salem et nous avons voyagé à travers le monde. Léa à été ma première apprentie. Le Maître,le Mentor,c'était moi à présent.
Léa était une fille qui apprenait vite et à qui on ne devait pas répéter les choses deux fois. Je dois dire qu'elle avait un certain don pour le combat. Nul doute,elle était capable de survivre.
Je m'entendais très bien avec elle,notre vie était une folie,et nous le savions toutes les deux. Nous n'étions pas des monstres....mais pas des Saintes non-plus! Nous étions deux vraies chipies qui profitaient de la bêtise des hommes...des riches,en particulier.
Notre manière d'agir était toujours la même: Deux pauvres petites femmes perdues au bord d'un chemin...et les gentilshommes se précipitaient pour nous vernir en aide...
Nous aimions surtout les bijoux de valeur. D'ailleurs,une petite croix d'émeraude que j'ai volé jadis à un prince espagnol pend aujourd'hui encore autour de mon cou.
Aucun château,aucun demeure,aucun bateau,aucun carrosse était en sécurité. Nous menions notre petite vie de voleuses,et nous sommes devenues célèbres à travers les régions. Léa et moi aimons bien cette existence sans règles ni contraintes. J'avais caché ma chronique dans un endroit secret et je venais de temps en temps y noter mes exploits. Nous avions notre éternité devant nous et nous allions où bon nous semblait,les cheveux au vent. Nos ennemis tombèrent sous nos coups et je sentais que la formation de Léa touchait à sa fin. Bien qu'elle savait maintenant voler de ses propres ailes,elle est restée à mes côtés: L'éternité,c'est plus drôle à deux...
Un jour,alors que nous menions notre petit jeux des pauvres jeunes filles perdues en pleine mer,nous vîmes arriver un bateau. On nous fit monter à bord....et c'est là que un Bzzzzzz surpuissant me fit tressaillir. Un immortel...KRONOS!
Léa et moi échangions un regard,et on se comprenaient...L'équipage comptait une vingtaine de membres,en mois de deux,on les avaient expédiés à l'eau. Après,nous nous sommes jetées à deux sur Kronos. Injuste? Kronos avait pris tout le village pour venir nous arrêter....
Nous le ligotions solidement au grand mât. Léa sortit son épée,mais je secouais la tête. J'avais une meilleure idée...J'avançais sur Kronos,l'épée à la main. Je fis un grand geste pour m'arrêter à deux centimètres de son cou.
-Ah non,ce serait trop facile.....
Je riais sous cape.
-J'ai comme un sentiment de déjà-vu...c'était quoi la suite.....ah oui,je me souviens...
Je me tournais vers Léa et lui adressait un sourire diabolique. Et,avec la même voix jadis employée par Kronos pour donner ses ordres,je criais:
-Brûlez-le!
Avant de mettre un canot à la mer,je profitait pour me venger jusqu'au bout de Kronos:
-Tu te souviens de Léa,bien sur...la jeune fille innocente que tu as fait tuer? Eh bien surprise! Elle est des nôtres...pas de chance,Kronos...
Kronos était furieux.
-J'aurai ta tête,je te le jure! Et celle de ton amie aussi!
Je fis sourde oreille à ses menaces. Je m'emparait d'une torche enflammée et j'avançais mon visage très près du sien.
-Oeil pour oeil...dent pour dent....j'espère que tu aimes la viande grillée...
Et je mis le feu.
Nous avons ramé jusqu'à bonne distance. Puis nous avons admirés le spectacle grandiose de ce navire en feu. Plus loin,les membres de l'équipage,dans un autre canot,ramaient eux aussi pour s'éloigner du navire. Le vent nous apportait les hurlements de Kronos.
-Alisa?
-Hmmm?
Léa abordait une petite mine innocente.
-Tu.....crois que Kronos nous en voudra?
Je pris un air surpris.
-Kronos?....Mais noooooooooonnnn,bien sur que non!
Une fois de plus,nous échangeâmes un sourire....c'est à cet instant que le navire explosa.
-Enfin....je crois qu'il faudrait mieux qu'on file d'ici avant qu'il se régénère...
-Très bonne idée...
Avec cette fois un sourire jusqu'au oreilles,nous avons recommencé à ramer. Comme je l'ai déjà dit...nous n'étions pas des Saintes....
Après ce petit règlement de compte,nous avons repris notre petite vie de séductrices voleuses. Les années passaient sans que j'aie eu le temps de m'en rendre compte. Pendant plus d'un siècle et-demi,j'ai parcouru le monde en compagnie de Léa.
Un beau jour,j'ai réalisé que ce genre de vie commençait à me lasser. Je commençais à sentier le poids des siècles peser sur mes épaules. Léa,elle,était encore jeune et aventurière,mais moi,cette vie ne m'apportait plus rien. J'ai décidé de retourner à Paris. Léa n'a pas voulu venir,cette vie lui plaisait trop. J'ai respecté sa décision et elle a respecté la mienne.
-Fais attention à toi,lui ai.je dit avant de partir.
-Toi aussi,m'a-t-elle simplement répondu.....mais je savais que c'était sincère.
Quitter Léa,c'était comme quitter une partie de moi-même mais je savais bien que c'était pour moi la bonne décision. Elle est restée en Amérique tandis que je prenais le bateau pour la France....

3ème Chronique:"une ère nouvelle"

Un Jour de Décembre 1772,je frappais à la porte d'une petite église dans la banlieue de Paris. Je ressentis le Bzzzzz avant même qu'il eût ouvert la porte. En me voyant,il faillis tomber à la renverse. Je secouais la neige de mon chapeau et et je lui souris.
-Bonjour Darius....
Sans dire un mot,il m'a serré dans ses bras pendant une bonne minute au moins. Retrouvant quelque-peu son sang froid,il se décida enfin à me saluer.
-Bonjour,Alisa...je suis heureux de te voir.
Je pris un petit sourire moqueur.
-Tiens,je n'avais pas remarqué.....
Avant qu'il ne commence à me faire des conférences sur le pas de la porte,je décidais d'entrer. En pénétrant dans l'église,je remarquais que rien avait changé. Les peintures que nous avions faites sur les murs avaient un peu pâlies,mais c'était tout. Je retrouvait ici des traces de mon passages,des bons souvenirs. Je m'assis au côté de mon ami qui me mis au courant des derniers changements.
-Paris tremble....
Sa mine s'assombris soudain
-..Un jour,tout cela va exploser au grand jour.
Contrairement à Darius,je m'inquiétais pas outre mesure.
-Oh,je ne crois pas....ca fait des siècles que rien ne bouge dans la monarchie.
Darius tenait à sa thèse.
-Ca va changer...j'en suis sur. Cela fait un moment que ca s'agite dans les rues de Paris.
En voyant sa mine grave,je décidais vite d'aborder un autre sujet.
-Au fait,as-tu des nouvelles des nôtres? Methos? Ramirez?
Le regard de Darius me déplut immédiatement.
-Oh....tu.....le sais donc pas?
-Pas savoir quoi?
-Ben....pour Ramirez...
Je me sentit pâlir.
-Ramirez?
Darius avait l'air très mal à l'aise.
-Il.....il est mort voilà plus de deux siècles...tu ne le savais pas?
Mon coeur manqua un battement. Ca ne pouvait pas être possible!
-Tu....en est sûr?
-Hélas oui.....
Je détournai la tête pur pas qu'il me voie pleurer. C'était grâce à Ramirez que j'était encore là...et que je le suis encore aujourd'hui. Il avait été comme un père pour moi. Darius me passa un bras réconfortant autour des épaules. Je me ressaisis.
-Qui a pris sa tête?
-Kurgan.
Je sentis un tremblement de rage me parcourir.
-J'aurais du m'en douter.....
Pour la millième fois,je me reprochais amèrement de l'avoir suivi pendant si longtemps.
Voyant ma tristesse et mon désarroi,Darius se leva.
-Viens,je vais te monter ma bibliothèque...j'ai des nouvelles oeuvres des grands philosophes Grecs,ca va te plaire....
Je pus retenir un sourire...sacré Darius,il était toujours aussi fort pour changer de Sujet...
Il me pria de l'aider à remettre à jour les chroniques et comme il m'avait beaucoup manqué,j'acceptais sa proposition avec joie.
Au fur et à mesure que le temps passait,je me rendis compte que Darius avait raison. Lorsque je me promenais dans les rues de Paris,je sentais la haine et la colère d'un peuple qui criait la faim. Les attaques contres les boulangeries se firent fréquentes. De plus en plus de soldats armés parcouraient les rues. Sur les places publiques,les révolutionnaires proclamaient leurs idées,des idées d'une nouvelle France,d'une grande Révolution.
Je savais que tôt où tard,je devrais choisir mon camp. J'en parlais à Darius,qui me conseilla de suivre l'idée à laquelle je tenais. Par Darius,je fis la connaissance de Yann,un jeune homme qui croyait en cette révolution. J'aimais sa façon de penser,et ce jeune mortel qui avait guère dépassé ses vingt printemps réussi à faire ressentir de l'enthousiasme à une immortelle de 600 ans.
C'est ainsi que je suis rentrée chez les révolutionnaires.
Yann est devenu un ami. Avec lui et ses compagnons,nous écoutions les paroles des grands révolutionnaires qui voulaient tout changer...
J'y croyais...j'y croyais vraiment. J'écrivais des poèmes,je faisais des gravures qui furent affichées dans les rues.
Et,un soir...l'explosion que Darius avait prédite...Nous avons pris la bastille d'assaut. Ce soir-là,on pouvait entendre le bruit des balles autour de nous. Bien des gens sont morts,Yann aussi...mais nous avons réussi..nous avons pris la Bastille.
J'avais 601 ans...mais pour cette nuit-là,je l'avais oublié.....

Après l'extase des premières semaines,ce fut le réveil difficile. La "terreur" s'installa au quatre coins de la ville. Sur la place,la guillotine fonctionnait toute la journée. J'ai quitté Darius pour m'installer en ville...je ne voulais pas le mettre en danger par ma présence.
Hélas....des traîtres,il y en aura toujours....l'un des révolutionnaires nous a trahis en révélant notre cachette aux autorités...les soldats ont fait interruptions,et nous avons tous été arrêtés. Bien entendu,mon idéalisme en avait pris un coup,et je réalisais que je m'étais laissée entraîner comme une gamine naïve...
Lors du procès,beaucoup de mes anciens compagnon cherchaient plus qu'à sauver leur peau. Je ne pouvais pas les en blâmer,mais mon idéal était détruit. J'avais voulu croire...et je m'était trompée une fois encore. Je fus reconnue coupable de crime contre la France et Sa Majesté et condamnée à mort par la guillotine. En attendant l'exécution,je fus jetée en prison.
Seule derrière les barreaux,je me lamentais. Cette fois,c'était la fin du voyage. J'en avait marre de cette vie éternelle qui m'apportait que souffrance et déception. Du fond de ma déprime,je pensais à Ramirez,à William,à Louis,toutes ces personnes que j'avais aimées et qui n'étaient plus...La nuit,quand le sinistre bruit de la guillotine s'était tue,je regardais le ciel étoilé par la petite fenêtre de ma cellule et je rêvais à des temps passés...
Au crépuscule du 3ème jour,un homme fut conduit dans la cellule voisine à la mienne. Aussitôt,je sentis la présence de cet immortel à quelques mètres de moi. Lui aussi avait perçu ma présence. Je m'approchais prudemment de la grille qui séparait nos deux minuscules cellules,et je vis qu'il en faisait autant. Nous nous regardâmes en silence durant quelques secondes. Il était grand et robuste...sans doute un guerrier des temps passés. Ses longs cheveux lui tombaient sur les épaules en désordre. Ses yeux d'un bleu électrique me dévisageaient avec curiosité il s'assit par terre,près de la grille. Je l'imitais en gardant tout de même une certaine distance. Ma prudence excessive le fit sourire.
-Nul besoin de vous inquiéter,je ne tiens pas à me battre avec vous,et de toute manière,nous perdrons la tête bien assez tôt.
-Sans aucun doute...
Je me rapprochais un peu. L'idée de ne plus être la seule à déprimer me réconfortait un peu. Il me tendis la main à travers les barreaux.
-Je m'appelle Connor Mac Leod.
Je lui serrait la main.
-Alisa Van Tassel.
Soudain,je me redis compte que je trouvais ce Mac Leod plutôt sympathique. Je me sentais moins seule. Nous commençâmes à discuter...de nous,de notre existence,de nos malheurs. Je fus heureuse d'apprendre que lui aussi avait été un élève de Ramirez. Dès que le sujet "Ramirez" fut abordé,nous avions tout les deux bien des choses à raconter......
Pour un condamné à mort,il avait un sens de l'humour en béton et parfois on pouvait entendre nos éclats de rire résonner dans les sombres couloirs de la prison. Il me comprenait comme aucun autre et j'était capable de le comprendre lui aussi. Tout comme moi,il avait connu la bataille,et la souffrance d'aimer une personne qu'on voit vieillir.
Un à un,les jours passaient. je savais que la fin approchais. Une fois de plus,j'observais le ciel nocturne. D'un coup,je me tournais vers Connor.
-Vous croyiez que c'est vrai?
-Quoi donc?
-Qu'il y a quelque chose de l'autre côté..un paradis.
Connor me sortit son petit rire qui tue.
-Peut-être...mais je pense qu'ils ne voudrons pas de nous là-bas.
J'haussais les épaules.
-Tant pis....c'est en enfer qu'on ira...
Connor eut un sourire. Je l'imitais. J'allais être exécutée à l'aube et je le savais...mais je ne disais rien à Connor. Je le voyais entrain de réfléchir et je me demandais ce qu'il allait encore me sortir. Il fit quelques pas puis s'assis de nouveau devant la grille.
-Alisa?
-Oui?
-Vous.....m'embrasseriez?
-...Quoi?
Je n'étais pas sur d'avoir bien compris. J'allais lui sortir ma leçon de savoir-vivre,quand je me ravisais et je lui répondis sans réfléchir:
-Oui.
Dans une prison parisienne,à travers les barreaux,j'ai embrassé Connor Mac Leod. La pièce s'est mise à tourner,mais je n'y prêtais pas attention. Plus que jamais,je maudissais cette grille,ces barreaux qui m'empêchais de le serrer contre moi. J'avais l'estomac noué...ca faisait presque 500 ans que ca m'était plus arrivé...
J'ai passé cette nuit mon front contre le sien.
A l'aube,les soldats sont venus me chercher. Ils m'ont saisi et entraînée vers la porte. J'ai jeté un ultime regard à Connor..il avait pas bougé,et il m'a souris.
Je sortis dans la cour,entourée de soldats. 500 mètres à peine me séparaient encore de la fin. C'est là que quelque chose en moi s'est révolté,quelque chose me disait que je devais vivre encore. Depuis que je connaissais...et que j'aimais Connor,je ne pouvais pas en finir comme ca,non,pas comme ca...
-Diable d'écossais,murmurai-je entre mes dents,
-Ca aurait été trop facile...
Maintenant que j'avais décidé de vivre,il fallait que je trouve un moyen d'échapper à la guillotine. Il me restait qu'une chose à faire et,respirant un bon coup,je me lançais.
Je me jetais sur un des gardes,faisant mine de l'étrangler. La réaction ne se fit pas attendre longtemps,deux secondes plus tard,je me sentis mourir,deux balles dans le dos...
Je me réveillais quelques heures plus tard,autour de moi..*oh génial*...des corps sans têtes. Bon,j'avais la mienne,ce qui n'était déjà pas si mal. Je me relevais péniblement quand j'entendis prononcer "Connor Mac Leod" sur la grande place.
Oh non,si je devais vivre,ce n'étais pas pour qu'il meurt. Je bondis de la charrette et je courais jusqu'à la place...mais déjà,la lame s'abattit.
-NOOOONN!!!!!,hurlai-je.
Je m'approchais le plus près possible,bousculant les gens sur mon passage. Lorsque le bourreau montra la tête tranchée à la foule,j'en aurais presque pleuré de joie...Ce n'étais pas Connor!!! J'ignorais qui avait été cet homme qui mourut sous son nom,mais il avait ma gratitude éternelle...ce qui le faisait vraiment profit dans l'état où il se trouvait...
Pensive,je reculais...ce n'était pas Connor. Mais le vrai Connor était-il encore en vie?
Plus j'y pensais,plus j'étais certaine que Connor Mac Leod avait encore sa tête sur les épaules. J'était tentée d'aller voir à la prison...mais comme j'étais "morte" le même matin, je me dis que c'était trop dangereux,car je n'avais pas envie que les gardes voient une "morte" bien vivante....
Si Connor était encore en vie,il avait certainement quitté Paris,et je devrais en faire autant. Je me jurais que si Connor était en vie,je le retrouverai un jour...et je retournerai en Ecosse avec lui...
Je laissais donc Paris loin derrière moi,ma souffrance,la guillotine,la révolution. J'avais retrouvé l'envie de vivre et je me battrai pour le rester. J'ai enfin décidé de m'amuser un peu,histoire de me changer les idées. Je voulais enfin une vie d'adolescente que je n'avais jamais eue.
Je me suis mise à fréquenter la haute société. Tout le monde me prenait pour une fille de nouveau riche qui voulait se faire une place dans la bourgeoisie. J'eut aucune peine à me faire accepter. Je découvrais la joie des picnics,des brunchs,des soupers et des bals. Je fréquentais les filles "de mon âge" et, par conséquent,les jeunes nobles qui veillaient à servir ces demoiselles. C'est là que j'ai vraiment réalisé que j'étais belle,très belle. Cette beauté était une carte que je pouvais jouer,et je m'en privais pas. Je menais ces pauvres garçons pas le bout du nez,et ils se laissaient faire avec une bonne volonté évidente. Avec mes compagnes,je me cachais derrière mon éventail pour leur chuchoter les derniers scandales.
Au bout de quelques années,quand le regards des autres filles devenaient méfiant,je partais pour une autre cour où on me connaissait pas...et je recommençais le même petit jeu.
Je repartis en Amérique en 1833. C'était la belle vie: Fêtes,Picnics,Yotes,Polo,Bals et cotillons se succédaient au fil des jours. Je m'empiffrais de gâteau à longueur de journée,je dansais des nuits entières et je jouais au cricket avec d'autres jeunes bourgeois.
Mais,même avec la vie tranquille que je menais,je n'est jamais relâché mon entraînement,et quand un immortel s'intéressait à ma tête d'un peu trop près,je ne me gênais pas pour lui prendre la sienne.
J'aimais cette vie en Amérique. Presque tous les jours,j'étais invitée à des picnics dans des parcs qui longeaient les grandes plantations de sucre où de coton. C'est à l'un de ces picnics,un jour d'été,que je revis une vieille connaissance.
J'étais assise au bord d'un petit lac,les pieds dans l'eau jusqu'au genoux,quand une grosse pierre tombât juste à côté de moi,me trempant de la tête aux pieds. Le Bzzzzz que je ressentis ne me laissa aucun doute sur l'auteur de cette plaisanterie.
-Tu aimes l'eau,Alisa?,me dit-il avec un grand sourire.
-C'est TR S drôle,Methos...on se demande quel âge tu as,lui répliquai-je, furieuse.
Je me levais,dégoulinant.
-C'est malin.....
Je criais vengeance,Methos où pas. Je me jetais sur lui avec tout mon élan. Il m'avait pas vu venir et, surpris pas mon poids,il bascula en arrière...et nous plongions tous les deux dans le lac. Je refis surface en suffoquant. Methos me lança un regard noir,mais cela m'était égal. Quand on me cherche,on me trouve. Nous sommes restés quelques secondes comme des tigres prêts à se bondir dessus. Puis il s'est mis à rire...et moi avec.
-Content de voir que tu va bien,me dit-il.
-Je suis aussi heureuse de te voir...toi aussi,tu sembles aller bien....la preuve,la dernière fois,tu me disais "vous"
Il eut un sourire gêné...pas de doute,il était vraiment mignon.
Nous nous sommes étendus dans l'herbe. Depuis notre dernière rencontre,nous avons beaucoup à nous dire. J'appris qu'il se battait plus et qu'il aidais les guetteurs. J'eu une moue coincée.
-Methos...tu sais que moi...les guetteurs....j'évite.
-Ne t'inquiètes pas,je ne leur parlerai jamais de toi,c'est promis...cela fait bien longtemps qu'ils t'ont perdu de vue.
J'aurais voulu qu'il reste avec moi,mais il avait prévu de partir une semaine plus tard. Nous avons donc profité de la semaine qui nous restait pour festoyer,danser et discuter. J'étais vraiment triste qu'il parte. Il était devenu un compagnon formidable.
Après son départ,je suis restée en Amérique. Hélas,un jour,une terrible guerre a éclaté entre les états du Nord et ceux du Sud. Au bout de quelques semaines,tout le monde disait que les Yankees arrivaient. Je n'étais plus la guerrière que j'avais été quelques siècles plus tôt. Je ne ressentais plus cette envie de me battre...j'avais dépassé ce stade. La meilleure chose était donc d'éviter la guerre en quittant l'Amérique,et c'est ce que je fis.

Je suis revenue en Europe. Beaucoup de choses avaient changé durant mon exil. La terre semblait soudain tourner plus vite qu'avant. Je me suis rendu à Vienne et,comme j'adorais les fêtes,je me suis rendue au bal du couple Impérial. Eh oui..une vie d'immortelle peut avoir aussi ses bon côtés. Le bal était magnifique...tout comme l'Impératrice elle-même. Elisabeth d'Autriche était très belle. Elle avais guère plus de 30 ans,mais j'entrevoyais parfois dans son regard la lassitude d'une vieille femme,un regard que j'avais vu chez Methos aussi....
J'étais entrain de traverser la salle quand je sentis la présence d'un Collègue non loin de moi.
-Oh non....pas ce soir...
Je pressais le pas. Je ne voulais pas combattre..pas ce soir..pas ici. Je quittais la salle de bal et pénétrais dans un petit salon. Je traversait vers la porte arrière. Fermée à clef.
-Oh non...
Je reculais dans l'ombre quand j'aperçu la silhouette d'un homme entrer et fermer la porte derrière lui. Il avançais dans le salon et je sortis mon épée.
-Je suis Duncan Mac Leod du Clan Mac Leod,montrez-vous!
Je sortis lentement de la pénombre.
-Vous avez dit Mac Leod?
En voyant que je baissas mon épée et que j'avais visiblement pas envie de me battre,il fit disparaître son épée son son manteau. Il était grand,d'une constitution robuste,ses longs cheveux noirs étaient ramenés en arrière à une queue de cheval.
Mac Leod...Mac Leod....ce nom résonnait dans ma tête.
Il avait l'air surpris,mais je m'en moquais.
-S'il-vous-plait,dites-moi si vous connaissez un Connor Mac Leod.
Cette fois,il avait l'air amusé. C'est vrai que je devais être bien comique à voir mais il fallait que je sache...
-Connor?...Mais oui,ca fait un moment que je le connais.
Cette fois,j'étais lancée.
-Je vous en prie,dites-moi: Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois?
Duncan Mac Leod réfléchis quelques secondes.
-Une petite vingtaine d'année,je crois. Il vient prendre de mes nouvelles de temps en temps.
Comme je voyais tout tourner,je m'assis une minute. Vivant...il était vivant...! Je l'avais espéré...
-Il est vivant,chuchotai-je,puis,retrouvant un peu de mon sang froid,je me levais.
-Je suis Alisa Van Tassel et j'ai rencontré Connor Mac Leod il y a bien des années...et si vous le voulez bien,je n'est pas envie de me battre ce soir.
-Je vous dois des excuses si je vous ai effrayée,Mademoiselle. Sachez que j'ai nul intention de me battre si je n'y suis pas obligé....et en plus,il semble que nous ayons un point commun..
Je lui souris avec gratitude. Il me rendis mon sourire. Décidemment,les immortels de Clan Mac Leod étaient vraiment charmants....
Il me tendis le bras.
-Vous dansez Mademoiselle?
Sans hésiter,je passais mon bras autour de sien.
-Avec plaisir.
Sans bataille ni tête coupée,nous avons quittés le salon et rejoints la salle de bal. Initialement,j'avais prévu de rentrer tôt,histoire de quitter Vienne à l'aube. Mais bon,un certain Duncan Mac Leod avait quelque peu changé mon planning...des valses au cotillons,nous avons dansés toute la nuit. Nous avons parlés comme des vieux amis et au bout d'une nuit,j'avais l'impression de le connaître depuis toujours. Il était encore jeune: à peine plus de 250 ans,mais il avait déjà la maturité et les connaissance d'un vieil immortel. Je lui parlais de Connor,et il écoutait. Il savait écouter,qualité que j'avais également trouvée chez son frère de Clan. Connor avait été son Mentor et,tout comme lui,il avait un sacré sens de l'humour,et j'ai passé une nuit inoubliable.
Au petit matin,nous nous baladions sur les bord du Danube en habit de soirée...mais peu importe. Le soleil se levait sur le fleuve couvert de brume. Je savais que mon train allait bientôt partir...et moi avec. J'étais déjà restée trop longtemps à Vienne,et je voulais en aucun cas que les guetteurs retrouvent ma trace...
-Je dois partir,Duncan. J'ai passé une soirée formidable.
-Moi aussi,Al....
-Si vous voyez Connor...dites-lui que je vis encore,et que...
-Et que...?
-Et que je l'aimes encore....Vous lui direz?
-Je vous en fait la promesse.
Je levais les yeux sur Duncan et je sentis que je m'étais trouvé là un nouvel ami.
-Merci.
tant son haut-de-forme,il s'inclina légèrement.
-Faites attention à vous.
-Vous aussi et....ne perdez pas la tête....
Nous échangeâmes un sourire. Je ne sais pas comment j'ai réussi à lui tourner le dos et à me mettre à marcher. Au bout d'une centaine de mètres,je me retournais. Il était toujours là,dans la brume,et il me fit un petit signe de la main. Je le lui rendis et je me remettais en marche,d'un pas plus décidé cette fois,car je savais que j'allais le revoir.

J'ai réussi à attraper mon train...de justesse,et j'ai quitté Vienne. Je suis partie pour l'Allemagne et je me suis installée en Bavière dans un petit coin bien tranquille en pleine campagne. Je passais mon temps à lire,à écrire, à faire des longues promenades en forêt et à me baigner dans l'eau glacée du "Stamberger See". De temps en temps,je me rendais en ville pour sortir un peu de mon isolement.
Un soir d'été,j'étais dans une auberge avec quelques jeunes bavarois. L'un d'entre eux me sortit que les femmes ne savaient pas boire. Piquée au vif,je lui pariais le contraire...et c'était parti pour une nuit bien arrosée. Je ne sais pas combien de litres de bière j'ai avalé ce soir-là...mais toujours est-il qu'à l'aube,la seule encore debout,c'était moi...Bon,il faut dire que ce n'avait pas été très équitable car dans mon existence d'immortelle,j'avais déjà avalé bien pire que cela,bien que le lendemain,tout immortelle que je suis,j'avais une migraine pas possible....
Après quelques années tranquilles passées en Bavière,je fus obligée de partir,car ma jeunesse "magique" commençais à inquiéter les gens. Une vie d'immortelle est une errance éternelle. D'Allemagne,je suis partie en Suisse,et ce petit pays gagna bientôt ma sympathie. Malgré mes 700 ans environ,j'étais si jeune comparé à ces montagnes couvertes de leur neige éternelle. Et parfois,seule sur une cime enneigée,je m'entraînais,seul le sifflement de mon épée fendais le silence.
J'aimais les gens,les montagnes,les lacs...et le chocolat. J'en engloutissais des tonnes sans m'en lasser et aujourd'hui encore,plus d'un siècle plus tard,je ne peu pas m'en passer!
Cela faisait des années que je n'avais pas rencontré d'immortel. Celui qui un jour croisa mon chemin se nommait Brian Cullen. Il était considéré comme le meilleur à l'épée. D'abords,il à cru que je l'avais traqué pour me battre avec lui,mais comme je l'avais croisé par hasard,une plaque de chocolat dans la main droite et une nouvelle robe que je m'avais fait faire à Genève dans la gauche,il s'est vite rendu compte que je n'étais pas là pour prendre sa tête. En observant son attitude,je remarquais qu'il avait peur,peut-être de ne plus être le meilleur un jour...
Mais,dans le fond,il n'avait pas l'air antipathique et,lorsque qu'il appris que j'étais une amie de Duncan,il m'offrit même de me porter mes paquets. Nous nous sommes quittés devant son hôtel,non sans avoir été boire un coup avant...et quand je dis "boire",ca y allait avec Cullen. Eh oui,les fréquentations de Duncan...ca m'étonnais pas! Nous nous sommes donc quittés dans la bonne humeur.
Ah,si seulement toutes les rencontres avec des immortelles pouvaient se passer aussi bien....à peine deux semaines plus tard,je tranchai une tête...
Je crois que c'est sans espoir....
A l'approche du nouveau siècle,je pris la décision de retourner en France. J'y étais plus allée depuis la révolution,donc inutile de dire que le choses avaient changés: Fini la guillotine,fini la monarchie,fini la révolte,c'était l'ouverture de grands magasins,de petits cafés de rues,des premiers cinémas....Une fois de plus,je remarquais comme le monde chantais vite,et que moi ,je ne chantais pas....quoi que....
J'allais trouver mon vieil ami Darius. Il était toujours là,tout comme la petite église. Il vivait caché en "mourant"une fois de temps en temps,histoire d'écarter tout soupçon. J'étais heureuse de le revoir...lui aussi,et il me le fis très clairement comprendre...
En retouchant les textes que j'avais écrit trois siècles plus tôt,je m'apercevais à quel point le temps passais vite. Bientôt,nous allions rentrer dans le vingtième siècle. J'ai passé la nuit du nouvel-an 1899-1900 en compagnie de Darius. Nous avons passés la soirée près de la cheminée.à nous raconter nos souvenirs...quel nuit...
Je restais à nouveau quelques années dans les environs de Paris,mais les échos qui venaient d'Amérique piquaient au vif ma curiosité,si bien que je voulais y retourner. Je me rendis à Cherbourg pour prendre le bateau le soir du 10 Avril 1912. C'était un bateau flambant neuf,qui était réputé comme insubmersible. Inutile de vous faire un dessin,je m'embarquais à bord du R.M.S Titanic. Le reste est appartient à l'histoire...
J'ai été sauvée, j'ai pris place dans un canot cette nuit-là. Mais beaucoup d'autres personnes sont mortes,et j'avais honte de la place que j'occupais,moi,l'immortelle..

Arrivée à New-York,je regrettais déjà d'avoir quitté Paris et Darius. Mais deux ans plus tard,j'aurais remis un pied à Paris pour rien au monde. La 1ère guerre mondiale venait d'éclater. Par la radio,je me tenais au courant des dernières nouvelles du front. D'abord,on nous signalait l'extention de l'armée des empires centraux. Ensuite,les images des Tranchées nous parvenaient par dizaines: La boue,les soldats,Verdun...
Bien que j'étais bien loin de tout ca,je souffrais avec le vieux continent. L'homme n'évoluait pas,contrairement au méthodes de combats. Du mon temps,deux armées se livraient bataille fer contre fer,épée contre épée. Mais pour cette guerre-là,il suffisait de presser un bouton pour tuer des centaines d'hommes.
Comme ces quartes années m'ont semblées longues. Enfin,1918,capitulation des empires centraux,traité de Versailles,fin de la guerre. Je retournais en France le plus vite possible...pour y découvrir que ruines et désolation. J'avais su avant de quitter l'Amérique que j'allais trouver ca...mais ca m'a quand-même fait mal.
Comme un animal qui lèche ses blessures,la France se remettait lentement. Devant tant de misère,je courais chercher un soutien moral chez Darius. Il paraissait plus fatigué que jamais et....oui...vieilli.
-Comment tu vas? lui demandais-je tout en connaissant déjà la réponse.
-Ca va...oui,moi,ca va,me dit-il avec tristesse.
-L'hiver à été horrible,Alisa. Les soldats allemands sont réfugiés ici...tu ne t'immagines pas les choses que j'ai pu voir. Une nouvelle ère de tuerie à débuté.
Je me sentis fautive d'être partie en laissant Darius,mais il me dit qu'il avait aimé me savoir hors de danger....du danger de la guerre,du moins.
Après avoir retrouvé un semblant de confiance en l'humanité,je suis repartie sur les routes,non sans avoir souhaité tout de bon à mon cher Darius. Le pauvre,il en avait bien besoin.
C'est en longeant une route en Provence que j'ai revu Methos...au volant d'une automobile! Il m'a même laissé conduire un bout...mais suite à une démonstration quelque peu ratée de ma part,il repris vite le volant. Il avait l'air grave,mais mes talents de conductrice lui ont tout-de-même arraché un sourire. Ses mains étaient crispées sur le volant,et je devinais qu'il allait pas bien du tout...comme nous tous,d'ailleurs.
-Tu en as vu beaucoup,n'est-ce pas?
-Tu veux parler des guerres?
-Oui.
-En 5000 ans de vie,j'en ai vu beaucoup,j'en est même mené quelques-uns. mais aucune était comparable à celle-là....
Comme je ne savais pas quoi répondre,je gardais le silence. Il n'y avait d'ailleurs plus rien à dire. J'avais l'intention de gagner l'Allemagne et Methos partait vers le Nord. Il m'a laissée au bord d'une route près de Drest.
-Sois prudente,Alisa. Ces temps ne sont pas sur pour nous.
-Toi aussi...fais attention...beaucoup veulent ta tête.
-Qu'ils viennent,je les attend.
-Methos,tais-toi!
Il me lança un dernier regard plein de regrets et mis la vitesse. Je suivais longtemps des yeux le petit nuage de fumée de la voiture.
Au bout de quelques jours,je me fis engager dans un hôpital à Drest. Le travail ne manquait pas,des blessés affluaient de jour comme de nuit. La guerre était finie,la misère ne faisait que commencer. Les temps étaient durs,même pour moi qui avait connu tant de catastrophes.
Les années suivantes,je traversait l'Allemagne au volant de ma petite voiture,ayant enfin appris à conduire. Je me trouvais toujours de nouvelles occupations et de nouveau centres d'interrêt,je cherchais à bouger en permanence et éviter de me morfondre sur mon existence. Lorsque,en 1928, j'a' assisté à un défilé de mode de Paris,j'ai décidé de me faire couper les cheveux. Les premiers jours ont été un vrai cauchemar,je me sentais vulnérable et ..oui...presque nue. Depuis plus de 700 ans ,j'avais toujours eu les cheveux en-bas du dos. Au bout de quelques jours,je m'habituais à ma nouvelle tête...et je commençais même à aimer. Je portais sur mes cheveux ondulés ces petits chapeaux cloches très mode en ce temps-là.
Hélas,pendant que j'essayais de m'affirmer en chargeant radicalement de look,le niveau de vie des gens autour de moi se dégradais. Apres le grand Crash de 1929,l'économie mondiale étais au plus bas. En Allemagne,la situation était catastrophique. L'argent n'avait pratiquement plus de valeur,tout se payais en Milliards de Marks...

Un jour de 1933,j'entendis sa voix pour la première fois. Je venais d'avoir un quickening extrêmement violent,mais de cette voix,je me souviendrai toujours. Je marchais dans la rue,encore toute secouée,quand j'entendis sur la place:
-Deutschland,ein Land,ein Volk,ein Führer!
Et il fut élu...
Ce petit homme avec sa petite moustache,ce petit rigolo plein d'énergie réussis vraiment à relancer l'économie allemande,à redonner l'espoir à tout un peuple qui était dans la misère,il fit naître un nouvel idéal.
Des idéaux,j'en avais eu moi aussi....Les parades étaient impressionnantes,des milliers d'hommes,un même salut à une même personne.
Moi aussi,j'avais envie de croire,mais j'avais déjà cru...et je m'étais trompée. J'avais retenu la leçon de la révolution française,et cette fois,je voulais faire preuve de plus d'esprit critique. Je dois avouer que ses discours avaient quelque chose de fascinant...tout comme ceux de Kurgan.
Les années qui suivirent l'élection de Hitler résonnaient au bruit des hommes au pas. Des garçons de 10 ans défilaient tels des petits soldats,recevaient l'éducation de parfait petit hitlérien. Les filles étaient,elles aussi,recrutée dans des groupes. On a essayé de m'y faire rentrer,moi aussi. J'y suis allée,j'ai écouté ce qu'on nous dictait comme étant la vérité. Mais je n'étais pas naïve et j'entendais derrière ces belles paroles un arrière-son de dictature et de perversion.
1er septembre 1939: Les idées qui habitaient depuis quelques temps déjà mon esprit furent confirmées. Derrière les grandes parades et les belles images se cachait une dictature totalitaire,une guerre ...encore!
La guerre était revenue,encore plus absurde,encore plus cruelle. Bien des soirs,je me demandais si ma vie serait une guerre éternelle. J'en avait marre,plus que marre...mais pour me faire trancher la tête par le premier venu,j'étais bien trop fière! J'avais une réputation à maintenir. C'était dans ces soirs de déprime où,cachée dans une cave,j'attendais que le lever du jour fasse cesser les attaques, que Ramirez me manquait le plus.
Les premiers temps marquaient la gloire de l'armée d'Hitler qui fit qu'une bouchée de la Pologne. Puis ce fut le tour de la Russie, la Belgique,puis de la France.
Durant les longues nuit,on entendais les avions des alliés dans le ciel,on pouvait entendre le sifflement des bombes,des incendies éclairant la nuit.
J'ai fuis la croix gammée et je suis revenue en France. Je suis entrée dans la résistance,la Gestapo était à nos trousses. Connaissant bien la région,je faisait passer des familles de fuyards en zone libre par les marais. Une nuit,nous avons rencontré une patrouille de S.S. Ca a été un carnage,ils donnaient pas cher de notre peau. Quand je me suis réveillée,j'étais entourée des corps de ceux qui avaient été mes compagnons de route. Ils se relèveraient pas,eux....
Après cette affreuse nuit,je décidais de mettre mon immortalité à profit. Je me portais volontaire pour les missions les plus dangereuses,comme faire sauter des ponts où des voies ferrées. Je prenais un malin plaisir de massacrer les généraux de la Gestapo un à un. L'ancienne Alisa,violente et sanguinaire avait refait surface un moment.
Je suis tombée sur un S.S,Peter Krüger,l'un des nôtres...et un élève de Kurgan. Dés que je le vis,je su qu'il avait pris sa leçon chez Kurgan. La même provocation dans son attitude de combat,les mêmes mouvement secs et violent. Rare a été la haine que j'ai éprouvée lors de ce combat. J'ai profité d'une seconde d'inattention de sa part pour lui envoyer mon pied dans l'estomac. Comme il se pliais sous le choc,c'était l'instant idéal....bref,je pris sa tête avec une satisfaction qui me dégoûtait moi-même...
D'autres lui auraient peut-être encore sortie leur réplique favorite du genre "Il ne peut en rester qu'un",mais l'expérience m'a prouvée qu'il est plus sur de tenir ce genre de propos à des morts...c'est moins dangereux.
En 1944,j'étais responsable du poste de radio principal de la résistance française. Parlant plusieurs langues et dialectes,je traduisait les messages codés,les messages en morse et j'envoyais des messages au troupes alliées.
"Les sanglots longs des violons de l'automne"....,message que j'entendais presque chaque soir. Puis,la nuit du 5 au 6 Juin 1944,...."berce mon coeur de langueures monotones"....Le message de débarquement. je me suis levée immédiatement,bousculant tout le monde sur mon passage,et j'ai crié à l'officier de garde:
-Capitaine,on débarque!
....Le débarquement eu lieux cette nuit...Les alliés ont écrasés l'armée d'Hitler,les forces allemandes reculèrent,Hitler mourut,Berlin fut pris par les alliés...la guerre fût finie.

Comme chaque fois que j'étais à bout,mes pas me ramenaient vers Darius. Je constatais avec un soupir de soulagement que le petite église était toujours là,tout comme mon ami. Il étais toujours aussi gentil,patient et compréhensif. On a discuté de cette guerre,de notre quêté,de l'avenir...et de la rencontre. Darius n'avait pas peur de mourir. Il était au-dessus de ca...J'avoue que pour cela,je l'admirais.
En restant quelques temps avec lui,je reprenais peu à peu goût à la vie. Darius peut être extrêmement cocasse dans son genre...comme le jour où il me vis avec des pantalons et mes cheveux courts découvert.
-Les temps changent,Darius,lui dis-je en voyant son air ahuri. Il secoua la tête.
-Pas que les temps....
J'eu un sourire jusqu'au oreilles...sacré Darius!

En 1951,je décidais de repartir en Amérique. Je pris congé de Darius en lui promettent que je lui ramènerais plein de choses d'outre-Atlantique.
Je n'avais plus remis les pieds en Amérique depuis plus d'un siècle. Inutile de préciser que je fus très surprise en revenant. Ce pays avait trouvé une nouvelle jeunesse,un nouveau style....et surtout,une nouvelle musique,qualifiée de "scandaleuse" par les aînés.
Dans les année qui suivirent,le "Rock'n Roll" fit des ravages parmi la jeune génération. Un petit nouveau faisait parler de lui,son nom: Elvis Presley...et il était bon,vraiment bon.
Je recommençais à vivre comme une adolescente...que j'ai été il y a plus de 700 ans... J'allais danser tous les soirs où presque,je montrais mes bras et mes jambes dénudées,je portais du maquillage et des talons hauts.....et j'adorais Elvis!
J'étais à une soirée dansante quand je ressentis un Bzzzzz....immortel à trois heures,très près de moi. Je me retournais vivement je regardais dans deux yeux de ciel déchaîné.
Je mis une seconde à la reconnaître: Ses cheveux,tout comme les miens,étaient coupés au carré. Son petty-coat cachait à peine jusqu'au genoux,son visage était très maquillé.
-Léa!!!
Elle m'adressa un sourire radieux.
-Salut,Al...inutile de te demander comment tu vas...tu à l'air de tenir la pleine forme!
-Je ne peu pas me plaindre...et toi? Je sens que ta force à augmenté...tu as eu beaucoup de quickenings?
-Pas mal ces derniers temps...tu à été un bon Professeur,Al...
C'est alors que je je ressentis un autre bzzzzzz,plus faible cette fois. Léa l'avais senti aussi,mais elle n'avais pas l'air inquiète.
-Reste calme,Al,c'est mon élève...et....un peu autre chose aussi....
-Oh....je vois...
Un jeune homme se fraya un chemin à travers la foule. Il devait être encore bien jeune,vu la faiblesse de son quickening. Je le regardais....il était assez mignon,je l'avoue: Il était blond avec des grands yeux bleus et un visage carrément angélique,un peu trop chétif à mon goût. Léa le pris par les épaules.
-Al,je te présente Andrew Morgan,mon élève...Andy,voici Alisa Van Tassel,mon
Ex-Professeur.
-Bonjour,me dit-il d'un ton mal assuré.
Léa se serrait contre lui...pas de doute,elle était heureuse. Elle n'avait plus besoin de moi. J'avais la désagréable impression d'être de trop. Je n'ai donc pas insisté,même que j'aurais aimé savoir à quel niveau se trouvait ce Andrew et si ma petite Léa faisait un bon professeur...
-Je dois y aller....Léa,ca m'a fais plaisir de te revoir. Bonne chance à vous,Andrew...les premiers temps ne sont jamais très simples...
-Salut,Al,me répondit Léa,et Andrew me fit un petit signe de la tête.
Je tournais les talons..mais,poussée par ma curiosité naturelle,je me retournais encore une fois. Ils s'embrassaient...J'eu un petit pincement au coeur...étais-je jalouse? Je repensais à Connor en me demandant si il se souvenais encore de moi,et même si il savait que j'étais toujours en vie. Plongée dans mes souvenirs,je quittais les lieux en sifflotant "la Marseillaise".

Les années passaient comme des minutes,j'étais folle d'Elvis, James Dean...il me rappelait Louis,mon premier Amour....,et j'étais fascinée par Marilyn Monroe. Dommage que ces gens-là ne soient pas immortels...le monde y gagnerais..
Au fur et à mesure,les jupes raccourcissaient,j'en profitais,je reculais devant aucune audace...après tout,j'avais porté des robes longues pendant plus de 750 ans...
Les années 60 amenaient les Beatles,j'étais une mordue. J'ai assisté à l'un de leur concerts, et je dois dire que je ne me suis pas conduite comme une immortelle de plus de 750 ans,mais comme une adolescente dingue de Rock'n Roll. J'ai même collé la carte de concert dans ma chronique...dessus,un autographe de John Lennon et de Paul McCartney dont je suis très fière...

Mai 1968,j'étais de retour en Europe quand la grande révolte de la jeune génération à eue lieu. Certaines "manifs" ont dégénérées,il y a eu des morts. C'est là que j'ai rencontré Maximilien Lenz. Il s'était tué par accident en tombant d'un mur,et il s'était relevé...immortel. J'ai eu beaucoup de mal à lui faire croire à sa nouvelle vie,et à lui faire comprendre ce que serait son existence. Il est devenu mon élève.
"Max" était un gentil garçon,mais j'avais toute les peines du monde à lui apprendre le combat à l'épée. Il avait que "Peace and Love" à la bouche,et le combat allait contre sa philosophie. Je réussi néanmoins à lui enseigner les bases. Il riait et me disais qu'il fallait faire l'amour et pas la guerre. Je secouais la tête...quel inconscient...et j'éclatait de rire devant sa moue boudeuse.
Je savais bien que Max n'étais pas fait pour cette vie...mais je ne voulais pas m'en rendre compte. Si Léa avait réussi,Max allait réussir aussi. Je me forçais à me dire qu'il s'habituerais...et qu'il deviendrais un jour mon égal.
Quelques années plus tard,je ne pouvais que maudire mon optimisme hypocrite: Ce qui devait arriver arriva: un immortel du nom de Bianchi pris sa tête.
La première chose que j'ai faite,c'est de traquer ce Bianchi. D'ordinaire,je fais durer un combat un minimum de temps,mais pour celui-là,je pris tout mon temps pour lui casser la figure avant d'en finir. Il était assez bon....mais pas assez bon pour pouvoir me poser un vrai pronblème.
Bianchi mort,mon moral était au plus bas. J'avais perdu un élève,je n'avais pas été capable de lui enseigner la survie. Je savais bien que Max n'avais jamais été fait pour cette vie...mais ca n'excusais pas mon échec. Je décidais de ne plu prendre d'élève...du moins,plus tout de suite.

Lorsque l'homme et la femme devinrent égaux devant la loi,j'ai trouvé que l'humanité avait fait là un grand pas en avant. J'en avais toujours fait qu'à ma tête,me voyant comme l'égale de l'homme,mais là,c'était officiel!

J'ai revu Methos en 1983. il allait bien,mieux que la dernière fois qu'on s'était vu. Comme nous étions tous les deux en voyage,on à juste été boire un café au buffet de la gare,et on s'est promis de garder contact. J'aimais beaucoup Methos...et c'était réciproque...tant mieux.

Avec l'arrivée des ordinateurs,je suis devenue une passionnée d'informatique. mais bon,ma Chronique,c'est toujours du manuscrit...tradition oblige. La technique évoluait plus vite que jamais ,et je m'efforçais de ne pas être dépassée. Avec les avions,c'était si facile de voyager au quatre coins du globe...plus facile qu'à cheval,en tout cas..

Un soir,alors que je rentrais dans mon petit appart à Boston,le téléphone sonna. Je pris l'appel.
-Oui allô?
-Al?
A l'autre bout du fil,une voix familière me parlait..une voix que je n'avais plus entendue depuis plus d'un siècle...
-Oui,c'est moi.....Duncan?
-Oui.....
-Duncan! Ca alors,ca fait un bail qu'on s'est plus parlé! Comment m'as-tu trouvée?
-Disons que....Methos m'a donné un petit coup de pouce,mais ca n'as pas été facile..
J'étais heureuse de l'entendre à nouveau...bien que sa voix avait l'air très lasse.
-Comment vas-tu?
Le silence à l'autre bout du fil me fit immédiatement perdre toute ma bonne humeur. De toute évidence,ca n'allais pas bien du tout.
-Al,il faut que tu viennes à Paris par le premier avion.
-Quoi? A Paris!? Mais pourquoi?
-Écoute...il s'est passé quelque chose....de très grave...
Je me sentis pâlir.
-Quoi?
-Darius est mort...
Je faillis lâcher le combiné,j'étais sûre de n'avoir pas bien compris. J'essayais de rester calme.
-C'est impossible, Duncan...il est sur sol sacré...tu connais la règle!
-Ce n'étais pas un immortel...c'était un chasseur. Ils tuent souvent d'anciens immortels,de peur qu'ils deviennent trop puissants.
Je senti une haine que je croyais disparue depuis des siècles.
-Un guetteur.....
-Un CHASSEUR,Al !!
-Y as-t-il une différence???
-....Al,tu sais qu'il y en a une....
-Des meurtriers...tous....
Mes mains se mirent à trembler et la voix de Duncan semblait venir de très loin..
-....Al?...Al??
D'une petite voix,que je reconnaissais à peine comme la mienne,je chuchotais:
-J'arrive immédiatement.
Je raccrochais. Debout dans la pièce,je voyais mon visage livide dans la miroir en face de moi. Avec un cri de fureur,j'ai saisi le premier objet à ma porte (en l'occurrence,un vase ming),et je l'ai jeté contre mon reflet de toute mes forces. Le miroir vola en éclat,et le silence revint,encore plus pesant. C'est alors que j'entendis quelqu'un sangloter...et je mis quelques instants à réaliser que c'étaient mes propres sanglots que j'entendais. Cela faisait longtemps que je n'avais plus versé de larmes,mais cette fois,c'était parti pour de bon,en plus de 800 ans de vie,j'ai rarement pleuré comme ca. Je me blottis sur le sofa et cachais ma tête dans mes mains. Je me sentais plus seule que jamais,car depuis des siècles,quand j'avais besoin de soutien,c'était vers Darius que je me tournais.
Je ne sais pas combien de temps j'ai passé là,sans bouger,à pleurer. Lorsque j'ai relevé la tête,l'aube approchais déjà. Tout en essuyant mon visage rougis par les larmes,je jetais quelques affaires dans une valise et pris un Taxi pour l'aéroport. Quelques heures plus tard,j'étais à Paris. Il me fallu un instant avant de reconnaître Duncan parmi la foule. Il était livide,les traits tirés,comme moi. il m'a attiré contre lui et serré durant quelques secondes. Diable,j'en avait bien besoin!
Nous étions tous réunis,nous,les amis de Darius,pur lui rendre un ultime hommage. Methos était là,lui aussi,et....hélas...,Amanda Darieu...
Ce qui m'a empêché de lui bondir dessus dés le premier instant était le fait que.....trois fois hélas, Duncan semblait éprouver certaines sentiments pour elle. Mais les regards qu'on se lançais en disaient plus que tous les coups d'épée...
-Attend,ma vieille,j'aurai ta tête....tu ne perd rien pour attendre.
Methos,Duncan,Amanda et moi avons traqué le meurtrier de Darius...et nous l'avons trouvé. Ce qu'on lui a fait subir ne dois jamais franchir notre petit groupe..
L'église semblait désespérément vide sans Darius,et je décidais de rester dans les environs de Paris pour l'entretenir,en attendant l'arrivée d'un nouveau prêtre.
Amanda à quitté Paris...et Duncan par la même occasion. Je suis une méchante fille....car ca m'a franchement fait plaisir,et j'ai peu faire l'amie compréhensive qui consolait ce pauvre Duncan. Mais je sais qu'un jour,on se retrouvera..et on se battra...ca fait 350 ans que j'attend ce moment...

Les dernières années du millénaire ont été pour moi des années de réflexion. J'ai voyagé un peu,recherchant des traces de mon passé. Dans certains village,j'entendais les aînés raconter à leurs petits enfants la légende des cavaliers de l'ombre,de ces démons sortit de la nuit. J'écoutais...et je me demandais si ca avait vraiment été moi...et je me jurais que jamais plus,une telle chose se reproduirais..

Ces temps-ci,je me rend régulièrement à la bibliothèque municipale pour écrire...sous le regard méfiant du vieux bibliothécaire....avec les jeunes d'aujourd'hui,on ne sais jamais... J'ai fêté mes 812 ans le mois dernier,et ,croyiez le où non,je me sens jeune!
Accroché au frigo,le numéro de natel de Léa. Elle habite en Californie avec son Andy. Je l'ai appelée la semaine dernière,elle va bien,Andy à fait beaucoup de progrès.
Methos préfère encore l'écrit...mais bon,pour cela,il y a les E-mails....je lui écrit presque chaque jour...je me fais du souci pour lui,je trouve qu'il boit un peu trop...
Je commence même à supporter la présence des guetteurs. Joe Dawson,le guetteur de Duncan,est assez sympa,et surtout,il ne cherche pas à en savoir trop sur moi. Je suis,tout comme Methos,mon propre guetteur.
Je vais voir Duncan de temps en temps. Il a un nouvel élève,Ricci Ryan,très sympathique et très prometteur. Duncan a encaissé un sacré choc après la mort de Tessa Noel,son grand Amour,une mortelle...Mais il a l'air d'aller mieux,et je le soutiens de mon mieux car je sais ce que c'est de voir mourir la personne qu'on aime.
Il a réussi à prendre contact avec Connor hier. Il lui a parlé de moi..il paraît que Connor est resté sans voix...il me croyais morte depuis des siècles. Il veut me voir..
Je partirai pour New-York demain matin. Je vais revoir Connor,après plus de deux siècles,nos regards vont se croiser à nouveau...J'avoue que j'ai un peu le trac,je me demande si il m'aime encore....
Duncan a passé pour me souhaiter bonne chance,et j'ai aussi reçu la visite de Ricci qui m'a donné une grosse boîte de chocolat Suisse "Pour le Voyage",comme il m'a dit.
Mes valises sont bouclées. Dans mes bagages...devinez quoi?
..Une épée et une chronique,MA chronique...


Par Kate, Avril 2000
To be continued........