Changements
Partie 3 et fin
Disclaimer :
Et non depuis le temps que je vous le dis ! Ce n’est pas moi qui ai inventé les immortels et tous leur amis même si ça m’aurait fait très plaisir ! Alors n’insistez pas vous ne pouvez pas me verser une grosse somme sur mon compte avec plein de zéros derrière !
Résumé :
Mettez vos moufles et vos anoraks, les enfants ! Je vous embarque pour le grand Nord !
Style :
dilemme et solutions en tous genres !
Auteur :
Mara Jade
Site :
http://perso.worldonline.fr/marajadeAdresse :
i.aubeAworldonline.frNotes de l’auteurs :
BONNE LECTURE
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Sita regardait le paysage défiler par la fenêtre du train. Elle ne pouvait se détacher de ce spectacle qui pourtant n’avait rien d’extraordinaire.
Elle était partie. Pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que c’était la seule chose à faire. Partir, pas pour oublier mais pour faire le point. Trop de choses s’étaient passées dans sa vie ces derniers temps. Son amnésie, sa mortalité et puis ça !
Elle ne voyait pas comment faire face à cette situation. Elle devait trouver une solution ! Mais comment ?
La première des immortels se mit plus confortablement sur son fauteuil de première classe. En face d’elle Liam la regardait se demandant ce qui pouvait bien se passer dans sa si jolie tête. Le prêtre avait tellement insisté pour l’accompagner qu’elle avait fini par céder. La seule condition étant : pas de question !
Et il n’avait rien dit quand elle les avait conduit à l’aéroport pour prendre un vol pour Kiev. Puis ils étaient descendus dans un hôtel ou elle semblait très bien connaître le personnel. Là ils s’étaient changés, abandonnant leurs vêtements de demi-saison pour des habits chauds à la hauteur du climat glacial de l’Europe de l’Est. Puis il était resté aussi silencieux qu’une carpe quant elle prit deux place pour l’express pour Moscou. C’était une de ces reliques du XIXème siècle que Sita aimait tant...
Toutes les tentatives de communications avaient été des échecs. Elle restait repliée sur elle-même. N’ouvrant la bouche que pour le strict minimum. Liam la connaissait bien et il savait qu’elle devait analyser la situation sous tous les angles et seulement ensuite elle s’ouvrira à lui...
En espérant qu’elle en sortirait un jour évidemment...
Car elle se sentait particulièrement mal d’être partie comme ça de Paris mais elle savait aussi pertinemment qu’il n’y avait pas d’autres solutions.
A cette heure ci Methos devait savoir pourquoi elle était partie. Methos... L’homme de sa vie, un homme qu’elle avait aimé dès qu’elle avait croisé son regard pour la première fois. Methos qui devait se sentir trahi... Cela lui faisait encore plus mal de penser à Methos. Il devait la haïr...
Sita se passa la main sur le ventre. Oui mais aujourd’hui elle ne pouvait plus se permettre d’être égoïste comme durant les 17000 dernières années ! Elle allait avoir un enfant, leur enfant...
Elle ne savait pas comment cela était possible et d’ailleurs ne voulait pas le savoir ! C’était fait et elle ne voulait pas aller plus loin ! Elle avait arrêté cette décision et ne voulait pas changer d’avis, elle ne devait pas changer d’avis...
Pourtant elle savait que le prix en serait lourd. Si jamais elle mettait au monde cet enfant elle perdait par la même occasion toute chance de redevenir immortelle. Bien sûr elle pouvait faire en sorte que cela n’arrive pas...
Mais rien qu’en évoquant cette solution toutes les fibres de son être se révoltaient. Personne ne ferait de mal à son bébé. Elle sentait que ses instincts changeaient, elle se découvrait telle une mère louve prête à tout pour protéger son petit. Mais elle savait aussi que si elle restait près des autres elle n’était pas sûre de pouvoir garder ses positions. Et si Methos le lui demandait, les yeux dans les yeux...
Non ! Elle ne voulait même pas y penser !
Car ce bébé c’était leur enfant à elle et à Methos.
Elle voyait ça comme une chance, un espoir qu’elle avait entretenu secrètement pendant tous ces millénaires. Mais curieusement elle n’en voulait pas maintenant, pas comme ça ! Tout allait si bien dans sa vie avant... Elle avait vaincu les démons de son passé, enfin ça c’est ce qu’elle avait cru. Car même si elle ne savait pas comment elle savait le qui !
Comme quoi le passé n’est jamais vraiment mort !
Mais elle dut sortir de ses pensées. Ils étaient arrivés. Elle remit son écharpe et enfila ses gants toujours en silence. Elle se dirigea vers le quai avec Liam sur ses talons. Elle n’avait pas de bagages ayant des pied-à-terre un peu partout sur le globe, elle n’en avait pas besoin.
Dès qu’elle eut posé le pied sur le sol elle fut frappée par le froid ambiant. C’est dans ces moments là qu’elle réalisait qu’elle devenait plus fragile. Pourtant le froid de la Russie en hiver elle connaissait mais jamais elle ne l’avait ressenti avec autant d’intensité. Elle resserra un peu plus son manteau autour d’elle. Liam sentant Sita frissonner la prit par la taille et il avancèrent en se frayant un chemin dans la foule moscovite...
LIAM : Tu veux aller où maintenant ?
SITA : Au Nord. Plus au Nord, Liam.
C’était la première fois qu’elle lui parlait directement. Liam ne savait pas ce que Sita voulait trouver dans le Nord mais si cela pouvait l’aider, Liam la suivrait jusqu’au bout du monde. Car il ne supportait plus de la voir si fragile elle qui avait toujours été la plus forte d’entre eux. Et puis parfois il se demandait s’il ne devait pas prévenir les autres mais elle lui avait fait promettre...
Elle savait qu’il allait finir par la retrouver mais avant elle devait faire quelque chose. Une chose qu’elle était la seule à pouvoir faire et le plus vite serait le mieux...
**********
Hôtel particulier de Methos et Sitalva, Paris 8°.
Methos était comme un lion en cage. Voilà deux jours que Sita avait disparu. Deux jours où Methos ne savait plus quoi faire où il ne dormait plus... Où il ne faisait que s’inquiéter.
Ici tout le monde s’était rassemblé pour retrouver Sita mais Methos se demandait si même se déploiement de force suffirait. Sita était très douée pour disparaître et il savait pertinemment que si elle avait laissé une piste c’est qu’elle voulait être retrouvée, sinon...
Et puis il y avait aussi Liam qui manquait à l’appel ! Ce dernier avait abandonné sa paroisse pour disparaître lui aussi dans la nature. Methos aurait pu prendre ça pour une coïncidence si seulement il n’avait pas arrêté d’y croire sous le règne d’Auguste !
Non, Liam était avec Sita, il en était persuadé.
Mais là avachi sur les coussins orientaux du salon il se demandait si c’était une bonne chose. Il savait très bien que Sita et Liam avaient été plus que des amis dans le temps... "Mais tu dérailles complètement Methos ! ", se dit-il. Liam est un prêtre ce qu’il n’était pas il y a deux siècles ! Il fallait vraiment qu’il dorme !
Pourtant Methos ne comprenait pas vraiment pourquoi Sitalva était partie comme ça. Thomas n’avait jamais voulut lui dire ce que la visite de Sita avant sa disparition lui avait appris. Et rien n’avait fait et pourtant il avait été à deux doigts de montrer au médecin ce que 5000 ans de pratique de l’escrime pouvait donner.
Ce dernier lui avait dit que peut-être il pourrait le lui dire s’il pouvait lui faire une prise de sang. Methos n’avait même pas demandé pourquoi et s’était laissé faire. Tout cela était irréel ! Une sensation qu’il avait depuis qu’il avait vu pour la première fois Sita dans ce lit d’hôpital.
A demi allongé, perdu dans ses pensés il cherchait à comprendre. Comprendre...
Était-ce seulement possible ?
Methos se leva et attisa le feu grâce au tisonnier. Puis il s’appuya contre la massive cheminée finement sculptée, datant de la renaissance, le regard perdu dans les flammes.
Les autres devaient arriver dans une heure.
Joe et David étaient partis pour le QG des guetteurs. Methos ne voyait même pas comment le jeune immortel allait pouvoir rentrer dans les murs, mais bon ! Amanda aidée de quelques autres passait ses journées au téléphone pour savoir si on ne l’avait pas vue dans tel hôtel ou tels endroits... Nick et Marc-aurél passaient quant à eux leur temps à pirater les fichiers des compagnies aériennes et ferroviaires...
Et pour l’instant rien, nada !
Puis il fut tiré de ses pensées par l’arrivée d’un des leurs.
Par réflexe Methos regarda la pendule. Qui pouvait bien arriver avec trois quarts d’heure d’avance ?
Thomas. Le médecin enleva sa veste la posa et s’approcha de Methos qui n’avait pas bougé d’un iota !
METHOS : (impassible) Tu es en avance.
THOMAS : (assez mal à l’aise) Oui je devais te parler. Seul.
Là Methos était intéressé.
Il fit un geste de la main pour l’inviter à s’asseoir.
METHOS : Alors ?
THOMAS : C’est pas facile... C’est à propos de Sita...
METHOS : (inquiet) Quoi ?
THOMAS : Attends laisse moi finir. Il y a deux jour avant que Sita ne disparaisse, elle est venue me voir.
METHOS : Ca je sais.
THOMAS : Oui elle avait eu des vertiges. Je pensais que c’était le surmenage mais je lui ai quand même fait une prise de sang et les résultats ont été assez surprenants.
METHOS : Qu’est-ce qu’ils avaient de spécial ?
THOMAS : Ils ont montré que Sita était enceinte, Methos.
METHOS : (sous le choc) Enceinte ?
THOMAS : Oui.
METHOS : Wahou ! Là faut que je m’asseye !
Methos alla s’écrouler à côté de Thomas.
METHOS : Pourquoi tu ne l’as pas dit avant ?
THOMAS : Je ne pouvais pas.
METHOS : Et qu’est-ce qui a changé ?
THOMAS : Depuis j’ai fait faire un test de paternité. Tu vas être papa !
METHOS : C’est pas possible !
THOMAS : J’ai refait le test trois fois, Methos ! Depuis le début de cette histoire je ne peux rien expliquer mais les faits sont là !
Methos se releva et alla jusqu’à la cheminée. C’était dingue ! Et pourquoi Sita avait décidé de le fuir en apprenant cette nouvelle ?
Puis un frisson lui parcourut le dos.
Il fit face à Thomas.
METHOS : Oui mais si elle met cet enfant au monde elle perdra son immortalité, non ?
THOMAS : Oui.
Methos comprit alors toute l’étendue du dilemme qui avait forcé Sita à partir. Methos était émerveillé à l’idée d’être père mais il ne voulait pas perdre son amour. Sa Sita... pourtant si elle était partie cela voulait sûrement dire qu’elle voulait garder le bébé et qu’elle n’avait pas voulu lui faire du mal.
Cette révélation éclairait d’un jour nouveau son départ et à ce moment là il remercia le ciel que Sita soit avec Liam. Le prêtre étant une des rares personnes capables d’apaiser le tempérament de feu de la première des immortels.
METHOS : Il faut qu’on la retrouve !
THOMAS : On fait tout pour, Methos, on fait tout pour...
**********
Hôtel particulier de Methos et Sitalva, Paris 8°, tard dans la soirée.
Methos était sorti dans la cour intérieur pour prendre l’air. Il avait eu envie de s’étendre sur le bord de la fontaine et de regarder les étoiles. Il avait juste un pull à col roulé mais il ne lui semblait même pas sentir la morsure du froid. Il pensait que la femme qu’il aimait était quelque part loin de lui... Courant peut-être les pires dangers.
La savoir aux côtés de Liam ne le tranquillisait qu’un tout petit peu. C’est lui qui devrait être près d’elle ! La tenir dans ses bras, la réconforter !
La réunion d’aujourd’hui n’avait rien donné ! Sita n’avait laissé aucune trace derrière elle. Elle avait toujours été très douée pour ça. Se fondre dans le décor, changer d’identité... Mais Methos pensait que c’était avant. Avant qu’ils ne se retrouvent et qu’ils deviennent si proches...
Et puis il savait très bien que la seule raison qui ait pu pousser Sita à partir c’était qu’elle s’était arrêtée sur une décision. Methos avait peur d’avoir vu juste. Sita voulait garder ce bébé... Oui mais le vielle immortel n’arrivait pas encore à assimiler...
Il allait être père et il allait perdre Sita...
Certes pas à court terme mais il allait la perdre... C’était inévitable...
Elle allait vieillir et mourir... Il ne voulait pas que ça arrive, sa Sita était et devait rester la jeune femme au physique de 17 ans ! Belle, radieuse, pleine de vie ! Cela ne pouvait pas changer ! Methos considérait Sita comme une des rares constances de son existence ! Ils pouvaient se quitter des siècles et toujours être sûrs de se revoir au détour d’un chemin de campagne...
Il devait y avoir une solution ! Et Sita ne se rend jamais sans se battre et actuellement cela l’inquiétait un peu. Methos se doutait que tout ce qui se passait depuis quelques temps était l’œuvre de puissances qui les dépassaient. En tout cas lui se sentait dépassé quant à Sita...
C’était son monde natal. Un monde que sur cette terre elle était sûrement la seule à comprendre.
Un monde où il ne pourrait pas l'aider et c'est ça qui lui faisait si peur. Il voulait la retrouver, la serrer dans ses bras et lui dire combien il l'aimait. Puis il pensa au petit être que Sitalva portait en elle. Leur enfant…
Depuis bientôt 5000 ans Methos s'était fait une raison : il ne pouvait pas avoir d'enfant. Pour lui cela avait toujours été synonyme d'exclusion du monde. Son immortalité le laissait tel un observateur extérieur, parcourant le monde des mortels sans réellement le vivre pleinement. Mais un enfant c'était la vie incarnée…
Il se demandait à quoi pourrait ressembler cet enfant. Il l'imaginait comme un subtil mélange de Sita et de lui…
"Oh ! Sita reviens moi !" Telle était la prière qu'il voulait crier au étoiles.
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Quelque part dans le nord est de la Russie.
Sita tenait son cheval par la bride et avançait prudemment sur le sentier étroit et caillouteux. Liam la suivait avec encore plus de prudence car lui n'était jamais venu ici. C'était même la première fois qu'il mettait les pieds tant au nord ! Par contre Sita semblait parfaitement dans son élément. Elle lui annonçait les passages difficiles à l'avance mais paradoxalement semblait déconcertée par la présence d'un arbre centenaire. Liam commençait à se douter que Sitalva n'était pas venue dans le coin depuis un certain temps !
Ils étaient à cheval depuis près de deux jours allant toujours plus au Nord, plus haut… Depuis qu'ils avait quitté le dernier village ils n'avaient croisé personne et le climat devenait vraiment détestable !
Puis brusquement Sita s'arrêta. Liam faillit presque lui rentrer dedans. Peut-être avait-elle décidé d'être raisonnable et de se reposer un peu ? Car lui n'arrivait pas à lui faire entendre raison ! Elle était enceinte, il fallait qu'elle se repose !
LIAM : On fait une pause ?
SITA : Non, on est arrivé.
Liam la regarda surpris. Sita venait de les mener devant l'entrée d'une grotte comme il y en avait des centaines dans la région. Il n'avait sûrement pas fait tout ce chemin pour un banale grotte !
Sita s'engagea dans la grotte, toujours en tenant son cheval par la bride.
SITA : Alors tu viens ou pas ?
Liam toujours aussi dubitatif la suivit. Mais bien vite il se rendit compte que cet endroit n'avait rien d'une grotte ordinaire ! C'était comme s'il venait de rentrer dans un monde mythique et merveilleux. Comme s'il venait de faire un bon de plusieurs millénaires en arrière…
Liam restait comme hypnotisé. Il était resté sur le seuil de l'entrée du véritable édifice n'osant pas rentrer. Sita s'en aperçut. Silhouette frêle et gracieuse au milieu des bougies et des dorures et autres fresques. Une déesse dans son temple…
SITA : Entre Liam et bienvenue chez moi !
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Bar de Joe, Paris, un jour plus tôt.
DAVID : On a retrouvé sa trace !
Le jeune homme venait de débouler tel une tornade dans le bar de Joe. Methos et Nick qui discutaient avec Joe le fixèrent comme s'il venait de leur annoncer qu'il avait trouvé le saint Graal !
METHOS : Elle est où ?
DAVID : J'ai pu retrouver la trace d'une transaction financière dans un petit bled au nord est de Moscou.
NICK : Plus au Nord que Moscou ?
En clair il semblait vouloir mettre en doute même la possibilité qu'il y ait quelque chose plus au nord.
METHOS : Et tu es sûr que c'est elle ?
DAVID : Oui.
METHOS : Bon alors on y va !
DAVID : Je savais que tu voudrais partir sur l'heure. Alors j'ai déjà pris les devants, j'ai prévenu Laura, Amanda et Thomas et un jet nous attend sur une piste privé à 25 minutes d'ici.
NICK : Un jet ?
DAVID : (amusé) Je ne vous ai jamais dit que j'avais mon brevet de pilote…
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Quelque part à l'Est de la Russie, zone montagneuse, deux jours plus tard.
On leur avait indiqué la route qu'avaient prise Sita et Liam. Enfin la route ! C'était un grand mot, c'était plus un sentier qu'autre chose ! Et pour couronner le tout il n'y avait pas d'autre moyen que d'y aller à cheval !
Au village personne n'avait voulu les accompagner. Et même le billet vert qui dans le coin peut acheter tout et n'importe quoi ne les avait pas décidé ! Ici les croyances anciennes avaient la vie dure et ils avaient vaguement compris une histoire de montagne interdite avec des gardiens… Une légende locale vivace !Le froid était pénétrant mais ce n'était pas ça qui allait les arrêter ! Et puis ils étaient équipés !
Methos, Duncan, Laura, Amanda, Nick et David avançaient en silence, attentifs à chaque détail qui pouvait les mettre sur la piste. Pour tous sauf les deux benjamins du groupe, c'était comme s'ils venaient de faire un bon dans le temps. Comme s'ils étaient revenus à l'époque pas si lointaine pour eux où le moyen de transport le plus rapide était encore le cheval !
Par contre les aînés avaient été impressionnés par les capacités des deux jeunots. David montait très bien à cheval. Le jeune homme se disait que finalement l'éducation très… rétro qu'il avait reçu avait ses bons côtés. Quant à Nick même si sa façon de monter à cheval était moins… aristocratique, elle restait redoutablement efficace ! En plus en deux jours de voyage au milieu de ce décor glacial, Nick avait montré un incroyable talent pour le… camping sauvage. Il avait souri devant leur réaction de surprise. "Je ne tiens jamais en place, alors je voyage beaucoup et j'ai un peu de mal à suivre les circuits pour touristes. Alors un peu de connaissances pratiques ça sert hors des sentiers battus !" leurs avait-il répondu.
Amanda avait découvert un nouveau Nick Wolf pendant ces deux jours. Il n'était plus le jeune homme de la ville qu'elle avait connu. Ils avait brisé ses attaches et cela même intérieurement. Il avait libéré le chien fou qui sommeillait depuis toujours au fond de lui. Cela donnait un homme profondément libre et bien plus mature !
Et puis cette petite balade les avait tous rapprochés. Ils avaient dû apprendre à se faire confiance pour tout, pour pouvoir compter plus que jamais les un sur les autres.
Et puis ils avaient tous le même but !
La retrouver !
Ils suivaient ses traces depuis deux jours. Et ils avaient tous l'impression qu'ils se rapprochaient de plus en plus de la fin de leur voyage…
*************
A peu près dans le même temps, Montagne de Dernar.
Ils se trouvaient dans une des salles qui étaient les plus profondément enfouies dans la montagne d’après le peu d’orientation qu’arrivait à conserver Liam depuis qu’il était ici.
C’était une pièce sobre plus proche de la grotte qu’autre chose...
Et pourtant Sita semblait appartenir à ce décor. Elle qui était toujours sophistiquée et élégante...
Sita portait qui une longue robe rouge et orange qui lui allait à ravir. Ses cheveux finement nattés lui tombaient délicatement sur les épaules. Comme ça Liam trouvait qu’elle faisait incroyablement jeune et fragile ! Le prêtre oubliait souvent que Sitalva était devenue immortelle à 17 ans. D'habitude elle trouvait un moyen pour faire un vingtaine d'années mais là elle n'avait pas besoin d'artifices, pas avec lui…
Et puis alors que Liam était couvert pour ne pas avoir froid dans l’air glacial de la grotte, elle n’avait que sa robe sans manches ! Le prêtre connaissait ce regard, elle allait lui demander de faire quelque chose. Une chose qu’il ne voudrait pas faire...
SITA : Liam... Liam regarde moi.
Liam leva la tête pour rencontrer les yeux sombres de Sita.
SITA : Écoute-moi bien Liam ! Je vais devoir faire quelque chose Liam et on ne doit surtout pas m’interrompre ! Je vais me mettre en transe profonde, un état qui peut paraître très proche d’un profond coma ou bien de la... mort.
LIAM : (presque implorant) Sita...
SITA : Attends ! Mais ça va aller. Je l’ai déjà fait !
LIAM : Jamais dans cet état !
SITA : Non c’est vrai. Mais je sais ce que je fais Liam ! Et puis c’est ma dernière chance ! Alors écoute ! Quoi qu’il arrive, tu ne dois pas essayer de me réveiller avant trois heures !
LIAM : Mais Sita...
SITA : Liam ! Promets-le-moi ! C’est très important ! Si on tente de me sortir de transe avant trois heures je risque d’y laisser une bonne partie de ma santé mentale, voire plus !
LIAM : Et si ton cœur s’arrête pendant cette transe ?
SITA : (calmement) C’est un risque... Mais j’ai pas trop le choix ! Alors promets !
LIAM : Je te le jure.
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Leurs pas avaient fini par les conduire à cette grotte. Une grotte tout ce qu'il y a de plus banal, elle aurait très bien pu contenir un ours… Mais non, après un bonne centaine de mètres elle s'élargissait et ne pouvait que remarquer les traces laissés par les hommes.
La pierre était lisse puis ils se retrouvèrent devant une arche sculptée, monumentale. De chaque côtés se trouvaient deux grandes lampes à huile.
Ca avait un côté très… perse. Methos y retrouvait une inspiration très marquée et puis il avaient tous cette impression. Celle de rentrer dans un lieu spécial, sacré… Et puis il flottait dans l'air cette odeur familière. Un mélange d'encens et de fleurs que Sita aimait depuis toujours. Au moins ils étaient au bon endroit, c'était déjà ça…
Puis le groupe passa l'arche pour se retrouver dans une grande salle sur deux niveaux, éclairée à la torche et aux bougies.
Methos et les autres ne pouvaient se détacher des murs. D'immenses fresques les recouvraient. Elles représentaient une bataille ou des centaines d'hommes chargeaient à cheval des guerriers… Vu la façon de peindre elles devaient dater du Moyen Âge. Au premier rang des fantassins se trouvait Sita habillée en orange de la tête aux pieds. La scène était très colorée et parsemée de colonnes d'écriture que David avait prises pour des hiéroglyphes au premier regard. Mais non c'était différent…
Les six amis durent sortir de leur contemplation. Un bruit… Un groupe approchait, ils devaient venir du grand couloir du niveau de la plate-forme. Ils ne pouvaient pas les voir à cause des voilages mais Laura se concentra. La celte avec ses instincts à fleur de peau était telle une lionne prête à l'attaque.
LAURA : Ils sont sept, non huit - armés.
Personne ne contredit l'avertissement de la celte. Laura avait toujours été une combattante et de toute façon après quelques secondes les objections étaient devenu obsolètes.
Ils étaient huit, ils portaient des tuniques blanches entre la tenue touareg et le costume hindou avec des étoles de couleurs sur les épaules. Chacun avait une épée dans le dos et deux d'entre eux possédaient des arcs avec un carquois.
Les archers les mirent en joue et les autres sortirent leurs épées. Les immortels réagirent au quart de tour en sortant eux aussi leur armes.
UN DES HOMMES : Partez.
METHOS : Pas sans Sita !
HOMME : Ne nous obligez pas a utiliser la force.
LAURA : (méprisante) Ah! Oui ! J'aimerais bien voir ça !
HOMME : Ce lieu vous est interdit. Et nous nous interposerons même si pour cela nous devons vous tuer de façon… définitive.
La menace n'était même pas voilée et en plus ils savaient qui ils étaient vraiment…
METHOS : (mortellement calme) Alors vous ne nous laissez pas le choix…
Et sur ce il attaqua l'homme le plus près de lui. Après un moment de surprise, ce fut un bataille généralisé. Qui que soient ces types, ils étaient drôlement doués ! Mais ils restaient des mortels et ce qu'il leur fallait c'était encore un peu de pratique. Rien de bien méchant, un siècle ou deux pensa Methos. Pour l'instant ils étaient à 0-0. Et même si deux mortels les menaçaient de leurs arcs ce n'était pas très grave car les chances pour qu'ils touchent leur cible était du 50/50 : celui qu'ils visaient réellement ou leur copain !
Puis un cris se fit entendre dans une langue que nos amis ne connaissaient pas. Il s'arrêtèrent tous pour voir qui avait parlé.
C'était un jeune homme qui n'avait pas plus de 20 ans. Pourtant il avait une assurance impressionnante. Du haut des quelques marches qui les surplombaient, on aurait dit un prince des temps anciens. Une seule intonation de sa voix avait suffi à suspendre les combats en quelques secondes.
Et là ils étaient en train de se regarder dans le blanc des yeux, l'épée à la main. Puis il donna a nouveau un ordre dans cette langue qu'ils ne comprenaient pas. Mais pour ceux qui les avaient attaqués cela leur parut limpide !
Ils s'éloignèrent de nos amis et allèrent se placer derrière le jeune homme. Nick se releva avec l'aide de Laura, après que la celte se soit retirée la flèche qu'elle avait reçue à l'épaule. tout le monde était entier et la tête sur les épaules et ça c'était l'essentiel !
L'homme prononça une phrase de plus à l'intention de ses compagnons. Ces derniers commencèrent à repartir mais le chef hésita et posa une question toujours dans la langue inconnue. Le jeune homme lui fit un geste évasif de la main et finit par lui répondre. Mais cette fois ci dans une langue qu'ils comprenaient.
HOMME : Ca n'a plus d'importance, (fixant le groupe et plus particulièrement Methos) vraiment plus aucune…
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Le jeune homme les avait conduit dans un dédale de salles creusées à même la roche toutes plus splendides les unes que les autres. Ils restaient silencieux... Methos et les autres se demandaient où ils pouvaient bien être. Un temple ?
NICK : C’est quoi au juste ici ?
HOMME : C’est un sanctuaire.
METHOS : Un sanctuaire ?
HOMME : Il y a plusieurs milliers d’années, ici c’étaient juste des cavernes qui servaient de relais de chasse pour le peuple de Dernar, puis c’est devenu bien plus que ça ! C’est devenu la montagne de vie. Et un temple il y a 2500 ans.
DUNCAN : (qui observait un des murs, il montra un signe qui y avait été gravé et qui ressemblait étrangement au sigle des guetteurs) C’est quoi ça ?
L’homme regarda ce que Duncan lui montrait et eut un bref sourire.
HOMME : C'est un texte qui raconte une chasse, ce signe veut dire : celui qui observe.
DUNCAN : (abasourdi) Les guetteurs…
LAURA : Et vous nous emmenez où là ?
HOMME : Vous vouliez voir Sita ? Alors je vous amène à elle.
METHOS : Elle va bien ?
L'homme ne répondit pas mais eut un drôle d'air qui inquiétait Methos.
METHOS : Alors ?
HOMME : (semblant chercher ses mots) Elle est ici sans être là et personne ne sait si elle pourra revenir. Elle se cherche.
NICK : Ca ne nous rassure pas.
HOMME : (d'un ton grave) Je n'ai pas ce pouvoir.
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Royaume des esprits.
VOIX 1 : Tu nous reviendras de toute façon !
Sita commençait à en avoir assez ! Elle ne se souvenait pas qu'ils étaient si bornés ! Parfois elle se demandait si vraiment elle avait fait partie de ces êtres. Avait-elle été si froide et insensible ? Probablement… Mais c'était si loin…
Et puis elle ne voyait pas comment leur faire entendre raison. Puis une idée lui apparut. Elle essaya une autre approche.
SITA : Pour une fois nous sommes d’accord ! Mais réfléchissez ! Voulez-vous vraiment à nouveau ma présence ?
VOIX 2 : C’est ta place !
SITA : Ah ! Oui ! Je croyais que ma place était là où je vous dérangerais le moins ! Et vous croyez que revenue parmi vous je deviendrais aussi effacée qu’un courant d’air !
Seul le silence lui répondit.
SITA : Ce que vous n'acceptez pas c'est que j'ai changé ! Je ne suis plus comme vous tous. Vous croyez que vous pourrez me brider une fois que je serai parmi vous. J'ai toujours été une des plus fortes dans ce monde, mais dans l'autre je ne suis plus sur le même plan. Dédoublée et bien plus faible. (sur le ton de la menace) Mais ici, je pourrais vous détruire…
VOIX 1 : C'est impossible !
SITA : Ah ! Oui ! C'est bien une chose que ma vie sur terre m’a apprise, c'est que rien n'est impossible. Et pour détruire il suffit d'avoir de la puissance et de la haine et c'est un sentiment que vous ne pouvez connaître mais moi si.
VOIX 1: Jamais tu n'oserais !
SITA : Ah ! Oui ?
VOIX 1 : (en colère) Je…
VOIX 2 : Attends ! Écoutons ce qu'elle nous propose…
**********
L'homme les menait en silence. Il avait un pas léger et pourtant on voyait que c'était un combattant rien qu'à sa façon de se déplacer. Son regard paraissait triste et profond. Le même regard que Sita pensa Methos. Il en a trop vu… Trop supporté…
On pouvait retrouver certaines manières que Sita aussi avaient et puis cette voix chantante tintée d'un très léger accent. Le même que Sita avait, il y a bien longtemps déjà, quand elle parlait sous l'effet d'une forte émotion. Le même peuple…
METHOS : (poussé par la curiosité) Vous connaissez Sita depuis longtemps ?
HOMME : Depuis toujours.
NICK : Et ça veut dire ?
HOMME : On a été élevé ensemble.
DAVID : (estomaqué) Il y a 17000 ans ???
HOMME : Quelque chose comme ça, oui.
Le ton avait été très clair. La discussion était close. Et il avait plus de questions sans réponses qu'avant !
L'homme regardait Methos à la dérobée. Depuis qu'il les avait sortis de la délicate situation à l'entrée de ce dédale, il le jaugeait. Methos détestait cette sensation. Il avait l'impression que son regard le transperçait et lisait en lui comme dans un livre ouvert ! Peut-être que cela venait que d'habitude c'est lui qui tenait ce rôle…
METHOS : Quoi ?
HOMME : Vous voulez la protéger ? Votre amour pour elle voudrait l’écarter de tous les danger ?
METHOS : ...
HOMME : Oui mais par expérience je sais que Sita n’a jamais eu besoin de protection contre qui que ce soit sauf peut-être d’elle même. Ca a toujours été dans sa nature...
LAURA : Vous allez nous aider alors ?
HOMME : Non.
LAURA : (s’énervant) Non ? Et vous vous dites un de ses amis !
HOMME : Je l'ai été même plus que ça mais aujourd'hui mon aide ne vous serait d’aucune utilité.
LAURA : (vivement) Et pourquoi ?
HOMME : Car je suis mort depuis bien trop longtemps...
Puis notre groupe eut la surprise de voir l’homme comme s’effacer lentement pour finalement disparaître.
DUNCAN : (calmement) C’était bien ce que je crois que c’était ?
METHOS : (en reprenant la marche) Moi plus rien ne m’étonne ces derniers temps. Allez ! On y va !
Le fantôme, car ils devaient bien l’admettre, il n’y avait pas de meilleur terme, les avait conduits à un grand couloir qui avait été laissé à brut. Sur les parois se trouvaient des peintures datant de la préhistoire. Des scènes de chasse principalement...
L’éclairage qui était fait de lampes à huile posées à même le sol tous les trois mètres environ rendaient la scène irréelle et magique. Et étrangement ils y retrouvaient l’étrange écriture de l’autre salle avec toujours ce signe !
Les guetteurs liés directement à Sitalva ! Peut-être même que la première des immortels était à l’origine de leur création ! Car pour le moment rien ne paraissait plus insensé à notre petite troupe. Ils allaient de découverte en découverte sans vraiment assimiler...
Ca, ça sera plus tard...
Puis le couloir déboucha dans une salle avec des centaines de bougies où se trouvait l’un des leur : Liam. Le prêtre était adossé à la paroi et ne broncha pas à l’arrivée du groupe.
METHOS : Bonjour Liam.
La scène était irréelle. Le prêtre portait une de ces tuniques que les gens du coin semblaient tellement aimer. Il avait les bras croisés et son épée était posée près de lui.
Cela allait faire deux cent ans qu’Amanda n’avait pas vu Liam prendre son épée délibérément avec lui...
C’était quoi encore cette histoire ?
METHOS : Où est Sita ?
LIAM : A côté.
Liam avait montré de la tête l’ouverture qui se trouvait en face du passage qu’ils venaient d’emprunter. Ils ne pouvaient rien voir car de grands voilages leur bouchaient la vue.
Personne n’avait bougé. Le ton de Liam n’avait rien d’une invitation...
METHOS : Je veux la voir !
LIAM : Non pas encore.
Methos était en train de perdre son calme ! Il n’avait pas fait tout ce chemin pour qu’un blanc bec vienne lui mettre des bâtons dans les roues ! Il voulait voir Sita et il voulait la voir maintenant !
METHOS : Ca c’est ce qu’on va voir !
Methos s’avança d’un pas décidé mais il fut surprit de voir Liam attraper son épée et se mettre sur son chemin. Il mit quelques secondes à réagir et il sortit sa lame à son tour ! La situation était électrique !
AMANDA : (s’interposant entre les deux hommes) Ca va pas la tête vous deux ! Vous avez l’intention de faire quoi ? Vous entre-tuer ? Vous trouvez ça intelligent ?
LIAM : Il faut attendre.
METHOS : Pourquoi ?
LIAM : Ce sont ses instructions.
(…)
**********
A l’heure dite Methos se précipita dans la salle. C’était une grotte laissée tel quel. Des bougies étaient posées un peu partout et en son centre sur une sorte d’autel de pierre Sita était allongée. Forme pâle et frêle habillée de rouge et d’orange...
Methos lui prit la main. Elle était glacée et elle respirait faiblement...
METHOS : Sita ! Sita !
La jeune femme ne réagissait pas. Methos était paniqué.
METHOS : Sita ! Sita ! Réveille toi !
**********
Dans son espèce de brouillard qui lui servait de conscience, Sita entendait vaguement la voix de Methos. Elle voulait le rejoindre pourtant elle hésitait…
Elle se sentait bien ici. Elle ne ressentait plus l'impression d'être à l'étroit. Elle n'était plus qu'énergie. Ce qu'elle avait été il y a si longtemps déjà. Cela faisait plus de centaines de milliers de vies humaines qu'elle avait quitté son état initial. Cette impression de pouvoir faire n'importe quoi, d'une simple pensée. Et surtout pas entravée par un corps faible et limité…
Elle entendit la voix de Methos encore plus pressente…
Oui mais elle ne voulait plus de tout ça ! C'était son passé et maintenant elle pouvait prétendre à un avenir et pour ça il fallait revenir…
**********
Sita avait du mal à ouvrir les yeux. Elle entendait la voix lointaine de Methos. Pourtant elle savait qu'il lui tenait la main. Elle voulait se raccrocher à cette voix si familière telle une bouée de sauvetage. Elle devait revenir, pour elle mais surtout pour lui et leur enfant…
Peu à peu elle prenait conscience du froid. Elle sentait ses membres lourds et engourdis. Elle était comme fascinée par la sensation de picotement qui lui traversait le corps. Après avoir retrouvé son état initial le simple fait de ressentir était merveilleux !
Avec un effort évident elle se força à serrer la main de Methos. Ses paupières étaient lourdes mais elle se força à les ouvrir. Lentement comme si elle craignait la lumière. Elle était très fatiguée comme jamais, elle se sentait vraiment faible.
Mais elle était vivante ! Un sourire se forma sur ses lèvres pâles. Elle respirait l'air goulûment comme si c'était la chose la plus précieuse au monde !
Dans le silence qui s'était installé on ne pouvait entendre que les crépitement des flammes des bougies et les différente respirations. Methos la regardait émerveillé reprendre des couleurs rapidement. Puis avec difficulté Sita se mit sur les coudes dans un bruissement de robe. Elle voulut se relever mais elle vacilla. Methos la soutenut.
METHOS : Ca va aller ?
SITA : Oui, aide moi juste à me lever.
Methos la souleva et la déposa sur le sol de roche avec précaution. Qu'elle semblait jeune et fragile à ce moment là. Cette jeune femme qui se tenait à la taille de son compagnon pour ne pas s'écrouler, encore très pâle…
Elle les observa quelques instants. Amanda et Duncan proches et complices, David avec une question sur le bout des lèvres, Laura sur le pied de guerre, vieille habitude, et Nick toujours fidèle à lui-même, calme attendant la suite passivement et puis bien sûr il y avait Liam, le grand cœur. Et Methos…
Elle savait très bien qu'ils allaient finir par la retrouver, elle avait fait tout pour. C'est juste qu'elle ne l'avait pas prévu si tôt.
En silence ils sortirent de la grotte et reprirent le couloir. Puis Sita d'un mouvement de tête leur indiqua la direction à prendre.
Ils arrivèrent dans une salle étrange dans les parois avaient été taillées de très grandes étagères. Elles étaient très finement sculptées et croulaient sous les livres , tablettes de terre et autres parchemins. Au centre se trouvait une immense vasque de pierre avec du bois pour faire un feu. Cette dernière était entourée de deux canapés demi circulaires recouverts de coussins de prix.
Methos aida Sita à s'allonger et à se caler sur un coussin.
DAVID : Wah ! C'est encore mieux que la bibliothèque d'Alexandrie !
METHOS : (impressionné) Je confirme.
DAVID : C'est quoi ?
SITA : (d'une voie encore faible) C'est 17000 ans de recherches, de voyages… En fait c'est ma vie en quelques volumes.
Tous furent surpris d'entendre la voix de Sita. David dans son excitation de chercheur n'avait pas posé la question à une personne en particulier.
Methos regarda à nouveau la pièce. C'était énorme des centaines et des centaines d'ouvrages !
AMANDA : Et bien ! Tu ne fais jamais les choses à moitié ! En tout cas il fait un froid ici !
Alors qu'elle finissait sa phrase la vasque s'enflamma. Tous sursautèrent et regardèrent Sita ébahis.
SITA : Quoi ? C'est pas la première fois que vous me voyez le faire !
NICK : On n’est plus à ça près. Mais il se passe des choses étranges ici ! On se trouve un guide puis il se volatilise, tout est normal !
SITA : (surprise avec un accent chantant) Nores.
LAURA : Tu ne savais pas qu'il y avait un … fantôme, ici ?
SITA : Si bien sûr ! Je suis juste surprise qu'il se soit montré. Surtout pour vous guider. Cette endroit est disons un lieu où les frontières avec les différents mondes sont très minces et Nores m'évite depuis près de 6300 ans et des poussières…
NORES : Je ne t'évite pas !
Le jeune homme était adossé contre une des étagères comme s'il était là depuis des heures. Et personne ne sembla se formaliser de sa subite apparition.
SITA : Ah ! Oui et tu appelles ça comment ?
NORES : Tu n'as pas besoin de moi Sita. Tu n'as jamais eu besoin du passé. Je suis le passé. Un passé vieux de 17000 ans, c'est pour ça que tu vas partir loin d'ici dès demain.
SITA : (avec ironie) Un ordre ?
NORES : (Avec un sourire en coin) Non, mais ici tu seras toujours chez toi. Tu n'as plus rien à prouver Sita et surtout pas à moi. Tu as gagné alors rentre avec ton coréltar et soit heureuse. Pas pour moi ni pour le passé mais pour toi Sitanessa.
SITA : Je ne vis pas dans le passé ! Mais ne me demande pas d'oublier ce que…
NORES : (la coupant) Je ne t'ai jamais demandé de m'oublier juste de vivre heureuse. Alors promis ?
Sita regarda dans les yeux cet homme qu'elle avait tant aimé. Son premier amour… Puis elle réalisa qu'il avait raison. Elle avait ses amis autour d'elle et Methos… Il était temps qu'elle rentre chez elle et ce n'était plus ici, enfin plus pour l'instant… Alors avec les yeux étincelants elle lui répondit simplement comme toujours entre eux :
SITA : Promis.
**********
Hôtel particulier de Methos et Sitalva, Paris 8°.
Ils étaient revenus le matin même. Un voyage long et pénible. Deux jours de cheval puis l'avion. Il n'en avaient pas parlé. Silence…
Dans le jet Methos ne l'avait plus quittée, la laissant s'endormir sur ses genoux. C'est à ce moment là qu'il réalisa qu'ils s'étaient retrouvés. Il pouvait veiller sur ses rêves… Mais personne n'avait demandé à Sita pourquoi elle était partie et pour ceux qui savaient, ils étaient restés muets comme des carpes. Sita prendrait l'initiative, comme toujours…
Pourtant Sita savait que Thomas en avait parlé à Methos. Bien sûr il ne lui avait pas dit directement. Mais alors qu'elle avait voulu prendre son sac, il l'en avait empêchée. " Il ne faut pas que tu fasses d'efforts dans ton état " lui avait-il dis sur un ton protecteur. Elle en était restée muette de surprise.
Methos savait ! Et pourtant juste de l'amour… Et il ne savait même pas si cette décision était aussi une condamnation à mort.
Puis ils étaient rentrés, Sita revu avec ravissement les rues devenues incroyablement familières. Curieusement pour la première fois dans longue vie, elle avait réellement eut l'impression de rentrer chez elle. Chez elle : deux mots magiques…
Methos à ses côtés, ses amis et tous ses proches autour d'elle, elle se sentait bien. Une fois arrivés à la maison les amis se séparèrent et on décida de se revoir d'ici deux heures pour mettre à plat… Histoire de prendre un bon bain et se changer…
Sitalva pénétra dans sa chambre avec l'impression de n'être jamais partie. Toujours le mélange subtil du fouillis de Methos et de ses habitudes ordonnées… Et puis il y avait ce bouquet de roses blanches… Même en son absence Methos avait continué à fleurir la pièce. Un sourire se forma sur ses lèvres…
Methos avait tenu à ce qu'elle se prépare seule, pensant sûrement à juste titre que Sita avait besoin de faire le point pourtant partout la présence de Methos se ressentait. Une chemise laissée négligemment sur la chaise de la table de travail, son journal ouvert…
Elle était vraiment rentrée !
Puis toujours le sourire aux lèvres, elle prit une longue douche bien chaude. Ensuite elle chercha dans ses affaires une tenue un peu large pour camoufler ses début de rondeurs. Ce n'était pas vraiment une chose facile car Sita était plutôt genre 38 bien cintré. Mais finalement un pantalon de velours noir large et un pull assez large violet firent parfaitement l'affaire. Bon c'était pas la grande classe mais ce n'était pas non plus le but de la manœuvre !
Puis devant sa glace elle se maquilla légèrement, s'attacha rapidement les cheveux. Puis elle prit une profonde inspiration et "1 2 3, c'est partie ma grande" se dit-elle !
***********
Une fois prête elle descendit. Ils étaient tous là. Amanda et Duncan, le couple des contradictions, Nick le voyageur, Laura la combattante, Joe l'observateur, David attentif et doux, Marc-aurél le poète, Liam, le gardien du troupeau, pour les âmes et Thomas pour le corps…
Et Methos, calme, beau comme un diable avec ses cheveux encore humides… Mais lui aussi avec les yeux plein de questions. Comme toujours personne ne les exprimait à haute voix, ils attendaient qu'elle prenne l'initiative…
Sita alla jusqu'à la cheminée sentant les regards de ses amis posés sur elle.
SITA : Je vais bien.
Elle ne savait pas par où commencer et cela lui était passé par la tête comme la chose à dire en premier. Elle sentait leur inquiétude et elle voulait que ça s'arrête ! Elle détestait être maternée !
LAURA : Tu peux nous expliquer ?
SITA : (se retournant face à ses amis) Et je suis censée commencer par quoi ?
LAURA : Peut-être que tu pourrais nous dire pourquoi tu es partie et qu'on t'a retrouvée au milieu de nulle part !
SITA : (ne pouvant retenir un sourire) Je devais y aller. C'était la seule solution.
JOE : La solution à quoi ?
SITA : Disons que ces derniers temps ma vie s'est un peu compliquée…
DUNCAN : Ca on s'en était rendu compte !
SITA : Oui, mais encore un peu plus que prévu…
Ils la regardaient avec curiosité. Sita chercha à accrocher le regard de Methos. Le viel immortel voulait la soutenir de tout son cœur même s'il savait qu'il ne pouvait pas l'aider dans ses explications. Surtout qu'il ne savait pas plus que les autres ce qui s'était passé !
SITA : Il y a deux semaines Thomas m'a annoncé que j'étais enceinte.
Un murmure de surprise se fit entendre.
SITA : (continuant) J'étais devant un choix : mon enfant ou l'immortalité. Alors j'ai choisi de ne justement pas choisir !
NICK : Et c'était quoi la troisième option ?
SITA : La troisième c'était de régler le problème à la source. Et pour cela il me fallait des conditions que je ne pouvais trouver qu'à Dernar, là où je suis née en tant qu'humaine. C'est comme un lieu de passage et c'était le seul moyen de prendre contact avec le royaume des esprits.
Voyant qu'ils ne disaient rien, alors qu'ils essayaient de digérer l'information, elle continua.
SITA : C'est pour ça que je devais y aller !
DAVID : Mais tu m'avais dit que tu ne pouvais pas le faire ! Que c'était impossible de le faire à cause des attaches que tu as avec ce monde !
SITA : (doucement) Ce n'était pas vraiment ça… Ca toujours été faisable mais dans un temps très court. Le corps ne peu pas survivre très longtemps sans l'esprit.
LAURA : Et sachant que c'était très dangereux tu ne voulais pas qu'on t'en empêche.
SITA : C'était à peu près l'idée et puis c'est surtout quelque chose que je me devait de faire seule. Je ne sais pas si j'en aurais eu la force si vous aviez été tous là. C'était suffisamment difficile avec Liam et son bon sens ! Je ne voulais pas avoir près de moi tous ce que j'aurais pu perdre… Je ne l'aurais pas supporté…
Un silence de marbre s'installa. Ils voyaient sous un autre angle le départ de Sitalva. Comme à son habitude, elle avait voulu les protéger. Et sa façon comme toujours avait été de ne pas les impliquer dans ses problèmes. Elle cherchait à leur épargner toutes souffrances comme elle le faisait depuis des millénaires. Car pour elle ce petit groupe rassemblé sous son toit, c'était avant tout sa famille.
DAVID : Et alors qu'a donné ta visite ?
SITA : Comme toujours ça a été une dispute monumentale ! Les esprits sont des êtres éternels qui changent rarement d'avis. Ce qui les occupe est bien au-delà de la compréhension humaine. Mais j'ai réussi à leur faire voir la situation sous un autre angle.
DUNCAN : Lequel ?
SITA : Je leur ai fait comprendre que je restais bien plus inoffensive ici qu'avec eux.
JOE : Ils ont eu peur du loup dans la bergerie.
SITA : (amusée) quelque chose comme ça, oui.
DAVID : Mais pour toi ?
SITA : (en regardant Methos) Ce que je veux c'est avoir cet enfant et après reprendre ma vie d'avant…
Durant toute la conversation Methos était resté silencieux. Il était juste heureux, ils allaient pouvoir reprendre leur histoire là ou ils l'avait laissée. Et puis ils allaient être parents !
Le monde semblait disparaître autour de lui pour finalement qu'il n'y ait plus que Sita et lui. Sans qu'il n'en ait donné l'ordre à son corps, il s'était retrouvé à quelques centimètres de sa compagne. Ah ! Sa compagne, qu'il aimait ce mot ! Il était synonyme de partage, d'avoir l'assurance que quoi qui se passera demain il seront deux, voir trois maintenant !
Il la prit dans ses bras ne voulant même pas laisser un atome entre eux et il l'embrassa. Un baiser doux et chaste. Celui de deux êtres qui se comprenaient et se respectaient. Deux âmes sœurs… Methos passa un bras autour de la taille de Sita et déposa l'autre main sur son ventre. Trois, jamais il n'aurait cru un jour avoir un enfant. Sa propre chaire, son propre sang… Est-ce que tous les futurs parents ressentent cette euphorie ?
Front contre front, ils étaient ensemble et rien ne pourrait plus jamais les séparer ! Ils entendaient comme dans un monde lointain, les félicitations que leurs amis leur donnaient…
Puis comme après des siècles ils revinrent à la réalité par une question que leur posa David avec son accent chantant d'italien pure souche.
DAVID : Alors cette fois si c'est vraiment fini ?
Sita allait répondre mais Methos la devança.
METHOS : Non, David, c'est juste le commencement !
FIN
Dites moi ce que vous en pensez ! C'est important !
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N.B.
: J'ai eu du mal avec cette histoire. J'ai même changé la fin car c'était du genre tragédie grecque (c'est simple je tuais tout le monde, enfin presque !) Mais on s’est insurgé comme quoi je voulais tuer Sita alors finalement elle est toujours là et bientôt ils seront trois ! Enfin laissez moi le temps d'écrire la suivante tout de même !A la prochaine…