De vieilles connaissances

De Fanny Couturier

Helas, ni Methos ni Santino ne sont a moi. Methos doit etre a ce cher Rysher, et Santino a Anne Rice.

C'est l'histoire d'une fille qui voulait absolument que Methos et Santino (un vampire tres intrigant) se rencontrent. Et qui a decide de rajouter une Immortelle au milieu de tout ca pour pimenter leurs rapports.

Bref, c'est un cross-over HL/Chroniques des Vampires, ou ce n'est pas le scenario le plus important. Et pour ceux qui connaissent un tant soit eu Santino, je sais qu'il est aps exactement fidele a ce qu'il est cense etre, mais fallait que ca puisse cadrer dans l'histoire.

Sinon, si vous avez des commentaires (je suis prete a supplier a genoux pour savoir ce que vous en pensez!), envoyez-les a: fannycouturierAfree.fr

J'aimerais surtout savoir si une suite vous interesserait??? Et ce que vous voudriez voir dedans (j'ai deja plein d'idees, contenant les Cavaliers evidemment, mais si vous en avez d'autres n'hesitez pas!).

Mes betas aussi --que je remercie encore une fois-- vous pouvez me dire si oui ou non vous voulez une suite!!!

Sinon, Mymy tu peux evidemment archiver ca!

En esperant que cette petite chose vous amusera...

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De vieilles connaissances.

 

Lorsque Methos introduisit sa clé dans la serrure, le frisson habituel le stoppa net. Il sortit son épée avant d'ouvrir la porte et de pénétrer dans son appartement.

Arrivant dans sa chambre, toujours sur ses gardes, il la vit. Elle avait à la main Les Fleurs du Mal, de Beaudelaire, et ne se détourna pas de sa lecture pour l'accueillir, pourtant consciente de sa présence. Gabrielle...

Il put donc abaisser son épée et l'observer quelques instants. Elle gardait toujours sa longue chevelure châtain lâchée, retombant en gracieuses vagues sur ses fines épaules. Elle portait alors une petite robe bleue à fines bretelles, de celles que l'on voyait partout depuis quelque temps, et qui mettait parfaitement en valeur ses formes généreuses. Methos se surprit à penser ainsi à elle -- il croyait s'être habitué à sa touchante beauté. Mais il y avait quelque chose dans ce corps nonchalamment allongé et ces yeux verts avides des mots du poète français qui le retenait.

Il chassa cette pensée comme elle retourna le livre et leva enfin les yeux sur lui. Une lueur malicieuse dans les yeux, elle l'invita:

"Fais comme chez toi.

- C'est... basiquement ce que j'avais prévu."

Il lui sourit. Depuis plusieurs siècles, ils se connaissaient et s'appréciaient. L'Immortelle française n'avait jamais cherché en lui un vieux sage de 5000 ans -- elle avait malgré lui réussi à découvrir son identité, si têtue qu'elle était -- , mais simplement un ami. Il lui en était reconnaissant, et recevait son amitié avec plaisir. Il ne pouvait cependant s'empêcher d'avoir peur pour elle, et peur de l'emprise qu'elle pouvait avoir sur lui. Non sans raison.

"Alors... Adam, tout se passe bien chez les Guetteurs? Aucun décès dont je devrais être informée, j'espère?

- Pas que je sache, non.

-Sur quoi travailles-tu en ce moment? Toujours chercheur de Methos?"

Ce disant, Gabrielle se leva et voulut saisir un dossier que son ami avait posé sur le bureau. Il la devança, laissant cependant tomber une photo que la Œjeune' femme ramassa promptement. À l'expression de son visage, il sut qu'elle l'avait immédiatement reconnue.

"Mon épée!" Il se maudit intérieurement. "Où est-elle? À votre QG?"

Gabrielle lut dans les yeux de Methos que c'était le cas. Il avait toujours eu beaucoup de mal à faire mentir ses yeux face à elle. L'esprit de voleuse qu'elle avait commencé à cultiver lors de sa vie pré-Immortelle, 1051 ans auparavant, se mit en branle. Elle ignorait tout de ce lieu. Levant les yeux sur Methos, elle vit qu'il s'était éloigné de quelques pas.

"J'ai besoin de ton aide.

-Non, non, non, non, non. Hors de question.

-Allez! Décris-moi au moins les lieux!

-C'est sans moi, Gaby. Sans moi," articula-t-il lentement.

Il se retourna et se dirigea vers la cuisine. Il avait le sentiment qu'elle ne lâcherait pas prise, curieusement. En effet, elle se campa devant lui, lui barrant le passage, et prit sa main.

"Tu sais à quel point elle compte pour moi. Nicolas..."

Sa voix se brisa, ses yeux s'emplirent de larmes. Sa mémoire la blessait toujours autant. Si vulnérable. Nicolas n'était bien sûr pas le seul souvenir associé à cette épée, mais il la lui avait offerte, juste avant qu'ils ne passent leur première nuit ensemble. Depuis sa mort, il était resté comme un plaie béante dans l'âme de Gabrielle. Elle aurait dû mieux s'y préparer. Les mortels sont bien éphémères, surtout aux environs des Immortels.

Mais devant ses grands yeux larmoyants, Methos ne pouvait rien. Il la prit maladroitement dans ses bras, l'y serra, appréciant la chaleur de son corps, et soupira, marquant ainsi son contentement résigné.

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L'homme vêtu de noir rôdait aux alentours du château quand il vit deux autres silhouettes sombres se fondre dans la nuit. Intrigué, il les suivit discrètement.

Alors qu'elles s'approchaient de l'enceinte, il crut reconnaître les mouvements de l'une d'elles. Il les suivit jusqu'aux murs du château. Là, il eut confirmation de son doute. C'était elle. Gabrielle.

Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait vue. Il continua de les suivre à l'intérieur du château, observant son compagnon. Grand, brun, des traits anguleux qui le rendaient étrangement attirant. Il sourit en se disant qu'elle avait toujours eu beaucoup de goût.

Il la vit pénétrer dans une salle, l'homme s'arrêtant sur le seuil et guettant. C'est alors qu'il vit ce qu'elle était venue chercher. L'épée. Il se souvint.

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Paris, 1820

Il l'avait remarquée, devinant la femme sous les vêtements d'homme, car il ne pouvait pénétrer son esprit comme les autres.

Posant les yeux sur lui, elle avait ressenti une étrange sensation, différente du frisson habituel. Elle s'était éloignée jusqu'à une cour isolée et l'attendait là, l'épée à la main.

Elle lui paraissait si tentante alors, dans ces vêtements masculins, guerrière sauvage aux yeux féroces. Il s'était doucement approché d'elle.

Elle parvenait tant bien que mal à dissimuler la terreur qu'elle éprouvait face à cette chose dont elle ignorait la nature. Cet 'homme' était trop... trop. Afin de faire taire le sentiment d'impuissance qui l'envahissait, elle passa à l'attaque. Visant la poitrine, elle n'eut que la main, une estafilade sanglante marquant désormais la peau livide de l'étrange homme brun lui faisant face. Tout en lui l'attirait et la mettait sur ses gardes, de l'éclat de ses yeux à celui de ses cheveux courts mais soyeux, et jusqu'à cette estafilade qui avait déjà disparue.

Il lui sourit, mi-amusé, mi-surpris. Dans ce sourire-même elle vit le danger.

Lorsqu'elle porta une seconde attaque, elle ne fendit que de l'air. Elle sentit alors que des mains l'attrappaient par derrière. Il avait eu le temps de s'y placer. Impossible. Elles lui firent lâcher son arme, et la maintinrent en place telles deux doux étaux. Elle ne pouvait rien contre son étreinte. Alors elle sentit sa bouche effleurant son cou, et enfin ses dents perçant sa tendre chair. Dès lors qu'il commença à boire son sang, elle lui céda totalement, cessant tout lutte. Le sentiment qui l'emplit alors qu'il la vidait lui amena les larmes aux yeux, des larmes d'extase pure, à en oublier le scepticisme qu'elle aurait dû logiquement éprouvé quant à sa nature. Il la tuait, et elle aimait ça.

Lorsqu'il l'eut vidée de la moindre goutte de ce sang au goût peu ordinaire mais bien savoureux, le vampire resta perplexe. Même pendant cette communion supposée totale, il n'avait pu accéder à son esprit.

Haussant les épaules, il s'éloigna, saisissant au passage l'épée de cette fille si étrange. En souvenir.

Le lendemain soir, il errait de même dans Paris. Ses pas le ramenèrent là où il avait vu cette fille. Il se rappela ses jeunes traits, ses grands yeux, ses formes dissimulées.

Et elle était là. Il ne pouvait y croire. A l'endroit même où il l'avait aperçue la veille. Elle prit le même chemin, l'entraînant dans la même cour.

Là, elle s'arrêta et se retourna, lui faisant face. Il savait pourquoi elle avait pris le risque de revenir. Ce qu'il ignorait était comment elle pouvait se tenir là, tout aussi vivante.

Il prit son épée, restée à sa ceinture, et la lui tendit, la garde en avant.

"Merci."

Alors il s'approcha d'elle, passa encore derrière elle. A une vitesse perceptible, cette fois. Le nom de cette fille le frappa. Gabrielle. Il posa une fois de plus ses mains sur elle. Il lui caressa tendrement le visage, avant de relever ses cheveux et de l'étreindre d'un baiser sanglant.

Elle aimait sentir ses crocs en elle. Cette fois-ci, elle lui ouvrit son esprit, et il fit de même. Ils connurent tout de l'autre en quelques secondes. Ils comprirent enfin.

Il ne la tua pas, cette fois. Il s'arrêta, perça son propre poignet et lui donna à boire. Sentir ses lèvres fraîches et ses dents régulières contre sa peau à présent réchauffée par son sang était si bon.

Alors qu'elle s'abreuvait encore à son poignet, il la prit de nouveau, au cou. Quel délice que ce sanglant échange.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent, elle murmura son nom.

"Santino."

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Observant Gabrielle s'approcher précautionneusement de l'épée, Santino se rappela les nuits qu'ils passèrent ensemble. Ils parlèrent de tout sauf d'eux-même: les générations qu'ils avaient vues se succéder, les pays qu'ils avaient visités, la science, les hommes, l'art, la philosophie. Tout en se taisant sur leurs vies, ils se découvraient en tant qu'êtres. Le vampire soupira en repensant à leurs nuits d'amour et de volupté. Et enfin, leur séparation. Il ne savait même plus ce qui avait causé cette dispute. Mais il était parti immédiatement après, la laissant là.

Chancelant surprenamment sous ce flux d'émotions, il s'appuya contre un mur. Son attention fut retenue par un boîtier rouge. L'alarme.

(Non, tu ne vas pas faire ça!)

Mais il avait déjà pris sa décision. Il voulait s'amuser. Que risquait-elle après tout? Elle ou son compagnon, par ailleurs, lui aussi Immortel, l'esprit tout aussi fermé à l'espèce de Santino que celui de Gabrielle?

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Methos se demandait ce qu'il faisait là. Il s'était juste résigné à lui donner quelques renseignements, et le voilà à faire le guet tandis qu'elle dérobait son épée, désormais propriété des Guetteurs. Pourquoi avait-il fallu qu'elle doive abandonner cet objet lui étant si cher, pourquoi avait-il fallu que les Guetteurs la récupèrent, pourquoi avait-il fallu que cette maudite photo glisse du dossier? Il soupira.

Se retournant pour observer Gabrielle, il fut surpris de l'extrême concentration peinte sur son visage. Elle était en train de poser des miroirs pour neutraliser les rayons détecteurs.

Depuis plus d'un millénaire, elle avait su suivre le progrès afin d'être toujours performante en matière de vol. Une habitude qu'elle avait prise lorsque sa soi-disant mère, une prostituée, l'avait jetée à la rue.

Alors qu'elle venait de poser avec succès une paire de miroirs, l'alarme retentit. Methos se maudit en l'entendant, et entraîna son amie avant qu'elle ne puisse se saisir de l'épée.

En sortant de la salle, Gabrielle aperçut une silhouette sombre au fond d'un couloir. Lorsqu'elle le reconnut, son coeur bondit. Santino. Il la regardait tranquillemnt, souriant, jouissant de sa surprise. Bien qu'elle ne le vît qu'une fraction de seconde, elle nota qu'il n'avait guère changé: des habits de velours noir, une pâleur quelque peu accentuée, et toujours la même espièglerie dans ses yeux perçants.

Mais elle devait fuir les Guetteurs. Methos ne lui pardonnerait jamais. Elle courut à ses côtés.

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Une fois sûr de les avoir semés, Methos commença effectivement à reprocher tout cela à Gabrielle.

Comment avait-il pu se laisser entraîner là-dedans? Se rendait-elle compte que s'il avait été reconnu c'aurait été la fin de sa couverture, de sa vie présente? Il ne comprenait pas qu'il ait pu se laisser gagner par l'inconscience de sa compagne.

Qui, d'ailleurs, l'écoutait à peine. Elle scrutait partout alentour, espérant trouver Santino. Ce qu'elle fit, au détour d'une ruelle.

Elle courut alors vers lui en criant son nom, interrompant Methos dans son laïus. La pensée de l'Immortel fut celle, toute logique, de l'homme dans son essence: "C'est qui, celui-là?" Il se rassura cependant en voyant Gabrielle le frapper.

Alors qu'elle tenta de le frapper une seconde fois, la main de l'Immortelle ne rencontra que de l'air. Cédant à son instinct, elle enchaîna avec un coup de pied arrière qui fit voler Santino... jusque dans Methos, qui fut projeté à terre et ainsi stoppé dans sa marche rapide.

Gabrielle se précipita pour le relever, bafouillant quelques excuses. Elle présenta rapidement les deux immortels l'un à l'autre, puis elle se tourna vers Santino, époussetant sa veste sombre, et commença à l'invectiver. Methos comprit vite qu'il était celui qui avait déclenché l'alarme. Il connaissait l'existence des vampires depuis deux millénaires, mais évitait au possible ces créatures, et n'avait jamais fait part de leur existence à quiconque.

Il s'étonna à peine que Gabrielle les fréquente. C'était tout à fait son style. Mais ce vampire en particulier l'énervait. Toujours habillé de velours à cette époque... Et il avait eu le toupet de déclencher l'alarme... Et maintenant il se tenait là, dans toute sa beauté --car Methos devait avouer qu'il était beau-- et sa suffisance, content de s'être amusé à les faire courir.

Enfin le vampire s'excusa, évoqua le soleil se levant, et déclara devoir rentrer. Il promit à Gabrielle de passer chez elle la nuit suivante.

Délaissant sa colère, Gabrielle soupira:" Tous pareils... Dès qu'on veut parler, ils s'éclipsent." Puis elle souhaita ironiquement bonne nuit à Methos et s'éloigna dans le soleil levant.

Laissé seul avec sa frustration et sa colère contre le vampire, son amie et lui-même, Methos opta pour la seule solution logique qui soit à son goût: aller lui aussi dormir.

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Le lendemain, lorsque Santino arriva chez Gabrielle, il fut accueilli par une pluie de reproches. L'épée avait évidemment été transférée sous bonne garde, impossible à récupérer désormais. Les Guetteurs devaient désormais la croire d'une valeur bien plus que sentimentale.

Ennuyé par tout cela, l'attirant vampire lui déclara qu'il allait aller la chercher, son épée. Alors qu'il s'éloignait, elle lui cria de ne tuer personne.

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Quelques minutes plus tard, on toqua à la porte. Le frisson. Elle saisit son épée et ouvrit. C'était Methos.

Il entra, une bouteille de vin rouge à la main.

"Pour le dîner," déclara-t-il.

"... d'accord," acquiesça avec incertitude son amie. "Et bien... allons faire la cuisine."

Elle se sentait bizarrement gênée en sa présence. La vue de son ami si bien habillé, dans ce costume sombre faisant ressortir ses yeux, l'avait troublée. Tout cela avait horriblement l'air d'un rendez-vous.

Il remarqua qu'elle rougissait à sa vue. Elle était simplement vêtue d'un débardeur et un jean, mais elle était si sexy là-dedans. (Une amie, Methos. Depuis tous ces siècles, c'est ce qu'elle a toujours été. Aucune raison que ça change.) Mais alors pourquoi était-il donc venu? (Pour lui prouver que je ne lui en veux pas. Ca doit être ça.)

Il devait arrêter de réfléchir, ça lui faisait du mal. Il déclara qu'il allait s'occuper de la cuisine.

Comme remarquant soudain la tenue qu'elle portait, elle partit se changer. Il commença à l'imaginer enlevant ses vêtements. (Stop! Une amie. Point. Une amie sexy, soit, mais une amie.) Et il s'absorba dans la préparation des spaghettis bolognaise.

Lorsqu'elle reparut, ce fut le tour de Methos d'être troublé. Elle était superbe. Elle avait passé une longue robe noire fendue sur le côté gauche, où il apercevait sa jambe fuselée. (Arrête, Methos!) Remontant, il observa ses tendres épaules, sa poitrine pommelée. (Ca suffit! Maintenant!) Il devait paraître stupide, car elle éclata de rire. Un rire perlé, mélodieux.

"Tu es superbe," la complimenta-t-il en lui tendant un verre de vin.

"J'aurais donc réussi à impressionner Methos, *le* plus vieil Immortel?

-En effet.

-Assez pour que tu passes de la bière au vin..." lança-t-elle malicieusement.

Ils se sourirent et burent une gorgée de ce délicieux vin. Comme si rien n'avait changé.

Methos brisa le silence.

"Tu nous mets de la musique?"

Elle se retourna et il la regarda se diriger vers la chaîne stéréo. Ce déhanché... (Methos, pense à tes spaghettis. Mais c'est vraiment une amie *trop sexy*... Tes spaghettis!)

Lorsqu'il entendit la musique qui passait, il ne put résister. Il coupa le feu sous les pâtes et se dirigea vers Gabrielle.

"M'accorderez-vous cette danse?"

Rougissant encore, elle murmura:

"Volontiers."

Son corps tout contre celui de Methos, elle se sentait si bien. Tel qu'il en serait pour deux très bons amis, tentait-elle de se persuader. La bouche contre son oreille, il fredonnait.

I won't cry

No I won't shed a tear

Just as long

As you stand

Stand by me, stand by me

Oh darling, darling stand by me

Ils relevèrent leurs têtes. Leurs regards se croisèrent. Methos se pencha doucement sur elle.

Ce fut ce moment précis que choisit Santino pour rentrer nonchalamment par la porte. Les deux Immortels s'écartèrent aussitôt, et le vampire prétendit ne rien avoir remarqué.

Il se dirigea vers Gabrielle et lui tendit son épée. Folle de joie, elle sauta dans ses bras et le remercia abondamment. Methos trouva préférable de retourner à ses spaghettis, écoutant cependant leur conversation.

Il sourit amèrement en entendant Gabrielle demander si elle pouvait faire quoi que ce soit pour Santino. Elle semblait oublier que c'était précisément à cause de lui qu'elle n'avait pas son épée depuis la veille. Methos perdit néanmoins son sourire en entendant la réponse du vampire: "Et bien justement, j'ai besoin de toi. Il faut que tu me rendes un service..."

N'obtenant aucune réponse, il continua:

"Te rappelles-tu des Enfants des Ténèbres? Et bien, ils sont de retour, en quelque sorte. Un jeune allumé d'une paire de siècles a décidé de servir Satan, et a remonté toute une bande. Ils sont bien pires que nous n'étions. Ils sacrifient trop, n'importe qui, n'importe comment. Leur but à long terme est la domination de la race humaine. Ils veulent gagner en puissance. Ils seront notre perte. Ils sont bien trop nombreux pour que je les combatte seul, et se déplacent toujours en groupe. Il faut que le travail soit fait de jour.

-Je le ferai.

-Merci."

Ce merci était bien simple, mais il contenait tout l'amour que Santino portait à Gabrielle. Methos décida que c'était le bon moment pour retourner au salon.

Il avait encore raison. Le vampire avait saisi la main de l'Immortelle. Alors que celui-ci ne leva même pas les yeux à son approche, Gabrielle se tourna vers Methos et lui demanda s'il avait entendu ce que Santino lui disait. Le viel Immortel acquiesça.

"M'aideras-tu? Ces Enfants des Ténèbres--"

Methos n'en revenait pas. Elle, lui demander ça! Il la coupa en l'emmenant à l'écart, pourtant bien conscient que le vampire ne perdrait pas un mot de leur conversation. Maudits sens extra-développés!!!

"Je me fiche de qui sont ces ŒEnfants des Ténèbres'! Tu te rends compte de ce que tu me demandes de faire? À quel point c'est dangereux? Traite-moi de lâche si tu veux, mais je tiens à ma vie. Je n'ai pas survécu 5000 ans en--

- T'occupant de quiconque d'autre que toi-même, je sais."

Bizarrement, ses propres mots, des mots qu'il avait souvent répétés à Gabrielle afin de lui faire comprendre comment elle pourrait survivre, lui firent mal , dans la bouche de son amie. Détournant son regard, il déclara:

"Je dois y aller. À plus tard."

Elle le regarda partir, consciente de l'avoir blessé. Mais il était si égoïste! Qu'y pouvait-elle? Elle devait s'occuper de ces nouveaux Enfants des Ténèbres.

Elle se rappela comment Santino en avait fait partie, des siècles auparavant, et comment il avait finalement rejeté ces croyances: non, les vampires n'étaient pas des serviteurs de Satan, faisant ainsi partie du grand plan de Dieu. De toute façon, ce mouvement s'était éteint de lui-même. Elle frissonna. Elle savait de quoi étaient alors capables ces Enfants des Ténèbres désormais disparus. Si les nouveaux étaient pires... elle devait les arrêter.

Sentant soudainement une odeur de brûlé, elle courut à la cuisine et tenta de sauver quelques spaghettis.

Santino réveilla Gabrielle avant d'aller se coucher. L'aube approchait. Il était l'heure. Elle savait ce qu'elle avait à faire.

Il lui tendit le bloc-notes où l'adresse de leur repaire était inscrite, la serra dans ses bras et partit dormir.

Elle arracha la feuille de papier, et la fourra dans la poche de la salopette qu'elle venait d'enfiler, au dessus d'un débardeur. Elle jeta le bloc-notes sur son lit, mit son long manteau de cuir et y glissa son épée. Celle que Santino lui avait ramenée. Celle que Nicolas -- que Nicolas lui avait offerte.

Elle partit.

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C'était une grande maison isolée en pleine campagne. Un toit de briques rouges surplombait une façade blanche. Rien ne la différenciait des habituelles maisons de campagne, peut-être juste d'allure légèrement plus luxueuse. Tout au moins, rien ne l'en distinguait de l'extérieur.

Gabrielle sortit de sa voiture et s'en approcha tout en tirant son épée. Elle franchit prudemment le seuil de la porte. Elle distinguait nettement, dans la pénombre qui règnait dans le corridor, cinq portes noires. Dans la première salle sur sa gauche, elle trouva de nombreux vêtements de velours sombres. Leur vestiaire. Elle se prit à sourire en pensant au style démodé de Santino.

La deuxième salle servait de bibliothèque. Elle y trouva de nombreux livres traitant de théologie, ainsi que des reliques ayant appartenu aux originels Enfants des Ténèbres. Elle perdit toute envie de sourire en songeant aux rituels qu'ils contenaient probablement, sous ces couvertures de cuir à nouveau régulièrement dépoussiérées.

Se dirigeant alors vers la porte au fond du corridor, elle eut un mauvais pressentiment, qu'elle balaya d'un revers de pensée. Ouvrant la porte noire, elle se trouva face à un autel, noir lui aussi. Sur les murs étaient écrits en rouge des inscriptions que Gabrielle, du haut de ces 1051 ans, était bien incapable de déchiffrer.

S'approchant de l'autel, elle frissonna en y remarquant la présence d'une substance poisseuse, reflétant le peu de lumière filtrant à travers les larges rideaux noirs.

Du sang.

En un flash sanglant, de nombreuses images sacrificielles traversèrent l'esprit de Gabrielle.

Elle tendit la main vers l'autel afin de vérifier la nature du liquide. Mais alors qu'elle posait ses doigts sur ce qui s'avérait être du marbre effectivement couvert de sang, elle entendit un claquement sec et s'en voulut aussitôt.

Une douleur intense se diffusa dans son abdomen: une flèche lui avait transpercé l'estomac. Ne voulant mourir dans cette sinistre salle où tant d'autres avient du expirer, elle ne la retira pas aussitôt, ne voulant perdre tout son sang immédiatement, et se dirigea plutôt vers la porte en titubant.

S'affaiblissant bien trop vite pour le peu de sang qu'elle perdait, Gabrielle s'écroula à quelques pas de la porte. Alors elle comprit son erreur: la flèche était empoisonnée. Elle aurait mieux fait de la retirer tout de suite.

Jurant intérieurement, elle trouva assez de force pour l'arracher de son ventre. La douleur la fit gémir. Peu de sang coulait; la blessure n'aurait pas été mortelle sans le poison.

Une lente paralysie l'envahissait. Ses orteils d'abord, qui devinrent engourdis. Puis la sensation se diffusa jusqu'à ses pieds entiers, lentement.

Elle priait pour qu'elle mourût rapidement, afin de se relever plus tôt. Et éventuellement d'éviter une longue agonie. Mais le poison ne semblait pas pressé d'agir. Elle se sentait si impuissante ici, incapable de bouger.

Toujours aussi lentement, durant plusieurs heures, son effet se répandit dans ses jambes, ses cuisses, son bas-ventre. Elle sombra dans l'inconscience. Elle n'était toujours pas morte. Ce poison avait été conçu afin de procurer une lente agonie, heureusement indolore.

Finalement, il s'attaqua à ses poumons, et enfin son coeur. Elle mourut.

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Methos se réveilla en sueur, se redressant en un sursaut. Il n'avait pas fait de cauchemar depuis si longtemps qu'il en avait oublié cette sensation insidieuse d'horreur venant de soi-même. Il essaya vainement de se rappeler de quoi il était question, mais les bribes de souvenirs lui échappaient constamment, ne lui abandonnant qu'un vif sentiment d'impuissance.

Il se laissa retomber dans son lit. Le sommeil ne reviendrait pas. À contre-coeur, il se leva, vêtu seulement d'un caleçon. Afin de sortir de l'état de semi-conscience dans lequel il se trouvait, il se dirigea vers la cuisine et se prépara un café.

Une fois la substance brunâtre avalée, il entreprit d'ouvrir les volets. L'air frais le frappant au visage le réveilla bien plus que le liquide aqueux qu'il venait d'ingérer.

Il se laissa absorber par la contemplation des reflets du soleil sur les toits alentour. Des choses aussi simples le fascinaient de temps en temps, même après 5000 ans.

Le soleil.

Gabrielle devait déjà être en pleine exécution. Pourquoi repensait-il à cela? Il n'était pas sans ignorer que même endormis, le jour, les vampires étaient extrêmement dangereux. Il ne comptait pas risquer sa vie pour aider cet arrogant Santino.

Se rappelant les manières du vampire envers son amie, Methos serra les poings. Pourquoi cette haine pour lui? L'Immortel se refusait à admettre l'évidente réponse. Tout comme il refusait d'envisager ce qui serait arrivé s'ils n'avaient été interrompus par l'arrivée impromptue de Santino. Jamais l'une des leurs, jamais de ses amies. Ce serait un trop grand engagement pour lui. Et pourtant?

Il repensa aux mots qu'avaient prononcés Gabrielle hier soir. Effectivement, il avait pu survivre en ne s'occupant que de lui-même. Pourquoi cela faisait-il si mal d'entendre la vérité de sa bouche?

Les larmes lui montèrent aux yeux. Il les balaya d'un revers de main. Pourquoi cette soudaine faiblesse?

Methos soupira. Bien trop de questions. Pourtant toutes avaient la même réponse. Une réponse qu'il ignorait obstinément.

Remarquant soudain sa tenue, ou plutôt son absence de tenue, Methos s'écarta de la fenêtre et partit prendre une douche avant de s'habiller.

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Lorsque Gabrielle revint à elle, l'après-midi touchait à sa fin. Elle pesta contre elle-même. Pourquoi avait-il fallu qu'elle touche ce maudit autel?

Elle se hâta de sortir de cette pièce de sacrifice pour pénétrer dans la salle suivante. Ce qu'elle y vit la glaça d'effroi. Il s'y trouvait des corps, à la décomposition peu avancée, voire inexistente, et donc fraîchement tués, selon toute logique. Il y en avait des dizaines, tous nus, cheveux et membres mêlés. Exsangues. Elle distinguait ça et là différents visages, de tous âges. Celui d'un jeune garçon d'une dizaine d'années la marqua profondément. Il avait les yeux ouverts, des yeux bleus remplis d'effroi, d'horreur, de terreur. Des yeux qui appelaient au secours. Mais il était trop tard pour lui. Il était trop tard pour eux tous.

Elle s'empressa de passer à la dernière salle, comptant y trouver les vampires, mais ce que Gabrielle y vit la fit immédiatement tourner les talons, le coeur battant la chamade et l'estomac retourné. Encore plus de cadavres. Mais des cadavres de bébés. Une dizaine, un peu plus peut-être. Tous devaient avoir moins d'un an.

Les larmes aux yeux, elle remarqua un escalier dans un coin de l'entrée. Fermement décidée à tuer chacun des responsables et complices de ces atrocités, elle monta à l'étage.

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Rien. Toutes les pièces de l'étage étaient vides, inutilisées.

Gabrielle redescendait du grenier. Rien non plus. Une cave. Il devait y avoir une cave.

Elle n'avait pas de temps à perdre. Elle refusait de remettre le boulot à demain. Le coucher du soleil approchait.

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Après avoir cherché un escalier dans chacune des pièces du rez-de-chaussée, Gabrielle décida de faire le tour extérieur de la maison.

A l'arrière, elle trouva effectivement une porte oblique. Elle essaya de l'ouvrir, mais rien n'y fit. Elle était trop lourde. ( Evidemment! A quoi t'attendais-tu? Tout vampire un tant soit peu désireux de rester en vie se pourvoiera de portes assez lourdes pour qu'aucun humain ne les soulève! )

Mais c'était compter sans la technologie, ici personnifiée par la voiture de Gabrielle. Il y avait par chance toujours un câble dans son coffre. L'attachant à la porte de la cave, elle mit en route son véhicule, et d'une avancée brusque l'arracha à ses gonds.

Elle prit son épée et descendit prudemment les marches inégales. Il lui restait peu de temps. Elle devait faire vite. Une longue salle s'étendait devant elle. Les nouveaux Enfants des Ténèbres y étaient alignés, hors de portée du soleil, tous ces visages livides reposant dans la même sérénité.

Gabrielle s'approcha du premier vampire, et abaissa rapidement son épée, le décapitant et arrêtant ainsi le réflexe qu'avait eu sa main de se tendre vers la présence de l'Immortelle.

Celle-ci saisit cette tête, qui aurait été éternellement jeune, par ses cheveux châtains, et la lança à l'entrée de la salle, au pied de l'escalier, là où le soleil pénétrait. Elle commença aussitôt à se racornir, se dessécher.

Se détournant, Gabrielle entreprit de distribuer le même sort à tous les vampires présents.

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Le soleil commençait à faiblir lorsque Methos décida d'aller chez Gabrielle. Pour vérifier qu'elle allait bien. Il sonna et attendit. Personne ne vint.

Il se prépara aussitôt au pire. Elle aurait dû être rentrée, les vampires allaient se réveiller.

Mettant à profit les leçons de crochetage qu'elle lui avait elle-même données, il pénétra chez elle. Il chercha fébrilement où elle avait pu noter l'adresse de leur repaire.

Se saisissant du bloc-notes qu'il découvrit sur le lit, Methos se rendit dans la salle de bains et y saupoudra du fard à joues. Soufflant doucement sur le dessus du bloc-notes, il vit une adresse apparaître. Ce devait être ça.

Il partit.

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Laborieusement, Gabrielle avançait dans ce massacre de vampires. La lumière du jour faiblissait de plus en plus.

Enfin, il ne lui en restait que deux. L'avant-dernière était une vampiresse blonde, vêtue d'une longue robe de velours bordeaux. Gabrielle ne prit pas le temps de remarquer sa beauté glaciale et la décapita avant d'envoyer rouler sa tête avec les autres, toutes futures tas de cendres. La main aux longs ongles noirs, tendue par réflexe vers l'Immortelle, retomba inanimée.

Gabrielle s'approcha alors du dernier vampire en levant son épée. Alors qu'elle allait l'abaisser, les paupières du vampire s'ouvrirent, révélant des yeux verts cristallins. Réalisant ce qu'elle comptait faire, il profita de la fraction de seconde de stupeur provoquée par son réveil pour rouler dans ses jambes.

Elle tomba sur lui, se sachant perdue face à cet être surnaturellement rapide et fort. Elle tenta cependant de lutter quand il saisit son épée, mais rien n'y fit. Elle eut un hoquet quand il s'en servit pour transpercer son coeur, puis mourut.

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Methos s'arrêta dans un crissement de freins. Il fit rapidement le tour des salles de la maison, l'épée à la main, refoulant au plus profond de lui-même ce grâce à quoi il était encore de ce monde: son instinct de survie. Ne trouvant personne nulle part, à part des cadavres, il sortit et contourna la maison.

Il se précipita vers les escaliers descendant à la cave, les suivit et aperçut Gabrielle, sa propre épée passée à travers de son corps, face à un vampire aux courts cheveux blonds et aux yeux verts, plus étincelants que ceux de Gabrielle ne le seraient jamais, mais aussi bien moins humains.

Courant vers elle, il trébucha sur une tête brune en état de dessèchement et tomba. Il entrevit alors une silhouette sombre passer rapidement à côté de lui. Santino.

Le temps qu'il se relève, et les deux vampires menaient déjà une lutte effrénée. Methos n'était pas sûr que Santino aurait le dessus. Il affermit sa prise sur son épée, prêt à lui prêter main forte.

Leur combat l'empêchait d'atteindre le corps de Gabrielle et d'en sortir son épée, afin qu'elle puisse revivre.

Soudain, d'un coup de pied rotatif, Santino envoya voler son adversaire aux pieds de Methos. Celui, préparé, le décapita rapidement et shoota dans sa tête. Son corps eut une dernière contraction, puis s'affaissa.

Methos et Santino se regardèrent un instant, se tolérant enfin. Puis ils eurent la même pensée pour Gabrielle, et Santino fut évidemment le plus rapide à lui retirer l'épée.

Quand elle revint à elle, quelques minutes plus tard, elle fut surprise de trouver ses deux Œsauveurs' en pleine conversation. Elle n'aurait jamais cru que ces deux-là finiraient par s'entendre.

Ils lui expliquèrent rapidement ce qui s'était passé après sa mort, et après les avoir tous deux serrés dans ses bras, et leur avoir expliqué la cause de son retard, ils décidèrent de finir la nuit dans un bar, le premier qu'ils trouveraient: Methos avait besoin d'une bière. Comble de l'ironie, celui sur lequel ils tombèrent s'appelait Les Portes de l'Enfer, et s'avérait logiquement être le repaire des gothiques et satanistes de la ville, de tous les adorateurs de vampires en tout cas. Ses adeptes trouvèrent Santino très réussi.

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Gabrielle était aux anges. Enfin, ses deux amis riaient ensemble, semblant apprécier la compagnie de l'autre. Ils discutaient alors de pays qu'elle n'avait pas connus; elle en profita donc pour les étudier tous deux.

Santino avait les cheveux de quelques centimètres plus longs que ceux de Methos. Ils avaient du originellement avoir la même teinte de noir, mais ceux du vampire avaient évidemment gagné un aspect surnaturel au cours des siècles, une brillance et une soyeur extraordinaires.

Ses yeux aussi sortaient du commun. Loin encore d'égaler l'éclat de ceux des plus anciens d'entre eux, condamnés à constamment porter des lunettes de soleil en public, ils étaient cependant d'un noir éclatant, et d'autant plus marqué que contrastant avec la lividité de sa peau. Les yeux de Methos, en cet instant, trahissait pour une fois les émotions qu'il ressentait. Gabrielle avait toujours été incapable de définir leur couleur. Aujourd'hui, si pleins de malice, elle aurait opté pour gris-vert.

Les figures des deux immortels étaient, de façon différentes, également attirantes. Le Don ténébreux rendait attirant n'importe qui, mais Santino était sans aucun doute possible déjà extrêmement beau de son vivant. Ce petit sourire en coin ne devait en laisser aucune indifférente. Quant à Methos -- elle s'était souvent demandé d'où venait sa beauté. En effet, ses traits étaient anguleux, sa bouche fine et son nez grand, mais tout cela était si simplement harmonieux. De plus, lors des rares fois où il laissait, comme alors, transparaître ses émotions, où il baissait ses gardes, où cette malice y règnait, sa joie et son amusement communicatifs illuminaient ses traits.

Elle se perdit dans la contemplation de son visage. Brusquement, Santino se leva, la tirant de sa rêverie, afin de s'en aller. Le jour approchait.

Il serra la main de Methos, fait au combien surprenant par de nombreux aspects, avant de se tourner vers elle. Ils s'enlacèrent chaleureusement pendant quelques secondes, se communiquant toute l'affection qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Ces quelques secondes représentèrent une longue agonie pour Methos.

Santino partit en toute hâte. Il aimait Gabrielle comme à la première nuit, mais savait pertinemment qui elle méritait. Il avait finalement réussi à l'apprécier, après tout. Le vampire avait pris sa décision. Il ne reverrait pas son amie de sitôt.

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Gabrielle lui avait proposé de venir chez elle. Methos avait acquiescé, mais désormais, devant sa porte, il restait indécis. Etait-il vraiment conscient des risques?

Alors qu'elle venait d'ouvrir sa porte, Gabrielle se retourna et plongea ses grands yeux verts dans ceux de Methos.

"Merci encore... d'être venu." ( Il n'est pas *si* égoïste que ça, après tout.)

"C'était normal."

Dans ces trois mots résidait toute l'amitié qu'il lui portait. (Amitié? Vraiment?)

Elle lui sourit, bien consciente qu'il n'aurait pas fait cela pour beaucoup de monde, et que non, ce n'était pas normal, pas de sa part. Pour Darius, sûrement. Mais sinon... Elle doutait que quiconque d'autre ait bénéficié du même traitement de la part du vieil Immortel. Elle pénétra chez elle, l'invitant à en faire autant, refermant la porte après son passage.

Alors qu'elle s'affalait dans le canapé à son côté, elle se rendit compte à quel point elle était épuisée. Tous deux n'avaient pas dormis depuis au moins 24h, et il lui fallait avouer que tuer des vampires à la chaîne n'était pas de tout repos.

Il lui ouvrit ses bras, tout aussi fatigué, et elle se blottit tendrement contre lui, ses bras encerclant sa taille. Ils se sentaient si bien ainsi. Il reposa sa tête contre la sienne, entourant ses épaules de ses bras puissants. Ainsi enlacés, ils s'endormirent.