Entre légende et réalité

 

 

Disclaimer : Dans mes rêves je suis le génie a qui appartient l’univers d’Highlander. j’ai tout créé de A à Z, je vous assure ! Mais dès que mon réveil matin m’arrache au confort de mon lit douillet, tout ce petit monde semble appartenir à Rysher. C’est bête non ? Et je ne tire aucun profit grâce à cette fanfiction.

Résumé : Et si les guetteurs apprenaient que la légendaire Sitalva existait vraiment, Sitalva la première des immortelles. Et si Methos ne disait pas tout ce qu’il sait...

Style : De la mythologie à ma façon, de l’amitié et bien sur de l’Amour ! ! !

Adresse de l’auteur : Mara Jade

Note de l’auteur :

1 :Cette fanfic est un délire personnel qui a été épaulé par ma moitié qui se reconnaîtra. Sitalva n’est qu’a moi et je la couve comme une vraie mère poule. Cette histoire est, je l’espère le premier volet d’une longue série ou Sitalva aura une place de choix. Si d’autres auteurs veulent me l’emprunter, je voudrais que l’on me demande l’autorisation. J’apprécierais.

2 : c’est ma première fanfic alors j’aimerais savoir ce que vous en pensez, même pour me dire que c’est nul.

N.B. : Les ++++++ annoncent des flachbacks.

BONNE LECTURE !

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Ecoutez enfants du temps le secret de votre naissance.

Nous qui avons reçu la vie éternelle.

Nous qui avons pour quête la recherche du prix.

Nous qui passant par la mort revenons sur cette terre pour le prix.

Qu’à l’aube du monde est née notre mère.

Elle est le début et la fin de la lutte.

Sitalva.

Sitalva, telle est le nom de celle a qui nous devons la vie.

Elle est maître du feu.

Elle possède la sagesse et la connaissance.

Et quand la haine et la colère l’ont frappé.

De la mort elle est revenue.

Mère mature l’aime, elle ne peut mourir.

Ce qui était un est devenu multiple.

Et du multiple est né notre peuple, notre race.

Mais rien n’est éternel.

Nous même nous ne sommes que des rocs face aux vents.

De tempêtes en tempêtes, de duels en duels nous tombons un à un.

Mais la mémoire doit être préservé.

Pour que le temps n’oublie jamais l’histoire de Sitalva, reine de l’éternel

Car il ne peut en rester qu’un.

 

Confus.

C’était la première impression qui lui était venue. David Farinelli venait juste de finir de traduire ce texte et la première lecture était vraiment... obscure. Il était tard et il était le seul chercheur dans la bibliothèque du QG parisien des guetteurs. David retira ses lunettes et se massa les tempes. Il commençait à être fatigué mais ce parchemin l’intriquait.

C’était un large parchemin du quinzième siècle en peau de chèvre, jauni par le temps qui nécessitait de grandes précautions. Le texte était en grec ancien, très ancien d’ailleurs ce qui l’avait rendu si difficile à déchiffrer. Il l’avait sorti des archives de l’organisation il y a près de trois semaines et avait été frappé par l’anachronisme qu’il représentait. Celui d’un texte excessivement vieux sur ce support relativement récent. Mais ce qui l’avait avant tout frappé c’était le nom de Sitalva en assyrien au beau milieu du texte grec.

Farinelli descendait d’une longue lignée de guetteurs et malgré son jeune âge, il avait sut se démarquer. On lui avait même laissé choisir son service. Tous avaient été très surpris quand il avait demander à se faire muter aux recherches et pas sur le terrain. Mais il avait toujours eu une passion pour toutes les histoires et les légendes que véhiculent les immortels. Cela faisait presque quatre ans qu’il était rattaché à ce service et il n’aurait rien changé pour tout l’or du monde. Quand il y pensait cela allait faire deux ans que sous son impulsion le projet Sitalva avait été remis en activité.

Sitalva était vraiment une légende passionnante, elle était la genèse des immortels. Elle faisait partie de la mythologie, elle était la mère.

Et pour une légende, il était impressionnant le nombre de documents qui ont été écrit à son sujet. Mais il faut dire que le panthéon des immortels n’est pas très fourni. Certains immortels dans des écrits, qu’ont pu récupérer les guetteurs au court des siècles, prétendent l’avoir rencontré, lui avoir parlé ou même l’avoir eu pour maître...

La première des immortelles, celle qui connaîtrait toutes les réponses à toutes ces questions qui obsèdent les guetteurs et les immortels depuis la nuit des temps. Malgré les histoires très fantaisistes qu’il avait déjà lu sur Sitalva, il y avait des constantes comme la référence au feu et parfois à une montagne dit de vie qui serait son lieu de naissance.

Parfois, David oubliait que Sitalva n’était qu’une légende et se demandait à quoi elle pouvait ressembler...

Mais son esprit scientifique reprenait rapidement le dessus. Il n’était certes pas contre l’idée du premier des immortels mais tout ce que l’on racontait sur Siltalva était si ... extravagant !

En tant que chercheur il aimerait que son sujet d’étude soit plus qu’un personnage de contes. Oui, tout comme Adam Pierson espère trouver Methos sur le Web, pensa-t-il pendant qu’un large sourire se dessinait sur ses lèvres.

Sitalva n’est qu’une légende, mais une légende fascinante, se dit-il en se replongeant dans ses notes pour trouver un sens un peu plus claire à sa traduction

 

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C.I.M.E. (Centre d’interception de messages électroniques) sous-sol du QG des guetteurs, envions de Paris.

Dans les sous-sols de la vénérable organisation ronronnait une force de technologie surprenante par rapport à l’aspect antique du bâtiment. A près d’une centaine de mètres sous terre se trouvait l’un des départements d’informatique les plus important que les guetteurs possèdent. Ici était localisé une véritable agence de renseignements moderne. Avec les progrès de l’informatique de plus en plus d’immortels s’y mettaient et les guetteurs avaient du suivre et même les devancer même s’ils s’y étaient prit un peu tard. La crème des informaticiens essayait vingt-quatre heures sur vingt-quatre de percer les mystères des disques durs des immortels et de leurs messages sur Internet.

La plus part des immortels n’étaient que des novices qui avaient comprit un peu tard qu’ils étaient rentrés dans l’ère moderne. Mais à l’autre extrême il y avait ceux qui ont vu dés ses débuts le potentiel de cette nouvelle science. Ces derniers étaient véritablement des cracks et représentaient de vrais challenges pour les guetteurs de ce service.

Aujourd’hui, ils se cassaient les dents sur les programmes de protection d’un certain Marc Norel qui avait été repéré par l’organisation il y a près de miles ans. Lui, il était loin d’être un novice même les programmes de la C.I.A. étaient plus faciles à pirater que les siens. Les protections étaient parfois si compliquées que même les pros du service ne savaient plus de quoi il en retournait. Mais ils leur semblaient qu’après une bonne semaine de travail intensif, qu’ils allaient en voir enfin le bout.

G1 (le chef de service) : On y est presque.

G2 (devant un ordinateur avec G1 dans son dos debout) : Oui mais ça va être minuté, si le programme que l’on va faire sauter se réactualise.

G1 : On charge le maximum mais sans se faire repérer. Tu peux me donner combien ?

G2 : Entre cinq et dix minutes grand max.

G1 : D’accord. Je fais sauter le programme ... un, deux, trois ... maintenant !

G2 : On est dedans. On charge.

G1 : Accède aussi aux archives des e-mails.

G2 : J’y suis. On ne pourra que récupérer les messages de ces derniers jours.

G1 : Très bien. Très bien essaie de gagner du temps dans le téléchargement.

G2 : Oui. Oui. Plus que... 7 minutes.

 

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C.I.M.E. (Centre d’interception de messages électroniques) sous-sol du QG des guetteurs, environs de Paris.

Cela allait faire deux heures qu’ils épluchaient les données de Marc Norel. C’était une véritable mine d’or, toutes ces informations donnaient bien plus de détails qu’une longue filature. De plus Norel était un immortel très discret et cela aidera énormément son guetteur de posséder tous ces détails.

G1 : Bon et maintenant les e-mails.

G2 : Waou ! On dirait qu’il ne sait plus se servir d’un bon vieux stylo !

G1 : Et ce ne sont que ceux des deux derniers jours. Fais les défiler.

G2 : Oui chef ! Les sujets seulement ?

G1 : Oui, on va commencer par-là.

Les sujets des e-mails de Norel se mirent à défiler sur l’écran.

G1 : Attends ! Reviens en arrière. Oui là ! « Kronos », c’est quoi ça ?

G2 : Il date d’hier et l’adresse du destinataire n’est pas précisée.

G1 : Tu peux accéder au texte ?

G2 : Oui, une minute... Voilà...

Un texte apparu alors sur l’écran, les deux guetteurs le lurent avec attention. Leurs visages reflétaient une stupéfaction grandissante. Le message bien que pas très long était lourd de conséquences.

G2 : C’est un canular !

G1 : Je ne vois pas bien comment ça pourrait en être un.

G2 : On fait quoi alors ?

G1 : On prévient le big boss et ensuite on avisera.

G2 : Ca va être un beau bordel, mais au moins on va sortir de la cave. Dit-il avec un large sourire.

G1 : Allez viens laisse tout en plan, moi j’ai besoin d’un bon café.

Ils sortirent de la salle pour se diriger vers les ascenseurs. Sur les écrans le message de Norel était toujours affiché et luisait dans la pénombre comme une menace.

Sitalva.

Je viens juste d’apprendre que Kronos s’était fait tuer. Il est enterré à Bordeaux pour l’instant mais je m’occupe de l’exhumation le plus vite possible. Je sais que tu vas vouloir t’occuper de la suite et c’est pourquoi je t’écris.

Caspian et Silas sont mort aussi, mais je sais ce que Kronos représentait pour toi. Le corps sera ramené à Paris et le nécessaire sera fait. Mais la suite nécessite ta présence.

Laura revient du Liban dans deux jours et Yvan sera là aussi.

Je m’excuse de te troubler dans ta retraite par de si tristes nouvelles mais c’était sûrement écrit quelque part.

Marc-aurél

Ton élève dévoué.

Oui, ça allait mettre un beau bordel, c’était certain !

 

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Bar de Joe Dawson, Paris.

Avec son ambiance tamisée le club de jazz était très agréable. Le deuxième que possédait le guetteur pour la bonne raison que Joe avait suivit Macleod quand celui-ci était parti en France. Là, il s’était rapidement rendu compte qu’il aimait bien tenir un bar et que ça lui manquait. Il en avait donc ouvert un autre club à Paris. De plus, il avait le mérite de l’occuper entre deux des folles aventures de Mac dont il restait le guetteur officiel. Joe essuyait des verres derrière le comptoir quand Mac et Amanda arrivèrent.

Les deux immortels étaient souriants, ils s’assirent au comptoir et saluèrent Joe. Il faut dire que Joe était un guetteur atypique. Certes, il fréquentait des immortels et c’était contre toutes les règles. Mais il avait vite compris que l’amitié allait au-delà des tous les règlements. L’organisation avait trop besoin de ses connaissances sur Duncan Macleod et mettait un point d’honneur à ne pas remarquer ses agissements.

Joe lui semblait soucieux, ce que ses amis remarquèrent très vite.

D : Ca va Joe tu as l’air ennuyé.

J : Oui mais c’est que... je viens de recevoir une nouvelle assez étrange du QG des guetteurs.

A : Quoi ?

J : Vous connaissez tous les deux la légende de Sitalva ?

D : Oui, mais je ne vois pas ou tu veux en venir.

J : C’est qu’il semblerait qu’elle ne soit pas si mythique que ça finalement.

A : Sitalva ne serait pas une légende. C’est un peu dur à avaler. Dit-elle en ne cachant pas son scepticisme.

D : c’est peut-être un imposteur. Tu sais comme notre autre Methos à la philosophie zen.

J : Non, ce n’est pas ça et puis il y a un détaille troublant.

D : Lequel ?

J : Toute cette histoire a commencé par l’interception d’un message électronique et... Attendez, je dois l’avoir quelque part.

Joe fouilla dans un des tiroirs du comptoir pour finalement sortir une feuille de papier imprimée. Il la donna à Mac qui entreprit de la lire, Amanda observant par-dessus son épaule.

A : Waaah ! Ca c’est très spécial.

D : Oui ça on peut le dire. Mais c’est qui ce Marc Norel ou Marc-aurél ?

J : Un immortel que l’on a repéré, il y a à peu près mille ans, mais son nom sonne plutôt façon Rome antique.

A : Donc pas un jeunot qui fait des canulars pour passer le temps.

J : Non, c’est pas vraiment le genre.

D : Mais cette référence à Kronos, c’est plutôt bizarre, non ?

J : En tous cas, c’est loin d’être une plaisanterie. On a déposé, il y a trois jour une demande d’exhumation pour l’inconnu 22178 à la mairie de Bordeaux.

D : Donc ce Norel déterre Kronos. Mais pour quoi faire ?

J : C’est là que Sitalva rentre dans la danse d’après ce message pour prendre la suite.

A : C’est bien joli tout ça. Mais Sitalva est un mythe, je vous le rappelle.

D : C’est ce que je croyais pour Methos.

A : Ce n’est pas la même chose !

D : Ah ! Oui et pourquoi ?

Le ton commençait à monter comme à chaque fois où ces deux là n’étaient pas d’accord. Puis ils se figèrent. Une présence forte venait de se faire sentir. Methos apparu alors, dans l’entrée du club. Le plus vieux des immortels était comme à son habitude vêtu d’un jeans et d’un pull noir à col roulé et évidement de son long manteau noir. Car pour des gens comme eux on n’avait toujours pas trouvé mieux pour dissimuler une épée.

J : Tu veux une bière ?

M : Oui, merci. Vous en faite une tête vous parliez de quoi ?

A : Des légendes.

M : Débat philosophique ?

J : Non, d’actualité.

M : Et l’actualité s’appelle comment aujourd’hui ?

D : Sitalva.

Methos cru qu’il allait faire une crise cardiaque. Heureusement qu’il était immortel ! Et pour arranger le tout, il manqua de s’étouffer avec sa bière.

M : Pardon !

A : Tu as bien entendu.

Mac lui exposa la situation et Joe complétait. Ils lui montrèrent l’e-mail et attendirent sa réaction. Mais il n’en eut aucune. Methos les entendait, lui parler mais il ne les écoutait pas. Il avait les yeux perdu dans le fond de sa bière.

J : Oh ! Methos ? Methos ? Adam ?

M : Oui ?

A : Et bien, ça t’a fait de l’effet.

J : Tu es revenu avec nous là.

M : Oui, c’est juste Sitalva , Kronos...

J : C’est sûr que ça te touche plus que nous.

M : Tu ne peux pas savoir à quel point, pensa-t-il.

M : Oui...

D : Et tu n’as pas une idée ?

M : Une idée... Non. J’avoue que je n’arrive même pas à me faire une opinion !

La conversation se prolongea entre une bonne heure sans que Methos n’y prenne vraiment part. Il semblait l’ombre de lui-même.

Joe l’observait à la dérobé et s’interrogeait au sujet de son attitude. Ce n’était pas son style de rester à l’écart d’une discussion telle que celle-ci. Joe avait la conviction que Methos en savait bien plus sur le sujet que personne, mais il restait là sans rien dire.

Plus la soirée avançait plus l’attitude de Methos était discrète, il était perdu dans ces pensées et Joe en bon guetteur aurait donné cher pour en connaître le contenu. Mac et Amanda devaient se dire que l’évocation de Kronos faisait resurgir pour Methos des souvenirs de l’époque des cavaliers de l’apocalypse. Mais Joe savait qu’il y avait autre chose. Il avait travaillé de nombreuses fois avec Adam Pierson bien avant qu’il ne connaisse sa véritable identité et il l’avait déjà vu plongé dans le passé. Mais là ce n’était pas ça. C’était comme s’il en savait bien plus qui ne voulait le dire. Sur Kronos, Sitalva, ce Norel il n’aurait su le dire. Mais ça méritait que l’on creuse.

Une idée lui vient soudain et s’il le faisait filer. Pas sous sa véritable identité et par une personne de confiance. David Farinelli, ce jeune homme serait parfait, Joe avait été l’un de ses instructeurs et il considérait le petit un peu comme son fils. Ce n’était pas vraiment un guetteur de terrain mais il pourrait se faire aider par des amis sûrs. Ca David n’en manque pas ! Oui c’était la chose à faire même si ça le gênait de faire suivre quelqu’un qu’il considérait comme un ami, mais il était sûr que cela en valait la chandelle...

 

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Après avoir dit au revoir à tout le monde, Methos sortit du bar et se dirigea lentement chez lui. Il réfléchissait à ce qu’il venait d’entendre. A toutes les conséquences que cela pourrait avoir. Pour les guetteurs, pour les immortels mais avant tout pour lui.

Sitalva. Pour lui c’était loin d’être une légende, ils se connaissaient. C’était même une des rares personnes qui le connaissait, toute la nuance était là. Ils s’étaient rencontrés, il y a longtemps. Au cours des siècles ils s’étaient retrouvés et de nouveau perdu...

Il dut sortir de ses pensées sous peine de passer sous les roues d’une voiture. Allons Methos se reprit-il se n’est pas le moment de finir à la morgue !

Il s’occupa l’esprit par autre chose le temps d’atteindre son immeuble. Une fois qu’il fut arrivé dans son appartement, il retira ses chaussures et son manteau et s’écroula sur son lit.

Alors, il repensa à la discussion de tout à l’heure. Sitalva allait être à Paris pour la mise en terre de... Kronos. Cela lui semblait irréel. Qu’est-ce que Sitalva pouvait avoir à faire du sort du cadavre de Kronos. Car c’est bien d’un cadavre dont il était question. Il se torturait à voir un lien qu’il ne trouvait pas. Sitalva était tout le contraire de Kronos, douce, calme... rien a voir avec la bête malfaisante qu’était Kronos et qu’il avait été.

Pourtant, il devait y avoir un lien. Ce lien ne pouvait qu’être antérieur à la formation des cavaliers de l’apocalypse. Antérieur à la formation des cavaliers de l’apocalypse, c’était dingue, il fallait remonter si loin... Et même à cette époque qu’est ce que Sitalva aurait pu faire avec Kronos.

Mac et Joe vont la chercher et pour cela ils vont suivre le cadavre de Kronos. Mais lui, qu’allait-il faire ? Et Methos savait qu’il ne trouverait pas le sommeil tant qu’il n’aurait pas la réponse à cette question.

Il n’avait rien dit pour Sitalva tout à l’heure et ne savait pas bien pourquoi. C’est ce qu’il convenait de faire sur l’instant. D’un autre coté, il avait toujours eu horreur des questions et il savait que Sitalva était pareille.

Et d’abord, de quel droit les guetteurs ou Macleod s’introduiraient dans sa vie. Mais il savait pertinemment qu’il ne pouvait rien contre la curiosité humaine ou immortelle d’ailleurs. Ils voulaient connaître les origines des immortels, savoir d’où ils viennent en espérant se trouver un but à atteindre, un idéal. Methos n’avait rien d’un idéaliste, c’est pourquoi il n’avait jamais rien demandé à Sitalva. De toutes façons, il n’avait jamais cherché en Sitalva un sage. Entre eux, c’était des sentiments forts que seul un couple unis pouvait ressentir.

Il fallait qu’il agisse. Qu’il sauvegarde cette intimité qui les protégeaient du reste du monde. Il avait réussi à se faire passer pour une légende, mais Sitalva, elle faisait partie de la mythologie. Il fallait qu’il la contacte et son seul contacte actuel était ce Norel.

Methos s’anima, il alluma son ordinateur et se connecta sur la base de donnés des guetteurs. En fait, il la pirata mais puisqu’il avait été un de ses concepteurs...

Marc Norel, il était vraiment discret ce garçon et un très bon escrimeur, ça c’est toujours bon a savoir. Il y avait des détails insignifiants mais pas son numéro de téléphone, pour le pratique on repassera ! Il faut dire qu’il est rare que les guetteurs appellent des immortels. Il n’y a que ce bon vieux Joe, pour vous réveiller à deux heures du matin. Un détail dans le dossier de Norel le frappa, une de ses connaissances, Liam un immortel qui avait embrassé la vocation de prêtre. Darius lui en avait parlé. Donc le prêtre, Norel puis Sitalva, c’était un peu compliqué, mais c’était mieux que rien. Il ne lui restait plus qu’à chercher le numéro de la paroisse et de faire suivre la chaîne.

Quelques minutes plus tard, il avait en suivant son plan pu contacter Liam puis finalement Norel. Il lui avait juste dit de dire à Sitalva que Methos voulait la voir au plus vite. Norel avait au début crut à une farce mais le ton de son interlocuteur avait su le faire changer d’avis. Il lui demanda son numéro de téléphone et lui assura qu’elle aurait le message au plus vite. Methos lui donna le numéro de son portable. Il s’était déjà assez exposé.

Puis se fut l’attente et avec elle les questions et les doutes. « tu vas vouloir t’occuper de la suite », cette phrase sonnait comme une menace. Et de quelle suite parlait-on ?

Kronos, Sitalva... voulait-il vraiment savoir. Non ! Il voulait retrouver Sitalva et lui faire part de la menace qui la guettait.

Il sursauta quand son téléphone sonna. Cela faisait à peine dix minutes qu’il avait contacté Norel. Il décrocha.

M : Adam Pierson, j’écoute.

Voie de femme : C’est dommage, moi qui cherchait à joindre un certain Methos.

Cette voie avec ces intonations si particulières. Un large sourire se dessina sur ses lèvres.

M : C’est moi aussi. C’est bon de t’entendre Sitalva...

S : Ne m’en parle pas. Tu veux qu’on se voit ?

M : Oui et le plus tôt possible.

S : Très bien, demain, dix heures trente au parc Sartre, prés de la roseraie, ça te va ?

M : Parfait.

S : Alors à demain... Et Methos ?

M : Oui ?

S : Fais de beaux rêves.

Elle avait raccroché. Methos contempla son téléphone un long moment puis dans un sursaut d’énergie, il alla dans la salle de bain prendre une douche. Quand il sortit, il alla se mettre directement sous la couette et éteignit la lumière. Il chassa de sa tête toutes ses questions. Il fut rapidement emporté dans les bras de Morphée. Et il y rêva. Pas ces rêves où il voit tous les visages apeurés de ses victimes comme autant de punitions, mais de ceux, plus rare, où il revit les instants de bonheur et de joie de son existence.

Ce fut donc un choc assez rude quand son réveil matin l’arracha à cette quiétude en sonnant à neuf heures et demi dans un tintamarre de tous les diables.

 

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Parc dans les environs de Paris, le lendemain.

Le parc était plongé dans le silence de ce début de mois de janvier. Methos avait froid, ce nouveau millénaire avait commencé par des températures quasi polaires et là il attendait seul depuis prés de quinze minutes. Il s’était tiré du lit bien plus tôt qu’à son habitude pour être à l’heure et voilà que c’était elle qui était en retard. Ah ! C’était bien son genre de donner des rendez-vous dans des lieux pareils et surtout à une telle heure ! Dix heures trente, ce n’est pas un horaire civilisé. Il avait prit des habitudes de grasses matinées, il devait se faire vieux pensa-t-il avec un sourire.

Mais il était là à attendre, se frottant les mains pour les réchauffer, le soleil pourtant bien présent ne suffisant pas à cette tache. Il n’aimait pas le froid, en fait, il détestait ça. La France en hiver ça commençait à le lasser, il faudrait qu’il songe sérieusement à bouger. Un pays chaud toute l’année de préférences. Du côté de l’équateur, pourquoi pas ? Ca va faire longtemps qu’il n’y avait pas mis les pieds…

C’est prit dans ces considérations qu’il perçut sa présence. Cette présence qu’il reconnaîtrait entre toutes, cette impression de tomber dans un gouffre sans fond, accompagné de ce léger haut le cœur qu’elle seule pouvait provoquer en lui.

Sitalva, une image du passé lui revint alors en mémoire. Celle d’une jeune femme accoudée à la proue d’un bateau. Ces cheveux d’un noir si profond flottant au vent et portant une de ces robes fines et quasi transparentes qu’affectionnaient les femmes du temps de Ramés II…

Il finit par l’apercevoir au bout de l’allée, une silhouette habillée de noir des pieds à la tête. Elle avait une démarche gracieuse presque féline. Plus elle approchait de Methos, plus ce dernier pouvait détailler cette femme, un peu plus petite que lui, qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps.

Elle avait un foulard sur la tête et des lunettes de soleil, comme ces stars de cinéma qui veulent garder l’incognito. Mais même déguisé de cette façon, il l’aurait reconnu.

Les siècles ne l’avaient pas marqué. Même si ce n’était pas vraiment étonnant, sa beauté était intacte. Mais ce qui le troublait le plus, c’était de revoir ce sourire qui même après tout ce temps suffisait à lui réchauffer le cœur.

Elle s’arrêta à peine à un mètre de Methos et toujours avec son plus beau sourire, elle retira ses lunettes.

Son regard avait la profondeur que donne la sagesse et l’âge. Dans ses yeux, on pouvait voir cet éclat que laisse, avec le temps, les épreuves traversées. Mais aussi de la joie et une certaine malice. Elle avait un regard où on pouvait se perdre. Et il en avait tant envie…

S : Bonjour Methos, tu m’as manqué, dit-elle simplement.

Cette voix douce, mélodieuse, qui ramenait avec elle tant de souvenirs. De jours heureux et d’instants magiques…

Avec un effort sur lui-même, il remit en place ses idées. S’interdisant le passé pour mieux affronter le présent.

M : C’est sûr que ça fait un certain temps, dit-il sur un ton léger pour masquer son émotion.

S : Oui, ça va faire quelques années... Mais que se passe-t-il pour que tu emplois les grands moyens pour me joindre ? Remarque que je ne m’en plainds pas, bien au contraire. Mais, j’avoue que là, je suis assez surprise !

M : Disons que je préférais te voir avant que d’autres ne te trouvent.

S : Et qui peut bien me chercher avec tant d’assiduité pour que tu t’en inquiètes ? Demanda-t-elle étonnée.

M : Les guetteurs entre autres.

S : Les guetteurs ! Dit-elle vraiment surprise. Mais comment ont-ils l’idée de partir à la chasse aux légendes ceux là ? Ils sont si … cartésiens ! Et qui sont ces autres ?

M : Quelques amis inoffensifs.

S : Immortels ?

M : Oui.

S : Même pour eux ça reste une drôle d’idée. J’avoue que je ne vois pas bien comment…

M : C’est qu’ils ont… Methos semblait chercher ses mots. La gêne et la confusion se lisaient sur ses traits.

S : Quoi ? Interrogea-t-elle soudain inquiète.

M : Ils ont intercepté un e-mail…

S : Et alors ? C’était quoi le sujet ?

M : Kronos. Lâcha finalement Methos dans un souffle.

Il l’a dévisageait, attendant une réaction qui tardait à venir.

S : Je vois. Dit-elle simplement.

Elle regarda Methos avec insistance, leur regard ne se quittant plus. Il se passa quelques minutes ainsi, mais qui auraient tout aussi bien pu être des siècles. Ils n’auraient de toutes façons pas vu la différence, tant ils étaient captivés par l’autre.

S : Donc pour résumer et si j’ai bien tout compris, c’est pour me protéger des guetteurs et du reste, que tu as fait toutes ces cachotteries ?

M : Tu me connais, moi et mon côté protecteur…

Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie mais qui trahissait néanmoins ses questions de la veille. Elles se bousculaient de nouveau dans sa tête, mais ce beau visage qui lui faisait face le troublait. Charriant avec lui des sentiments qu’il croyait oubliés depuis des siècles.

S : Tu veux savoir ce que…

M : Non ! La coupa-t-il d’un ton un peu trop brusque. Non, reprit-il calmement, tu ne me dois rien et surtout pas ça. Je ne t’ai jamais rien demandé et je ne vais pas commencer maintenant. Mais ce ne sera pas le cas de Duncan Macleod et des autres.

S : Macleod ? Duncan Macleod ? Comme dans Connor Macleod, Le Highlander ?

M : Oui, c’est un de mes amis inoffensifs. Dit-il avec un sourire en coin.

Methos remarqua alors l’étrange manège de Sitalva. Elle lançait des coups d’œils furtifs depuis quelque temps, aux alentours. Elle semblait à l’affût, cherchant une menace dans ce havre de paix et de verdures.

Après quelques minutes de cet exercice, elle se reconcentra sur son compagnon qui la fixait avec inquiétude.

Elle se mit alors a rire. Un rire doux, moqueur mais si agréable à l’oreille. Methos ne comprenait plus vraiment de quoi il en retournait. Il allait lui demander des explications quand dans un geste qui prit totalement de court Methos, elle franchit le peu de distance qui les séparaient. Passant une main sur sa nuque, Sitalva embrassa Methos avec fougue.

Dans un premier temps, il resta passif, savourant le goût fruité de ces lèvres. Puis la surprise passée, il répondit avec passion à ses avances. Pour Methos plus rien n’existait à part cette femme qu’il serait dans ses bras. La terre aurait pu s’ouvrir sous ses pieds, qu’il l’aurait à peine remarqué. Ils se dévoraient littéralement, libérant toute la passion, qu’ils avaient contenu depuis le début de leur rencontre. Leur étreinte se prolongea encore quelques minutes. Puis s’écartant un peu l’un de l’autre, Sitalva lui murmura :

S : Je t’aime Methos, même quand tu fais ça.

M : Quand je fais quoi ?

Ils étaient toujours aussi prés l’un de l’autre, le sourire aux lèvres. Sitalva avait dans le regard cette flamme qui la caractérisait, mais là, on pouvait y voir autre chose … de l’amusement ?

S : A ton avis combien de guetteurs as-tu amené avec toi ?

Methos ne put que la regarder avec des yeux ronds, mais il se reprit rapidement. Il lui fit son plus beau sourire de séducteur, qui là voulait dire : « désolé ». Et il l’attira encore plus prés de lui. Sitalva la tête contre son torse n’avait rien dit et c’était laissé faire. Elle était bien trop heureuse de se retrouver si proche de cet être qu’elle aimait d’un amour si pur. Elle ne lui en voulait pas. Il n’y avait jamais eu de telles futilités entre eux. De toutes façons, si elle décidait demain de disparaître les guetteurs ne la retrouveraient jamais. Elle avait trop d’expérience pour ça et de pratique.

Mais là, elle voulait profiter de ce moment, même s’il fallait tomber dans le domaine public. Elle rêvait qu’ils soient comme tous ces couples enlacés dans un parc. Il fallait s’avouer que là c’était bien moins intime, avec les guetteurs un peu partout qui, pour un jour, se prenaient pour des paparazis.

M : Vraiment désolé. Tu en as repéré combien ?

S : Au moins trois. Mais il doit y en avoir d’autres.

M : Et bien, ils ont sortit l’artillerie lourde… Et comment pourrai-je me faire pardonner ?

S : On va trouver. Dit-elle en lui prenant le bras et l’entraînant à sa suite avec un regard lourd de sous-entendus, tu peux peut-être commencer par m’offrir le petit déjeuner.

Ils avaient pris lentement la route de la sortie. Marchant comme n’importe quel promeneur. Methos tenait amoureusement Sitalva par la taille, toujours plus prés de lui comme s’il avait peur de la perdre.

M : Ca c’est dans mes cordes, mais je te le propose en tête-à-tête.

S : C’est vrai que l’on a passé l’âge d’avoir des chaperons.

Il lui répondit d’un sourire entendu et une fois qu’ils furent à la sortie du parc, ils pressèrent le pas pour s’engouffrer dans une ruelle.

 

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A une distance raisonnable de nos deux tourteaux, David Farinelli les suivait avec application. C’était l’une de ses premières missions de terrain mais il ne l’aurait loupé pour rien au monde. Il fallait qu’en même, qu’il avoue qu’il avait plus l’habitude de voir les immortels dans les chroniques qu’en chair et en os.

Mais là, c’était bien plus intéressant que tout ce que l’on peut trouver dans une bibliothèque. La scène à laquelle il venait d’assister lui semblait irréelle, il venait de voir Adam Pierson, un guetteur qu’il avait croisé des centaines de fois dans le cadre du projet Methos se jeter dans les bras d’une femme que l’on soupçonnait d’être Sitalva. Une femme, qu’il avait considéré comme une légende jusqu’à très récemment.

En fait, réalisa-t-il soudain, il venait de voir deux légendes car Adam Pierson n’avait jamais existé. Car comble de l’ironie il avait apprit que cet homme avec qui il avait si souvent travaillé, était en fait un immortel.

Mais le plus grand choc datait d’il y a à peine quelques heures quand Joe Dawson lui avait dit que Adam était un très vieil immortel et qu’il fallait s’en méfier. Après avoir cuisiné Joe pendant un certain temps, il lui avait finalement lâché que Adam était Methos. Joe lui avait ensuite fait promettre de ne rien dire. Mais il avait eu un peu de mal à encaisser le coup.

C’était plutôt drôle en y repensant, Adam avait comme tâche de s’étudier lui-même. Sympathique le job !

Enfin, David en bon guetteur avait mitraillé la scène avec son appareil et enregistré toutes ses remarques sur Dictaphone.

Il n’avait pu que toutefois donner qu’une description approximative de la femme. Il savait qu’elle mesurait environ un mètre soixante-dix avec une démarche élancée et qu’elle semblait très proche d’Adam ... enfin de Methos.

Rien de très exploitable.

Quand le couple se dirigea vers la sortie, David se mit en mouvement. Il ne fallait pas qu’ils les sèment.

Mais une fois arrivé à la sortie du parc, il eut juste le temps de les voir s’engouffrer dans une ruelle. Animé par un mauvais pressentiment, il se précipita à leur suite mais ne découvrit qu’une impasse vide.

C’est là que reprenant son souffle, il se fit rejoindre par les cinq autres guetteurs affectés à cette mission. Et là, ils ne purent que constater l’évidence, ils les avaient perdus.

 

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« l’air du temps », café parisien

Onze heures trente venait de sonner à l’église du quartier. Sur les terrasses des cafés, une foule enjouée avait bravé le froid pour profiter des premiers vrais rayons de soleil de ce nouveau millénaire.

Les Parisiens enmitouflés dans leurs chauds manteaux, sirotaient des boissons chaudes. Ici, on pouvait ressentir l’insouciance de ces gens qui souriaient à la vie sous les arbres centenaires de la place.

Un rire se fit alors entendre dans le gai brouaha de la terrasse. Sitalva et Methos étaient assis devant un bon café, riant de bon cœur. Rien ne pouvait les faire se distinguer des autres clients. Eux qui étaient deux des êtres, les plus âgés de la planète au milieu de groupes d’étudiants.

Sitalva s’était défaite de son déguisement et avait laissé ses cheveux libres aux caprices du vent. Methos avait été surpris quand elle avait retiré son châle. Elle avait les cheveux qui lui arrivaient dans le milieu du dos, mais ce n’est pas ce qui avait étonné son compagnon. Mais plutôt leur couleur, blond et le faite qu’ils ondulent légèrement. Au court des siècles, il lui avait connu bien des coiffures, mais celle-là elle changeait vraiment et il fallait qu’il se l’avoue ça la rendait très attirante.

Sa nouvelle coupe encadrait son visage angélique de jeune femme. Methos avait toujours trouvé atypique qu’une personne plus âgée que lui paraisse si jeune. Sitalva avait le physique d’une femme d’à peine vingt ans. Mais elle pouvait paraître bien plus âgée grâce à de savants maquillages. Un art qu’elle avait appris à maîtriser bien avant l’invention de la poudre et du mascara.

Ils étaient là depuis près d’une demi-heure à parler de tout et de rien. De leur passé commun, des bons moments et de l’avenir, de leurs projets...

Methos était suspendu à ses lèvres, buvant ses paroles. Il admirait sa beauté et toutes ces choses anodines qui la caractérisait. Comme sa façon de remettre cette mèche rebelle sur le coté. Ce simple tique le ravissait car c’était tellement elle. Ce geste lui rappelait qu’il l’avait réellement retrouvé et qu’elle n’était pas un mirage appartenant à ces rêves qui se dissipe au réveil. Après près d’un siècle de séparation, il la retrouvait comme elle était à Londres au début du vingtième siècle. Le blond de ses cheveux de plus.

Les sentiments, qu’il sentait refaire surface en lui, le bouleversaient. C’était comme un flot incontrôlable, comme si une de ses barrières psychiques, qu’ils avaient mis tant de temps à hérisser venait de lâcher. Mais avait-il seulement envie d’essayer de la freiner.

Il avait en cinq milles ans eu pour conduite de ne pas s’attacher à une immortelle. Mais Sitalva était l’exception qui confirme la règle. Chaque fois qu’ils se revoyaient, même après plusieurs siècles, c’était comme s'ils s’étaient séparés la veille. Leur amour était intemporel.

Car c’était bien de l’amour, celui avec un grand A. Il avait mis un certain temps à s’en rendre compte. Mais il l’aimait, ça au moins au milieu de son âme chaotique, il en était sûr.

S : Methos ? Methos ? Tu reviens sur terre ?

M : Quoi ?

S : Tu étais où, là ?

M : Oh ! Je réfléchissais.

S : Et tu veux bien me faire part de tes pensées ?

M : Je me disais que je t’aimais au-delà des limites du raisonnable

Sitalva regarda Methos avec tendresse, elle se rapprocha de son compagnon en lui prenant la main. Elle lui souriait puis lui dit, alors que leurs lèvres se rapprochaient de plus en plus :

S : Nous n’avons jamais été raisonnables de toutes façons.

Elle avait presque murmuré cette phrase. Methos aurait bien voulut pouvoir répliquer mais un obstacle de taille venait de se présenter. Sitalva en toute innocence venait de poser ses lèvres sur les siennes. Methos, en gentlemen attentionné ne pouvait pas ne pas répondre à une si charmante invitation. Ils s’embrassèrent donc sur la terrasse du café comme s’ils étaient deux lycéens, avec la fougue de la jeunesse.

S : Tu sais, dit-elle après quelques instants, j’ai l’impression que l’on s’est quitté la veille. Et pourtant...

Methos souriait malicieusement à sa compagne. Elle faisait écho à ses pensées comme avant. Il n’avait décidément jamais été aussi proche de quelqu’un.

S : Pourquoi tu me regardes comme ça ?

M : Tu es si belle dit-il en lui caressant la joue.

S : Tu vas bien, Methos ? En cinq minutes, tu m’as dit des choses que d’habitude je mets au moins dix ans à t’extirper.

M : C’est juste que tu m’as tellement manqué et je suis si bien avec toi...

S : Mais je rêve, on m’a échangé mon Methos. Je le laisse à peine un petit siècle et...

Methos ne put retenir un éclat de rire et attira Sitalva contre lui. Elle avait le dos contre le torse de compagnon et cette position ne semblait pas lui déplaire.

M : Il n’y a que toi pour me faire réagir comme ça.

S : Là, tu me flattes.

M : (redevenant sérieux) Mais que vas-tu faire pour les guetteurs ?

S : Et tes amis, dit-elle avec un sourire en coin.

M : Et mes amis, concéda-t-il.

S : Probablement rien, lâcha-t-elle.

M : Stratégie brillante mais peu appropriée. Ils ne vont pas te lâcher et moi encore moins.

S : Et tu as un plan B, toi ?

M : Pas vraiment. Mais je sais que notre rencontre de ce matin arrivera tôt ou tard aux oreilles de Joe...

S : Joe ?

M : Oui, Joe c’est le guetteur de Macleod.

S : Ah ! Je vois que je me suis tenu à l’écart un peu trop longtemps de tout ça. Et, ce Joe c’est aussi ton ami ?

M : Aussi, oui.

S : Tu as beaucoup d’amis qui apportent leur lot de problèmes et de complications. Tu devrais peut-être changer d’amis ? Ca serait une idée, non ?

M : (avec un grand sourire) Ca pourrait être une solution en effet.

S : Ecoute, de toute façon, je ne vais pas fuir la France à cause d’une poignée de guetteurs et de quelques immortels. En plus, je viens juste de m’installer et de refaire la déco. J’aimerais bien en profiter un peu.

M : Alors il nous faut un plan B.

S : On pourrait résumer ça comme ça, en effet.

Le silence s’installa. Sitalva tournait de manière distraite son café. Methos qu’en t’a lui avait le regard perdu dans le vague.

S : Ou bien, dit-elle soudainement.

Si soudainement que Methos sursauta.

M : Oui ?

S : On peut prendre le problème à bras le corps.

M : (d’un ton inquiet) Que veux-tu dire part là ?

S : Ils veulent me rencontrer, non ? C’est bien la raison de tout ce cirque ?

M : Oui. Et alors...

S : Et bien, j’ai un emploi du temps assez souple ces temps-ci.

M : Tu plaisantes, dit-il stupéfait.

Il la regardait attentivement.

M : Non, en plus à ta tête, ça n’a pas l’air d’être une blague.

S ; C’est une solution comme une autre.

M : Mais ils vont te poser des questions et...

S : Et qui te dis que je vais leurs répondre. Ce n’est pas un blanc-bec de même pas cinq cents ans et son guetteur qui vont me faire suer. J’ai passé l’âge !

M : Et je fais quoi ? J’organise une bouffe samedi soir ?

Sitalva ignora le sarcasme et répondit le plus naturellement du monde :

S : C’est une idée. Mais je pense que l’on peut laisser les choses suivre leur cours. Comme tu l’as déjà dit tes amis te tomberont dessus bien assez tôt. On avisera sur le tas.

M : C’est peu conventionnel, mais ça a son charme.

S : Les amis de mes amis, sont mes amis. Ça ne peut que bien se passer.

M : Tu as sûrement raison mais je trouve qu’il y a un peu trop d’imprévisibilité dans le plan B.

S : Au moins il a des chances d’être drôle. Non ?

M : Si tu le dis.

S : Tu devrais peut-être faire preuve d’un peu plus d’enthousiasme. Bon, de toutes manières on ne va pas polémiquer sur le sujet des heures. On peut sûrement trouver d’autres préoccupations pour nous occuper, non ?

M : (plus gai) Tu as raison. Tu goûteras assez tôt au charmant caractère de mon écossais préféré. Donc que veux-tu faire par cette glaciale matinée ?

S : Je ne sais pas. Donne-moi des idées...

M : On pourrait faire du tourisme...

S : Bof !

M : Ou tu pourrais me montrer ta nouvelle déco... ou bien les deux...

Sitalva se fendit d’un superbe sourire. Elle se retourna légèrement pour faire face à Methos et déposa un doux baiser sur ses lèvres. Puis elle se leva des genoux de Methos et régla la note. Methos c’était lui aussi levé et il voulut devancer sa compagne pour l’addition mais elle fut plus rapide que lui. Methos prit Sitalva par la taille par derrière et enfouit son visage dans son cou. Ses cheveux lui chatouillaient le nez pendant qu’il s’enivrait de son odeur. Sa peau sentait l’abricot et était si douce. Sitalva l’entraîna vers la sortie de la terrasse du café.

Ils flânaient dans les rues une bonne partie de la journée comme tous les amoureux de France et de Navarre. Sitalva le poussait dans un dédale de rues et de ruelles. Finalement vers quatre heures, elle s’arrêta devant une porte cochère plutôt massive et ancienne. Malgré son âge sûrement plus que respectable la porte s’ouvrait grâce à un code et une carte magnétique. Sitalva sortit alors la carte et composa le code. 1789, année mémorable mais quelque peu dangereuse pour des gens comme eux. Sitalva poussa la lourde porte pour découvrir une superbe cours agrémentée d’une fontaine de pierre. Methos venait de pénétrer dans un hôtel particulier qui devait dater de la renaissance et entièrement à l’italienne. Du lierre montait sur la façade mettant en valeur l’architecture somptueuse de l’édifice. Car avec ses frontons finement sculptés et toutes ses frises, il était un véritable bijou d’élégance. Et cette odeur de fleurs au cœur de l’hiver ! Sitalva était une magicienne, elle savait trouver des maisons aux allures de palais où qu’elle se trouve ! Et celle-là en était un très bon exemple !

Methos c’était arrêté près de la fontaine.

M : C’est joli chez toi.

S : Mi casa es su casa, dit-elle en le prenant par la taille. Je l’ai fait construire sous François premier et je l’ai toujours trouvé très agréable.

M : Agréable, oui à mon avis il peut. Et tu as refait toute la décoration de ce palais ?

S : Oui et je suis sûr que ça va te plaire, sauf si tu veux rester dans la cours.

M : Bien sûr que non ! Mais tu m’étonneras toujours.

Sur ce, Methos attira Sitalva encore plus près de lui et l’entourant par la taille et l’embrassa.

A ce moment là un coup de tonnerre se fit entendre et notre couple tendrement enlacé reçu les premières gouttes de l’averse. En effet, le temps s’était bien dégradé au cours de leur balade mais ils n’avaient rien remarqué. Trop content de la présence de l’autre pour s’intéresser à autre chose.

Methos et Sitalva restaient là à s’embrasser mais bientôt la petite averse se transforma en véritable déluge. Un repli stratégique s’imposa, mais même en courant vers l’entrée, ils ne purent empêcher de se faire tremper.

 

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Quand ils rentrèrent dans la maison, ils étaient tout trempés.

Methos commença à inspecter la pièce où ils se trouvaient. C’était un hall très haut de plafond tout en bois sculpté avec un escalier superbe à la française en marbre rose. Sur la gauche on pouvait apercevoir une large pièce bien éclairée meublée avec un goût très sûr même s’il faisait pas mal contraste avec la façade. En effet, la décoration était très typée, à la façon d’un palais oriental. De plus quelques touches occidentales complétaient la scène comme un Cézanne ou un Monet. Sitalva c’était toujours entourée de belles choses quelque soit l’époque ! Mais là, c’était plus qu’une décoration de stylistes, on sentait que cette maison était une véritable habitation et pas un simple lieu de passage. Des photos étaient disposées sur la massive cheminée de marbre où brûlait un bon feu, un livre avait été abandonné sur la table basse cernée de coussins, enfin bref, tous ces détails qui prouvent qu’un lieu a une âme.

Sitalva grelottait, Methos s'approcha d'elle et lui frotta les bras pour la réchauffer.

M : Tu as froid, tu devrais te changer.

S : Pourquoi, tu as peur que j’attrape un rhume ?

Sitalva s'approcha encore plus de Methos. Ce qui déclenche un frisson chez Methos qui n’était pas du au froid. Il l'a fit se retourner pour l’embrasser dans le cou, ce qu’il fait avec application. Elle se retourna. Elle se trouvait maintenant face à lui. D’un geste tendre Methos lui prit le visage entre ses deux mains et lui essuie les gouttes de pluie qui coulent sur ses joues. Il dépose un doux baiser sur son front. Mais Methos est prit d'un désir incontrôlable. Il plonge son regard dans celui de sa compagne, puis il part à la rencontre de ses lèvres. Leurs bouches se croisent, se frôlent et se touchent. Le contact est éléctrique mais si doux à la fois.

Leurs langues exécutent un somptueux ballet dans leurs bouches maintenant soudées. Les mains de Methos commencent à parcourir le corps de Sitalva et l'une d'elles s'arrête sur ses fesses pendant que l'autre s'enfouit dans ses cheveux. Sitalva qui ne dit pas non aux caresses de Methos et se laisse aller à cette douce étreinte. Methos qui a déjà enlevé son manteau, retire celui de Sitalva et envoi les deux vêtements trempés sur le magnifique tapis perse. Puis Methos lui déboutonne son chemisier qui se retrouve avec le reste de leurs affaires. Elle se trouve à demi nue devant Methos mais il n’y a aucune gêne entre eux, juste cette soif de l’autre...

Doucement les mains de Sitalva commencent-elles aussi l'exploration du corps de Methos. Elle lui enlève son pull pour pouvoir lui caresser son torse. Tout doucement il commence à lui enlever les boutons de sa jupe longue, et elle fait de même avec son jeans. Très vite ils se retrouvent tous deux en sous-vêtements. Sitalva se détache de la bouche de Methos et va s'allonger sur l’arrangement de coussins qui sert de canapé dans le salon. Methos s'allonge prés d'elle et commence à caresser son corps partant de ses cuisses et remontant jusqu'à sa poitrine, où il s'arrête pour assouvir un vieux désir qui le hante depuis près d’un siècle. Il commence à embrasser les seins de sa compagne, puis il remonte jusqu'à sa bouche. Sitalva, qu’en a elle, lui répond par des soupirs de plaisirs et des caresses. Il lui enlève sa petite culotte puis ôte son caleçon. Ils se retrouvent maintenant nus tous les deux. Il s'allonge sur elle et se met à lui faire l'amour. Le contrôle qu’ils s’imposent dans la vie de tous les jours n’a plus court. Methos est transformé. Sitalva a libéré l’animal qui sommeillait en lui. Ils ne sont plus qu’un. La symbiose est parfaite, ils semblent être les deux parties d’un même être.

Leurs ébats sont passionnés. Ils font l’amour avec l’endurance des guerriers qu’ils sont. Mais là il n’y a pas de vainqueur ou de perdant juste deux êtres qui expriment un désir trop longtemps refoulé.

Dehors la pluie tombe à grosses gouttes et dans son tambourinement endiablé sur les fenêtres, elle semble accompagner nos deux amants.

A la fin de cette communion d'amour, il tomba à ses côtés sans pouvoir dire un mot, puis il la prit dans ses bras, où elle s’endort paisiblement prés du feu.

 

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Methos sortit lentement des limbes du sommeil. Tout était calme, la pluie avait cessé et seul le bruit que l’on pouvait entendre était celui du feu qui se consumait dans la cheminée. Il se sentait merveilleusement bien. Sitalva reposait abandonnée dans ses bras, elle semblait si détendue. Il était si rare de la voir si vulnérable. Quelle était belle ! Sa tête reposait sur le torse de Methos, ils étaient étendus, nus, l’un contre l’autre et comblés.

Dans leurs folles étreintes ils s’étaient recouverts d’un large tissu de soie brodé qui traînait là. L’étoffe arrivait dans le bas du dos de Sitalva et lui donnait l’allure d’une princesse turque. Dans sa longue vie, c’était pour des instants comme ça qu’il s’était tant battu, ce bonheur simple d’être proche de l’être aimé. Juste la regarder dormir, voir sa poitrine se soulever à un rythme régulier, entendre battre son cœur...

Toutes ces petites choses qui prouvent que l’on est bien vivant et que cette vie si durement préservée mérite d’être vécue.

Sitalva représentait tant de choses pour lui. Elle était une des rares personnes qui savait pour son passé, mais à la différence de gens comme Mac ou Joe, jamais elle ne l’avait jugé. Elle l’avait accepté comme il était. En y réfléchissant bien Sitalva connaissait plus de son passé que personne. Oui et cela depuis le jour où il lui avait tout avoué. C’était à peine quelques semaines après leur première rencontre en Egypte sous le règne de Ramés le grand, il y a près de trois miles cinq cent ans...

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Il était arrivé depuis deux mois au royaume des deux terres sous l’apparence d’un commerçant syrien aux affaires florissantes. Il faisait des affaires avec l’Egypte depuis près de dix ans et voulait s’y installer depuis un certain temps. La paix que Ramés II venait de conclure avec l’Asie avait été une aubaine et il en avait profité.

Puis il l’avait rencontré. Il avait réussi à se faire inviter à la cour de Pi-Ramsés pour un banquet en l’honneur de la reine mère. C’était des mondanités indispensables pour s’intégrer dans la société de l’époque.

Methos s’était préparé avec applications. Il était loin de ressembler au Methos du vingtième siècle. Il portait les cheveux longs légèrement ondulés avec un fin cordon de cuire passant sur le front et une petite barbichette taillée en pointe à la perse.

Dès qu’il était arrivé à la réception il s’était noyé dans la foule, heureusement les étrangers étaient nombreux et il ne se fit pas trop remarqué, enfin dans le mauvais sens du terme. Certaines femmes se retournaient pour admirer son corps d’athlète, il aimait bien les Egyptiennes, elles étaient si libres. Ici pas de voiles et de prisons dorées, les femmes dévoilaient leur corps.

Tout d’un coup il sentit sa présence avec les sensations que même aujourd’hui elle provoquait. Il chercha un immortel parmi les invités et fini par l’apercevoir. C’était une jeune femme au teint un peu trop pâle pour quel soit une native. Vu la façon dont elle était habillée, elle devait faire partie de la haute société. Elle portait une lourde perruque d’apparat très ouvragée aussi qu’une robe d’un grand prix. De plus elle portait un collier de lapis lazulie, un privilège que seul pharaon pouvait accorder. Elle était très entourée mais dès qu’elle aperçut Methos, elle se débarrassa poliment de son entourage et se dirigea vers lui. Elle avait une démarche quasi aérienne et Methos tomba instantanément sous le charme.

S : Je m’appelle Néférée, chef de la maison de la reine et je ne cherche pas le combat.

M : Cela nous fait déjà un point commun. Mais je me présente Asirme et je suis là pour la tranquillité.

S : Alors l’Egypte doit être à votre goût ?

Ils s’étaient mis à l’écart de la réception dans les jardins et ils parlèrent. D’eux, du monde, du climat... Ils se découvraient et ils sentaient naître au plus profond d’eux des sentiments dont à cet instant ils n’auraient pas pu évaluer la force et la longévité.

Elle lui raconta comment elle était arrivée en Egypte avec l’espoir d’y trouver un foyer, il y a longtemps déjà. Qu’elle était devenue l’amie et la confidente de la reine mère, Touya, qui n’ignorait rien de son immortalité. Et que cette dernière l’avait chargé de veiller sur sa belle-fille.

Methos était stupéfait qu’elle ait parlé de son immortalité à la reine mère. Elle lui expliqua alors qu’elle avait, il y a bien des années, reçu un coup de poignard à la place de Touya et que la reine avait elle-même fait la veillée funèbre. Ce qui devait arriver arriva, mais la jeune reine décida de la protéger, la faisant passer pour la fille d’une amie ou vingt ans plus tard pour une parente très éloignée.

L’aube allait se lever et presque tous les invités étaient partis, Methos proposa de la raccompagner et elle accepta de bon cœur. Elle vivait dans une somptueuse villa agrémentée d’un grand jardin entretenu avec art. A leur arrivée toute la maison était en ébullition mais en véritable maîtresse de maison, elle réinstalla l’ordre avec autorité. Methos ne faisait que se dire que ce n’était pas raisonnable, qu’il ne devait pas tomber amoureux d’une immortelle mais le combat était perdu d’avance.

Ce matin là, ils se perdirent dans les bras de l’autre pour la première fois, ne voulant plus se quitter. Ils s’étaient rapprochés spontanément, attirés comme deux aimants.

Mais de lourds secrets les séparaient, puis un jour, ils comprirent qu’il fallait crever l’abcès et ils se dirent tout. Leurs véritables identités et toutes ces choses qu’ils avaient faites qui leurs faisaient faire de si terrifiants cauchemars. Methos lui parla sans détour des cavaliers de l’apocalypse et de toutes les horreurs qu’il avait commises. Sitalva elle lui raconta le poids du temps, de son esprit au bord du gouffre, de tous ces visages qui n’avaient plus de noms depuis bien longtemps. Elle avait survécu à tant de choses, avait fait des erreurs qui lui pesait si lourd sur le cœur qu’elle était au bord de la rupture mentale.

Ils pleurèrent chacun consolant l’autre, acceptant l’autre tel qu’il était. Le simple faite de se parler leur apporta un équilibre qu’ils avaient si assidûment cherché.

Au cours des années, Sitalva devenait plus proche encore de Methos. Elle l’avait aidé en même pas dix ans, à s’intégrer dans la société égyptienne. Ils partageaient tout, les bonheurs et les pertes. C’était une expérience nouvelle pour tous les deux.

Ils avaient vécu heureux en Egypte jusqu’à ce que les événements et les hommes les séparent.

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Mais il l’avait retrouvé. Ils se retrouvent toujours.

Methos replaça une mèche rebelle derrière l’oreille de sa maîtresse avec tendresse. Sitalva se réveilla malgré toutes les précautions de Methos et se perdit dans son regard.

S : Bonjour.

M : La nuit est encore jeune.

S : Un jour un immortel m’a dit que quand on est heureux chaque instant est pareil à une aube.

Methos sourira en entendant ses propres paroles avec plusieurs siècles de décalage.

M : Qui a bien pu de dire quelque chose d’aussi sensé ? Demanda-t-il en la serrant un peu plus fort contre lui.

S : Methos ?

M : Oui ?

S : Reste.

M : Je n’ai pas l’intention de partir.

S : Tu sais très bien ce que je veux dire.

M : Oui, je sais et tu sais aussi que je ne t’ai jamais quitté.

S : C’est vrai l’Histoire s’en est toujours chargée. Mais je ne veux plus te perdre. Tu sais ces derniers temps, j’ai eu du mal à trouver mon équilibre et je crois qu’en ce moment si je devais encore te perdre, je... je ne le supporterai pas.

Methos était troublé, Sitalva avait toujours été un roc face à l’adversité. Il se demandait ce qu’il avait pu lui arriver pour la fragiliser comme ça. Bien sûr elle ne se dévoilait que devant lui et toute autre personne ne remarquerait rien, mais pour lui c’était évident. Elle était profondément marquée mais ce n’était pas une plaie à vif plutôt de celles qui sont toujours fragiles même après plusieurs années.

Une larme perlait au coin de ses si jolis yeux. Methos dans un geste plein de tendresse lui essuya les yeux et la posant prés de lui, il se mit sur un coude à coté d’elle et la regarda intensément pour finalement lui demander :

M : Tu veux qu’on en parle ?

Ils en parlèrent. De la folie des hommes. Et de tous ce qui c’était passé, il y a cinquante ans pendant la seconde guerre mondiale...

Elle lui parla, lui expliqua comment elle avait adopté le bébé juif d’une de ses amies qui était morte en couche. Avec un torrent de larmes elle lui conta les quelques années de bonheur à Berlin, malgré la montée du nazisme, de pouvoir élever un enfant. Puis l’horreur, la déportation, l’humiliation, les camps d’extermination, pour finir par la mort dans les chambres à gaz de Dachau, l’enfant qu’elle considérait comme le sien dans ses bras.

Methos l’écoutait avec effroi essayant de la calmer. Il se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir été là. Elle qui avait toujours été si fiere, si forte s’abandonnait dans les bras de son amant.

Puis elle lui parla de sa vengeance. De cette époque où seule la haine la faisait avancée, de son engagement dans la résistance française, des attentats... Et de la victoire alliée et du long chemin qu’elle avait fait pour se reconstruire, se refaire une vie, se débarrasser de la haine et finalement pardonner.

S : Tu sais Methos, j’en ai vu des massacres, bien plus que toi d’ailleurs... Mais là...

Cela voulait tout dire.

Les larmes avaient fait place peu à peu à des caresses. Methos aurait voulu faire disparaître la souffrance qu’il sentait en Sitalva. Elle le regarda alors avec un air nouveau, ce n’était plus la douleur qu’il y voyait, mais plutôt une rage de vivre peu commune. Se confier à l’autre avait toujours été pour eux une sorte de Rédemption. Sitalva se sentait plus forte, il fallait aller de l’avant comme toujours et là elle avait l’homme de sa vie près d’elle.

Methos savait que c’était probablement la dernière fois qu’il en parlait mais il en avait parlé et c’était ça l’important.

Epuisés, ils se rendormirent et jusqu’au matin rien ne vient les troubler ni le passé, ni le futur.

 

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Péniche de Macleod.

Mac dormait profondément avec Amanda dans ses bras.

Hier, après avoir quitté Joe, bien après le départ de Methos, il n’avait pu se résoudre à se séparer. Il formait un couple attendrissant et même s’ils leurs arrivaient de se disputer assez violemment, il y avait de l’amour entre ces deux là. Ca c’est une certitude.

Même une fois rentrés, ils avaient parlé de Sitalva. Mac n’avait jamais rencontré quelqu’un qui lui avait parlé de Sitalva autrement que comme un mythe. Amanda, elle avait un jour croisé un homme au XIIeme siècle qui prétendait l’avoir rencontré. Elle n’avait jamais tenu compte de ces déclarations car il faut le souligner, ils avaient tous bien bu. Mais en y repensant ce n'était peut-être pas une fable d’ivrogne ! Duncan avait voulu en savoir plus sur cet homme et Amanda avait rassemblé difficilement ses souvenirs. Cela ne les avaient pas menés bien loin...

Enfin, au moins jusqu’au lit, où nos deux amants avaient passé le reste de la nuit. Et là, ils reposaient du repos du juste.

Alors que le soleil éclairait paresseusement sur la capitale française, le téléphone sonna dans le calme rassurant de la péniche. Dans un premier temps le couple ne bougea pas d’un pouce. Ils avaient connu des matins bien plus bruyants et la personne allait bien finir par abandonner. Mais au bout de quelques minutes, Duncan se décida à tendre la main vers le téléphone. Il se décida aussi à assassiner son correspondant, s’il ne lui annonçait pas quelque chose de très important, de vraiment très important !

Amanda se réveilla par la même occasion et se lova contre Mac. Elle prêta une oreille attentive quoi qu’encore un peu endormie à la situation.

M : Allo ?

M : Joe ! ! Ca va pas la tête ! Tu sais quelle heure il est ?

M : Huit heures, c’est les aurores après une soirée comme hier !

M : Quoi, maintenant ?

M : Mais pourquoi ?

M : Bon ! Bon ! Je me rends ! J’arrive !

M : Disons dans une heure... Oui, oui d’accord... A tout à l’heure.

Mac raccrocha.

A : Si j’ai bien compris pour la grasse matinée, c’est raté.

M : C’était trop beau. Bon, je vais prendre une douche !

Il se leva et disparu dans la direction de la salle de bain pour réapparaître quelques secondes plus tard.

M : Tu m’accompagnes ?

(...)

 

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Quasiment au même moment, hôtel particulier de Sitalva.

Methos se réveilla avec une sensation de vide. Sitalva n’était plus près de lui, mais il savait aussi qu’elle n’était pas loin. Son absence à ses côtés était la cause de son réveil. Methos se leva se drapant de l’étoffe de soie et il se dirigea vers l’escalier qu’il avait vaguement aperçu à son arriver.

Cette maison était vraiment superbe. Sita avait toujours beaucoup apprécié les belles demeures. Dès qu’elle voulait s’établir quelque part durablement, elle aimait posséder ce genre d’endroit. Toute la maison était luxueuse mais c’était fait avec suffisamment de goût pour ne pas être ostentatoire. L’orient était le centre de toute la décoration qui chose extraordinaire se mariait très bien avec les somptueuses fresques de la renaissance qui ornaient tous les plafonds et certains murs. Il y avait aussi énormément de verdures, aucunes des pièces, qu’il venait de traverser n’en possédaient pas. Certaines étaient même de vraies forêts vierges.

Methos arriva finalement à ce qui avait du être l’antichambre quelques siècles plus tôt de la maîtresse de maison. Aujourd’hui, on aurait dit le boudoir d’un palais arabe. La pierre des murs était recouverte de fresques représentant un paysage fantastique, un jardin d’éden. Les couleurs pastel de ces dernières était un pur délice. Le mobilier était fait de bois précieux et partout encore des coussins de toutes les couleurs. La pièce suivante était la chambre à coucher. Ici aussi on retrouvait la même ambiance avec ce caractère intime que possède un tel lieu. Ici tout rappelaient Sitalva, jusqu’à ce doux parfum qui flottait dans l’air, ce mélange d’encens et de fleurs qu’elle utilisait déjà quand il l’avait rencontrée. Dans le fond de la chambre deux battants dorés en fer forgés permettaient d’accéder à la pièce d’eau.

Sitalva était là. Barbotant dans une immense baignoire. Cette pièce était à couper le souffle. Ici les murs étaient sculptés à l’orientale et ressemblaient à de la fine dentelle. De gracieuses colonnes soutenaient le tout et par les élégantes fenêtres le jour inondait la pièce.

Methos s’avança sur la pointe des pieds mais à son approche Sita ouvrit les yeux et lui adressa son plus beau sourire.

S : Bonjour. Réveillé ?

M : Ton absence m’a tiré du sommeil.

S : Tu dormais si bien, je n’ai pas voulu te réveiller.

Methos s’était perché sur le bord de la baignoire qui était encastrée dans le deuxième niveau de la pièce, surélevé de quelques marches. Il prend une éponge de bain qui était là et entreprend de laver le dos de sa maîtresse avec tendresse. Mais, Sitalva après quelques instants l’arrête. Methos la regarde étonné, mais n’a pas le temps de lui poser une question que d’un mouvement imparable, elle le fait basculer dans l’eau moussante.

Il s’ensuit des jeux d’eau où la mousse et les éclats de rire volent dans toute la salle de bain, qui grâce à son architecture les répercutent. Ils sont si heureux et innocents en cet instant que tous leurs soucis leurs semblent moins lourds à porter.

Puis tous les deux se drapent de grandes et chaudes serviettes.

M : Il faudrait que j’aille voir où ils en sont.

S :Et si tu as le moindre problème...

M : Je sais, dit-il en l’embrassent dans le cou.

S : Bon si tu es vraiment décidé à m’abandonner, je ne vais pas te laisser sortir comme ça.

Ceci dit, elle l’entraîna jusqu’à une pièce où trônait de très grandes armoires. Elle en ouvris une et en sortit des vêtements d’homme. Dont un pantalon de velours noir, une chemise et un pull à col roulé gris chiné.

M : Dit dont, c’est à qui tout ça ? A un amant dont tu ne m’aurais pas parlé ?

S : Serais-tu... jaloux ?

M : Peut-être...

Sitalva eut un sourire amusé et agrippant Methos au cou elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres.

S : Que tu peux être bête ! Elles sont à mon fils ces fringues !

M : A ton fils ! Il faut vraiment que l’on se raconte les quatre-vingt dix dernières années ! Bon, je vais passer chez Joe et on verra bien !

S : Fait qu’en même attention à toi. Je t’aime.

M : Moi aussi.

 

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Bar de Joe

Joe avait fermé le bar pour plus de tranquillité, mais ce dont il avait besoin maintenant, c’était d’une bière, voir de quelque chose de plus fort. Cela allait faire trois heures qu’il travaillait sur la documentation, qu’on lui avait apporté tôt ce matin.

Arrivé au comptoir, il jeta un coup d’œil sur la table où étaient étalés les dossiers qu’on lui avait transmis. Il faut dire que c’est lui qui avait fait filer Methos, donc il devait en assumer les conséquences. Mais il était loin d’avoir imaginé ça, une seule minute ! Cette histoire était un véritable boomrang ! Et il se l’était pris en pleine figure !

Même si la relation qu’il entretenait avec Methos était plus qu’étrange, Methos était son ami et il se sentait pris en faute de posséder ces clichés. Ce n’était plus la folle quête d’un mythe mais une intrusion dans la vie privée d’un de ses amis. Mais ce qui est fait est fait.

Il avait appelé Macleod et il l’attendait.

Mais là, il était seul avec ses idées, qui il faut le dire, étaient plus que confuses. Qui est cette femme ? Sitalva ? Et si c’est bien elle, comme tout le monde semble le croire, quels sont réellement ses relations avec Methos ? Qui sont-il l’un pour l’autre ? Des amis ? Des amants ?

Cela faisait beaucoup de questions sans réponses. Methos avait toujours cultivé ce voile de mystère, mais là Joe se sentait réellement perdu. De plus, il était en plein conflit intérieur entre le guetteur et l’ami.

Sitalva était censée être la première des immortels, celle qui possédait toutes les réponses...

C’est à ce moment qu’arriva Mac suivi de près d’Amanda. Joe la regarda quelque peu surprit. Amanda n’était pas sensée être chez Mac. Le petit jeune à qui il avait demandé de le remplacer allait retourner à la documentation dès demain ! Mais après un haussement d’épaule, il leurs fit signe d’approcher. Puis il entreprit de contourner le bar pour les rejoindre.

D : Elle était là quand tu as appelé. Je n’allais pas là mettre dehors ! Dit-il en remarquant l’attitude de Joe.

J : Je n’ai rien dit, se défendit-il.

Arrivé à la table, il rassembla les photos et les remis dans le bon ordre sous le regard inquisiteur des deux immortels.

D : Alors que se passe-t-il de si important pour que tu nous tires du lit si tôt ?

J : Disons que notre affaire viens de prendre un virage assez sec.

A : Les guetteurs ont retrouvé Sitalva ? Demanda-t-elle incrédule.

J : On peut presque dire ça.

D : C’est un peu vague, non ?

J : C’est que la situation c’est... compliquée.

D : Comment ça ? Vous l’avez retrouvé oui ou non ?

A : Et comment ?

Ils avaient quasiment parlé en même temps et attendaient une réponse de Joe en le fixant.

J : Grâce à Methos, finit-il par leurs avouer.

D/A : Pardon ? ? ?

La surprise se lisait sur leurs visages. Ils étaient quelque peu désorientés. Ils ne voyaient pas la connexion entre Methos, leur ami et Sitalva, le mythe

Devant les mines déconfites de Mac et Ananda, il leurs présenta la pile de photos de cinq centimètres d’épaisseur. Ces photos étaient celles que les guetteurs avaient prises pendant la rencontre de Methos avec Sitalva au parc. Elles reconstituaient presque intégralement la scène à la manière d’un film muet. Car avec les six guetteurs présent hier, la rencontre avait été mitraillé sous tous les angles.

Pour Amanda et Duncan qui feuilletaient les photographies, la stupéfaction se lisait de plus en plus dans leurs expressions. Arrivé à la dernière photo, ils eurent du mal à ce détacher des clichés, pour se reconcentrer sur Dawson.

M : Mais...

J : Oui, je sais. J’ai eu la même réaction.

A : Mais comment être sur que cette femme est bien Sitalva ? , ne put s’empêcher de faire remarquer Amanda.

J : Cette femme n’est pas fichée chez nous. D’ailleurs, elle n’est fichée nul part ! C’est simple, elle n’existe pas ! Vu sa façon de bouger, elle doit être un maître à l’épée et pour si bien connaître Methos, elle doit être assez âgée... C’est tous ces détails, plus quelques autres, qui nous ont permis d’arriver à cette conclusion.

D : Nous ?

J : Les guetteurs.

D : Ah ! Je vois. Mais là où je ne suis plus, c’est qu’en admettant que cette femme est bien Sitalva, Methos semble très proche d’elle. Pourtant, il ne nous a rien dit hier quand on a abordé le sujet...

A : Cherche pas ! Ca c’est du Methos tout craché. Dès que ça le touche de trop près, il n’y a plus personne ! dit-elle ironique.

J : Non, je pense qu’il y a autre chose. Il avait l’air d’être assez secoué par cet e-mail.

D : Oui, mais j’avais cru que c’était à cause de Kronos.

J : Ca fait sûrement partie du problème, mais ce n’est pas son intégralité.

D : S’ils se fréquentent depuis un bout de temps, ça à du lui faire un choc qu’elle soit associée au nom de Kronos.

J : Oui, c’est sûrement quelque chose comme ça.

A : Le plus simple restant de le demander directement à Methos !

Alors qu’elle prononçait cette phrase sur un ton cinglant, Mac et Amanda perçurent une forte présence. Et une voie sortie de l’ombre...

M : Me demander quoi ? demanda-t-il d’un air enjoué en sortant de l’ombre et s’approchant du trio.

Methos resplendissait. Il souriait, il ressemblait si peu au Methos dont ils avaient l’habitude, toujours renfermé ! Il semblait avoir perdu son cynisme pendant la nuit. Une fois à la hauteur de ses amis, il remarqua les photos sur la table. Mais ne s’en inquiéta pas le moins du monde. Il alla s’écrouler sur une des chaises vacantes et se mis à son aise.

M : C’est déjà arrivé jusqu’à vous, ça c’est du rapide !

Mac, Joe et Amanda n’avaient rien dit. Ils le regardaient comme s’il était fou. Methos ne put contenir un éclat de rire.

D : Qui y a-t-il de si drôle ?

M : Vous devriez voir vos têtes !

Duncan reprenant son état normal.

D : Tu peux nous expliquer ?

M : Quoi ? dit-il d’un ton trop innocent pour être honnête.

D (perdant son calme): Comment ça, quoi ? Mais ça !, avec une main accusatrice vers les clichés.

M : Ca, c’est ma vie privée.

A : Et depuis quand tu as une vie privée au juste ?

M : Garde tes remarques pour toi Amanda. Tu me feras plaisir...

J : Qu’en même, on a peut-être le droit à une explication, non ?

Methos sembla réfléchir comme s’il pesait chacun des mots qu’il allait prononcer. Au bout de quelques minutes, il soupira et se lança...

M : Vous voulez me faire dire quoi ? Que j’ai prévenu Sitalva, qu’elle avait la moitié des guetteurs de la planète, plus certains immortels qui la cherchait ? Que je l’ai rencontré hier ? Bon je l’ai dit. Alors heureux ?

Cet aveu ne laissa que la place à un silence pesant. Chacun se regardait, attendant que l’un d’eux prenne l’initiative.

D : Mais... Mais pourquoi n’avoir rien dit ?

M : Pour justement éviter une scène comme celle-là. Vous n’êtes qu’une mine de questions et je n’ai aucune des réponses que vous voulez...

A : Tu ne vas pas me dire que puisque tu la connais si bien, que tu ne lui as posé aucune question ? Je n’y crois pas !

M : C’est pourtant la vérité !

J : Tu peux comprendre nos doutes.

M : Ce qu’il faut que vous saisissiez que entre nous cela n’a jamais été ce genre de relations. Ca toujours été comme ça. C’est comme un accord tacite.

D : Mais tu l’as connaît depuis longtemps, non ?

M : On peut dire ça, oui.

D : Et tu ne lui as jamais rien demandé ?

M :Non.

J : Mais pour Kronos, tu devais être au courant ?

M :Non, je l’ai appris en même temps que vous.

A : Attends ! Tu l’as rencontré hier dans ce parc et sûrement bien plus que ça et tu ne lui as rien demandé au sujet de Kronos ? ? ?

M : Je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce qu’il y a eu entre Sita et Kronos. Et puis ça suffit, on se croirait de retour au temps de la sainte inquisition ! ! ! Vous voulez des réponses que je n’ai pas !

A : Mais Sitalva, elle, elle les a.

M :Oui... et puis c’est vous qui l’aurez voulu !

Methos sorti son portable et composa un numéro en mémoire.

M : Oui, c’est moi. Je n’arrive pas a m’en sortir... Oui... C’est plutôt drôle, c’est à l’emplacement de l’ancienne comendanture romaine... Oui, c’est ça... Très bien, je suis sûr qu’ils t’attendent avec impatience... Oui, moi aussi.

Pendant ce bref échange téléphonique, tous le regardaient comme s’il avait perdu la raison. Ils avaient réussi à le faire craquer. Personne ne doutait que, c’était à Sitalva qu’il avait appelé. Mais elle allait arriver...

M : Elle sera là dans cinq minutes et je vous souhaite bien du plaisir !

J : Sitalva va venir ici ? Maintenant ?

M : Oui.

D : Mais...

M : Il faudrait savoir ! Ce n’est pas ce que vous vouliez ?

D : Si, mais... c’est quelque peu inattendu...

M : Mais la vie est pleine de choses inattendues...

 

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Bar de Joe Dawson, quelques minutes plus tard.

Mac, Joe, Amanda et Methos attendaient en silence. Un silence pesant, plein de sous-entendus. Tous réfléchissaient à la situation qui devenait de plus en plus trouble. Ils étaient là, à guetter l’arriver de Sitalva comme une fée sortie d’un conte.

Puis Joe remarqua que tous les immortels présents s’étaient figé. Amanda et Mac qui ressentaient sa présence pour la première fois eurent l’impression de redevenir de tout jeunes immortels. C’était très fort !

Ils entendirent la porte du club se refermer mais ne voyaient toujours pas la personne à qui ils devaient un solide mal de crâne. Puis elle se dégagea de la pénombre.

Mac était estomaqué, qu’elle était jeune ! Il ne lui aurait pas donné vingt ans ! Elle portait un jeans très large et des basquettes à la mode. Elle avait un haut moulant imprimé de motifs tibétains et ses cheveux blond étaient finement tressés avec de jolies perles à leurs bouts. Son manteau était quant à lui de velours blanc, mi-long et assez cintré. En gros elle avait l’allure d’une étudiante qui suit la mode de très près. Methos ne semblait pas autrement surprit par la façon de s’habiller de Sitalva. Elle avait toujours su se fondre dans la masse même si elle fréquentait souvent la haute société. Et là c’était assez passe partout, même sa façon de se maquiller était soignée sans être extravagante. Mais sa beauté était à couper le souffle et tous pouvait en convenir.

Elle s’avança d’un pas tranquille ne montrant aucun signe de nervosité. Elle s’installa comme si de rien n’était aux côtés de Methos, posant son sac à terre. Methos se décida à briser le silence en faisant les présentaions.

M : Sitalva, je te présente Duncan Macleod, Joe Dawson, son guetteur et Amanda.

S : Amanda, la voleuse ? Demanda-t-elle intriguée.

A : Ex. Pourquoi ?

S : Oh ! Rien juste quelques bricoles, que vous m’avez empruntée, il y a quelques temps.

A : Désolée, dit-elle pâle comme un lige, sans rancune ?

S : Sur le coup, il n’aurait pas fallu que je vous ais sous la main. Mais maintenant... c’est un défaut de toutes façons de s’attacher aux choses... Mais je ne crois pas que c’est pour ça que j’ai du tout laisser en plan, non ?

M : Ils avaient quelques questions, je crois.

S : Ah ! Oui, cette bonne vielle curiosité et que voulez-vous savoir de si important ?

D : C’est au sujet de Kronos, dit-il d’une voie moins assurée qu’il ne l’aurait voulu.

S : L’avoir tué ne vous suffi pas ! Dit-elle subitement en colère.

M : Non, Sita ce n’est pas ce qu’il voulait dire.

Methos avait passé un bras autour de la taille de Sitalva sous le regard ahuri de ses amis.

J : Non, madame, ce que nous ne comprenons pas, c’est pourquoi. Pourquoi le sort de Kronos même mort semble vous intéressez. Vous êtes un sage et...

S : Je suis très loin d’être un sage. Il ne faut pas croire tout ce que l’on dit à mon sujet. Et surtout ne me donnez pas du madame.

J : Mais...

S : Sitalva, Sita même, mais pas madame !

D : Vous connaissiez Kronos ?

S : Oui. Dit-elle en soupirant.

D : Et vous êtes venu le... venger.

S : Le venger ! Quelle drôle d’idée ! Non, bien sur que non !

A : Mais pourquoi alors ?

S : Car je crois que malgré tout ce qu’il a fait, il mérite de vraies funérailles... même si ce n’est qu’en souvenir de ce qu’il a été...

D : Le souvenir de ce qu’il a été ?

S : Très peu de personnes sont au courant et je n’ai rien dit à Methos pour ne pas lui faire de mal...

Methos la regarda avec curiosité, en réponse Sita lui prit la main. Il eut la sensation qu’elle allait révéler quelque chose de très important.

S : J’ai rencontré Kronos bien avant Methos. Kronos n’était qu’un jeune garçon. Son village venait de se faire massacrer et il était le seul survivant…

D : Un jeune garçon ? Il était mortel ?

S : Je suis suffisamment âgée pour considère qu’a cent ans on est encore un jeune garçon. Mais là ce n’était pas le cas. Il allait sur ses quinze ans. Kronos était très faible, il se laissait mourir de faim dans les bras du cadavre de sa mère et je l’ai recueilli…

M : Mais je ne vois pas…

S : C’est en parti de ma faute s’il est devenu le monstre que tous connaissent.

Cette déclaration jeta un froid. Mais Sitalva se devait de continuer. Pas pour assouvir la curiosité des amis de Methos, mais pour elle-même. C’était trop lourd à porter plus longtemps, surtout avec Methos à ses côtés.

S : Je l’ai recueilli, élevé comme mon fils… Mais, il y avait tant de rage en lui. J’ai cru qu’il changerait, que le temps lui montrerait autre chose que la haine… Mais je me suis trompée, amèrement trompée…

Sa voie était chargée d’émotions, ses yeux avaient la profondeur d’un puits sans fond et Macleod croyait y discerner des milliers d’épreuves.

D : Mais pourquoi ne pas l’avoir arrêté ?

S : Je n’ai pas pu…

J : Mais pourquoi ? ? ?

Joe voulait comprendre.

S : Cela vous semble si facile ! Je l’avais quasiment élevé ! Et il m’a trahis… il a voulu me tuer dans mon sommeil comme le pire des lâches…

La colère se ressentait dans ses paroles. De plus, Methos qui la connaissait si bien savait qu’elle était en train de lutter contre les larmes. Mais, elle était forte et pour l’instant elle donnait bien le change…

S : Je l’ai marqué, mais je n’ai pas pu le tuer… je ne pouvais pas…

A : Vous l’avez marqué ? ne saisissant pas.

S : Oui. Sa cicatrice à l’œil, il me la devait.

J : Mais il a essayé de vous tuer ? Insista Joe.

S : Il a essayé, mais je ne suis pas si facile a tuer.

J : Mais il l’a fait ?

S : Oui.

D : Et vous n’en avez pas voulu à sa tête ? Des immortels l’auraient fait pour moins que ça ! ! !

S : Il faut replacer tout ça dans son contexte, Highlander, le sermonna-t-elle gentiment. Vous aurez sûrement du mal à le croire, mais à cette époque, Kronos vivait tranquillement avec une mortelle. Nous avions décider de nous établir dans un peuple de nomades, quelques temps. Il était heureux, un bonheur simple, mais qui lui suffisait. Mais, je l’ai laissé à peine un an et ils se sont fait massacrer pendant mon absence. J’ai retrouvé complètement abattu et… immortel. Je pensai qu’il se reprendrait… il l’avait déjà fait… mais… c’est la vengeance qu’il a choisi…

Methos n’avait pas lâché la main de Sitalva depuis le début de la conversation. Ainsi, il montrait à tous qu’il était de son côté, mais surtout pour que Sita ne se sente pas seule. Methos était certes très ébranlé par les révélations de sa compagne. Mais même ça ne pouvait rien changer à ses sentiments.

D : Et il a formé les cavaliers de l’apocalypse…

S : Non ! Enfin pas à cette époque… Il a traqué ceux qui avaient détruis sa vie, ses rêves… Et il les a massacrés, ne leurs laissant aucune chance. Peu à peu il est devenu ce qu’il haïssait le plus au monde. Il y a perdu… son âme et sa lucidité d’esprit. Puis il est revenu. Dans sa folie naissante il me tenait responsable du massacre. Il me reprochait de ne pas avoir été là…

J : Mais ce n’était pas de votre faute !

S : Non probablement pas, même si je m’en suis voulu à une certaine époque. Mais le monde était comme ça ! Les hommes se sont toujours tournés vers la violence et le meurtre, même aujourd’hui ! (…) Je ne peux pas changer la nature humaine…et pourtant j’ai essayé ! Mais, il savait qu’il ne pourrait pas me tuer à la régulière. Pas les yeux dans les yeux. Il a donc tenté une autre approche…

D : Mais c’était un monstre…

S : Vous avez une échelle de valeur bien trop rigide, jeune homme, dit-elle sévère.

Macleod tiqua. Cela faisait bien longtemps que l’on ne l’avait pas traité de façon si cavalière. Sitalva ne prêta aucune attention à la réaction de l’Ecossais et continua.

S : Contrairement à vous, j’ai de bons souvenirs de Kronos, de très bons souvenirs même… J’ai été profondément blessé au cœur quand je lui ai fait cette cicatrice… Je lui ai dit de partir et de ne jamais croiser mon chemin.

J : Et vous ne l’avez jamais revu ?

S : Non, jamais. Je lui avais bien fait comprendre que si sa route devait de nouveau croiser la mienne, il y aurait laissé la tête.

L’assurance et la détermination qui se sentait dans sa voie était un contraste avec son apparence frêle. Tous, sauf Methos, s’étonnaient de cette différence. Car elle avait peut-être l’apparence d’une jeune femme, elle était néanmoins la personne la plus âgée de la planète !

D : Et jamais, en plusieurs milliers d’années, il n’a contrarié votre existence ? Demanda-t-il septique.

S : Sûrement. Mais jamais directement. Kronos a toujours mit beaucoup de soin a m’éviter… et il était très doué pour ça.

M/D/A/J :…

S : Bon… Je crois que là vous savez tout.

D : Mais vous, vous savez ?

S : Je sais quoi ?

D : Vous connaissez la source de tout ça. La vérité sur les immortels, le pourquoi de cette quête !

S : Bien sur, c’est moi ! Mais vous n’avez rien a savoir de plus !

A : Mais nous avons le droit de savoir ! ! !

S : Le droit ! Mais quel droit ? Vous n’êtes qu’une bande de gamins qui exige un nouveau conte pour s’endormir ! La vérité, jeune fille, celle que vous ne voulez pas entendre, c’est que vous n’êtes pas prêts ! Si quasiment tous les immortels sont dans l’ignorance, c’est qu’il y a une raison ! A mille ou deux milles ans vous vous croyez des sages. Mais vous êtes bien loin de pouvoir assumer les conséquences de la vérité ! Vous n’en avez pas la carrure, pas encore.

Un très lourd silence s’installa. Pendant sa tirade, Sitalva était sortie de sa passivité. Elle s’était redressée sur sa chaise, abandonnant son attitude nonchalente. Elle serrait aussi compulsivement la main de Methos à lui faire mal. Methos savait que Sita ne réagissait que rarement comme ça. Elle n’était pas en colère, ce n’était pas ça. Mais il lui était si difficile de parler du passé, que là c’était une question de trop.

De plus, Amanda et son tact légendaire n’était sûrement pas la bonne approche ! Methos sentait que sa compagne avait les nerfs à vif. Sous sa force apparente, il la savait fragile. Il repensa à leur discussion de la nuit dernière et il ressentit ce manque d’équilibre qui était loin de la caractériser d’habitude. Une bouffé de tendresse l’envahit, il ne voulait pas qu’elle soufre. Methos l’aimait trop pour ça. En cet instant, il voulait lui faire comprendre toute la force de son amour. Mais la présence de Mac, Amanda et Joe l’en empêchait. Methos n’aimait pas étaler au grand jour ses sentiments, même devant ses amis. Ce n’était tout simplement pas son style !

Mais, il décida de passer outre et se rapprochant de Sitalva, il la prit par la taille et l’attira contre lui. Elle était frustrée, mais sembla se détendre quelque peu au contacte de son amant. Ses muscles se détendirent et elle s’abandonna à cette douce étreinte.

L’assistance était très surprise par la délicatesse dont faisait preuve Methos. Mac s’était rendu compte que la réaction de Sitalva avait troublé Methos. Il en avait déduit qu’elle ne devait pas être courante. Duncan essayait de comprendre pourquoi Sitalva avait réagi comme ça. Sûrement que les souvenirs, qu’elle a évoqué de Kronos était suffisamment durs pour qu’elle ne veuille plus parler du passé. Elle leur avait dit qu’ils n’étaient pas prêts pour la vérité, quelle qu’elle soit. C’était sûrement vrai mais Mac avait l’intuition que ce mystère ne resterait pas à jamais insondable.

Alors que Methos serrait contre lui Sitalva dans une attitude très protectrice, il brisa le silence quasi religieux qui régnait sur le bar.

Methos se mit à parler dans la langue des pharaons. Comme ça, il était sur que seule Sita le comprendrait. C’était une langue chaude et mélodieuse qui envahis la salle.

M : Calme… Détend toi… Ce ne sont pas tes ennemies. Ils sont curieux mais ils ne voulaient pas te blesser.

S : (elle aussi en égyptien) Je sais… C’est juste que c’est difficile. J’ai parfois l’impression d’appartenir à un autre monde. Ils veulent la vérité pour être soulagés mais c’est une chose que je ne peux pas leurs apporter… Je ne le peux plus…

M : Je crois que de toutes façons pour les révélations, c’est suffisant pour aujourd’hui, non ?

Sita esquissa un sourire timide qui n’échappa à personne. En effet puisqu’ils ne pouvaient pas suivre la conversation, ils étaient très attentifs à tous les signes que le couple laissait transparaître.

Comme à son habitude Methos savait l’apaiser. Sa simple présence suffisait à la calmer. Il était son point de repère dans ce monde de fous. Sita s’émerveillait toujours que le simple contacte de sa peau contre la sienne suffise à la raccrocher à cette bonne vieille terre.

Elle aimait plus que tout être près de Methos. Ils étaient complémentaires, deux véritables âmes sœurs.

Sita venait de se confier à de parfaits étrangers. Parfois, elle s’étonnait elle-même ! Elle avait eu très peur de perdre Methos en lui avouant ses relations avec Kronos. Mais, miracle ! Il ne lui en voulait pas, lui apportant même un réconfort très apprécié.

Elle repensa à sa vie. Des images lui revint en mémoire. Des instants irréels qui la ramenait à son enfance, des moments qu’elle voulait oublier. De la joie, une vie simple, une mission, un destin puis du sang, la mort et la colère… parfois, elle se sentait si mal en repensant à tout cela, qu’elle avait véritablement l’impression de ne pas être à sa place. Peut-être parce que ce n’était pas loin de la vérité…

M : Sita… Sita…( en égyptien) Reviens avec nous tu veux bien.

S : (en français) Oui, de toute façon tu as raison.

D : Et sur quoi, si ce n’est pas indiscret ?

S : Il y a eu assez de révélations pour aujourd’hui !

D : Ah !

S : Je dois aller chercher quelqu’un à l’aéroport et je risque d’être en retard…

Cela sonnait comme une banalité que Sitalva avait placée pour ce défiler. Elle se dégagea des bras de Methos à regrets, prit son sac et se leva.

S : Mais, j’ai le mauvais pressentiment que nous sommes appelés à nous revoir très prochainement. Dit-elle d’un ton enjoué.

M : Tu sais, on finit toujours par les apprécier. J’en suis le parfait exemple !

S : Si tu le dis. Répondit-elle avec un large sourire.

J : En tous cas, vous serez toujours la bienvenu ici.

S : Merci, mais la prochaine fois, oubliez l’interrogatoire. Je suis quelqu’un d’assez… complexe. Il faut m’accepter comme je suis !

S : Je pense que l’on peut y arriver. Même Amanda si elle fait un petit effort !

Amanda lui adressa un regard glacial mais ne dit rien. Elle lui revaudrait ça !

S : Bon, j’y vais.

Elle se détourna du groupe et prit le chemin de la sortie. Au bout de quelques mètres, elle se retourna.

S : Methos, tu m’accompagnes ?

C’était le genre de proposition à ne pas répéter deux fois. Methos prit son manteau tout en saluant ses amis et la suivit. Arrivé à sa hauteur, il la prit par la taille et ils sortirent du club comme n’importe lequel des couples.

 

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Methos et Sitalva se dirigeaient vers le parking du club. Le temps était de nouveau au beau fixe même si le froid persistait.

Methos comprit tout de suite laquelle des voitures était la sienne. Une jaguar noir décapotable, flambant neuve. Elle aimait toujours autant les belles choses, avant les chevaux, aujourd’hui les voitures. C’était logique. Ils montèrent dans la voiture de sport. Methos était très heureux que Sita lui ait demander de venir. Comme ça, il pouvait profiter de sa présence.

M : Alors, on va à l’aéroport ?

S : Peut-être, fit-elle énigmatique.

M : Mais, que veux-tu…

S : (en araméen une langue morte depuis près de deux milles ans) Les murs on des oreilles. Il y a une concentration de guetteur dans le coin assez impressionnante.

M : Et où ?

S : Un peu partout. L’homme près du parc, la femme à droit de la fontaine. Ce sont les plus visibles.

M : Tu es loin d’avoir perdu la main !

S : (en français) J’essaye.

M : (reprenant en grec archaïque) Et on fait quoi de notre escorte ?

S : (dans la même langue) un peu rouillé en araméen ?

M : Manque de pratique.

Sita démarra le moteur mais resta au point mort. Elle remit bien en place le rétroviseur et chaussa ses lunettes de soleil. Elle était superbe comme une lionne avant la bataille. Son regard étincelait, ce qui commença à inquiéter Methos. Sita avait quelque chose derrière la tête. Il l’avait déjà vu conduire des chars à Rome du temps d’Auguste. Mais là elle n’était pas aux commandes d’un attelage de quatre chevaux mais d’un petit bijou de mécanique.

M : (en grec) Tu vas faire ce que je crois ?

S : Ne me dit pas que tu as peur ?

M : Pourquoi ? Pas toi ? Tu sais, on peut très bien être décapité dans un accident !

S : Aie confiance un peu !

Sur ce, elle se pencha et déposa un doux baiser sur les lèvres de son amant et partie en trombe.

Prenant des virages à des vitesse déraisonnables et omettant de s’arrêter à certain feux rouges, elle réussit à semer les guetteurs qui avaient eu le courage de la prendre en filature. Ce n’est qu’une fois arrivée sur l’autoroute, que Sita prit une attitude moins suicidaire au grand soulagement de Methos.

S : Ca va Methos ? Tu n’as rien dit depuis que nous sommes partis.

M : Non, je prie.

Sitalva ne put retenir un éclat de rire.

S : Ah ! Oui ! Et quel Dieu ?

M : Tous ceux qui me reviennent en mémoire !

S : Je ne suis pas si dangereuse que ça au volant, qu’en même !

M : C’est ça ! Mais c’est dans ces moments que l’on est heureux d’être immortel !

S : Tu exagères !

M : Au fait, tu m’emmènes où ?

S : Tu verras bien.

M : Et quel que soit ce lieu on va y faire quoi ?

S : (…) Y enterrer le passé.

M : (…) Kronos ?

S : Oui, mais si tu ne veux pas venir, je peux te déposer…

M : Non, tu as raison. J’ai besoin de tourner la page une bonne fois pour toutes.

S : On a tous les deux besoin de tourner la page, si on veut se tourner vers l’avenir.

M : (…)

S : Enfin… Si tu veux que l’on ait un avenir…

Methos se tourne vers Sita. Cette dernière fixait la route, une expression indéchiffrable sur le visage. Methos avait cru mal entendre. Lui proposait-elle un avenir à deux ? C’est tout ce qu’il voulait mais avait des difficultés à y croire.

Au cours du dernier millénaire, ils n’avaient pas eu de relations très suivies. Se croisant juste le temps d’une passion passagère. Mais là ce n’était pas de ça dont elle parlait…

M : Tu le veux vraiment ? Demanda-t-il hésitant.

S : Tout ce que je veux c’est toi… mais il faut que tu le veuilles aussi…

M : Si je le veux ! c’est mon plus grand desir ! (…) Mais je pensais que tu ne voyais pas l’avenir comme ça…

S : Methos je t’aime… Je t’aime plus que tout et ce que je souhaite c’est d’être près de toi. On n’est pas sûr d’être en vie dans un an ou un siècle… et je suis de plus en plus pour vivre l’instant présent...

Sita regardait toujours la route mais elle affichait le trouble que ses sentiment lui imposait. Methos, qu’en t’a lui, était submergé par le bonheur. Il allait pouvoir vivre avec la femme qu’il aimait. Il posa une main son épaule et l’embrassa sur la joue avec une infinie tendresse. C’était sa façon de lui montrer la sérénité qui l’envahissait et une marque d’amour bien au-delà des mots. Tout avait été dit.

(…)

Ils roulaient depuis près de trois heures et ils avaient passé Rouen, il y a quelques minutes. Puis il arrivèrent au Havre ou Sita sortit de l’autoroute pour prendre une nationale bordée d’arbres. Le paysage était superbe les bocages s’étendaient à perte de vue. On pouvait néanmoins sentir l’air marin qui embaumait les sens. Puis ce fut les falaises tombant à pic sur une mer plutôt agitée. Methos aimait se retrouver dans un milieux naturel, loin des grandes villes.

Ils passèrent un panneau : Etreta 20 km.

M : Etreta ?

S : Oui, c’est dans ce coin là que l’on doit rejoindre les autres.

M : Les autres ?

S : Oui, je te les présenterais…

 

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Environs d’Etreta, France.

Sita venait de s’engager sur une route rocailleuse qui menait au rivage. Ici il n’y avait pas âme qui vive. C’était étonnamment tranquille, il faut dire qu’ils étaient loin d’être en période estivale et que personne du coin n’aurait l’idée de se balader sur les falaises au mois de janvier.

La jaguar n’était pas faite pour un terrain si accidenté ce qui les obligea à ralentir l’allure.

Puis au détour d’un virage, Methos sentit la présence de plusieurs immortels. Ils étaient au moins deux et étaient sûrement assez âgés. Au bout de quelques instants, il put apercevoir deux voitures à cent mètres du bort de la falaise. Puis il distingua deux hommes et une femme qui attendaient patiemment.

Sita se gara à coté des deux autres véhicules et sortie de la voiture sans un mot. Methos la suivit alors qu’elle se rapprochait du petit groupe d’immortels.

Tout d’abord, Methos reconnu Norel grâce aux photos des archives des guetteurs. Il semblait avoir une trentaine d’années et avait les cheveux blonds, courts et légèrement frisés. Il était habillé de manière décontractée mais avec une certaine recherche, ce qui le rendait plutôt séduisant.

L’autre homme lui était parfaitement inconnu. Il semblait très jeune mais la profondeur de son regard affirmait le contraire. Il avait la carrure d’un athlète qui le rendait assez impressionnant même s’il n’était pas très grand. Mais ce qui avait frappé Methos c’était le calme qu’il dégageait.

La femme était très grande, près de deux mètres et une immense crinière rousse lui tombait sur les épaules. Il sembla à Methos qu’elle avait des jambes interminables. Elle était cependant très jolie même si son visage paraissait un peu carré.

Ces trois semblaient bien se connaître et il adressèrent un sourire chaleureux de bienvenu à Sitalva. Puis leurs expressions devinrent interrogatives en le fixant. Ils n’avaient pas l’air agressifs, non, juste curieux.

Mais Sita était là pour créer la cohésion du groupe. Elle brisa le silence tranquille qui s’était installé pour faire les présentations.

S : Methos, je te présente Laura, une guerrière celte, Marc-aurél, un poète romain et Yvan, un chevalier de Charlemagne. Ils sont tous d’anciens élèves à moi et ils ont tous plus ou moins eu à faire à Kronos dans le passé. Les enfants je vous présente Methos, il a été… très proche de Kronos à une époque et aujourd’hui il est mon…

Elle planta son regard plein d’amour dans les yeux de Methos en achevant sa phrase.

S : Compagnon.

Ils en restèrent muets de surprise. Sita venait de dévoiler leur véritable identité à un inconnu. Enfin pas vraiment un inconnu puisqu’ils avaient déjà tous entendu parler de Methos. De plus certains d’entre eux la connaissait depuis plus de deux milles ans et c’était la première fois qu’il la voyait s’afficher véritablement avec quelqu’un. Un immortel de surcroît !

Yvan fut le premier à retrouver ses esprits et il dit :

Y : Enchanté.

L : J’était persuadée que vous étiez une légende !

M : Je fais tout pour en tous cas.

M-A : Pardon mais Sita a dit que vous étiez proche de Kronos. Vous pouvez nous dire en quoi ? Personne n’était proche de Kronos à part le maître !

M : (…)

S : Methos a été un … Comment dire…

M : Laisse. Ce n’est pas la peine de se voiler la face.

L : Comment ça ?

M : Je suppose que les liens que vous avez avec Kronos ne sont pas associé à de bon souvenir…

Les expressions le confirmaient. Kronos avait du les faire beaucoup souffrir. Methos eu subitement envie de tourner les talons et de partir. Mais il fallait qu’il affronte son propre passé. De plus, il sentait Sita à ses côtés qui le soutenait.

M : Moi, on ne peu pas dire que c’est vraiment ça… A l’âge du bronze j’ai rejoins Kronos…j’ai tué avec lui ne laissant que la mort sur mon passage… il était mon frère, nous étions liés par le sang… j’ai fait partie des cavaliers de l’apocalypse… j’étais la mort… et j’ai changé, je ne supportais plus toutes ses tueries alors je suis parti.

Cette déclaration eue l’effet d’une bombe. Laura mit même la main à son épée. Ils ne s’attendaient pas à ça. Mais Sita ne laissa pas les choses s’envenimer.

S : Arrêtez tout de suite ! C’était, il y a cinq milles ans, Methos a choisi sa voie bien avant votre naissance à tous. C’est quelqu’un de bien !

L : De bien ! C’est la mort !

S : Non, il n’est plus l’homme qui chevaucha avec Kronos. Vous croyez qu’il partagerait ma vie sinon ?

L : Mais il a plus de sang sur les main que moi !

S : Et sûrement pas plus que moi. Personne n’est parfait Laura. Ce qui importe c’est le présent. Methos a aidé à l’anéantissement de Kronos, il a déjoué ses plans alors qu’il voulait faire l’enfer sur terre ! Les gens évoluent ! Laura tu devrais avoir au moins retenu ça de mon enseignement !

Y : Le maître a raison. De toutes façons, ce n’est pas à nous de juger et encore moins de condamner. Nous sommes venus ici pour pardonner et oublier. Et sûrement pas pour entamer un nouveau conflit. On a eu déjà assez de mal avec le dernier. Sita connaît bien la nature humaine et j’ai pleinement confiance en son jugement. Vous devriez faire pareil.

Yvan avait parlé en vrai sage. Ses paroles avaient su apaiser tout le monde même Laura semblait se ranger à son avis, même si elle gardait quelques doutes. Mais il était certain que Sita ne vivrait pas avec un meurtrier sanguinaire en activité !

S : Bien on a quelque chose a faire, non ?

 

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Un couple tendrement enlacé se tenait sur le bord de la falaise. Le vent était violent mais cela leurs importait peu. Ils avaient le regard perdu dans les mouvements de la mer déchaînée.

Aujourd’hui, ils venaient de tourner une page de leur histoire. L’avenir leur était ouvert et ils étaient deux pour l’affronter. Peut-être que le futur sera aussi imprévisible et tourmenté que le spectacle qu’ils observaient mais ils se sentaient de taille à y faire face. Car même si il ne peut en rester qu’un, ils seront toujours tout l’un pour l’autre.

 

FIN