2) Gérer son immortalité

Sand

 

 

Voici le deuxième épisode de « l’immortalité en 10 leçons ».

Kelsey Maiers est le fruit de mon imagination donc, si jamais il vous prenait l’envie de la faire intervenir dans une de vos histoires, j’aimerais que vous me préveniez.

        Pour les remerciements : merci à Mymy de faire paraître cette fanfic dans son site et merci également à Canelle pour la relecture.

 

NOTE DE L’AUTEUR :

1)   Les grands adeptes remarqueront que j’ai ressuscité Darius. Je l’aimais bien et je voulais le faire revivre, ne serait-ce qu’une seule fois encore.





        Et maintenant,

 

BONNE LECTURE !!!









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Paris, une petite ruelle déserte, 2001





C’était un après-midi de juillet, une vague de chaleur s’était abattue sur la ville ainsi que sur une bonne partie de pays (ce qui arrive assez rarement). La plupart des gens étaient chez eux, dans la fraîcheur de leur appartement climatisé ou, à défaut d’autre chose, munis de bons ventilateurs. Ainsi, il n’y avait personne dans cette petite ruelle pour entendre le bruit de deux lames qui s’entrechoquaient. Néanmoins, si quelqu’un avait regardé par la fenêtre du petit local d’où provenaient les bruits métalliques, il aurait certainement pu voir un homme d’une trentaine d’années, cheveux bruns, longs, retenus en arrière par une queue de cheval, se battre avec un katana contre une jeune femme qui ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans.



Duncan avait loué ce petit local dans cette ruelle très peu peuplée de Paris. Il s’était dit que se serait le meilleur endroit où il pourrait apprendre à Kelsey, sa nouvelle protégée, tout ce qu’elle devait savoir. Il lui avait d’ailleurs offert une épée anglaise, très pratique pour les immortels débutants qu’elle maniait très bien pour un premier combat amical. Mais, elle faisait encore beaucoup d’erreurs et il n’eut aucun mal à la désarmer et à mettre son sabre japonais sous sa gorge.





KELSEY (après un moment de silence) : Je peux me relever maintenant ? Je trouve cette position très inconfortable.



DUNCAN (retirant son épée et l’aidant à se relever) : Je sais. Mais tu aurais pu te trouver dans une situation beaucoup moins enviable. Tu fais beaucoup de progrès, je dois l’admettre mais, si cela avait été un véritable combat, ton adversaire t’aurais décapitée. Il te reste beaucoup de choses à apprendre. Entre autres, tu dois plus te concentrer sur ton ennemi (il se dirigea vers la porte) c’est fini pour aujourd’hui. Rentrons.









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         De retour à la péniche, Kelsey se précipita dans la salle de bain. Elle avait hâte de prendre une bonne douche. Elle se déshabilla pendant que l’eau commençait à se réchauffer et se glissa ensuite sous le jet brûlant. La vapeur qui s’élevait autour d’elle donnait à la pièce un aspect un peu irréel. D’habitude, elle se serait sentie sereine, pleine de bien-être pourtant, ce n’était pas le cas aujourd’hui. Cela faisait plus d’une semaine que MacLeod lui enseignait l’art de l’escrime et elle ne sentait aucun progrès. Comme il l’avait dit lui-même, elle était toujours incapable de se défendre contre un autre immortel et cette pensée la terrorisait. Mourir lui faisait tellement peur…





DUNCAN (de l’autre côté de la porte) : Tu pourrais te dépêcher s’il te plaît, j’aimerais beaucoup prendre une douche moi aussi.



KELSEY : De toutes façons, j’ai fini.





         Suivant ses propres paroles, elle sortit de la douche, s’essuya et se drapa dans une serviette de bain. Elle sortit ensuite et laissa la place à son mentor (et ami), se dirigeant vers sa chambre pour s’habiller.









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         Quelques heures plus tard, Duncan et elle dînaient dans le salon. Son mentor était un véritable cordon-bleu, elle avait déjà pu le constater mais, ce soir-là, elle ne toucha pas au plat de spaghettis qui ornait la table. Duncan le remarqua.





DUNCAN : Ca ne va pas ?



KELSEY : Si, si. Je suis seulement un peu fatiguée. Je vais aller me coucher, je crois.





         Elle se leva et commença à débarrasser.





DUNCAN : Non, laisse tout ça, je vais m’en occuper.





         Kelsey, sans un mot, alla alors dans sa chambre. Duncan la suivit des yeux en se demandant ce qui la poussait à agir ainsi, sûrement pas la fatigue, ça, il en était sûr.



         Il finit de débarrasser la table et décida d’aller se coucher lui aussi. Mais, en passant devant la chambre de Kelsey, il ne put s’empêcher de coller son oreille à sa porte. Il n’entendait rien : elle devait dormir. Il ouvrit sans bruit la porte. Elle était là, allongée sur la couverture. Encore habillée de son jean et de son débardeur. Il s’approcha et se mit à genoux à côté du lit pour mieux la contempler. Ses cheveux ébènes étaient éparpillés sur son oreiller, donnant l’impression d’un profond lac noir. Son visage était un peu tendu. Il trouva que, quand elle dormait, Kelsey reflétait toute la fragilité et la vulnérabilité d’une enfant qu’il fallait protéger mais aussi toute la grâce et la sensualité d’une jeune femme qu’il fallait aimer…

 

Duncan approcha lentement son visage  de la jeune immortelle endormie. Il se sentait attirée par elle comme un aimant… Il avait tellement envie de l’embrasser…

 

Il se releva brusquement. Non ! Il était seulement son mentor et son ami ! Il ne devait pas profiter de son sommeil ! Et, de toutes façons, elle ne semblait pas ressentir autre chose que de l’amitié pour lui.



         Il sortit de la chambre et, après avoir jeté un dernier coup d’œil sur la belle endormie, il ferma doucement la porte.



         Il alla dans sa propre chambre où il commençait à se déshabiller. Il avait à peine enlever son tee-shirt qu’un cri en provenance de la chambre de Kelsey le fit sursauter. Il courut torse nu jusqu’à la pièce et découvrit Kelsey qui pleurait, assise sur son lit, les bras entourant ses genoux.









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         Quel horrible cauchemar ! Elle le revoyait encore et encore, même maintenant qu’elle était réveillée. Elle se revoyait dans cette sombre et inquiétante forêt, elle revoyait Duncan qui la provoquait en duel et qui finissait par la décapiter. Elle s’était réveillée en sursaut au moment où la lame s’abattait sur sa nuque, alors qu’elle était tombée à genoux devant lui.



         Elle vit Duncan qui entrait brusquement dans sa chambre. Quand elle découvrit qu’il était torse nu, son cœur bondit dans sa poitrine. Il s’approcha d’elle, s’assit sur le bord du lit et la prit dans ses bras, la serrant contre lui. Le contact de son corps contre le sien, même s’ils étaient séparés par la mince couche de tissu de son débardeur, la fit tressaillir. Elle mit sa tête sur son épaule et respira son odeur pour se calmer.



         Elle était tellement attirée par lui. Elle l’avait été dès le premier jour, en fait. Les répliques cinglantes qu’elles lui avaient envoyées lors de leur première rencontre n’avaient été qu’une armure contre cette attirance. Armure bien fictive car elle n’avait jamais fonctionnée réellement. De toutes façons, c’était sans espoir, il était son mentor, il ne devait rien éprouver pour elle.



         Quand elle fut totalement calmée, Duncan lui demanda :





DUNCAN : Ca va aller ?



KELSEY : Oui, j’ai juste fait un cauchemar.



DUNCAN : Pour qu’il te mette dans cet état, il devait être vraiment terrifiant. Tu veux m’en parler ?





         Elle hocha la tête et lui raconta son rêve. Lorsqu’elle eut fini, Duncan lui dit :





DUNCAN : Ne t’inquiètes pas. Tu n’as rien à craindre. Je serais incapable de te faire du mal et même si j’essayais, tu pourrais toujours te réfugier dans un lieu sacré.





         Comme elle ne réagissait pas, il lui demanda :





DUNCAN : Tu veux que je reste avec toi encore un peu ?



KELSEY (le regardant et lui souriant à travers ses larmes) : Non, ça va aller.





         Alors qu’il se levait et se dirigeait vers la porte, Kelsey l’appela :





KELSEY : Duncan !





         Il se retourna.





KELSEY : Merci.



DUNCAN : De rien, c’était normal.





         Sur ce, il sortit.



         Restée seule, Kelsey réfléchit. Dans sa peur du combat et des autres immortels, elle n’avait même pas pensé qu’elle pouvait s’en protéger. Sa décision était prise : on lui avait parlé d’une église dont le prêtre était un homme bon et généreux, elle irait dans cette église. Elle se leva et sortit sans bruit de sa chambre, puis de la péniche.



         Elle marcha quelques minutes puis, soudain, elle sentit qu’un immortel s’approchait d’elle par derrière. Elle se retourna, espérant découvrir que MacLeod l’avait suivi. Mais, elle trouva un autre homme.





IMMORTEL : Connaissez-vous Duncan MacLeod ? Je veux savoir où il habite !





         La jeune immortelle était terrorisée et, sans répondre, elle s’enfuit en courant. L’homme la poursuivit. Kelsey se dirigeait vers l’église. Il n’est pas utile de dire qu’elle y arriva en un temps record. Elle y entra et referma la porte derrière elle. Elle ressentait toujours un buzz et pensa que son ennemi l’attendait derrière la porte. Mais elle se trompait. Dans l’embrasure de la porte de la sacristie, bien à l’abri de l’ombre, un autre immortel l’observait…









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         Le lendemain matin, lorsque Duncan se réveilla, son premier réflexe fut d’aller devant la porte de la chambre de Kelsey et d’y poser son oreille. Comme il n’entendait rien, il supposa qu’elle avait réussi à trouver le sommeil.



         Il se rendit dans le salon-salle à manger-cuisine pour préparer le petit-déjeuner. Il espérait que Kelsey se sentirait mieux après cette nuit. Il avait détesté la voir ainsi. Néanmoins, il avait cru sentir l’espace d’un instant que l’attirance qu’il avait pour elle aurait pu être réciproque, quand il l’avait prise dans ses bras, quand elle avait posé sa tête contre son épaule. Pour la première fois, il l’avait senti s’abandonner dans ses bras et il avait pu respirer l’odeur de ses cheveux. Non ! Il devait s’empêcher de penser à elle de cette manière : c’était son élève :un point c’est tout !



         Il regarda sa montre : 10h38 : il était temps qu’il aille réveiller Kelsey. Lorsqu’il pénétra dans la chambre et qu’il découvrit qu’elle était vide, sa première pensée fut qu’elle avait pu faire une bêtise. Il avait vu à quel point ce rêve l’avait déboussolée…









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         Lorsque, la veille au soir, Darius avait vu la jeune immortelle entrer dans son église, elle paraissait tellement effrayée qu’il avait jugé préférable de la laisser se remettre de ses émotions. Mais, maintenant que le soleil s’était levé sur une nouvelle journée, il voulait lui parler. Lorsqu’il s’approcha d’elle, sa présence la réveilla. L’espace d’une seconde, son regard resta neutre, comme si elle cherchait à se rappeler ce qui s’était passé puis, soudain, ses yeux prirent une expression horrifiée. Darius la rassura :





DARIUS : Ne vous inquiétez pas. Je ne vous veux aucun mal.



KELSEY (méfiante) : Qu’est-ce qui ma la prouve ?



DARIUS : Vous pensez réellement qu’un homme d’église, même immortel, peut tuer ?



KELSEY : Vous voulez dire que vous ne vous battez plus ?



DARIUS : Non. J’ai renoncé au combat depuis de nombreuses années.



KELSEY : Alors qu’est-ce que vous me voulez ?



DARIUS : Seulement vous parler. Vous avez l’air égarée et je veux vous aider. Qu’est-ce qui vous arrive ?





         Et Kelsey, qui, par la voix douce et chaleureuse du prêtre, était devenue confiante, lui raconta toutes ses peurs.





DARIUS (quand elle eut terminée) : Et vous pensez que la meilleure solution est de vous terrer éternellement dans une église ?



KELSEY : Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ?



DARIUS : Apprendre.



KELSEY : Mais je n’y arrive pas.



DARIUS : Comme tout les immortels au début. Même votre mentor a dû avoir du mal. J’en suis persuadé.



KELSEY : Pourtant, Duncan manie l’épée avec une telle perfection…



DARIUS : Vous oubliez qu’il a des siècles d’entraînement.



KELSEY : Vous connaissez Duncan ?



DARIUS : Oui, nous sommes de très bons amis. D’ailleurs, il faudrait que je songe à le rappeler un de ces jours pour finir notre partie d’échec.





         Kelsey comprit le message.





KELSEY : Appelez-le. Il sera ravi de vous revoir. Et puis, je crois que je devrais rentrer.



DARIUS : Il doit être mort d’inquiétude. Quoique, depuis le temps que vous êtes ici, il a déjà dû ressuscité.





         Ils éclatèrent de rire et Darius se dirigea vers son bureau.









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         Duncan était très inquiet. Pendant plus d’une heure, il avait cherché Kelsey partout dans les environs de la péniche. Il y était maintenant retourné pour voir s’il elle n’y était pas revenue elle aussi et il s’apprêtait à repartir, élargissant son périmètre de recherches. Il était déjà sur le pas de la porte quand la sonnerie du téléphone le fit faire demi-tour.





DUNCAN (en décrochant) : Kelsey ?



DARIUS : Non, ce n’est pas elle.



DUNCAN : Darius ? Pourquoi m’appelles-tu ?



DARIUS : Je pense que tu devrais venir finir notre partie d’échec. Tu auras sans doute une bonne surprise.



DUNCAN : Kelsey est chez toi ?



DARIUS : Oui, je crois qu’elle avait besoin de se sentir en sécurité pendant un petit moment.



DUNCAN : Comment va-t-elle ?



DARIUS : Bien. Nous avons eu une petite discussion. Mais que dirais-tu de passer à l’église pour que nous en parlions ?



DUNCAN : J’en serais ravi. J’arrive tout de suite.





         Duncan raccrocha et sortit de la péniche. Il n’avait pas fait deux pas dehors qu’il ressentit la présence d’un immortel tout proche. Il chercha des yeux la personne à l’origine de ce bourdonnement dans sa tête. Il la reconnut sans peine.





DUNCAN : Don, ça faisait longtemps.



DON HANSWER : J’ai enfin fini par te retrouver.









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Chicago, 1934





         Don Hanswer et trois autres hommes discutaient, assis à une table d’un café embrumé par la fumée des cigares. L’immortel semblait être le chef.





HOMME N°1 : Enfin bref, j’ai suivi ce Duncan MacLeod et j’ai découvert qu’il sait où et quand se déroulera l’échange.



DON HANSWER : Bravo Carlson. Tu as fait du bon boulot. Bon, maintenant, on n’a plus le choix, l’échange est dans trois jours et on a trop besoin de ces armes : il faut éliminer MacLeod.



HOMME N°2 : Je m’en occupe.



DON HANSWER : Si tu veux Nick. Mais il est peut-être plus dangereux qu’on ne le pense, alors fais gaffe.



NICK : Comme d’hab’ chef.





         Puis, le jeune gangster sortit. Hanswer le suit des yeux et dit aux deux autres :





DON HANSWER : Il a du cran, ce petit. Je l’aime bien.









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Paris, près de la péniche de MacLeod, 2001





DON HANSWER : Nick, je l’aimais comme un fils et toi, toi tu l’as tué.



DUNCAN : Je me suis défendu.



DON HANSWER : N’empêche qu’il est mort et c’est ta faute.









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Chicago, 1934




         Un peu après la discussion au café, Nick se dirigeait vers l’appartement qu’occupait Duncan MacLeod. Il avait appris qu’il habitait au 13ème étage et que l’homme était chez lui en ce moment. Avant de sonner, il vissa le silencieux sur son arme. Il sonna. Quand MacLeod lui ouvrit, il lui mit l’arme sous le nez, lui faisant signe de se taire. Il l’ obligea à reculer. Soudain, Duncan le frappa en plein visage. Nick lâcha son arme. Ils se battaient depuis un long moment quand Nick se retrouva dos à la fenêtre et tenta de frapper MacLeod qui était juste en face de lui. Il le rata, l’immortel s’étant baissé juste à temps. Ce dernier lui envoya son pied dans l’estomac et Nick traversa la fenêtre. Duncan se précipita mais trop tard, déjà, Nick était mort, treize étages plus bas.









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Paris, près de la péniche de MacLeod, 2001




DON HANSWER : Tu l’as tué et j’ai presque réussi à le venger à l’époque. Si les flics n’étaient pas intervenus pendant le combat, tu serais mort. Maintenant, je vais enfin pouvoir te rayer de la carte.



DUNCAN : Comme tu veux, Don. Mais pas ici, il y a trop de monde.



DON HANSWER : Tu as raison. Alors rendez-vous ce soir, à 23h00 au lieu-dit « le Clos ».



DUNCAN : J’y serais.









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         Cinq minutes plus tard, Duncan arrivait à l’église de Darius. Il ressentit aussitôt la présence des deux immortels qui se trouvaient à l’intérieur. Il entra et chercha Kelsey du regard. Celle-ci, encore allongée sur un banc, dormait. Très profondément sans doute puisqu’elle n’avait pas été réveillée par sa présence.



         Darius apparut soudain à la porte de la sacristie. Il lui fit signe de venir dans son bureau. Il avait déjà installé l’échiquier avec une chaise de chaque côté. Ils s’installèrent chacun en face de leurs pions. Ils jouèrent, d’abord silencieux, puis en discutant.





DUNCAN : Comment elle va ?



DARIUS : Bien. Elle a été un peu secouée mais elle va bien.



DUNCAN : J’ai été aveugle. Je n’ai même pas vu qu’elle était morte de peur. J’aurais dû prendre son cauchemar plus au sérieux.



DARIUS : Tu n’as pas à t’en vouloir.



DUNCAN : Si, je devais la protéger et elle aurait très bien pu se faire tuer.



DARIUS : Elle s’est fait poursuivre par un autre immortel, je n’ai pas vu qui c’était.



DUNCAN : Don Hanswer, sans aucun doute. Tu le connais, je crois.



DARIUS : Il trafiquait des armes dans les années 30.



DUNCAN : C’est ça. Au fait, est-ce qu’elle sait que tu m’as appelé.



DARIUS : Oui. Je lui ai demandé avant.



DUNCAN : Qu’est-ce que tu as bien pu lui dire qui l’a fait changer d’avis si vite ?



DARIUS : Seulement que son cas n’était pas unique et que tous les immortels, même son mentor ont eu cette peur au début.



DUNCAN : En tout cas, merci Darius. Je suis soulagé qu’il ne lui soit rien arrivée. Je ne me le serais pas pardonné.



DARIUS : C’est vrai que c’est une personne attachante, n’est-ce pas Duncan ?



DUNCAN : Qu’est-ce que tu veux dire ?



DARIUS : Tu sais très bien ce que je veux dire. Tu l’aimes bien, non ?



DUNCAN : Ca se voit tant que ça ?



DARIUS : Non, pas tellement. Tu le caches bien, je dois dire, mais je te connais depuis trop longtemps.



DUNCAN : Bon, il est peut-être temps que je la ramène.





         Il se leva et sortit du bureau. Kelsey dormait encore. Il s’agenouilla près d’elle et lui caressa doucement les cheveux pour la réveiller. La jeune immortelle ouvrit lentement les yeux. Elle se redressa et s’assit sur le banc. Duncan fit de même.





DUNCAN & KELSEY (d’une même voix) : Ecoute, je suis désolé…





         Ils éclatèrent de rire. Finalement, Kelsey commença :





KELSEY : Je n’aurais jamais dû m’enfuir.



DUNCAN : tu n’as pas à t’excuser. J’aurais dû m’apercevoir de ce qu'il t’arrivait.



KELSEY : Tu ne pouvais pas. Il aurait fallu que je t’en parle.



DUNCAN : Bon, qu’est-ce que tu dirais de rentrer ?



KELSEY : J’en dirais que c’est une merveilleuse idée.









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         Le soir, alors que Kelsey était allée se coucher, Duncan se préparait pour son combat avec Don Hanswer. Il n’avait pas voulu la mettre au courant. En revanche, il avait laissé le numéro d’Adam Pierson à côté du téléphone au cas où il ne reviendrait pas. Tout à coup, alors qu’il s’apprêtait à franchir la porte, Kelsey sortit de sa chambre.





KELSEY : Où vas-tu ?





         Duncan ne savait pas quoi répondre et, de toutes façons, elle le fit à sa place.





KELSEY : C’est cet immortel. Celui qui m’a demandé ton adresse. Darius a dû t’en parler.



DUNCAN : Oui, son nom est Don Hanswer. Ecoute, je dois y aller, je t’en parlerais plus tard.



KELSEY : Si tu reviens.



DUNCAN : Si je ne suis pas de retour dans deux heures, retourne chez Darius et demande-lui de téléphoner à Adam.



KELSEY : Non !



DUNCAN (étonné) : Non ?



KELSEY : Je veux venir avec toi !





         Il aurait dû s’en douter !





DUNCAN : C’est hors de question !



KELSEY : Et pourquoi ?



DUNCAN : Tu le sais très bien. Si tu viens et que je perds le combat, il te provoquera toi aussi.



KELSEY : Alors je me battrais.



DUNCAN : Je ne veux pas.



KELSEY : Mais je ne t’ai pas demandé ton avis.



DUNCAN : Mais moi, je te le donne.





         Doucement, il se rapprocha d’elle jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’à quelques centimètres.





DUNCAN : Je ne veux pas que tu te fasses tuer à cause de moi.



KELSEY : Et moi, je ne veux pas te laisser y aller seul.





         Comme Duncan paraissait hésiter encore, elle ajouta :





KELSEY : Je t’en prie, Duncan. Je ne pourrais pas rester ici en me demandant si tu es mort.





         De toutes façons, pensa Duncan, elle ne m’écoutera pas si je lui demande de rester.





DUNCAN : C’est bon. Tu peux venir.



KELSEY (le regardant droit dans les yeux) : Merci.





         Il n’y avait pas que des remerciements dans le regard et le ton de l’immortelle… Duncan fut tenté de l’embrasser mais un rapide coup d’œil à la pendule lui indiqua qu’il était grand temps de partir.



         Un quart d’heure plus tard, ils arrivèrent au lieu de rendez-vous.





DUNCAN (après qu’ils soient sortis de la voiture) : Don n’est pas encore arrivé. Ecoute-moi bien, je veux que tu fasses exactement ce que je vais te dire. Le combat va se dérouler ici. Tu connais nos règles : tu n’interviens sous aucun prétexte. Si jamais… (il hésita)…Si jamais je perds, prends la voiture et va directement chez Darius. Il te mettra en contact avec Adam Pierson. Kelsey, promets-moi que tu va le faire.



KELSEY (les larmes aux yeux) : Je ne peux pas…



DUNCAN : S’il te plaît, je te le demande.



KELSEY (résignée) : Je te le promets.





         Duncan lui tourna le dos pour se diriger vers l’endroit où se déroulerait le combat. Mais Kelsey l’attrapa par le bras et le força à se retourner.





KELSEY : Duncan, je voulais que tu saches…





         Mais Duncan, jetant ses résolutions à la poubelle, avait déjà posé sa main sur la joue de Kelsey et leurs lèvres s’étaient unies dans un baiser d’une douceur extrême qui emplit de promesses le cœur des deux immortels.



         Tout à coup, la présence d’un troisième immortel les séparèrent.





DON HANSWER : Quelle scène touchante ! Je suis désolé de t’arracher à une si charmante compagnie, Duncan, mais (il désigna sa montre du doigt) c’est l’heure !



DUNCAN : Ne t’en fais pas, Don, je ne t’ai pas oublié.





         Il jeta un dernier regard à Kelsey.





KELSEY : Bonne chance.





         Duncan tourna la tête et se dirigea vers son ennemi. Sans un mot, les deux adversaires se tournèrent autour. MacLeod préférait attendre que l’autre attaque pour que cela lui donne l’avantage. Mais l’Ecossais avait envie d’en finir et comme Don n’engageait pas le combat, il le fit. Aussitôt, il le regretta : il était désormais en position de faiblesse. Il ne pensait pas que Don était si fort. Même après 400 ans d’expérience, il avait du mal à parer ses coups. Soudain, d’un large coup d’épée, Don lui entailla le ventre. Duncan, surpris, lâcha son katana. Il voulut reculer mais, comble de malchance, il trébucha sur une pierre : il était à présent à la merci de son adversaire.





DON HANSWER : Je ne pensais pas que se serait aussi facile. C’est terminé, Duncan.





         Il leva et abaissa brusquement son arme. Mais Duncan, aussi souple qu’un chat, avait roulé sur le côté, ramassé son épée et s’était relevé. Il appliqua la lame de son katana sur la nuque de l’ancien gangster, toujours penché dans son attaque.





DUNCAN : Maintenant, c’est terminé.





         Il lui trancha la tête.



         Il ignorait l’âge de don mais en eu une vague idée lorsque le premier éclair du quickenning l’atteignit. Il se sentit soulevé de terre. Il ne percevait presque rien de ce qui se passait autour de lui, seulement des explosions qu’il devait être spectaculaires si le vacarme qui parvenait à ses oreilles correspondait à ce qui se passait autour de lui. Le seul bruit qu’il pouvait identifier était les cris de douleur que laissait échapper sa gorge malgré lui.



         Quand le quickenning cessa, Kelsey se précipita vers lui et le prit dans ses bras, le serrant contre elle.



         Dès qu’il eut repris son souffle et ses forces, ils prirent la voiture et, Kelsey au volant, ils rentrèrent. L’atmosphère était tellement tendue qu’on aurait presque la sentir. Finalement, n’y tenant plus, elle prit la parole :





KELSEY : Ecoute, pour ce qui s’est passé, je voulais te dire que…





         Elle n’arrivait pas à finir sa phrase. Elle ne savait tout simplement pas quoi dire. Et apparemment, Duncan non plus. Ils arrivèrent donc à la péniche en silence. Kelsey se dirigea vers sa chambre, le cœur serré de n’avoir rien trouver à lui dire. Quand elle passa devant lui, Duncan l’attrapa par le bras et l’attira contre lui.





DUNCAN : En ce qui concerne ce qui s’est passé…





         Il déposa un doux baiser sur ses lèvres.





DUNCAN : Je ne regrette rien.





         Kelsey lui rendit son baiser.





KELSEY : Moi non plus.





         Ils s’embrassèrent alors. Mais cette fois, leurs lèvres s’unirent dans un baiser passionné. Ils auraient voulu que cet instant dure éternellement mais Duncan se décida à la repousser doucement.





DUNCAN : Entre nous, je veux que ça se fasse « dans les règles ».



KELSEY : Qu’est-ce que tu veux dire par là ?



DUNCAN : Que dirais-tu d’un dîner aux chandelles demain soir ?



KELSEY (ne prêtant pas attention à l’explication de Duncan) : Et si moi, je ne veux pas que ça se fasse « dans les règles » ?





         Sur ces paroles, elle l’embrassa fougueusement. Quand leur bouche se décolèrent enfin, ils étaient tous les deux à bout de souffle. Malgré cela, Duncan avait un petit sourire malicieux au coin des lèvres.





DUNCAN : Dans ce cas, il y a peut-être moyen de négocier.





         Il la souleva dans ses bras et l’entraîna jusque dans sa chambre…









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         Deux semaines plus tard, dans le petit local que Duncan avait loué pour s’entraîner avec Kelsey, un combat amical avait de nouveau lieu. Mais, cette fois, Kelsey, qui s’était entraînée avec acharnement, se battait avec beaucoup plus de souplesse cette fois-ci et ne commettait presque plus d’erreurs, si bien qu’après un combat de près d’une demi-heure, Duncan, désarmé, tomba à genoux devant elle.





KELSEY (moqueuse) : Position inconfortable, n’est-ce pas ?



DUNCAN : Très.





         Elle retira son épée de sa nuque et lui tendit la main pour l’aider à se relever mais il en profita pour l’attirer à lui et la faire tomber.





KELSEY : Ceci n’est pas très chevaleresque, monsieur MacLeod !



DUNCAN : Mais, gente dame, il faut bien que j’ai l’avantage dans un domaine.



KELSEY : Méfiez-vous, preux chevalier, l’élève finit toujours par vaincre le maître.













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       J’espère que ça vous a plu. Si c’est le cas, il y aura



encore plusieurs épisodes (ce n’est pas pour rien que



ça s’appelle « l’immortalité en 10 leçons »).



       N’oubliez pas : envoyez moi vos commentaires





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