Copyrights : L'Histoire s'inspire de l'univers de la série "Highlander". Univers qui ne m'appartient pas ( si, si !! ). Mais mes personnages Ethan, Catherine, Marshall et Rendall sont mes créations !
Résumé : Ethan et Catherine sont rappelés à Londres par un vieil ami. Mais ils vont se retrouver embarquer dans une histoire qui les dépasse.
Genre : Drama. Année : 2001, à Londres.
Note de l'auteur : C'est la première fois que j'écris une fanfiction sur la série "Highlander". Je réclame l'indulgence des lecteurs. Mais j'apprécierais énormément des commentaires ( feedback ), en bien comme en mal : les critiques constructives sont appréciées !
C'est la deuxième partie de la fanfic. Lisez la partie 1 avant de vous lancer là-dedans.
Auteur : Lyrys-In-Love
HENRI... EPITAPHE POUR UN TUEUR
Part. 2
L’ “Union Third Hôtel“ était
un hôtel connu au siècle dernier pour avoir causé la mort de treize personnes
entre ses murs. Un incendie, d’origine criminelle avait conclue l’enquête,
s’était propagé comme une traînée de poudre dans tout le bâtiment. Aucun de
ceux qui se trouvait à l’intérieur lorsque cela s’était déclenché n’avait pu y
réchapper. A la sortie de la seconde guerre mondiale, alors que Londres était à
reconstruire, un promoteur immobilier avait racheté les ruines de l’hôtel et
avait restaurer l’endroit. L’hôtel renaissait de ses cendres. Ethan y avait
séjourné il y a une vingtaine d’années. Il avait gardé comme souvenirs
l’exécrable odeur malsaine qui se dégageait de l’ensemble, et une note
incroyablement salée à la fin.
Mais l’Union Third Hôtel
avait quelque chose de différent par rapport à n’importe quel autre hôtel de
Londres : il y a 2000 ans, les druides celtes célébraient leurs Dieux à
l’endroit même où l’hôtel avait été érigé. C’était un lieu sacré. Ce fait était
connu parmi les immortels. Néanmoins, trop connu, il n’offrait qu’une protection
très limitée : en effet, on y rencontrait beaucoup trop d’immortels. Et,
on ne pouvait pas rester sur terre sacrée éternellement.
Il était malheureusement
trop tard pour s’y rendre. Mais demain, ce serait autre chose. Ethan décida de
rentrer, et de s’occuper de Catherine. Demain, il la mettait dans le premier
avion pour Tunis. Puis, il se pencherait sur le cas de ce Rendall. Non.
D’abord, il passerait dans une armurerie pour se procurer un pistolet. Ethan
avait un grand respect pour les règles qui régissaient le monde des immortels.
Mais il savait aussi les contourner quand c’était nécessaire. C’était un homme
très pratique, et qui savait s’adapter.
Catherine dormait encore
quand il rentra enfin à son appartement. Il était quatre heures passées. Ethan
s’efforça de ne pas penser au nombre d’heures d’affilées qu’il avait passé
debout : il n’avait plus dormi depuis l’appel alarmant d’Henri, ou plutôt,
le message alarmant sur son répondeur. Si seulement il l’avait rappelé au lieu
de simplement penser qu’il verrait Henri à son arrivée à Londres… Peut-être que
le français lui en aurait dit plus sur ses ennuis. Savait-il que Rendall était
à ses trousses ? C’était pour ça qu’il leur avait demandé de venir ?
Tout à coup, Ethan se rendit
compte que ça n’allait pas. Il n’en avait pas pris conscience plus tôt car la
fatigue avait annihiler une partie de ses capacités de réflexion, mais, en
repassant le film des évènements dans sa tête… C’était flagrant : quelque
chose clochait.
Henri ne les aurait jamais
appelé s'il avait simplement la cible d’un immortel : il se serait
débrouillé par lui-même, même s’il risquait de perdre. Le problème qui avait
entraîné sa venue d’Australie était donc tout autre.
Ethan secoua rageusement la
tête. Il n’était pas en état de réfléchir. Le voyage, le décalage horaire, et
les émotions de la nuit l’avaient achevé.
Catherine Bell se réveilla
avec un horrible mal de tête, et l’impression qu’un marteau cognait contre son
crâne. Il lui fallut quelques secondes pour parvenir à se situer. Elle était
allongée sur un lit. Les décorations de la chambre, éclairées par les rayons du
soleil levant, lui apprirent que Ethan l’avait finalement ramenée chez lui.
Elle se redressa avec
difficulté. Sa vision se troublait alors qu’elle parvenait à sortir du lit.
_ Olala… soupira-t-elle avec
horreur.
Tous les évènements de la
veille lui revenait maintenant en mémoire. Henri. Et puis aussi la bouteille de
vodka dont elle avait outrageusement abusé. Elle qui ne supportait pas
l’alcool. Elle s’en tirait avec une belle gueule de bois, et l’impression que
son cœur lui était monté à la tête. Ses yeux étaient gonflés, et elle avait du
mal à les ouvrir.
Ethan avait posé son sac sur
le bureau, prés de la fenêtre. Elle parvint à l’atteindre, non sans avoir
manqué de tomber à deux reprises. Elle réussit néanmoins à trouver quelque
chose à se mettre, et l’enfila avec difficulté.
La tentation de regagner le
lit était grande. Elle avait envie de s’enfouir sous les couvertures. D’oublier
cette horrible journée et de laisser sa gueule de bois l’abrutir totalement.
Elle quitta la chambre.
Ethan s’était couché dans le
canapé du salon. Il ne s’était pas changé. Il dormait encore, et Catherine
jugea préférable de ne pas le réveiller. Il était 7 heures. Elle se fit un
rapide café.
Les évènements de la veille
revinrent à nouveau dans son esprit, accompagnés d’une question
persistante : qui ? Elle regrettait maintenant son abattement passé
et sa stupide réaction. Elle aurait dû commencer son enquête immédiatement.
Ethan avait été préoccupé par elle, et il n’avait pu se concentrer correctement
sur la mort d’Henri. Stupide gamine qu’elle était !
Elle passa une heure sous
une douche glacée pour faire disparaître les effets de la gueule de bois. Quand
elle revint, Ethan était levé. Il n’avait pas l’air en meilleure forme qu’elle.
Plutôt pire d’ailleurs à en croire ses traits tirés.
_ Ca va mieux ?
demanda-t-il néanmoins d’une voix douce.
_ Oui. Je suis désolée pour
hier soir… Je…
Ethan l’arrêta d’un geste.
_ Tu n’as pas à t’excuser,
Cath. Tu es humaine, c’est tout.
_ J’aurais dû être plus forte.
_ Tu étais épuisée par le
voyage.
_ Toi aussi.
_ Cela n’a rien à voir.
Cette phrase, sensée la
réconforter, lui fit plus de mal que de bien. Ethan la jugeait différente de
lui. Bien sûr, il avait 3000 de plus qu’elle. Mais il la considérait comme une
pauvre petite chose fragile. Lui, l’immortel imperturbable. Toujours maître de
lui-même.
_ Oh, laisse-moi !
s’exclama-t-elle avec énervement. Je veux retrouver l’assassin d’Henri !
_ Je m’en occupe. Toi, tu
reprends le premier avion pour Tunis.
_ Il n’en ait pas
question !
_ Cath ! J’ai fait mon
enquête hier soir. Ce sera réglé aujourd’hui.
_ Je reste Ethan. Je sais me
battre si nécessaire ! Henri était aussi mon ami ! Je ne vais pas
m’enfuir.
Ethan la considéra d’un air
embêté. Il n’avait pas besoin d’une source d’inquiétude supplémentaire. Avec un
immortel normal, peut-être aurait-il cédé. Mais avec quelqu’un qui ne
respectait pas les règles, il refusait de prendre le moindre risque.
_ Cath. Je m’en occupe. Toi,
tu rentres à Tunis. J’aurais l’esprit beaucoup plus serein.
_ Je me fous de la sérénité
de ton esprit ! Je ne suis plus une incapable. J’ai survécu un siècle au
Jeu, et ce n’est pas en m’enfuyant constamment.
Les deux
« jeunes » gens étaient maintenant parfaitement réveillés. C’étaient
un des bons points de la dispute. Non, rectification : c’était le seul bon
point de la dispute. Catherine était furieuse, comme toujours lorsqu’on
remettait en cause ses compétences. Et Ethan voyait en son attitude celle d’une
enfant capricieuse. Elle ne comprenait pas. Elle faisait exprès de ne pas
comprendre ce qu’il voulait lui dire. Cela avait le don de l’exaspérer plus
qu’autre chose.
Catherine partit dans la
chambre. Une minute plus tard, elle quittait l’appartement avec son sac de
voyage, en claquant violemment la porte. Ethan balança, de rage, un des
tabourets par terre devant la stupidité puérile des réactions de son ancienne
étudiante.
Catherine alla directement à
la boutique d’Henri. Si elle voulait enquêter sur sa mort, autant commencer par
le début. Personne ne se doutait encore du drame qui s’était déroulé dans le
vieux magasin. La porte qu’Ethan avait refermé à la va-vite hier soir ne lui
résista pas longtemps.
A nouveau, elle se replongea
dans l’atmosphère morbide de la librairie. Les volets étant fermés, les rayons
du soleil ne parvenaient pas jusqu’à l’intérieur, et Catherine fut forcée
d’allumer l’électricité. Le corps n’avait pas bougé. Elle le fixa pendant ce
qui lui sembla être une éternité. Henri était bien mort. C’était fini. Elle
n’aurait plus droit aux déclamations shakespeariennes, ou aux critiques acerbes
de la littérature actuelle.
Elle se redressa et revint
au moment présent. Ses yeux balayèrent avec méthode la pièce. Les livres
jonchaient le sol. Ils étaient déchirés et noircis pour la plupart, conséquence
du quickening. Malgré le désordre, Catherine constata qu’une bibliothèque avait
été déplacée. Le quickening d’Henri n’aurait pas été assez puissant pour faire
bouger ce meuble mastodonte. Elle plissa les yeux dans l’espoir de déceler
quelque chose dans le sombre espace qu’il y avait entre le bois et le mur. Mais
il faisait trop noir.
Il lui fallut une dizaine de
minutes pour réussir à trouver une lampe de poche dans le fouillis du placard à
rangement.
Elle retint un cri de joie.
Elle avait vu juste ! La bibliothèque avait bien été déplacée : des
marques sur le parquet montraient qu’on l’avait tiré en s’aidant de l’antique
machine dont Henri se servait habituellement pour déplacer ses meubles trop
anciens et trop fragiles pour supporter un déménageur, lorsqu’il lui prenait
l’envie de changer la décoration du lieu. Le faisceau de la lampe examina le
mur habituellement caché par la bibliothèque. On pouvait y voir un trou noir à
quelques mètres de Catherine. Elle se glissa dans l’espace restreint, et tendit
son bras au maximum, avançant à tâtons. Au prix d’un bel étirement, elle sentit
sa main trouver l’aspérité dans le mur. Ce devait être une sorte de
coffre-fort. Mais l’assassin d’Henri y était probablement déjà passé. Elle ne
trouva rien dans la niche.
Tout à coup, ses yeux
repérèrent une masse sombre qui semblait être tombée derrière la bibliothèque.
Elle parvint à l’amener vers elle, s’aidant avec son pied droit.
Enfin, elle se dégagea et
ressortit au grand air. Ou du moins, dans la librairie. Le corps d’Henri
commençait à dégager une odeur vraiment désagréable.
Ce qu’elle avait ramassé
était une vieille pochettes pleines de papiers plus ou moins incompréhensible.
Elle se mit prés de la lampe pour parvenir à déchiffrer les petits caractères
de la première feuille. C’était un relevé de compte. Des versements avaient été
surlignés au feutre fluo. Catherine n’avait jamais été passionnée par la
lecture de ses relevés de comptes et de toute la paperasse administrative dont
elle était assaillie de toute part. Elle n’avait jamais réussi à remplir sa
déclaration d’impôts – heureusement, car le fisc lui aurait sauté dessus dés réception
de l’outrageant courrier. C’était Ethan qui gérait tout ça, la maintenant dans
un semblant de légalité réconfortant. Elle avait pris l’habitude de ne plus
tenter de comprendre quoique ce soit aux papiers qu’elle recevait, et scannait
le tout à son ami via internet.
Elle allait donc être forcée
de se tourner vers Ethan. Mais elle était encore trop fâchée contre lui pour
regagner l’appartement avec ses découvertes. D’ailleurs, cela n’avait peut-être
aucun importance : Henri pouvait très bien ranger toute sa paperasse dans
cette cachette.
Une objet brillant, à côté
du cadavre d’Henri, retint son attention. Elle le ramassa en fronçant les
sourcils : c’était une clé. Une petite étiquette indiquait « Union
Third Hôtel, chambre 12 ».
Catherine eut un sourire de
triomphe. L’assassin avait dû la laisser tomber durant le combat. Elle la mit
dans sa poche et vérifia machinalement que son épée était bien là. La lame lui
parut dure et froide à la fois : un parfait instrument de mort. Une
étrange sensation passa dans tout son corps, semblable à une onde de
détermination et de calme. Elle savait ce qu’elle avait à faire. Tant pis pour
Ethan et son protectionnisme débordant. Si elle perdait, il serait toujours là
pour les venger tous les deux, Henri et elle. Mais elle saurait pourquoi elle
serait morte. Pour un ami.
Ethan avait quitté son
appartement peu après Catherine. Toujours furieux après l’altercation, il avait
pris une douche pour se calmer.
Quoique Catherine fasse, il
aurait toujours suffisamment d’avance sur elle pour en finir avec Rendall. Du
moins, c’était ce qu’il pensait.
Il passa dans une armurerie
pour se procurer une arme. Il acheta un modèle simple et petit. Il n’aurait de
toute manière besoin de tirer qu’une seule balle s'il devait en arriver à cette
extrémité. Tout ce qu’il demandait, c’était quelque chose de maniable et de
discret. Tous les papiers furent prêts et signés en moins d’une demi-heure.
L’Union Third Hôtel n’avait
guère changé en vingt ans. Mise à part qu’il avait l’air un peu plus délabré,
et un peu moins accueillant. Il restait fidèle à sa réputation. Le hall
d’entrée lui-même n’avait guère changé. Les tapisseries verdâtres, couvertes de
motifs inspirés de batailles chevaleresques, avaient gardé cette âcre odeur de
renfermé qui collait au fond de la gorge. Les fenêtres, pourtant grandes,
filtraient la lumière du soleil, accentuant la sensation de mal être d’Ethan.
L’homme qui gérait l’accueil
de l’hôtel avait une mine fort peu sympathique. Probablement avait-il deviné
qu’Ethan n’était pas là en tant que client.
_ Que puis-je faire pour
vous ? demanda l’homme en faisant disparaître peu discrètement du comptoir
un magazine porno.
_ Je cherche Roger Rendall.
_ Vous êtes flic ?
_ Non.
Ethan en était presque
amusé, jamais on ne l’avait encore pris pour un représentant de la loi.
_ Pourquoi vous voulez le
voir alors ?
_ Nous avons un ami commun.
L’homme jugea que cette
histoire ne nécessitait pas l’effort de creuser plus profondément. Il se pencha
sur son registre, déchiffrant à grand peine les gribouillis dans la pénombre
ambiante.
_ Chambre 12. Je l’ai pas
encore vu ce matin. Il doit y être.
_ Merci.
Les escaliers n’étaient pas
non plus dans un excellent état. Ethan pensa qu’il fallait être suicidaire pour
oser s’appuyer à la rampe de fer qui était presque entièrement mangé par la
rouille.
La chambre 12 se situait au
fond du couloir du premier étage. En arrivant sur le palier, Ethan entendit des
bruits de lutte et un cri. Il eut l’impression de sentir la présence d’un
immortel, puis plus rien. Comme si la liaison avait été brusquement coupée.
Sans attendre plus longtemps, il tourna la poignée de la porte. Juste pour voir
disparaître par la fenêtre une ombre furtive, et constater qu’un corps décapité
gisait sur le sol dans une marre de sang. L’immortel devait être grièvement
blessé quand il avait été décapité. Une petite alarme se déclencha dans le
cerveau d’Ethan : ce n’était pas un immortel qui avait tué Rendall – si
l’homme décapité était bien Rendall – et des décharges d’électricité
commençaient à s’élever du corps. Un quickening se préparait et c’était lui qui
allait en faire les frais.
Précipitamment, Ethan rentra
dans la pièce et referma la porte. Il poussa le verrou. La fenêtre donnait sur
une ruelle sur le côté. C’était une impasse, et elle était suffisamment
profonde pour qu’un quickening passe inaperçu. L’homme qu’il avait vu sortir en
entrant s’était déjà enfui. En voyant les éclairs se former, Ethan n’hésita
plus, il sauta par la fenêtre. Il n’y avait que deux étages de dénivelé. Mais,
dans sa précipitation, Ethan ne sécurisa pas vraiment sa chute. Il sentit son
genou droit se tordre dans un craquement qui lui arracha une grimace de douleur
alors que les premiers éclairs du quickening le frappaient. Il se maudit en
songeant, que, indirectement, il était en train de prendre un quickening sur
une terre sainte.
Rendall – Ethan avait acquis
la certitude que c’était lui – était un immortel puissant. Le quickening fut
particulièrement douloureux.
Quand il fut terminé, Ethan
resta de longues secondes étendu sur le vieux goudron crasseux. Le temps
d’assimiler la puissance qu’il venait d’engranger et que son genou se répare.
Il sentit tout à coup un
buzz. Il jura intérieurement. Il n’était pas en état de se battre. Puis il
pensa qu’il était en sécurité puisqu’il se trouvait encore sur terre sacrée. Un
seul problème : la position dans laquelle il se trouvait ne plaidait pas
en sa faveur, et pouvait prêter à confusion. Circonstances exceptionnelles
ou pas, on ne prend de quickening en lieu saint.
_ Mais je rêve !
s’exclama une voix bien reconnaissable derrière lui
Ethan poussa un soupir de
soulagement et sentit le rythme affolant de son cœur se calmer quelque peu. Ce
genre d’histoire n’était plus de son âge…
_ Cath… murmura-t-il en se
redressant avec difficulté.
_ Je croyais que l’Union
Third Hôtel se situait en terre sacrée ? s’écria Catherine en l’observant
d’un air perplexe.
_ Il l’est.
Elle garda la bouche ouverte
de surprise, les yeux exorbités.
_ Je ne l’ai pas tué, Cath.
Il était déjà décapité quand je suis arrivé, précisa Ethan avec tout le calme
dont il était encore capable à ce moment-là.
Comme elle ne semblait
toujours pas le croire, il enchaîna :
_ C’est un mortel qui l’a
tué. Je suis arrivé alors qu’il s’enfuyait. J’ai juste récupéré le quickening.
_ Sur une terre sainte…
_ Mais je sais que c’est une
terre sainte ! Bon Dieu, tu crois que j’ai eu le choix ? J’ai dû
sauter par la fenêtre pour éviter un quickening du meilleur effet dans la
chambre de Rendall !
La violence et
l’exaspération qui se lisaient dans les propos d’Ethan ramenèrent Catherine à
la réalité. Elle lui tendit la main pour l’aider à se relever complètement. Il
grimaça en bougeant son genou. Sa guérison n’était pas complètement achevée.
_ Ca va aller ?
s’enquit-elle avec une voix inquiète.
Elle fit passer le bras
d’Ethan sur ses épaules pour l’aider à marcher. Ils devaient quitter cet
endroit au plus vite.
_ Ca va aller. Et c’est bon,
je peux marcher tout seul…
Il se dégagea avec
agacement.
Il se sentait sale, comme si
le quickening avait laissé en lui une trace des conditions dans lesquelles il
avait été prises. Cela semblait s’être insinué jusqu’au plus profond sa chair.
De son esprit. C’était probablement dû au fait que même s'il n’y avait pas eu
combat dans un lieu saint, ne dérogeant ainsi aucune règle, la mort de
l’immortel et le quickening s’étaient déroulés à un endroit où cela n’aurait
jamais dû se passer. Cette sensation de mal-être émanait de la sainteté du lieu
qui avait laissé sa marque sur le quickening.
Ethan était parfaitement
conscient que c’était injuste de reporter sa frustration et son malaise sur
Catherine, mais il n’avait pas envie de sa compagnie pour le moment.
Il s’efforçait de réfléchir
de manière lucide à la suite d’évènements qui venaient de se produire. La mort
d’Henri. Déloyale, avait dit Marshall. Puis celle de Rendall, qui se classait
dans le même registre. Dans le deuxième cas, il avait été là pour prendre le
quickening. Néanmoins, comment est-ce que les guetteurs reporteraient ça ?
Eux qui avaient tant l’habitude de conclure rapidement au plus probable sans
enquête très poussée… Non, se rectifia-t-il. Là, il allait y avoir enquête
poussée, parce qu’on ne prend pas une tête sur une terre sacrée. Il préféra
oublier les guetteurs. Qu’ils guettent et enquêtent donc, tant qu’ils
n’interféraient pas.
Il revint aux deux morts.
Elles avaient des
similitudes, c’étaient incontestables. Une folle idée germait dans sa tête. Et
si… ? Si Rendall n’était pas le tueur d’Henri ? Il avait pris son
quickening, c’était certain. Mais le lendemain, un – ou plusieurs – mortel le
décapitait dans sa chambre d’hôtel. Cela ne pouvait être une simple
coïncidence. Les deux morts étaient liées.
Sans compter que Marshall
avait reconnu que Rendall était un Chasseur…
Ethan grogna. Il y avait
encore trop de flou dans cette histoire pour qu’il parvienne à cerner ce qui
s’était réellement passé dans la librairie d’Henri. Pourtant, plus il avançait,
plus son envie d’aller au bout augmentait. Quelles qu’elles soient, les
personnes qui se trouvaient derrière tout ça avaient réussi à l’interpeller. La
mort d’Henri, aussi proche qu’il ait été de l’ancien aristocrate, n’aurait
probablement pas dépassé le stade de la simple vengeance : la décapitation
du tueur. Et encore, il aurait fallu que ce dernier ne soit pas trop difficile
à trouver. Ethan n’était pas homme à se compliquer la vie plus que raison pour
un mort. De toute façon, cela ne ramènerait pas Henri à la vie.
Mais maintenant, c’était
différent. Ce qu’elles l’avaient à faire, l’obligeant à prendre ce quickening
qui le dégoûtait à présent. Il se faisait horreur. Et cette rage qu’il avait
contre lui-même, il la détournait contre l’assassin de Rendall.
Ethan revit le cadavre ensanglanté
du Chasseur de tête. Les propos de Marshall résonnaient dans sa tête. « L’immortel
n’a pas respecté les règles. » Au fur et à mesure que le contre-coup
du quickening se dissipait et qu’il regagnait sa lucidité, des hypothèses
surprenantes mais fort plausibles se formaient dans sa tête. Il fallait qu’il
voit la Chronique de Rendall.
Marshall n’allait pas
apprécier…
_ Ethan ! appela
Catherine d’une voix légèrement contrariée, mais douce.
Elle s’était efforcée de
rester calme, et avait adopté un air rassurant. Le quickening avait l’air
d’avoir beaucoup secoué son ancien professeur. Habituellement totalement
impassible, elle pouvait lire sur son visage des émotions contradictoires et
désagréables.
_ Quoi ?
_ Ta voiture est dans le
coin ?
_ Oui… Je l’ai garée sur le
parking d’en face.
_ Tu peux me passer tes clés
pour que j’aille la chercher ?
Il fouilla dans les poches
de sa veste en étouffant une grimace de douleur. Tous ses muscles étaient
ankylosés, et le moindre mouvement semblait au delà de ses forces. Il tendit
finalement à Catherine un trousseau de clés.
_ Je passe te prendre,
dit-elle. Il faut mieux qu’on ne te voit pas dans cet état.
Ethan acquiesça
silencieusement, tandis que Catherine partait en courant.
Les premières minutes dans
la voiture parurent une éternité. Aucun des deux ne parlait.
Catherine se concentrait sur
la route, prenant garde à ne pas abîmer la BMW. Cela faisait prés de vingt ans
qu’Ethan ne lui avait pas autorisé la conduite d’une de ses voitures ;
depuis qu’elle avait englouti la Ferrari dans un virage mal négocié. Au point
où en étaient les choses, mieux valait ne pas ajouter un accident aux lots de
problèmes auxquels ils avaient à faire face.
Enfin, Ethan se décida à
briser le silence presque sacro-saint qui s’était installé.
_ Comment es-tu arrivée
jusqu’ici ? demanda-t-il.
Sa voix avait repris son
intonation paisible et douce. Il était redevenu maître de ses émotions. Cela
rassura Catherine qui avait besoin de cette stabilité. De cette contre-balance
qu’il exerçait sur elle, et qui était presque salutaire pour l’immortelle.
_ J’ai fait mon enquête de
mon côté, lança-t-elle avec un once de fierté.
Elle lui expliqua ce qu’elle
avait fait depuis qu’elle avait quitté l’appartement. Ethan fronça les sourcils
de surprise en entendant parler de la clé. A nouveau son esprit repartait en
quête d’hypothèses solides sur les évènements des deux derniers jours. Il se
montra encore plus intéressé par l’histoire de la cachette derrière la
bibliothèque et par la pochette qu’elle avait ramassée.
Profitant d’un des
innombrables bouchons de la capitale britannique, Catherine réussit à attraper
son sac à main, qu’elle tendit à son compagnon. Elle avait rangé le les papiers
à l’intérieur.
L’intitulé de la première
page arrêta net la lecture d’Ethan.
_ Ce sont des relevés de
comptabilité, déclara-t-il en feuilletant le contenu du trieur. Mais il y a
aussi des rapports de police, s’étonna-t-il en fronçant les sourcils.
_ Il s’était peut-être
reconverti ?
_ Reconverti ? Nous
parlons bien d’Henri, l’homme qui exerce le métier de libraire depuis plus de
deux siècles ? Et puis, je ne vois pas ce qu’il ferait avec ce genre de
papier.
_ Peut-être qu’il était
devenu détective à ses heures… grommela-t-elle en se penchant vers son ami. Je
me demande en quoi cela pourrait bien avoir un rapport avec sa mort, quand même…
_ Regarde la route ! s’exclama
Ethan en voyant une femme s’engager juste devant eux sans faire attention.
Il s’enfonça malgré lui un
peu plus dans son siège. Il se rappelait maintenant pourquoi il s’était
toujours opposé au fait que ce soit la jeune femme qui conduise quand il était
dans la même voiture qu’elle…
Catherine écrasa la pédale
de frein. La BMW se déporta dangereusement sur le côté.
_ Peut-être que les
guetteurs ont quelque chose à voir là-dedans, suggéra Catherine alors qu’elle
avait repris le contrôle du véhicule, le piéton étant sain et sauf sur le
trottoir. Ce sont des humains qui ont décapité l’immortel qui a tué Henri.
_ Il s’appelait Rendall,
l’informa négligemment Ethan qui, ayant définitivement abandonné l’idée de
faire prendre conscience à son ancienne élève qu’elle n’était pas seule sur la
route, s’était plongé dans la lecture des rapports.
_ Oui. Et bien ?
_ On va aller voir Marshall.
Je dois vérifier quelque chose.
_ D’abord on passe chez toi,
parce que tu n’es pas sortable dans cet état, rectifia Catherine.
Elle marqua une courte
pause, et reprit :
_ Et qu’est-ce que tu veux à
ce pauvre homme ? Je croyais que tu devais le laisser tranquille ce
mois-ci car il y avait je-ne-sais-plus-quoi chez les guetteurs, et que pour sa
santé, c’était plus prudent que tu restes à l’écart.
_ C’est ce que j’avais
initialement prévu de faire.
_ Pauvre monsieur Marshall…
soupira-t-elle.
Mais comme Ethan ne
répondait pas, absorbé dans sa lecture, Catherine préféra se concentrer sur la
route. Elle monta le son de la radio, et les paroles cristallines de
« Only Time » résonnèrent dans la voiture.
Ce n’est que trois heures
plus tard qu’ils arrivèrent au domicile du guetteur. Les embouteillages et les
problèmes d’ascenseur dont souffraient la résidence où habitait Ethan les
avaient retardés plus que prévu.
Marshall accueillit ses
visiteurs encore plus fraîchement que la dernière fois. Ses yeux exprimait un
mélange de terreur et d’horreur qui indiqua à Ethan que l’enquête approfondie
des guetteurs sur les circonstances de la mort de Rendall n’avait pas encore
aboutie.
Catherine choisit de ne pas
tenir compte de l’état d’esprit de Marshall, et s’avançant tranquillement, elle
lui serra la main avec un grand sourire.
_ Cela faisait bien
longtemps qu’on ne s’était pas vu, monsieur Marshall !
Elle éprouvait de la
compassion pour lui d’avoir à supporter les humeurs d’Ethan, depuis le jour où,
accidentellement, il lui avait sauvé la vie. C’était il y a trois ans. Ethan
avait alors disparu mystérieusement sans laisser d’adresse. Marshall, pour
tenter de le retrouver, s’était auto-assigné comme guetteur de Catherine,
espérant que la jeune femme le conduirait à son ancien maître, connaissant le
lien qui unissait les deux immortels. Catherine, qui savait parfaitement où se
trouvait Ethan et n’avait aucune envie d’aller le rejoindre avant son retour,
s’était trouvée au prise avec un chasseur. Elle avait failli y laisser sa tête,
et seule la sonnerie du portable de Marshall – qui observait le combat en
hauteur – avait stoppé la lame meurtrière. Elle n’en avait pas demandé tant, et
avait profité de cet instant d’hésitation pour renverser le combat en sa
faveur. Elle avait béni Marshall, qu’elle connaissait seulement par
l’intermédiaire d’Ethan, et lui avait littéralement sauté au cou pour le
remercier - chose qui avait valu un blâme à l’infortuné guetteur, mais ce
dernier avait pu convaincre ses supérieurs que l’immortelle l’avait juste pris
pour un simple passant et que sa couverture ne risquait rien. D’ailleurs, il
avait précisé que la jeune femme avait menacé de le tuer s'il parlait du
quickening qui avait suivi. La hiérarchie des guetteurs avait laissé
passer : Marshall avait jusque là un bon dossier, et ses chroniques sur
Ethan Anderson étaient de bien meilleurs rapports que ceux du précédent guetteur
de l’immortel.
Catherine s’installa
tranquillement sur le sofa. Croisant ses jambes et rejetant ses cheveux en
arrière avec cet air involontaire de séductrice aguerrie qui fit sourire Ethan
malgré lui, elle s’appuya sur le dossier du canapé et attendit l’échange qui
allait suivre.
_ Marshall, avant que vous
ne posiez la question : non, je n’ai pas tué Rendall, et oui, j’ai pris
son quickening, déclara d’un ton posé Ethan.
L’homme l’observa avec un
regard suspicieux.
_ Le guetteur de Rendall est
formel : il vous a vu rentrer dans la chambre, puis sauter par la fenêtre
au moment du quickening.
_ Ce même guetteur qui a vu
Rendall tuer Henri Lagrange en transgressant les règles ? demanda toujours
imperturbable Ethan.
Il parlait d’une voix claire
et détachée à laquelle on avait du mal à résister.
_ C’est exact.
_ Vous n’aviez aucun
guetteur sur Henri ?
_ Il ne sortait pratiquement
jamais de sa librairie. Il ne participait pas aux combats…
_ Il y avait quelqu’un… ou
plutôt à mon avis, plusieurs personnes, mais je n’en ai vu qu’une, dans la chambre
de Rendall juste avant mon arrivée. Elles l’avaient décapité, et elles se sont
enfuies par la fenêtre. Si votre guetteur m’a clairement vu, je me demande
comment il a pu les rater.
Marshall s’assit à son tour,
réfléchissant aux implications des déclarations d’Ethan. En qui devait-il avoir
plus confiance, en la parole de ses collègues et semblables, ou en celle d’un
immortel retors et machiavélique de plus de 1000 ans – la date de naissance
d’Ethan était inconnue des guetteurs mais ces derniers la situait autour du
VIIIème siècle après J.C ?
Etrangement, et
malheureusement, Marshall avait plus foi en les dires d’Ethan. Cela faisait
maintenant six années qu’il était son guetteur. Il avait étudié toutes les
chroniques que les guetteurs possédaient sur lui. Il l’avait observé.
Et il savait qu’Ethan ne
mentait pas à cet instant : des mortels étaient bel et bien présents chez
Rendall ce matin. Alors comment expliquer « l’oubli » de l’autre
guetteur ? Il n’y avait qu’une seule explication plausible, et elle ne lui
plaisait pas.
_ Des guetteurs renégats ?
murmura-t-il en cherchant à croiser le regard de l’immortel.
Ce dernier parut hésitant.
_ J’ai passé les trois
dernières heures à repenser et refaire les évènements de ces 48 heures. Henri
est inquiet. Il nous appelle. Puis il est décapité. Rendall prend son
quickening et est déclaré comme son tueur. Le lendemain, des mortels décapitent
Rendall, et je prends son quickening.
Marshall hocha légèrement la
tête, mettant en place les faits chronologiques dans son esprit et attendant
les conclusions d’Ethan.
_ Rendall était-il connu
pour ne pas respecter les règles ?
_ J’ai relu une partie de
ses chroniques après votre départ, hier soir… D’après ses cinq derniers
guetteurs, Rendall était un immortel avec pour seul et unique but, le Prix
final. Mais c’était un homme très pieux qui respectait les règles. Il prenait
la phrase « Il ne peut en rester qu’un » comme un commandement de
Dieu qu’il devait appliquer. Jamais il n’avait transgressé les règles à notre
connaissance.
_ Tu penses qu’il a
peut-être reçu le quickening de la même manière involontaire que toi ?
demanda Catherine qui cherchait à savoir où Ethan voulait les amener.
_ A mon avis, Rendall n’est
pas le fond du problème qui nous occupe. Nous avons un groupe de mortels qui
décapitent des immortels…
_ Des guetteurs
renégats ? dit pour la deuxième fois Marshall en repensant avec un frisson
à Horton et à sa folie qui les avait amené aux portes d’un conflit mortel entre
deux des sociétés les plus vieilles de ce monde : les guetteurs et les immortels.
_ C’est la première chose
qui m’est venue à l’esprit. Mais après avoir feuilleté ça ( Il montra la
pochette que Catherine avait trouvé dans le magasin d’Henri ), je crois que le
problème est tout autre.
_ Explique-toi.
_ Henri avait semble-t-il, réuni
et mis en relation certains agissements peu honnêtes d’un certain euh…
Ethan chercha le nom dans
les papiers.
_ Charles Petterson.
_ Le PDG ? s’étonna
Marshall.
_ Oui. PDG de… une agence
immobilière dont j’ai déjà oublié le nom…
_ I.M. O’Brien &
Petterson, dit le guetteur.
_ Exact. Il semblerait que
ce cher monsieur possède une quinzaine de comptes à l’étranger, renfloués par
des actions fort peu catholiques si l’on en croit les rapports de police
ci-joint.
_ Ca veut dire quoi ?
Que Henri aurait été victime de la mafia ? s’impatienta Catherine qui
voulait en arriver aux conclusions directement.
_ Ce n’est pas la mafia. Et
rien ne dit que ce sont eux qui ont tué Henri. Néanmoins, en face de certains
versements, Henri a inscrit le symbole des guetteurs. Petterson est un de vos
sponsors ? demanda-t-il à Marshall.
_ Nous n’avons pas ce genre
de « sponsors », rétorqua de fort mauvaise humeur l’intéressé.
_ Comment se nomme le
guetteur de Rendall ?
_ Andrew Cibrian.
Pendant quelques secondes,
Ethan ne fit plus attention à ceux qui l’entouraient, et éplucha rapidement les
noms à côté desquels se situait le symbole des guetteurs.
_ Andrew Cibrian, dit-il
enfin. Et un compte à 9 chiffres en Suisse.
Marshall commençait à
vraiment détester cette conversation. Non seulement les deux immortels s’invitaient
comme ils le voulaient, mettant sa sécurité en danger si jamais ce secret était
éventé, mais ils apportaient avec eux des documents qui auguraient de gros
ennuis en perspective.
_ Pourquoi un type comme
Petterson paierait-il un guetteur ? demanda-t-il enfin.
_ Pour falsifier les
chroniques comme il l’a fait au cours des deux derniers jours, avança Catherine
en tentant de déchiffrer les tableaux sur lesquels Ethan était penché.
_ Ben voyons… Et il sait
sans doute tout des immortels ?
_ Les deux immortels tués
ont eu la gorge tranchée, murmura Ethan sans relever la tête.
_ Vous allez bien vite en
besogne ! s’énervait Marshall.
Il avait envie de les mettre
dehors immédiatement, eux et leurs fichues accusations qui lui donnaient des
sueurs froides.
_ Et quelle est donc votre
conclusion ? lâcha-t-il en commençant à arpenter la pièce comme une bête
en cage.
Catherine l’observait d’un
air circonspect, elle ne comprenait pas vraiment la réaction du guetteur.
_ Mon scénario est le
suivant, mais ce ne sont que des hypothèses bien sûr… commença Ethan
prudemment, hésitant à bousculer plus Marshall.
_ Je vous écoute !
_ Henri s’est retrouvé mêlé
d’une façon ou d’une autre à une activité de Petterson. Je ne sais pas quoi,
mais ça n’a pas dû être très beau. Et, il s’est mis en tête de stopper Petterson.
Il a commencé à réunir des preuves, des documents.
_ Et Petterson en a eu vent,
et à envoyer ses nettoyeurs, termina Catherine qui avait l’air de plus en plus
impliquée dans l’histoire.
_ Mais que viennent faire
les guetteurs là-dedans ? s’écria Marshall qui voyait en ce récit plus d’ombres
et de questions, que de réponses.
_ C’est une zone qu’il reste
encore à éclaircir…
_ Vous dérangez tout et
partez dans de folles suppositions, mais quand on vous demande quelques
explications tangibles, et bien vous êtes incapable d’en fournir !
Marshall semblait au bord de la crise de nerf. Ethan n’avait jamais pensé que cela risquait de le mettre dans un état pareil. Il le connaissait lâche et peureux, mais Marshall savait aussi affronter la réalité en face et agir en conséquence. Ethan avait espéré que le guetteur saurait faire preuve de lucidité. A l’évidence, il s’était trompé.