LAST CALL


(Un crossover Highlander/Highlander)

Par Meredith Lynne

Traduit de l'anglais par Frédéric Jeorge



Avec : Méthos, Duncan MacLeod, Connor MacLeod, Joe Dawson
Lieu : Chez Joe’s, une fin de soirée bien arrosée





         Duncan MacLeod du clan MacLeod s’inquiétait beaucoup pour son camarade. Bien plus, à vrai dire, que la situation ne l’exigeait, mais le Highlander venait de finir son cinquième scotch et était déjà passablement ivre.
         En fait, les deux Highlanders l’étaient, mais Connor MacLeod – l’autre – avait passé un seuil supplémentaire.
         « Connor, ne me dis quand même pas que tu vas boire ça ! » Le regard de Duncan allait du verre de Connor – un breuvage vert néon d’où s’échappaient de petites fumerolles et une pâle luminescence – à Joe Dawson, l’homme qui l’avait préparé. Dawson sourit et détourna les yeux.
         « Bien sûr que si ! » répliqua Connor avec une absurde dignité, rendue quelque peu hésitante par l’alcool. « Regarde. »
         Connor MacLeod était Immortel, Ecossais, Highlander.
         C’était bien, mais pas encore assez. Son corps s’écroula sur le plancher avec un bruit sourd, l’épée qu’il avait cachée dieu sait où raclant le sol. Duncan dévisagea son Guetteur. “Merci Joe, tu as tué mon seul parent”.
         A côté de Joe, un homme de haute taille, les cheveux de jais et les yeux plus sombres encore, se pencha et agrippa le bras de Duncan. « Il s’en sortira », dit Méthos d’un air apaisant. « A condition qu’on le tienne éloigné des flammes. » Son sourire était bien moins rassurant tout à coup.
         Duncan l’ignora. C’était parfois la meilleure chose à faire lorsque Méthos parlait. Il se baissa, empoigna la chemise de Connor et le redressa sur sa chaise. Les trois attendirent alors patiemment que, quelques secondes plus tard, les yeux du mort s’ouvrent à nouveau et qu’il lâche un long soupir frémissant.
         « Bon sang », murmura-t-il lentement.
         « Ca fait mal ? » demanda Duncan d’un ton neutre, avec un sourire en coin.
         « Non », répliqua Duncan sans relever le sarcasme, « je suis sobre ».
         Méthos se mit à rire. « C’est un excellent moyen d’éviter la gueule de bois, Connor. » dit-il quand il put reprendre son souffle. « J’en prends bonne note ».
         « Tu peux rire, vieillard », lança Connor en ricanant devant les yeux embués de Méthos. « Tu feras moins le malin demain matin. »
         « Ne t’en fais pas pour moi », dit Méthos, affichant son air supérieur. « On ne vit pas... »
         « Cinq mille ans », interrompit Duncan, « sans apprendre quelques trucs. On sait, tu l’as déjà dit il y a, quoi, une heure ? »
         « Non tu ne sais pas ». Le plus vieux des Immortel croisa les bras sur sa poitrine et se renfonça dans sa chaise, boudeur.
         Entre Méthos d’une humeur à déprimer tout un quartier et les autres peu disposés à affronter cinq millénaires de mauvais humour, Joe entra en scène. Ce n’était pas qu’il les avait attirés dans son bar et les avait saoulés volontairement, mais en homme plein de ressources il savait tirer parti des situations comme elles se présentaient.
         « Méthos », demanda-t-il avec un grand sourire, « As-tu déjà eu l’occasion de parcourir la chronique de Connor ? »
         Connor MacLeod s’immobilisa, son verre à mi-chemin de sa bouche. « Dawson », grogna-t-il, menaçant. « Ne fais pas ça ».
         Remarquant la gêne de l’aîné des Highlanders, Méthos s’y intéressa plus qu’il ne l’aurait fait sans cela. « Non », dit-il. « Qu’ai-je manqué ? ».
         « Juste le Gathering. » répondit Duncan, hilare. « Tu ne savais pas ? Apparemment, il s’est passé à New York, à la fin des années quatre-vingts, n’est ce pas, Connor ? »
         Méthos fronça les sourcils. « Mon invitation a dû se perdre dans le courrier ».
         « Duncan, faut-il vraiment que tu racontes cette histoire à chaque fois que je suis en ville ? »
         « C’est une super histoire, Connor. » répliqua Joe, volant au secours de Duncan. « Il y a tout ce qu’il faut. Du sexe, de la trahison, du meurtre, de magnifiques effets spéciaux... »
         Connor se couvrit le visage en geignant.
         « Alors, à qui est revenu le Prix ? » demanda Méthos d’une voix sèche.
         « A Connor, voyons » répondit sournoisement Duncan. « En tout cas c’est ce qu’il a voulu faire croire à sa petite amie... »
         « Halte-là, compère ». La voix de Connor sonna assez forte pour attirer toute l’attention sur lui, alors qu’il se resservait un double scotch d’une bouteille trouvée près de Joe. Il arborait une expression résignée en avalant sa boisson.
         « S’il faut vraiment que quelqu'un raconte cette histoire, autant que ce soit moi. »



***



         (New York, années 80)

         Je vais mourir, pensa Connor alors que son épée était détournée une fois de plus. Son adversaire était fort, peut-être le meilleur qu’il ait jamais affronté. Ramirez l’avait décrit comme le plus puissant de tous, et bien que son mentor ait eu une grande tendance à l’exagération, en cet instant précis Connor n’avait pas envie de le contredire.
         Il se demanda brièvement ce que « Kurgan » voulait dire en prussien. Tyran ? Brute mal élevée ? Fou antédiluvien ? Vu la nature des conversations à l’époque de la naissance du Kurgan, Connor pensa plutôt que l’homme qui allait le massacrer se nommait, dans sa langue natale, « le fils du gardien de porcs », ou quelque chose dans ce genre.

         Leurs épées se rencontrèrent une fois de plus, et le Kurgan parti d’un long rire, tout à la fois dérangé et dérangeant, qui fit grincer Connor des dents. Il n’était pas le seul en l’occurrence, et percevait venant des ténèbres derrière lui une respiration terrifiée.
         La femme, pensa-t-il, alors que l’énergie revenait en lui avec une détermination renouvelée. Pas question que je perde un combat devant une nana.



***



         « Donc tu as gagné parce que l’alternative était impensable. »
         « La ferme, Méthos »



***



         Connor porta le coup fatal d’un geste décontracté, presque négligent. En fait, pendant un court instant où ils se regardèrent dans les yeux, ni le Highlander ni son adversaire ne réalisèrent que le combat était terminé.
         Le Kurgan renversa sa tête pour lancer son rire grinçant, mais sa tête se détacha de ses épaules. Du cou de l’Immortel achevé, jaillit une explosion de lumière et d’éclairs qui tournoyèrent en une folle luminescence bleutée.
         Connor cligna des yeux devant la soudaine luminosité, juste avant que tout explose. Deux pensées luttèrent pour s’imposer à son esprit alors que le quickening commençait à déferler en lui.
         TROP cool... murmurait l’une de ces voix devant la surprenante beauté de la force vitale du Kurgan, ce à quoi une voix plus pragmatique répondit Ce salaud va faire sacrément mal.
         Et les vitres implosèrent.



***



         (Plus tard, dans les hautes terres d’Ecosse)

         « Que peux-tu me dire sur le Prix » demanda doucement la femme.
         Connor soupira. Comment avait-il pu laisser les choses lui échapper à ce point ? Lui avouer son immortalité avait eu deux conséquences. Cela lui avait facilité la tâche avec elle (ce dont il ne se plaignait pas du tout) – mais lui avait aussi apporté une « groupie » dont il ne pouvait se débarrasser par aucun moyen. Etre capable de se poignarder et de ressusciter semblait avoir un effet terrible sur les femmes, qui l’eût cru ?
         Il supposait que cela dépendait des cas. Il avait tenté le truc du « et je suis Immortel » pendant des siècles, ça devait bien fonctionner un jour ou l’autre. Mais il avait gravement sous-estimé à quel point ce serait le cas, ce jour-là.

         Elle l’avait suivi pendant des jours, ce qui signifiait bien sûr que les flics le collaient aussi. Très attentifs à leurs collègues, les policiers de New York. Même une semaine après la bataille avec le Kurgan, il ne s’était pas senti suffisamment anonyme pour emporter son épée avec lui. Trop de pression, beaucoup trop près. Il déambulait dans les rues de la ville, se sentant démuni, sursautant à la moindre ombre, avant de décider finalement de battre en retraite vers ses collines natales.
         Et elle était là, l’attendant à l’aéroport, s’asseyant à côté de lui, lui piquant même le siège côté hublot.

         Une idée lui vint. Son immortalité l’excitait ? Très bien, il laissait tomber l’immortalité.
         « Allez, Connor, dis-moi ! » s’exclama-t-elle en agrippant son bras et en l’arrachant à sa rêverie.
         « Désolé », dit-il, « Je suis encore un peu secoué par le Gathering ».
         « J’ai besoin de comprendre, tu peux avoir des enfants maintenant, tu vas vieillir et mourir comme tout le monde. Et c’est tout ? Tu as tué tous ces gens pour avoir l’honneur de ne pas vivre éternellement ? » Son ton sous-entendait très clairement « Mais quel imbécile es-tu donc ? »

         Sur le coup ça lui avait semblé une bonne idée. Il se serait débarrassé d’elle et l’existence des Immortels serait restée secrète. Il lui avait dit que le Kurgan était le dernier, que le Gathering final avait eu lieu, qu’il avait gagné le Prix. Il avait cru qu’en lui disant que ce lot était la mortalité, elle se serait entichée de quelqu’un d’autre.
         Manque de chance, elle n’en devint pas moins bavarde ou pot de colle. Au lieu de cela, elle était passée des compliments sur sa bravoure et son sex-appeal à d’acerbes critiques sur sa bêtise et son ignorance.
         « Je peux entendre les pensées de tous sur la planète », dit-il, cherchant désespérément quelque chose au hasard qui pourrait rendre le Prix un peu plus attrayant, un peu plus crédible. Et après tout, pourquoi pas ? La véritable nature du Prix se perdait dans la nuit des temps. Peut-être l’omniscience en faisait-elle partie.
         « Ouais », répondit-elle, « Je vois ».
         « Non, sans blague » continua-t-il. « Présidents, scientifiques, tout le monde. Je peux les aider à se comprendre mutuellement. » A condition que ce soit des hommes, ajouta-t-il silencieusement. Si ce sont des femmes, même pas la peine d’essayer.
         Ses yeux se rétrécirent en une très laide grimace cynique. « Prouve-le », ordonna-t-elle. « A quoi je pense, là ? »

         Dieu seul le sait, pensa-t-il, écoeuré. Mais à voir l’hésitation dans son regard, il tenta de le deviner.
         « Tu te demandes si je vaux le coup, maintenant que je suis exactement comme toi. » hasarda-t-il. « Je n’ai rien de spécial, je peux être tué, vieillir, mourir un jour... ». Il poussa un soupir de regret, belle imitation de sincérité dans son mensonge. « Tu peux aimer un mortel, n’est-ce pas ? » questionna-t-il, tragique.
         « Ce n’est vraiment pas pareil ! »

         Ses mots sonnaient toujours à l’oreille de Connor lorsque la sensation d’une présence remonta de sa colonne vertébrale à la base de son crâne, le rendant comme toujours vaguement nauséeux.
         « Et merde » murmura-t-il. « Quoi encore... »



***



         (De nos jours)

         Ils avaient perdu Méthos en cours de narration, asphyxié de rire, et qui put à peine se diriger d’un pas vacillant vers le bar qu’il escalada. Il gisait à présent étalé sur le comptoir, des larmes d’hilarité coulant jusque dans ses oreilles.
         Duncan n’avait jamais vu l’ancien Immortel en proie à une émotion si spectaculaire. C’était aussi réjouissant qu’inattendu. Il aurait aimé avoir un appareil photo sous la main, voire même un caméscope, quelque chose pour enregistrer la gamme grinçante de ce qu’un homme de cinq mille ans considérait comme un rire.

         Joe ne s’en sortait pas tellement mieux, à vrai dire. Le mortel avait l’ivresse émotive, Duncan mit dix minutes à calmer les larmes de rire de son guetteur à la description de la mort du Kurgan. Dawson avait baragouiné quelque chose d’inintelligible à propos de la relation probable entre le Kurgan et son père avant de s’abandonner au bien-être hilare engendré par l’alcool.

         Du bar, la voix brouillée de Méthos demanda « Ne nous fait pas languir, Connor... Qui était-ce ? »
         Duncan sourit à ce souvenir et répondit à la place de son aîné.
         « C’était moi... »



***



         (Hautes Terres d’Ecosse, années 80)

         Duncan ressentit la présence d’un autre Immortel juste avant d’atteindre la crête de la colline. Il avait beau être pratiquement certain qu’il s’agissait de Connor, que ses nombreux contacts lui avaient appris à reconnaître, il n’en dégaina pas moins son épée. On ne sait jamais, se rappela-t-il.
         Cela faisait des décennies – au sens propre du terme – qu’il n’avait revu ou même entendu parler de son mentor, aussi lorsque lui parvint le bruit que sa présence avait été signalée dans un aéroport près de Glennfinnan, Duncan avait sauté dans le premier avion en partance de Seacouver.

         Ils se rencontrèrent au sommet de la colline, sabres au clair, souriants.
         « Duncan ! » cria Connor. « Que fais-tu ici ? »
         Duncan rit, heureux de revoir son seul parent en vie. « Je suis venu voir comment tu t’entraînes, Connor », répondit-il alors que leurs lames se rencontraient. « Gare à ta tête ! »

         Le métal chantait alors que leurs épées se frappaient encore et encore, suivant les pas de l’ancienne danse que Connor avait enseigné à Duncan bien longtemps auparavant. « Cela fait combien de temps, Duncan ? », demanda Connor. « Cent ans, deux cents ? »
         « Dans ces eaux-là », répondit le plus jeune MacLeod.
         Son coup suivant ne rencontra jamais la lame de Connor, son élan brisé par un cri aigu de rage et d’indignation.
         Une furie aux cheveux de sable se jeta sur Connor, le renversant sous son assaut démoniaque et sautant sur sa poitrine.
         « Un petit bout de femme décidée, n’est ce pas, Connor ? » fit Duncan, riant. « Cela ne peut-il attendre que j’ai pris sa tête, mademoiselle ? »
         La femme leva un regard outré vers lui et trépigna sur place, martelant la poitrine du Highlander à terre.
         « Télépathie universelle, hein ? » grogna-t-elle, visant à présent ses rotules. « Unité cosmique ? Espèce de salaud de menteur ! »

         Bien qu’à la fois très amusé et hautement intrigué, Duncan ne pouvait laisser cette femme agresser ainsi son parent sans défense. Il l’encercla de ses bras puissants et la tira en arrière, ses coups et ses cris étant inutiles devant sa force bien supérieure.
         Connor se redressa précautionneusement.
         « Ca va ? », demanda Duncan, s’efforçant de ne pas sourire.
         « Je crois qu’elle m’a cassé une côté » se plaignit Connor.
         « Bien fait », cracha la femme. « Lâchez-moi », hurla-t-elle à Duncan, « je ne faisais que commencer ! »
         « Oh, écoute », cria Connor en s’approchant, « T’ai-je demandé de me suivre partout à New York ? T’ai-je demandé de me harceler à mon bureau et chez moi ? NON ! C’était ton choix. »
         « Tu m’as menti » répondit-elle, sa voix se brisant sous l’effort qu’elle faisait pour contenir sa colère. « Rien de tout ça n’était donc vrai ? Les Immortels, le Jeu, le Gathering ? Tu disais être le dernier, ce mufle prouve que c’est faux ! »
         Duncan en fut offensé. Il faisait tout son possible pour être aussi charmant et prévenant que les circonstances le permettaient. Il leva les yeux, mais sur un signal de Connor décida de garder le silence.
         « Un tissu de mensonges. » confirma Connor. « Tu as été vraiment trop crédule ! »
         Même la force de Duncan était mise à l’épreuve par les efforts désespérés que faisait la femme pour se libérer afin de rosser le Highlander.
         « Mais je t’ai vu mourir ! » cria-t-elle, confuse et frustrée.
         « Une lame de farces et attrapes » répliqua Connor.
         « Il y avait du sang partout ! »
         « Du faux. Il n’était même pas de la bonne couleur. »
         « Et l’homme dans le garage ? »
         « Quelqu’un lui a fait sa fête, c’est vrai. J’étais juste là au mauvais moment. »
         « Le Kurgan ! Il y avait des éclairs, et sa tête a volé ! »
         « Des éclairages et des jeux de miroirs. Nous faisons partie d’une troupe de théâtre, comme mon cousin qui est ici. Personne n’est mort en fait. »
         La femme se débattit entre les bras de Duncan. « Je n’en crois pas un mot. »
         « C’est pourtant vrai », confirma Duncan avec sérieux. « Vous voulez voir mon épée ? »
         « Je veux rentrer à la maison » lâcha-t-elle, lasse. « Je veux me casser de cette foutue montagne ».



***



         (De nos jours, chez Joe’s)

         « ...et donc nous l’avons remise dans l’avion pour les Etats-Unis » conclut Duncan.
         Méthos, qui avait quelque peu récupéré entre temps, était maintenant assis sur le bar, pieds nus et jambes croisées, après que Joe l’eut mis en garde de ne pas rayer le bois poli qu’il entretenait si jalousement. « Elle a gobé ça ? » demanda-t-il, incrédule. « Elle a cru que vous faisiez partie de, je ne sais pas, la SAA par exemple ? »
         Joe laissa échapper un rire. Si quelqu’un était digne d’appartenir à la Société des Anachronismes Ambulants, c’était bien Méthos !
         « Je n’en sais rien », avoua Connor. « Mais ce n’est pas bien grave, de toute façon elle n’avait aucune preuve du contraire. »
         Méthos inclina la tête et regarda d’un air intéressé l’aîné des Highlanders. « Et le coup de se poignarder, ça marche vraiment ? Ca attire les femmes ? »
         Duncan menaça son vieil ami du regard. « N’y pense même pas », prévint-il.
         Méthos afficha un regard qui pouvait passer pour celui de l’innocence. « Qui, moi ? ». Un sourire carnassier lui tordit les lèvres. « OK, oublie ça. Qu’est-il arrivé à la fille, Connor ? »
         Joe et Duncan se tournèrent vers Connor, les sourcils levés, d’un air de chasseurs. Connor soupira.
         « Elle s’est mise au show-business », dit-il, « elle est productrice de films maintenant, et écrit elle-même la plupart de ses scénarii. »
         L’horreur se lut dans les yeux de Méthos. « Ne me dis quand même pas que... c’était ELLE ? »
         Connor acquiesça sombrement. « Et si... les trois.»
         « Mais elle avait tout faux ! » s’écria Méthos. « Respirer sous l’eau, je te jure... »
         Connor opina. « Et je suis quand même franchement mieux que ce Lambert ».
         Méthos reparti à rire. « Et toutes ces sottises dans le second... Ramirez en vie, bon sang ! J’ai vu tomber sa tête. Joe, c’est toi qui m’avait envoyé guetter ce duel, ça a faillit me tuer. » Il mua sa voix en une assez bonne imitation de Sean Connery. « Et si ta tête se sépare un jour de ton corps... »
         « ...c’est la fin ! » finirent en cœur Duncan, Connor et Joe, tandis que la pièce s’emplissait à nouveau de rires.
         « Et le pire », renchérit Joe, des larmes plein des yeux, « c’est cette histoire avec la lointaine origine des Immortels, la mystérieuse planète Zeist. Où est-elle allée chercher tout ça ? »
         Il parcoura ses compères du regard, à la recherche d’un écho, mais ne rencontra brusquement qu’un épais silence. Les Immortels évitaient son regard, Duncan souriait doucement, soudain captivé par la table. Connor semblait fasciné par un point spécifique sur le mur, devant lui.
         Les yeux de Méthos sautaient de Connor à Duncan, ses lèvres crispées en une curieuse grimace. « L’un d’entre vous avait l’intention de lui dire ? » demanda-t-il, « ou je m’en charge ? ». Il croisa enfin le regard de Joe, en souriant toujours.
         Joe reposa son verre sur la table, ses yeux s’agrandirent de surprise. « Non », s’exclama-t-il en secouant la tête, « Oh non, c’est pas possible ! ». Il se tourna vers Connor et Duncan, implorant. « C’est pas drôle, les gars ».
         « Nous sommes tous des enfants trouvés, Joe » rappela Connor.
         Son appel silencieux à Duncan ne rencontra qu’une silencieuse confirmation.
         Méthos se mit à rire de plus belle. Cette fois, il semblait vraiment ne plus jamais pouvoir s’arrêter.
         Connor remplit une fois de plus le verre du mortel, son visage dissimulant mal son hilarité.
         « Seigneur tout puissant. » murmura Joe, avalant d’une traite le double scotch sans même y penser. « La planète Zeist ? »
         Secouant toujours la tête, le Guetteur reposa son verre déjà vide et empoigna la bouteille.



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Directement à l’auteur (en anglais donc) : lynneAhexwood.com
Au traducteur qui transmettra : cyberpixAcaramail.com