LE BAYOU DE L'EPOUVANTE (PARTIE 1) GOLFE DU MEXIQUE, 1744 Voilà maintenant plusieurs jours que nous étions partis de Pointe à Pitre et que nous faisions voile vers le delta du Mississipi et, je l'espérais, vers mon pire ennemi... Mais j'ai oublié de présenter : Je suis le Baron Gabriel Charles D'Hensart, Pair de France né le 27 mars 1572 dans un petit village bourguignon. Ne soyez donc pas choqué par mon age déjà conséquent car je ne suis plus mortel depuis ce funeste jour de 1595 où toute ma famille fut massacrée dans les derniers soubresauts des guerres de religions. La question que vous devez vous poser est " Pourquoi un Pair de France qui est si décoré prend-t-il le risque de voyager vers un continent hostile comme l'Amérique dans une mer infestée de pirates et d'anglais au moment où son pays d'origine est en pleine guerre avec l'Angleterre ? " Oh je pourrais vous expliquer qu'un immortel n'a pas grand chose à craindre des balles, des canons ou de la noyade, mais ce serait oublier l'essentiel: Des sources fiables font état, dans la colonie de Louisiane, de la présence d'un individu mystérieux répondant au nom de " Phénix ". Comme son nom l'indique, il a lui aussi une ligne de vie plutôt longue et avec lequel je souhaiterais avoir " tête à tête ", sympathique coutume entre immortel qui voit l'un des protagoniste tuer son adversaire. Comment tuer un immortel me direz vous ? Je vous répondrai qu'il suffit juste de séparer sa tête de son corps. C'est ainsi que nous autres nous emparons du pouvoir de nos congénères. Enfin, la vigie poussa un cri " Terre ! ". D'ici quelques heures et après avoir remonté le fleuve dont la vallée fut explorée par Cavelier De La Salle. Par chance, notre voyage fut des plus calmes, et nous n'avions croisé aucun galion anglais. Maintenant, nous pouvions apercevoir les installations portuaires de la toute jeune ville de la Nouvelle-Orléans, fondée il y a peine 26 ans. Nous avions à peine accosté que déjà, je m'élançais sur la passerelle et courus vers le palais du gouverneur. Cela fait si longtemps que j'attendais ma confrontation avec ce monstre de Phénix ! Depuis 1664, date à laquelle il profita de mon abscence pour tuer ma femme. Mais cette fois, il ne m'échapperait pas. L'heure de ma vengeance avait sonné ! Je fus introduit auprès du gouverneur par un jeune officier, Philippe De Vallière. Celui-ci était sans nul doute une personne très intelligente et cultivée mais son tord était de ne pas appartenir à la haute noblesse. Peu fortuné, il ne put jamais mener les études militaires qui auraient put faire de lui, à n'en pas douter, un brillant officier. En tout cas bien meilleur que ces courtisans efféminés qui hantaient le palais de Versailles et qui n'étaient plus aptes depuis longtemps à manier l'épée. Vallière paraissait se morfondre dans cette colonie poussiéreuse, loin du luxe et de la splendeur des cours d'Europe. Mais qui sait, peut-être que ce nouveau monde lui ouvrirait de nouveaux horizons. Et puis, comme je n'allais pas tarder à le remarquer, Vallière avait trouvé un autre centre d'interet à la Nouvelle-Orléans en la personne de Marianne, la fille du gouverneur. Ce dernier ne parut guère enchanté de ma visite : " Cher Baron, je suis très heureux que vous ayez sauvé la vie de sa Majesté à Metz, et je suis sûr qu'il vous en est très reconnaissant, mais sachez qu'ici je n'ai pas assez d'homme pour vous aider. Nous sommes en guerre avec l'Angleterre pour le contrôle de l'Amérique du Nord et nous devons livrer bataille à un contre dix. - Monsieur le gouverneur, je vous demande juste une chose : je recherche un homme d'origine Grecque avec un tatouage sur la main gauche, une sorte de faucon. - La description que vous m'avez faite ressemble à celle de ce médecin Fanariote d'origine Serbe. Il a fuit le joug turc sur les Balkans. Comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, le Docteur Ante Christos ! - Avec un nom pareil, je comprends l'envie des turcs de vouloir l'éliminer ironisais-je ! - Je vous déconseille fortement d'approcher sa propriété, il est protégé par des forces surnaturelles. - Vous croyez en ces stupidités, je vous croyais plus malin Monsieur ! - Vous n'êtes pas en Europe ici cher ami mais en Amérique, et rien n'est comme en métropole ici! un bon conseil : rentrez chez vous. Vallière se tourna vers nous : - Les esclaves africains ont ramené leur curieuse religion, le "vaudou" ! On a bien essayé de convertir ces payens mais ils pratiquent ce culte en secret ! - Vous devriez prendre cela au sérieux monsieur D'Hensart, j'ai vu des morts se relever. Ce Christos est le diable en personne. Il a recueilli sur sa propriété des esclaves en fuite. Personne n'ose s'aventurer dans ces terres ! - Je sais comment le vaincre et mettre un terme à ces horreurs, donnez moi une armée et je vous en débarasse ! - C'est hors de question, me répondit le gouverneur, Nul ne peux s'opposer au diable sans y perdre son âme ! Je me tus ! Une terrible sensation envahi mon corps ! " Un pré-immortel pensais-je." A ce moment, une fusillade se fit entendre, me tirant brutallement de ma torpeur ! Vallière et moi nous précipitèrent. Sur le sol gisaient les cadavres des gardes français. j'abattis l'un des agresseurs qui menaçait mon nouvel ami. Nous nous lançames à la poursuite des esclaves qui portaient quelque chose sur leur dos. Vallière, épouvanté, reconnu sa douce Marianne que les bandits emmenaient pieds et poings liés. " Marianne !" Je n'eu pas le temps de décourager Vallière de se précipiter. Un colosse Noir, le pré-immortel que j'avais senti, luis faisait maintenant face. Ces yeux dans lesquels brillaient une lueur cruelle, son crane privé du moindre cheveux lui donnait l'air d'une bête. Il fit feu sur le pauvre Vallière qui s'éffondra, touché au bras. D'un geste, je fis pressais la détente de mon pistolet, mettant ainsi fin à sa misérable vie de mortel! Entre temps, nos adversaires s'étaient enfuis. Je retournais chez le gouverneur qui me dit, terrifié, qu'il n'avait pas changé d'avis. Mais comment pouvais-je blamer un homme dont la fille avait été enlevée sous ses yeux ! J'allais ensuite rendre visite à ce pauvre Vallière. Il était couché et reprennait lentement conscience, se maudissant de n'avoir pu sauver celle qu'il aime. " J'aurais du vous faire confiance depuis le début ! J'ai été sot. Le gouverneur est un brave homme mais c'est un lâche. Voici une carte de la région dit-il en me tendant un morceau de papier. La demeure de l'autre salop est marquée en rouge. Amusez vous bien et ramenez la moi en vie, je vous en prie ! - Je vous le promet mon ami ! " lui répondis-je. En chemin, je fis un détour par l'église où reposaient les victimes de la fusillade. Je ne fus pas surpris de découvrir que le prêtre avait été tué et que le corps de l'esclave rebelle baptisé " Numba " n'étais plus là ! Je me mis donc en chemin vers la ténébreuse demeure de mon diabolique ennemi, conscient qu'un danger terrible m'attendait. De sa fenêtre, le gouverneur me vit pénétrer dans l'épais bayou. " Bonne chance Baron D'Hensart " murmura-t-il ! Le Bayou de l' épouvante (suite) Après environ une heure d'une marche épouvantable aux milieu de marais infestés de serpents, j'arrivais enfin aux abords de la mystérieuse propriété du terrifiant Docteur CHRISTOS. Une foule de questions se posait à moi : CHRISTOS était-il bien Phénix ? Et si oui il devait être protégé par toute une armée. J' en avais parlé avec Vallière avant mon départ et il m'avait répondu que CHRISTOS s' était entouré non seulement par des esclaves en fuite, mais aussi par des cajuns. Ceux - ci étaient des colons français originaire de Nouvelle Ecosse et qui furent expulsés de la colonie quand celle - ci passa sous contrôle anglais. Ayant le sentiment d' avoir été trahis par la métropole, certains d'entre eux s' étaient placé sans grand regrets aux service de mon diabolique ennemi. Devant moi apparu maintenant la fantomatique façade de la demeure coloniale. La nuit était maintenant tombée et je pouvais sans trop de danger m' aventurer dans la région. A l' entrée du domaine, sur le portail je remarquais un haut de forme piqué d'une plume. celui - ci était posé sur un crane humain recouvert de mousse. "Charmant accueil " pensais je ! A ce moment, un cliquetis se fit entendre dans mon dos. " Pas un geste ! " me dit l'homme. J' écumais de rage de m' être fait avoir de la sorte ! Mon agresseur, un esclave évadé, pointa son arme sur moi. " Bienvenu chez le Dr CHRISTOS Blanche - Neige ! Le Dr est toujours ravi de recevoir de la visite ... Bien, mets tes mimines bien en vue ... " je levais les mains. L'homme me prit mon sabre et mon épée et m' ordonna de mettre mes mains dans mon dos. j'obtempérais. L'homme sorti une corde de sa poche, mais au moment où il s'approcha en baissant la tête pour me lier les poignets, je fis un brusque mouvement de coude et mon adversaire reçu celui - ci en plein estomac. Sous le choc, son pistolet vola. J' assommais alors d' un coup de poing mon malheureux agresseur plié en deux après ma réaction inattendue. "Merci d' avoir apporté une corde !" lui dis je en le ligotant solidement. "La flore locale est vraiment attachante par ici !" Je ramassais mes armes éparpillées par terre et repris mon chemin. Tout était silencieux aux alentours. Un angoissant silence de mort entourait la vaste demeure louisiannaise. seule une lumière blafarde illuminait une pièce du premier étage. Je montais sur le porche d'entrée puis escaladais la balustrade avant d'atteindre la fenêtre. Je jetais un coup d' oeil à l'intérieur par prudence. J'avais atterri dans une chambre de jeune femme. Visiblement, la pièce était inhabitée. Je forçais la fenêtre avec mon couteau. Le verrou céda d' un coup sec. Après m' être assuré que personne ne m' avait entendu, j'enjambais le montant et pénétrais dans la pièce. Je remarquais alors que celle - ci était loin d' être aussi inhabitée que je l' eu cru. Une jeune fille était allongée sur le lit. "Marianne" pensais je. Ce qui m' étonna, c'est qu'elle n' était pas ni attachée ni gardée. Je m' approchais du lit et remarquait combien elle dormait profondément. "Marianne, c'est moi D'Hensart, je vais vous ramener auprès de vôtre père... Je la secouait violemment mais elle n'ouvrit pas les yeux. Droguée, elle est droguée. C' est ainsi que Phénix fait passer les mortels pour mort ! Ne vous inquiètez pas Marianne, je vais vous porter!" je me dirigeais vers la porte. Après un bref regard vers la belle endormie, j' ouvris la porte. Au moment où je posais la main sur la poignée, je ressentis la présence d' un immortel Je ne pu réprimer un juron en voyant, face à moi, un visage dissimulé sous un capuchon. L'homme qui se tenait face à moi était entouré de 3 hommes blanc au regard cruel armés d'un fusil. "Bonjour Baron D'Hensart, quel plaisir de vous revoir. Il est des surprises particulièrement agréables AH AH AH AH AH AH ! - Le plaisir n' est malheureusement pas partagé Phénix, je t'avais promis qu' où que tu sois je te retrouverai - Comme j'aime les gens qui savent tenir leur promesses. les 4 hommes éclatèrent de rire. Prenez lui son pistolet ! Je levais les mains et l'un des hommes s'empara de mon arme. Bien maintenant nous pouvons parler entre gentleman. Cher ami, je dirige une petite affaire prospère. Le nouveau monde est prometteur, on peut y réussir plus facilement qu'en métropole, et ceci sans usurper l' identité des nobles. Enfin, on peut y recommencer une vie nouvelle le temps de faire oublier certains contentieux européens AH AH AH AH AH AH ! C' est un avantage loin d' être négligeable. Enfin, l' abri est tout relatif, puisque vous m' avez trouvé ! Depuis nôtre rencontre, j' ai créé une organisation regroupant les immortels les plus géniaux que cette terre ai jamais porté. J' envisage d' en faire le nouveau gouvernement de cette planète. Tu as déja croisé l' un des nôtre en ville, Numba. Et puis, je n' ai pas à te présenter mon second, Rictus ! - Comment oublier ce bouffon ! A propos, où est - il ? - A Baton rouge pour lever mes troupes. - Tes troupes ? - Il est temps d'entrer dans l' ère de l' égalité, j' ai pour projet d' aider tous les esclaves à s' affranchir. - Je ne te savais pas aussi philanthrope, quels sont tes vrais buts ? Oh oui, tu veux renverser le pouvoir français ! - Exact, mais les esclaves ne sont qu' une petite partie de mon armée. J' ai choisi mes officiers parmis les cajuns. Je les ai convaincu que la France allait les trahir comme en 1713 et les donner aux anglais, dieux que cette guerre est utile. Alors toute la Nouvelle France va se révolter sous mon autorité et un nouvel ordre s' installera sur le monde ! - Je suppose que c' est toi qui as le soutien des anglais et que tu les trahira une fois arrivé au pouvoir ! - encore exact, je suis le premier et le dernier. Moi seul suis digne de dominer le monde. Croyez - moi cher ami, un jour ce continent s' émancipera et c' est lui qui gouvernera cette planète ! - Ta mégalomanie m' étonnera toujours. Tu sais qu' aucun d' entre nous ne peut régner ! Tu as un sacré culot. Tu prétends apporter l' égalité ... mais dans la soumission à ta folie. Une question, pourquoi avoir enlevé Marianne ? - Pour l' accomplissement de mon projet, il me manque une chose : la légitimité ! - Tu vas te marier avec elle n' est ce pas ? - Encore exact ! Tu as du talent, oublions notre querelle passée et joins toi à moi ! Nous gouvernerons ensemble le monde ! - jamais je ne trahirai mon pays, et surtout pas pour un criminel comme toi. Tout en gardant les mains levées, je m'étais approché de la porte et je posais mon pied droit contre la porte. - tant pis, quel perte pour sa Majesté Louis le XVème, tu en sais beaucoups trop... Tuez le ! D'un mouvement brusque, je remenais mon pied droit, fermant brutallement la porte au moment où les mousquets crachèrent le feu. Phénix écumait de rage : Rattrapez le et tuez le, je veux sa tête. Je pris mon élan et m' élançais à travers la fenêtre au moment où les hommes de phénix pénétrèrent dans la pièce. Des coups de feu retentirent et je ressentis une violente douleur à l' épaule au moment de traverser la vitre. Rattrapez le et ramenez moi sa tête vociféra Phénix ! - Mais Dr, personne ne peut survivre à une telle chute ! - ramenez moi son corps, c' est un ordre ! loin des tumultes de la demeure, je me dissimulais dans les marais. Tout à coups, une forme passa près de moi. Je m' élançais vers elle et la renversais. L' homme étouffa un cri de douleur lorsque ma main agrippa son bras. " Vallière ! Bon sang que faites vous là ? - Je suis venu vous prêter main forte. Des hommes bizarres prétendant venir de Baton rouge ont débarqué en ville. Le gouverneur est mort de peur ! - Rictus est de retour, alors nous avons peu de temps ! - peu de temps avant quoi ? - Avant que Phénix ne prenne le contrôle de la région ! - Je viens vous aider à sauver Marianne ! - Ce salop veut se marier avec elle et ainsi prendre le contrôle de la Nouvelle France ! - Cela ne sera pas, je l' en empécherais ! - Vous n' êtes pas en condition. Le problème est que si j' approche de trop près la batisse, Phénix va sentir ma présence. Mais pas la vôtre. Nous avons peut être une chance de déjouer ces plans. - Alors tendons lui un piège. Nous devons approcher suffisamment de Marianne. Et ceci en évitant de nous faire repérer, mais comment ? - En l' endormissant. Quand un homme n' a plus rien à craindre, alors il devient vulnérable. Je vais servir d' appat et vous partirez avec Marianne. - Mais, et vous ? - Ne vous inquiétez pas pour moi, j' ai cette très désagréable habitude de ne pas savoir mourir ! J' adressais à mon nouvel ami un large sourire. Vallière tendit sa main que je saisis. Bonne chance et soyez heureux ! Nous nous dirigeames vers la demeure du monstre. Au passage, nous croisames un garde qui en fit les frais. Vallière pris son uniforme puis nous nous remimes en chemin. Dans le parc, tout était maintenant prêt pour le mariage. Phénix, le visage toujours masqué, s'avança vers l' autel dressé au milieu. Une bonne cinquantaine de gardes l' entouraient. - C' est la foule des grands soirs murmurais - je . Tenez vous prêt ! je quittais Vallière pour une cachette proche, tout en prenant le plus grand soin de ne pas trop m' approcher du démon pour ne pas me faire remarquer. - Il est temps maintenant cria ce dernier. D' un claquement de doigt, il appela Numba. Celui - ci tenait par le bras la pauvre Marianne dont les mains avait été solidement liées. La jeune femme se débattait mais elle ne faisait pas le poids face à la montagne qui l' escortait. Vallière voulu se précipiter et je du lui faire des signes désespérés pour le calmer. Au moment où Phénix tourna la tête, je fis mon apparition. Surpris, celui - ci ordonna à Numba de me poursuivre et de ramener ma tête. Celui - ci s' empara d' une machette et couru à mes trousses. Dans la pagaille qui s' en suivit, Vallière assomma un garde et pris Marianne par le bras. D' un geste, il sortit sa dague et trancha ses liens Les 2 amants coururent vers la Nouvelle Orléans. Lorsque Phénix découvrit l' évasion de sa prisonnière, il voulu lancer ses gardes à leurs trousses, mais ceux - ci s' étaient déja lancé à ma poursuite. Furieux, il rentra dans la bâtisse pour préparer sa fuite. Je l' avais vaincu et humilié et ses plans étaient tombés à l' eau. Demain, un détachement de soldat investiraient sa propriété. Mais il fallait maintenant que je sauve ma vie ! Après être sur que seul Numba me suivait, je me retournais et lui fit face. - Pourquoi nous battre ? Je n' ai rien contre toi . Tu étais un esclave et tu voulais t' échapper, alors vas t' en ! - Le Dr CHRISTOS m' a sauvé la vie et je lui dois tout ! Tu vas mourir ! - Je savais qui tu étais et je n' en ai pas profiter pour te tuer ! Je ne suis pas ton ennemi ! Phénix que tu appelles CHRISTOS s' est moqué de toi, il te manipule ! Pour toute réponse, l' homme brandit sa machette. Je tirais mon épée et le duel commença. Impossible de raisonner cette tête de mule, il me fallait donc le tuer ! Malheureusement, Numba était beaucoups plus fort que moi. D' un geste, je fus brusquement renversé au sol. Numba voulu me porter un coup mais ma lame acérée vint se planter dans son cou. L' homme n' émit plus un son, hormis un sifflement. Ses cordes vocales venaient d' être tranchées net. Mais le colosse se ressaisit vite et, l' oeil plein de haine, il me porta un coup terrible qui me désarma. Je cru ma dernière heure arrivée mais un coup de feu retenti. Je rouvris les yeux pour apercevoir le corps de Numba disparaître dans le marais. - Ne vous en faites pas cria une voix, il ne vous importunera plus ! - N' en soyez pas si sûr ! répondis - je. Ce fus avec plaisir que je vis le gouverneur me faire face, entouré de Vallière et de Marianne. - Allons, vous n' allez pas croire à ces Boniments sur les morts - vivants me dit - il d' un air moqueur ! Mon ami, vous êtes ici depuis trop longtemps ! AH ! AH ! AH ! Enfin Nous avons arrété tous les esclaves évadés et tous les cajuns qui servaient CHRISTOS, mais son grimaçant bras droit et lui restent introuvables ! - cela ne m' étonne guère ! - Vous avez sauvé la vie de ma fille, que puis - je faire pour vous ? - Les cajuns et les esclaves ne sont pour rien dans cette histoire, Phénix les a manipulés. Rendez leur la liberté ! - Quelle drôle de requête ! Ils ont tenté de vous tuer et vous leur faites grâce ! Mais une promesse est une promesse, j' accepte de les laisser vivre librement dans le domaine de CHRISTOS s' ils prêtent serment d' Allégeance au roi de France et si vous acceptez d' être témoin au mariage de ma fille et de Monsieur de Vallière. Je regardais les 2 jeunes gens qui me souriaient. - Ma foi, j' accepte volontier cette proposition ! Bien entendu, les ex - hommes de Phénix n' eurent rien à y redire et les esclaves furent effectivement affranchis. Deux jours plus tard, j' assistais avec bonheur au mariage des 2 jeunes gens. Bref, tout se serait bien fini si une gigantesque main noire n' était pas sorti de l' eau du bayou de l' épouvante où le corps de Numba reposait, , se dressant pour réclamer vengeance contre l' homme qui le rendit muet. Une nouvelle menace planait maintenant sur le pair de France ...