L'Enfant du Yukon
Episode 11:
Incertitudes
Quartier Général de la CPL, Buenos Aires, Argentine.
Le colonel Rieper avait accouru en apprenant la nouvelle. On avait repéré l'ex-officier Marnac'h dans une rue de Vancouver, au Canada. C'était le moment où jamais d'en profiter, car la CPL possédait un homme capable de les cueillir sur le terrain. Il arriva dans la salle de communications de la DACA (Division des Affaires Civiles et Administratives), qui était chargée, en plus de régler les problèmes de la population civile, d'envoyer des observateurs aux quatre coins du globe traquer les Immortels ayant rejoint l'Opposition. L'officier de communication lui tendit un casque micro-émetteur.
_"Vous avez contacté Leonhardt comme je vous l'ai ordonné?" interrogea-t-il en fixant l'appareil sur sa tête.
_"Oui, monsieur." lui répondit l'officier de comm.
Rieper brancha son casque et reçut l'image de Leonhardt dans sa visière.
_"Monsieur Leonhardt? Ici le colonel Rieper. Répondez."
_"Je vous reçois, colonel."
_"Bien. Les trois Immortels ont été repérés dans un pub à environ 800 m de vôtre domicile. Interceptez-les!" ordonna sans hésitation Rieper.
_"Je dois les tuer?" demanda Leonhardt.
_"Faîtes comme vous le sentez."
Rieper coupa la communication. Leonhardt était parfait pour cette mission. C'était un chasseur de têtes très respectueux des règles, ce qui lui vaudrait un duel à la loyale contre Swongwo ou Fullman. Si ils suivaient les règles, ils étaient perdus. Leonhardt comptait parmi les plus forts des Immortels. Ses adversaires n'avaient aucune chance.
Un pub au coeur de Vancouver, Canada.
Nelson et ses amis étaient assis à une table, en train de jouer aux cartes. A ce jeu, Robert se montrait le plus fort. On jouait peu aux cartes dans le village de Swongwo et Nelson préférait les sports plus physiques. Seul Jim parvenait à lui tenir tête. Et encore, c'était grâce à la chance.
Soudain, les trois Immortels ressentirent un buzz puissant dans les environs. Au même moment, un homme entra dans le pub et fit un signe au patron, puis il se dirigea vers la table des quatre fugitifs. Il était moyennement grand mais très costaud, et ses vêtements ainsi que son bonnet et sa barbe naissante le faisaient ressembler à un bûcheron. Pourtant, il se déplaçait avec une telle agilité... Arrivé à la table, il serra chaleureusement la main de ses futures victimes potentielles.
_"Bonjour, je suis Nicholas Leonhardt. Enchanté de vous rencontrer."
Ses quatre interlocuteurs interloqués se présentèrent à leur tour, et le patron vint se planter aux pieds de Leonhardt.
_"C'est pourquoi?" demanda-t-il au nouvel arrivant.
_"Servez-nous une bouteille de vôtre meilleur whisky, s'il vous plait." commanda ce dernier. Puis, s'adressant à Nelson et aux autres: "Ecoutez, je n'irai pas par quatre chemins. On m'a donné l'ordre de vous tuer. J'aurais aimé vous rencontrer dans d'autres circonstances, croyez-moi, mais on m'a confié une mission."
_"Vous manquez pas de culot!" protesta Nelson. "Vous venez pour nous tuer et vous nous offrez à boire!"
_"Cet homme se conduit simplement en gentleman!" le fit taire Swongwo. "Ce qu'il a sûrement été dans une autre vie, je me trompe?" fit-il ensuite à son futur bourreau potentiel.
_"Vous avez parfaitement raison." répondit celui-ci.
_"Je suppose que nous n'avons pas d'autre choix que d'accepter de nous battre." continua l'ancien guerrier Chomba.
_"Exactement."
Le patron du pub posa une bouteille de whisky sur la table.
_"Mettez-la sur mon compte." remercia Leonhardt.
Jim se prépara à l'ouvrir.
_"Non, pas maintenant!" l'en empêcha Leonhardt. "Si vos amis sont tués, je la boirais à leur mémoire. Si c'est moi qui trouve la mort, ce sera l'inverse."
_"Nous acceptons." lança Nelson sans hésitation, le regard haineux.
Leonhardt et ses deux adversaires du jour se retirèrent dans une ruelle voisine. Robert ne participait pas au combat, puisqu'il ne savait pas se battre. Jim avait décidé de continuer la partie de cartes à ses côtés. Ainsi, seuls Nelson et Swongwo allaient affronter ce Leonhardt.
_"Lequel d'entre vous veut commencer?"
_"Moi." lança instantanément Nelson, qui se mit automatiquement en garde.
Leonhardt dévoila alors son arme, une épée flamande gravée à ses initiales: N.L, et à ce qui avait sans doute été le blason de sa famille à une époque: deux lions dévorant chacun une moitié de coeur. Un objet qui devait valoir une petite fortune.
L'attaque fut foudroyante. Jamais Swongwo n'avait vu une estocade aussi rapide, encore moins de la part de son ami. Nelson avait failli avoir directement la tête de Leonhardt, à la grande surprise de ce dernier. Une chose était sûre, l'entraînement de Kaneda n'avait pas été inutile. Mais l'expérience avait sauvé Leonhardt, qui se rua aussitôt à l'attaque, comprenant qu'une attitude défensive le conduirait droità la mort. Mais Nelson évitait ses coups avec la plus grande aisance et une vitesse étonnante. Swongwo en était effrayé: si un jour ils devaient se battre l'un contre l'autre, l'identité du vainqueur ne ferait aucun doute. En attendant, Nelson Fullman paraissait comme transcendé, comme lors de son combat contre Jimbaa, comme lorsqu'il avait attaqué Tobias. Un court instant, Swongwo crut apercevoir toute la colère que Nelson contenait en lui dans son regard. Leonhardt la voyait également, et le fier guerrier teuton avait perdu toute son assurance et commençait à paniquer. Cela lui serait fatal. Tout à coup, Nelson ne se contenta plus d'éviter les assauts de Leonhardt et passa à l'attaque. En une dizaine de coups à peine lancés en seulement quelques secondes, Nelson désarma le pauvre Nicholas Leonhardt et le fit se mettre à genoux.
_"C'est la CPL qui t'envoie?" demanda Nelson en levant son épée.
_"C'est la CPL qui vous recherche." répondit Leonhardt sobrement avant de fermer les yeux.
Swongwo observait la scène, quelques mètres plus loin. Il était inquiet: Nelson tardait trop à le tuer.
_"J'espère qu'il ne va pas hésiter comme contre Jimbaa." se dit-il.
Nelson restait là, bouche bée, réalisant soudain qu'il était sur le point de tuer un homme. Ayant perdu toute sa concentration, il fit tomber sa rapière.
_"Dommage, petit! T'étais si près du but pourtant!" hurla Leonhardt qui roula au sol pour ramasser son épée et la pointer sur le cou de Nelson.
_"Laisse-le!" cria Swongwo.
Swongwo avait réagi au quart de tour et avait vite fait assemblé les deux parties de sa naginata à double-lame.
Leonhardt porta alors toute son attention sur lui.
_"Parce que ton ami est très fort, je tiens à lui laisser une seconde chance. Il faudrait mieux pour lui qu'il ait plus de cran par la suite. Quant à toi, voyons de quoi tu es capable."
Il se mit en garde et Swongwo en fit autant. Le guerrier africain était anxieux. Il s'était beaucoup entraîné au maniement de sa nouvelle arme, mais il ne s'en était jamais servi en combat réel. Il souhaita que le fait qu'elle ait appartenu au maître de Kaneda lui porterait chance.
_"Belle arme." remarqua Leonhardt, qui avait retrouvé sa superbe.
_"La vôtre n'est pas mal non plus." fit Swongwo pour répondre à la politesse.
D'une certaine manière, il appréciait ce Leonhardt. A lui seul, ce personnage résumait l'abusdité de la guerre que menait Esperanza et ses sbires. En d'autres circonstances, ils auraient parfaitement pu être amis. Quoi qu'il en soit, l'heure était à l'affrontement, et Swongwo n'allait pas lui faire de cadeaux. Leonhardt attaqua le premier mais se heurta à la lame de Swongwo. D'un simple geste, celui-ci amena l'autre tranchant chatouiller l'épaule de Leonhardt, qui laissa couler un filet de sang. Leonhardt jura entre ses dents et lança un deuxième coup. Swongwo le para sans difficulté et répéta un geste semblable au précédent. Mais Leonhardt avait trouvé la parade. La naginata était lourde et lente. Swongwo devait utiliser toute sa force pour s'en servir avec efficacité. Il puisa alors dans ses ressources pour augmenter la vitesse de ses coups. L'envergure de la naginata maintenait Leonhardt à distance raisonnable, mais Swongwo se devait de porter un coup décisif, ou bien il finirait par s'épuiser. Il recula alors d'un bond pour mieux prendre son élan et courut vers son adversaire. Leonhardt fronça un sourcil, se demandant ce qu'il allait faire. Il porta un coup en avant pour tenter de l'arrêter. Swongwo dévia la lame d'un geste brusque et planta la sienne dans le sol, juste devant Leonhardt, qui fut surpris par un tel mouvement. Puis, tel un sauteur à la perche, il s'éleva dans les airs et fit tournoyer sa naginata. Le sang gicla. Swongwo toucha terre en même temps que la tête de Leonhardt. On pouvait encore lire la surprise sur le visage désormais sans vie du guerrier flamand. La surprise d'avoir trouvé plus fort que lui.
L'atmosphère s'électrisa et Swongwo prit son arme horizontalement devant lui, se préparant à recevoir le quickening.
_"Il ne peut en rester qu'un."
Cette phrase apparut comme un feu vert au déchaînement des éclairs qui vinrent se jeter sur les deux extrémités de la naginata. La ruelle était devenue un immense champ électrique dans lequel n'importe quel mortel aurait été grillé sur place. Swongwo hurla de douleur sous l'effet de l'accélération. D'après l'intensité du quickening, Leonhardt avait été un puissant guerrier. Lorsque le phénomène cessa, Swongwo tomba à terre. nelson accourut vers lui.
_"Est-ce que ça va?" s'inquiéta-t-il.
Swongwo reprit peu à peu ses esprits. En voyant le visage de Nelson penché au-dessus de lui, il le gifla.
_"Imbécile!" lâcha-t-il.
Puis il se releva, démonta son arme, la rangea sous son poncho et se dirigea vers le pub.
Jim et Robert n'avaient plus le coeur de jouer aux cartes. Ils s'inquiétaient trop pour leurs deux amis. Ce Leonhardt semblait fort et sûr de lui. Quelle ne fut pas le soulagement de Robert lorsqu'il ressentit deux buzz. Swongwo et Nelson pénétrèrent dans l'établissement et revinrent s'asseoir à leur table.
_"Comment ça s'est passé?" demanda Robert.
_"Je parie que c'est Leonhardt qui a gagné." plaisanta Jim.
_"Il a failli." fit sèchement Swongwo à l'égard de Nelson. "Ecoute Nelson, tu es très fort, mais si tu ne parviens pas à prendre la tête de tes ennemis, cela ne sert à rien!"
Jim et Robert se demandaient ce qui avait bien pu se passer pendant le combat. Nelson ne disait rien. Il restait tête baissée, honteux de n'avoir pu mettre un terme à son combat. Honteux d'avoir mis sa vie et celle de Swongwo en danger.
_"Techniquement, tu es on ne peut plus au point, Nelson. Mais mentalement..."
Comme contre Jimbaa, Nelson avait paniqué au moment d'achever son adversaire. Heureusement, une aide extérieure l'avait sauvé, mais ce ne serait pas le cas à chaque fois. Peter n'était plus là, et un jour il en serait peut-être de même pour Swongwo.
Puis Robert changea soudain de conversation.
_"Maintenant, mes amis, trinquons à nôtre victoire!" s'exclama-t-il.
_"Non." rectifia Swongwo. "Trinquons pour honorer la mémoire de Nicholas Leonhardt. Il le mérite."
Les verres s'entrechoquèrent, mais la joie était bien amère pour Nelson.
Quartier Général de la CPL, Buenos Aires. Quelques heures plus tard.
Wolff Krieger entra dans le bureau d'Esperanza l'esprit inquiet. Il savait pourquoi il était convoqué. A son entrée, deux regards se tournèrent vers lui. L'autre était celui de Daniel Rieper.
_"Vous nous avez assez fait attendre, monsieur Krieger." vociféra Esperanza.
_"C'est que je viens tout juste d'arriver du Havre, et..." répondit l'intéressé.
_"Je ne parle pas de vôtre léger retard. Mais des résultats que nous vous avons demandé. Faîtes-moi vôtre rapport." le coupa le dictateur.
Pendant les deux heures qui suivirent, le chef des mercenaires de la CPL énonça les évènements. Son combat contre Peter Andrews, la mort de Tobias, l'intervention de Kaneda Toyio, etc...
_"Et quant à vous, monsieur Rieper?"
_"Leonhardt n'est plus."
_"J'en suis désolé. Mais cela ne serait pas arrivé si monsieur Krieger avait fait son travail correctement."
Wolff Krieger commençait à en avoir ras le bol, de ces allusions à son apparente incompétence.
_"Mais enfin, monsieur! Ce n'est pas de ma faute. Ces types sont très forts. Et en plus, ils sont chanceux comme pas deux. Qui aurait pu prévoir l'intervention de Toyio? De plus, c'est vous qui m'avez adjoint Anton Tobias. Il est tombé sur plus ordure que lui, cela devait finir par arriver." protesta-t-il.
_"Je crois savoir que vous avez un plan pour les avoir, n'est-ce pas?" fit Rieper.
Cet imbécile de Rieper. Comment était-il au courant? Cette stratégie devait rester secrète.
_"C'est exact." répondit Krieger en essayant de garder son calme. "Ecoutez, monsieur Esperanza, ce plan est assuré de réussir, je vous en fait le serment."
Esperanza était sceptique, tout comme Rieper. Cependant, il décida de faire confiance une nouvelle fois à celui qui était sans doute son meilleur élément. Et l'un des Immortels les plus respectés.
_"Chacun connait la valeur de vôtre parole, monsieur Krieger. C'est pourquoi je vous laisse une dernière chance. Ne me décevez plus." ordonna promptement Esperanza. "Vous pouvez disposer."
Wollf Krieger se leva, salua son supérieur direct, et sortit de la pièce.
_"Il échouera." lança sans hésitation Daniel Rieper.
_"Pourquoi donc? Il sait qu'il a le couteau sous la gorge."
_"Effectivement. Il sait qu'il joue sa dernière carte. Mais, je le répète, il échouera. Parce qu'il doute."
_"Comment Wolff Krieger peut-il douter? Jamais il n'a eu le moindre doute en 1000 ans d'existence."
_"Parce qu'il luttait pour sa survie. Or aujourd'hui, comme tous les autres Immortels, il défend une cause autre que la sienne. Et il n'est plus convaincu du bien-fondé de cette cause. Les évènements le démontreront. Mais rassurez-vous, d'ici là, nôtre nouvelle arme sera opérationnelle."
Centre de NéoAlexandrie, au large d'Okinawa, Japon. Trois jours plus tard.
Bug Dikkins commençait à s'impatienter. Les négociations incessantes lui tapaient sur le système.
_"Pour la dernière fois, m'sieur Toyio, j'vous demande de nous offrir vôt' collaboration. Cet endroit est une véritable mine de connaissance. En l'ayant à sa disposition, l'Opposition aurait un avantage non négligeable sur la CPL." fit Bug, le front dégoulinant de sueur après de longues heures de discussion.
_"Je vous répète que cet endroit a été conçu pour conserver la trace des toutes les civilisations. Les générations futures en auront besoin. Pas vous. A quoi cela vous servirait-il de toute manière?" rétorqua pour la énième fois l'érudit japonais.
Et pour la énième fois, Bug Dikkins ne savait pas quoi répondre. Il allait devoir se résoudre à dévoiler le véritable but de cette négociation.
_"Eh bien voilà, nous avons découvert la trace d'une arme."
_"Une arme?"
_"Une épée, pour être exact. Une épée ayant le pouvoir d'accroître l'agilité, les mouvements et la puissance de son utilisateur."
_"Mmmm..." réfléchit patiemment Toyio. "Je ne vois pas de quoi vous voulez parler."
On put lire l'énervement sur le visage de Dikkins.
_"Ecoutez," poursuivit Toyio. "J'ai lu tous les livres de cette bibliothèque. Il m'a fallu 110 ans pour cela. Et jamais je n'ai lu la moindre allusion à une telle épée. Si ce n'est dans des récits fantastiques."
_"Il me semble que vous n'ayez pas bien compris! La possession d'une telle arme donnerait l'avantage définitif au camp qui la posséderait. Le sort de la guerre est en jeu, m'sieur Toyio!"
_"J'ai parfaitement entendu, mais je vous répète que vous ne trouverez rien ici." conclut calmement Kaneda.
Bug Dikkins émergea du tunnel qui menait à NéoAlexandrie. Là, un hélicoptère l'attendait. A son bord, des soldats de l'Opposition. Ils firent monter le fauteuil roulant de Bug rapidement dans l'appareil, puis ils décollèrent.
_"Alors, monsieur Dikkins, du nouveau?" s'enquit l'un des soldats.
_"Il prétend toujours ne rien savoir. Mais je suis persuadé qu'il nous cache quelque chose. L'Epée de Gilgamesh existe, cela ne fait aucun doute. Mais sans l'aide de Toyio, nous ne pourrons jamais la retrouver."
Il frappa le bras de son fauteuil, exaspéré de devoir éternellement traiter avec cet Immortel japonais. Mais ils avaient encore une mission. Retrouver la trace de Nelson.
Fin du 11ème épisode
Episode 12:
Le convoi
Appartement de Nicholas Leonhardt, Vancouver.
Swongwo avait réussi à obtenir des renseignements sur Leonhardt auprès du patron du pub. En l'occurence, ses habitudes en matières de boissons alcoolisées, et son adresse. Lui et Jim avaient décidé de s'aventurer chez lui, des fois qu'ils y trouveraient quelques indices. Nelson avait insisté pour les accompagner, et avait tant insisté qu'ils n'avaient pas pu refuser. Bref, voilà nos trois compères devant la porte de feu Leonhardt, en train de se demander comment ils pourraient entrer sans alerter le voisinage.
_"Faut la défoncer. Pas d'autre solution." suggérait Jim.
_"Arrête tes conneries, mec! Tu veux qu'on réveille quelqu'un et qu'on ait les flics au derche?" s'emporta Swongwo.
_"Hé, relax!! Moi j'essaie juste de filer un coup de main."
_"Au lieu de vous engueuler, servez-vous de vos têtes." lança sagement Nelson, mais sa remarque ne fit qu'un bref passage entre les oreilles de ses deux camarades.
_"Y'a sûrement un moyen moins barbare pour entrer." refit Swongwo;
_"Après tout, c'est toi qui a plus de 100 ans ici." lança ironiquement Jim.
_"Ca veut dire quoi ça?"
_"Oh... pas grand chose, sans doute."
_"Comment ça, pas grand chose? Tu te fouts de ma gueule, ouais!"
_"J'oserais pas, tu sais bien..."
_"Comment ça t'oserais pas? Bien sûr que t'oserais! D'ailleurs t'as pas hésité, à l'instant."
_"Excuse-moi, c'était plus fort que moi."
_"Mmouais... Encore une remarque de ce genre, et y'a plein de trucs que j'hésiterais pas à te faire subir. Pigé?"
_"Pigé, et pour la porte?"
_"Quoi, la porte? Je l'emmerde, la porte! On la défonce."
Sans crier gare, Swongwo se jeta l'épaule en avant contre la lourde porte en pin massif. Ce qu'il regretta sitôt après l'avoir percutée.
_"Aïe, putain! J'me suis fait mal, bordel de chiotte! Tu pouvais pas m'aider, toi aussi? Pour causer, tu te poses là, mais pour le reste..."
_"Tu m'en as même pas parlé avant, qu'est-ce que tu voulais que je fasse?"
_"On réessaie."
Swongwo se releva et prit son élan en même temps que Jim. Puis il se lancèrent. La synchronisation des chocs était presque parfaite.
_"Je crois que j'me suis pêté une épaule." gémit Jim.
_"T'es qu'une chochotte."
Nelson assistait, dépité, à la scène. C'était assez cocasse à regarder, mais ça ne faisait pas avancer leur problème.
_"Bon, moi j'en ai marre, je vais demander à la concierge."
Atanaïs Furlong était entièrement captivée par son activité du moment. En l'occurence, elle tricotait une écharpe pour son mari mort il y a bientôt 23 ans. C'est d'ailleurs à cette époque qu'elle avait sombré dans la solitude et avait commencé à tricoter ces écharpes. Le pauvre homme n'en aurait jamais l'usage. Soudain, elle sentit une ombre derrière sa porte. Elle posa son tricot, se leva de son fauteuil et alla ouvrir. Ce qui lui prit exactement 4 minutes et 51 secondes. Derrière la porte, un jeune homme (à moins que ce ne fût une jeune fille) lui souriait.
_"Bonjour, madame. Je suppose que vous êtes la concierge? Nous aurions besoin de vous pour nous ouvrir la porte de monsieur Leonhardt, s'il vous plait."
_"Très bien, j'arrive. Deux minutes."
La pauvre vieille, se dit Nelson. Elle a déjà un pied dans la tombe. Je parie que son seul désir est de rejoindre son pauvre mari au plus vite. Il jeta alors un coup d'oeil à l'intérieur de la pièce. Les murs étaient tapissés de portraits d'un homme que la vieille gardienne d'immeuble devait avoir aimé plus que tout au monde. Elle revint avec les clés au bout de 8 minutes 39 secondes. La pauvre femme était trop sénile pour se rendre compte qu'elle allait ouvrir la porte d'un locataire à des inconnus.
_"Vous savez, jeune homme, monsieur Leonhardt est un type bien. Il me fait mes courses tous les matins depuis plus de 40 ans. Tous les matins."
_"Je n'en doute pas, madame." répondit Nelson très religieusement pour ne pas choquer la vieille femme.
_"C'était le meilleur ami de mon mari, vous savez. Ils s'étaient rencontrés au 18ème siècle. Ils étaient inséparables."
Nelson ne répondit rien.
_"Et puis un jour, mon mari, Raymond, est mort, et monsieur Leonhardt veille sur moi depuis ce temps."
_"C'est dommage qu'il soit mort."
_"Qui ça?"
_"Non, rien. Tenez, madame, on est arrivé à la porte."
L'esprit absent, la vieille concierge leur ouvrit et redescendit chez elle en répétant une même phrase. "Un type bien, ce monsieur Leonhardt.. Un type bien..." Visiblement, elle avait perdu la raison.
Jim et les deux Immortels pénétrèrent à pas feutrés dans l'appartement de feu Leonhardt. Swongwo alluma la lumière, puisque de toute façon le locataire ne risquait pas de les surprendre.
_"Ok, Jim et Nelson, vous vous occuppez de sa chambre et de son bureau. Moi je fais le reste."
Ils cherchèrent chacun de leur côté pendant plusieurs minutes. Une vingtaine pour être exact.
_"La dernière fois que j'ai fouillé dans les affaires de quelqu'un, c'était dans la chambre de Nelly Porter. On y avait trouvé des photos de ses seins. Pourquoi elle les avait faites, j'en sais rien." fit Nelson en repensant à l'anecdote, ce qui le fit sourire.
_"C'est pas bien de violer l'intimité des jeunes filles." moralisa Jim. "Et sinon, il t'en reste encore de ces photos?"
Swongwo ouvrait un à un les tiroirs de la grande étagère dans le salon. Des jeux de cartes, des vieux magazines. Rien d'intéressant. Il faillit passer son chemin et ouvrir le tiroir suivant quand un triangle de papier blanc attira son oeil. il tira sur la feuille. Le coin droit en haut était légèrement déchiré mais cela n'embarassa pas l'Immortel qui lut.
Buenos Aires, 17 novembre 2018
Monsieur Leonhardt,
En tant que représentant officiel de la CPL, j'ai l'honneur de vous informer que vous êtes officiellement intervenant occasionnel aux activités de nôtre grande organisation. Si jamais vôtre aide nous est jugée utile, nous vous contacterons le cas échéant. vous devez bien sur savoir qu'en qualité d'Immortel, vous ne devez en aucun cas trahir vos employeurs. Si jamais cela arrive, le Grand Maître se verrait dans l'obligeance de mettre un terme définitif à nôtre association. Au nom du Seigneur Esperanza et du Grand Maître, nous vous saluons.
Daniel Rieper, responsable des affaires civiles et administratives
_"Putain de Dieu!"souffla Swongwo. "Les mecs, venez voir un peu par là!"
_"T'as trouvé quelque chose?" se renseigna Nelson.
L'expression soucieuse de Swongwo inquiéta quelque peu le jeune yukonnite. Il arracha le papier des mains de son ami et le lut.
_"Le Grand Maïtre?" demanda Nelson plus à lui-même qu'à Swongwo.
Jim McHendry surgit dans la pièce, un cahier à la main.
_"J'ai trouvé ce qu'on est venus chercher." éclata-t-il jovialement.
Le cahier en question contenait des détails sur de nombreuses missions de la CPL à Vancouver et dans les alentours. Des missions auxquelles avaient participées Leonhardt. Pour la plupart, il s'était agit d'enquêter sur des réseaux résistants, surtout de l'Opposition. Swongwo tourna les pages du cahier jusqu'à la dernière page écrite. Seuls des mots avaient été notés à la va-vite:
24.01.21, 10H
Prendre contact convoi armes
Col. Burke
Plus loin sur la page, d'autres notes étaient griffonnées:
24.01.21, 6H
Robbie's
Demander Mr Reynolds
_"Leonhardt aura une journée très chargée demain." plaisanta Jim. En effet, ils étaient le 23 janvier 2021.
Nelson pensa à la date et se dit qu'il était Immortel depuis à présent plus de 9 mois.
_"J'ai l'impression que ces deux rendez-vous ne viennent pas de la même personne. Leonhardt faisait des petites cachotteries à la CPL." fit Swongwo.
_"Le premier doit venir de la CPL, sans doute. Mais le second? Comment savoir de qui il vient?" interrogea Nelson, sentant bien que cette histoire commençait à le dépasser.
_"C'est justement ce que tu vas aller apprendre demain matin à 6H tapantes."
_"Moi? Tu veux que je prenne la place de Leonhardt et que j'aille à ce rendez-vous?"
_"C'est exactement ce que je veux que tu fasses. Il est temps que tu prennes enfin tes responsabilités. Tu es Immortel, tu n'as rien à craindre." le rassura Swongwo.
Nelson resta un moment bouche bée. Une parole finit par sortir par sa bouche.
_"Ok."
_"Pendant ce temps, nous préparerons de quoi intercepter ce convoi d'armes. Maintenant, rentrons."
Le lendemain, Nelson se leva avant les autres. Il était 4H, et il n'avait dormi que 3 heures au total. Ses pensées sur le rendez-vous avec Reynolds l'avaient empêché de trouvé le sommeil rapidement. En plus, il trouvait les lits de cet hôtel très inconfortables. Il prit une douche en toute vitesse, enfila ses vêtements et sortit, le tout en ne faisant quasiment aucun bruit.
Il avait cherché dans l'annuaire la veille au soir l'adresse de Robbie's. C'était un bar miteux à seulement deux rues de leur hôtel. Il faisait légèrement froid, et Nelson n'avait qu'un léger blouson qui ne l'avait pas quitté depuis Fairbanks. Son blouson fétiche. Le dernier cadeau que lui avait fait son père. Il arriva au bar de Robbie. Il pénétra à l'intérieur. Il n'y avait personne àpart le patron qui astiquait les verres des clients partis à l'aube. Le patron en question leva la tête vers Nelson.
_"Vous cherchez?..."
_"Euh... Mr Reynolds. Il est ici?"
_"Ils vous attendent, jeune homme." répondit le barman en indiquant une salle cachée par un rideau noir.
_"Ils sont plusieurs?"
Une voix familière se fit entendre de l'autre côté du rideau. Une voix qui sentait l'alcool. En l'entendant, Nelson se rua vers l'autre salle et y trouva Bug Dikkins dans un fauteuil à coussins d'air, entouré de deux autres hommes.
Vers 7H30, Jim ouvrit la valise contenant les armes du groupe. Un magnum en bon état trouvé dans l'appartement de Leonhardt accompagnait cet arsenal.
_"Vous pensez que ça sera suffisant?"
Swongwo et Robert se penchèrent par-dessus ses épaules pour observer le contenu de la valise. Le fusil de chasse de Swongwo, 2 pistolets uzis, et 3 grenades lacrimogènes.
_"Ca va le faire." fit Swongwo, confiant.
_"Et Nelson?" s'inquiéta Robert.
_"Nelson est grand. Il saura retrouver son chemin. On aura pas besoin de lui, de toute façon."
Dans la salle arrière de chez Robbie, Nelson n'en revenait pas de ce qu'il entendait ni de ce qu'il voyait. Bug était venu jusqu'à Vancouver, apparemment pour le rencontrer. D'inévitables questions trottaient dans la tête de Nelson. Comment savait-il qu'ils étaient à Vancouver? Comment avait-il eu ce fauteuil, alors qu'il avait à peine les moyens de s'habiller correctement? Qui étaient les deux hommes qui l'accompagnaient? Et surtout, pourquoi il était venu ici? De toute évidence, il était plus que le simple vagabond qu'ils avaient rencontré dans les geôles du Shooting Star.
_"Qu'est-ce que tu fous là?" s'exclama Nelson.
_"J'ai un truc très important à te dire. Je ne pensais pas que tu serais venu seul."
_"Les autres ont un truc à faire."
_"Ah! j'm'en doutais!"cria Bug, visiblement au courant d'une chose que Nelson ignorait. Nelson se demandait ce qui inquiétait autant son ami..
_"Ecoute, je suppose qu'ils préparent l'attaque du convoi d'armes."
_"Exact. Mais comment..."
_"Tais-toi. Nous devons à tout prix les en empêcher."
_"Pourquoi?"
_"C'est un piège tendu par la CPL."
Alors Bug raconta à Nelson ce qu'il savait.
_"Depuis vôtre départ de Yaoundé, vous avez été suivis pas à pas par mes agents. Ils ont tout vu. La mort de Peter, celle de Tobias à Malaga. Nous savons que vous avez suivi l'enseignement de Toyio à Okinawa. Et nous avons appris que Swongwo avait tué Leonhardt. Ce Leonhardt était un agent de la CPL, mais tu le savais déjà. Après sa mort, la CPL a pénétré dans son appartement et a inscrit un rendez-vous factice dans son carnet. Le fameux convoi à 10H. Ayant appris cela, nous sommes à nôtre tour allés dans cet appart' et nous y avons inscrit un rencart avant l'autre."
_"Mais c'était pourtant l'écriture de Leonhardt..."
_"Une écriture, c'est facile à imiter. Bref. J'avais vu juste en supposant que vous auriez trouvé le cahier et suivi le planning de Leonhardt. C'est pour ça que j'te parle en ce moment."
_"Alors, tout était faux."
_"Ouais. Désolé. Maintenant, il faut prévenir tes copains, sans cela, ils vont se jeter tout droit dans la gueule du loup."
8H40
Swongwo, Jim et Robert arrivèrent à la route que les camions devaient emprunter. Swongwo exposa alors son plan de bataille.
_"Bon, voilà comment on va faire. Jim, tu feras le mort au milieu de la route. A ce moment-là..."
_"Eh, deux minutes!"ojecta Jim. "Pourquoi ce serait à moi de m'exposer? Et si 'ils s'arrêtent pas? J'ai qu'une vie, moi."
_"Je croyais que tu refusais de tuer." rappela Robert. "Alors, excuse-moi, mais c'est ça, ou tu prends les armes."
James réfléchit un instant puis finalement accepta son rôle. De toute façon, c'était préférable que de risquer de tuer des gens.
_"Ok," continua Swongwo "donc, quand ils verront Jim allongé sur la route, ils vont s'arrêter, c'est inévitable. A ce moment-là, Robert et moi, on balance nos grenades et on se rue sur le véhicule qui transporte. Je pense pas qu'à cet instant, ils penseront à s'occuper de toi." indiqua-t-il à Jim " Profites-en pour te barrer de là. Le reste, c'est Robert et moi qui gérons."
Au même moment, les deux hommes qui accompagnaient Bug Dikkins pénètrèrent dans la chambre d'hôtel qu'occupaient Nelson et ses camarades. Mais celle-ci était vide. Ils avaient tout emmené. L'un des deux hommes prend son téléphone cellulaire et compose le numéro de son patron.
_"Mr. Dikkins? C'est Carl à l'appareil."
_"Vous les avez prévenus?" répondit Bug.
_"Non, monsieur, ils ne sont plus là."
_"Eh bien, ce n'est plus la peine de rester ici."
_"Très bien, monsieur. On part les chercher?"
_"C'est trop tard. J'espère qu'ils s'en sortiront. Rentrez, maintenant."
Toujours dans la salle du bar, Nelson s'inquiétait pour ses compagnons.
_"Pourquoi vous ne voulez pas aller les chercher?" demanda-t-il à l'homme dans le fauteuil.
_"C'est trop tard, je l'ai déjà dit. Nous pouvons juste prier pour qu'ils s'en sortent."
_"Mais enfin!..." s'écria Nelson. La détresse pouvait se lire sur son visage. "Rien à faire, je vais les chercher."
Il se leva d'un bond de sa chaise et se dirigea promptement vers la sortie. Soudain, il entendit une bruyante détonation en même temps qu'il sentit un projectile le transpercer par le dos. En réalisant que Bug venait de lui tirer dessus, il s'écroula à genoux et se retournant vers son assassin:
_"Pour... Pourquoi?"
Mais un deuxième coup de feu retentit et une douleur fulgurante au côté abattit définitivement Nelson Fullman.
9H57
Le colonel Burke dirigeait ce convoi depuis près de vingt minutes. Ils étaient partis d'une bourgade en banlieue de Vancouver pour rallier la métropole. N'importe quoi, pensait Burke, m'envoyer de la base d'Amazonie jusqu'ici exprès pour capturer trois malheureux gêneurs. Encore une idée du capitaine Aaron. Saleté d'administration! Bref, les camion roulaient à vive allure lorsqu'ils s'arrêtèrent. Le colonel Burke descendit du véhicule où il se trouvait pour aller voir ce qui se passait. Il aurait pu envoyer un soldat le faire à sa place, mais l'expérience lui avait montré qu'on était jamais aussi bien servi que par soi-même, même lorsqu'on est colonel. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit, allongé sur la route, un homme.
Jim avait poussé un grand ouf! de soulagement lorsque les moteurs furent coupés. Pendant tout le temps qu'il avait attendu le passage du convoi, il avait sérieusement cogité. Et une question lui trottait sans cesse dans la tête. Pourquoi la CPL avait-elle besoin de Leonhardt pour aider ce convoi d'armes à passer?
Burke sourit. Il était rassuré que le plan fonctionne. Cet homme devait être une sorte d'âppat. Les imbéciles! Ils ne pensaient tout de même pas pouvoir intercepter un convoi d'armes de la grande armée de la CPL.
_"Soldats, arrêtez cet homme et placez-le à l'arrière d'un des camions." ordonna-t-il.
Robert Marnac'h ne comprenait rien. Les soldats semblaient être au courant de leur opération. Il ne savait pas quoi faire. Il interrogea Swongwo du regard. Celui-ci avait l'air aussi déboussolé que lui. L'incompréhension et l'impuissance régnèrent quelques secondes sur les deux Immortels. Puis, sans crier gare, Robert lança une grenade.
Les soldats avaient vite repérés d'où avait été lancé le projectile. Il dénichèrent le coupable et firent feu. Des dizaines de balles transpercèrent la poitrine de Robert Marnac'h avant qu'il ne s'effondre, projeté plusieurs mètres en arrière par les multiples impacts. De l'autre côté de la route, Swongwo céda à la panique et prit la fuite. Mais son manque de discrétion lui fut fatal puisque trois hommes armés se lancèrent à sa poursuite. On entendit des détonations dans le bois qui bordait la route. Ils revinrent quelques minutes plus tard, transportant le corps sans vie du guerrier noir.
A l'arrière du camion, Jim voyait qu'on montait les corps de ses amis dans un autre véhicule. Leur plan était pourtant au point, mais il semblait que la CPL leur avait tout simplement tendu un piège. On lui avait raconté des choses horribles sur le traitement des prisonniers par les hommes d'Esperanza. Ils n'avaient plus aucune chance de s'en sortir, pas même Robert ni Swongwo.
_"Attachez-les!" hurla le colonel Burke.
_"Mais ils sont morts, mon colonel. Cela ne sert à rien de..." protesta l'un des soldats, mais son supérieur le fit taire d'un simple regard. Un regard menaçant, comme des canons de revolver prêts à cracher les flammes.
_"On nous a donné l'ordre de les attacher, alors on les attache."
Et personne n'osa plus contester son autorité. Un hélicoptère passa au-dessus du convoi à basse altitude. Jim leva les yeux. Il ressemblait à un hélico de l'Opposition, à la différence qu'un symbole ornait ses flancs. Mais Jim ne put distinguer clairement ce symbole. Mais il sentit au fond de lui que cet hélico était un signe. Il sentait, sans cependant savoir pourquoi, que Nelson se trouvait à l'intérieur. Et qu'il reverrait. Il espérait que ce fut avant sa mort.
Fin du 12ème épisode
A suivre...