Quand les Gamins s'amusent

par Fanny Couturier

Les personnages de Richie, Methos, Duncan et Joe ne m'appartiennent. Par contre, je suis très fière de Damien, et beaucoup moins d'Isold! ;)

Il s'agit d'une petite fic sans prétention que j'avais écrit il y a de ça des décennies, au moins, quand on parlait beaucoup de Richie. Je viens seulement d'y apporter trois/quatre touches finales. Attention: à ne pas *trop* prendre au sérieux. ;)

Grand merci à Poupov et Jo pour le béta, et doublement à Jo pour m'avoir trouvé ce titre parfait!

Evidemment, permission d'archiver à notre chère Mymy! Si quelqu'un d'autre la veut, demandez-moi; je dirai oui. ;)

Je serais extrêmement touchée, au bord de l'évanouissement même, si vous m'envoyiez du feedback (fannycouturierAfree.fr). Je suis limite prête à supplier. Enfin, pas à genoux non plus, ça laisse le cou trop vulnérable.

En espérant que ça vous plaira! Enjoy!

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Quand les Gamins s'amusent

(partie 1/2)

Methos attendait MacLeod chez Joe, au bar, comme il était convenu, quand Richie arriva, souhaitant lui aussi voir leur ami des Highlands. Après quelques formules de salutation échangées, les deux Immortels tombèrent dans un mutisme ininterrompu.

Joe arriva, clopin-clopant, les observa quelques secondes, puis leur servit une bière en esquissant un demi-sourire. Ces deux-là n'avaient jamais été très proches. Bien au contraire. Cela était bien compréhensible, après tout.

Methos, le plus ancien Immortel, était tombé dans un cynisme incurable au vu des nombreuses expériences qu'il avait traversées. Le sentiment le plus chaleureux qu'il aurait pu éprouver pour Richie aurait été de l'amusement quant à sa jeune fougue. Or, Richie nčavait guère lčimpression que ce soit le cas.

Richie, quant à lui, n'avait d'abord vu en Adam Pierson qu'un homme gentillet aux douces manières, un lâche même. Lorsqu'il avait appris que Methos, ce mythe de sagesse, était en réalité cet individu si peu attachant et communicatif, sa déception avait été grande.

Ainsi, deux des amis les plus chers à MacLeod ne faisaient que se tolérer. Et à croire par la durée du silence qu'ils gardaient en face l'un de l'autre, ce n'était pas chose facile.

Soupirant, Joe se dirigea vers le téléphone qui s'était mis à sonner depuis quelques minutes. Pourquoi aucun de ses serveurs ne pouvait-il donc y répondre? Il était vrai que le bar était surpeuplé ce soir-là; Joe s'était arrangé pour y faire jouer un groupe de blues très en vogue à l'époque. Mais aucune bonne raison n'empêcherait l'homme grisonnant de maugréer; c'était souvent pour lui une excellente manière de camoufler son jeu.

Soudain, Richie ressentit l'approche d'un des leurs. A la place du séduisant homme brun qu'il s'attendait à voir arriver, il découvrit avec surprise une femme blonde, aux allures, et bien, aux allures de viking, il devait l'avouer. Elle n'était pas très grande, mais très robuste, ses cheveux coupés au carré étaient lâchés, et son attitude toute entière respirait la barbarie: son port de tête, chacun de ses mouvements portaient en eux une certaine dose d'agressivité et de lourdeur dont elle n'avait apparemment pu se dégager au fil des années -- ou plutôt au fil des siècles, car il s'agissait d'une violence primaire et basique qui devait quelque peu dater, décida le jeune Immortel.

Methos se retourna enfin vers la nouvelle venue, réalisant que Richie n'avait rien dit à celui qu'il supposait être MacLeod, et laissa échapper un soupir: "Pas elle..."

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Quelques siècles avant JC

Methos se demandait ce qu'il faisait encore là. Celui de ses amis qui l'avait poussé à s'installer dans ce village, en Armorique profonde, venait de mourir. Rien ne l'attachait plus à cette région -- les gens qu'il y côtoyait n'étaient pour lui que de simples connaissances. Rien comparé à l'amitié qui l'unissait à Diarmuid.

Il était assis devant une bière tiède, à la table de l'auberge du village. Autour de lui se tenaient, tous plongés dans leur monde, leur vie, leur conversation, des Gaulois, cheveux tressés et glaives à la ceinture. Tous ces gens qui ne feraient que passer dans l'histoire, un court instant, pour la plupart y laissant une marque si peu distincte ou significatrice. De la poussière dans le vent. Des êtres à l'existence bien éphémère -- trop éphémère, se rappela Methos, songeant encore à Diarmuid.

Il ressentit soudain le frisson lui annonçant la proximité d'un des siens. Il ne se tourna même pas vers l'entrée pour en savoir plus. Il but une première gorgée de sa bière tiède. Peut-être, s'il ne montrait aucun signe quant à sa nature, le nouveau venu ne se rendrait-il pas compte que c'était lui, l'autre. Si le nouveau venu en question était novice et non-expérimenté à cet art de déduction, bien sûr.

Elle fut soudain en face de lui. Elle s'était affalée sur le banc opposé, de l'autre côté de la bancale table de bois. Il nota cela par le bruit qu'elle fit en s'y affaissant, car il gardait toujours les yeux fixés sur sa bière.

"Et bien, mon mignon, on reste muet? Je sais qui tu es," lui déclara-t-elle après quelques secondes. Comme s'il ne l'avait pas deviné. Methos soupira, restant cependant plongé dans le même mutisme, la tête toujours baissée.

"Eh! Je te parle! Je suis pas belliqueuse, si c'est ca le problème. Faut pas avoir peur," lui conseilla-t-elle alors, une note insupportable de pitié perçant dans sa voix forte. Ne pouvait-elle donc pas baisser le ton, ou, encore mieux, se taire et le laisser face à sa bière?

Methos leva enfin les yeux sur elle, lentement, à contre-coeur, comme sur une mouche qui l'énerverait à voler autour de lui, bourdonnant constamment, se posant de temps à autre sur lui avant qu'il ne la chasse d'un revers de main, jusqu'à ce qu'elle revienne de nouveau à la charge.

Ce qu'il vit confirma son impression auditive de la femme assise en face de lui. C'était une masse féminine. Elle devait bien atteindre 1m70 -- à cette époque, cela était très grand, surtout pour une femme. Ses épaules étaient carrées, ses bras musclés, son visage reflétait une violence brutalement refoulée.

"Oui?" demanda-t-il brièvement, plein de mépris.

"Je m'appelle Isold," se présenta-t-elle, enfin heureuse d'avoir une réponse.

"Et bien Isold, que me veux-tu? Y a-t-il une raison particulière pour laquelle tu viennes ainsi me déranger face à mon -- à ma bière?"s'enquit-il abruptement.

La femme massive ne sembla pas le moins du monde troublée par cette question. Comme si elle n'avait compris le moindre mot de ce qu'il avait dit, elle arborait un sourire inébranlable. Ou plutôt comme si elle refusait catégoriquement d'admettre la possibilité du sérieux de Methos. Comme si elle avait décidé d'interpréter chacun de ses gestes et paroles à sa façon. Ignorant une vérité qui lui déplaisait.

Methos avait depuis longtemps pris l'habitude de comprendre la psychologie de la majorité des gens en quelques minutes. Ils étaient, pour la plupart, bien simples à discerner. Isold faisait bien évidemment partie de cette majorité.

Elle enchaîna, toujours exaspérément souriante: "Non, aucune en particulier. Juste la perspective de connaître un peu mieux un si fringuant Immortel."

"Est-ce que j'ai vraiment l'air fringuant à tes yeux?" demanda Methos. "Ici, seul face à ma bière, le regard perdu dans le vide? Jusqu'à ce que tu n'arrives si délicatement, bien entendu, me tirer de mes pensées. Merci encore."

"Alors à la place de fringuant je dirais solitaire," se corrigea-t-elle. "Et de rien."

Elle lui sourit chaleureusement. N'allait-elle jamais le laisser?

"Que me veux-tu à la fin? Ou est-ce une manière de me défier, mettant mes nerfs à bout et me rendant moins doué au combat?" s'emporta Methos.

"Oh, non, cette idée ne m'avait pas percutée!" répondit-elle bien vite, sincèrement outrée.

"Alors que fais-tu encore ici? N'ai-je pas été assez clair en te demandant de partir?" Methos était sur le point de perdre son sang froid.

Isold, paraissant à moitié surprise, se leva. Elle se pencha brutalement sur Methos, forçant un passage dans sa bouche avec sa langue, et lui imposa ce qu'elle devait considérer comme un langoureux baiser. Puis, le laissant là pétrifié, elle sortit, la tête haute, sans même un dernier regard vers lui.

Methos sortit de son immobilité pour boire toute sa bière d'un trait. Il voulait à tout prix enlever son goût de sa bouche. Mais cela n'y faisait rien, un arrière-goût amer persistait, ce qui nécessita la commande d'une demi-douzaine d'autres bières avant qu'il ne s'en débarrasse. Isold devait être une sacrée publicité pour l'aubergiste, à pousser ainsi à la consommation, remarqua-t-il.

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"Tu connais cette...femme?" s'étonna Richie.

"Elle a, à mon plus grand regret, croisé mon chemin il y a de cela quelque temps. Il n'y a rien de plus à son mental qu'à son physique," le prévint Methos. "Aucune délicatesse. A moins qu'elle n'ait énormément changé."

La massive blonde se dirigea enfin vers eux, arborant toujours le même sourire niais qui inspirait tant de pulsions violentes chez Methos.

"Mon bel anonyme, tu m'as manqué," déclara-t-elle en approchant, les yeux posés sur Methos. Puis elle se tourna vers Richie: "Et il m'a manqué de ne pas connaître tes amis."

Methos garda obstinément le silence, tournant le dos à l'Immortelle pour se replonger dans sa bière. Richie se sentait évidemment mal à l'aise, ne pouvant croire que cette femme ne méritait en aucun cas son attention. Pourquoi ferait-il confiance au jugement de Methos, après tout? Il avait bien remarqué que celui-ci avait un goût prononcé pour les femmes minces. Tout ça parce que celle-là ne remplissait pas les critères physiques qu'il désirait ne voulait pas dire qu'elle méritait l'accueil que le vieil Immortel lui avait réservé.

"Richie Ryan," se présenta-t-il en lui tendant la main, chose qu'il regretta quand elle lui broya les doigts. "Mon ami est un peu taciturne."

"Isold. Et j'avais déjà remarqué cela il y a quelques siècles. Et bien, laissons-le à ses sombres pensées, non?"

Joe interrompit alors leur début de conversation et, jetant un long coup d'oeil à la femme blonde face à lui, prévint ses amis que Mac venait d'appeler et qu'il ne pourrait venir. Pour 'affaires personnelles'. Sachant très bien ce que Joe entendait par là, quand cela concernait le séduisant Highlander, Methos se leva alors, exaspéré, et, posant un regard meurtrier sur Isold, lança un glacial: "Je m'en vais."

Celle-ci, ne remarquant, comme à son habitude, rien de tout cela, s'étonna: "Mac? Comme dans Duncan MacLeod du clan MacLeod???"

"Euh...oui," répondit Richie, hésitant. Cela avait stoppé Methos dans son élan.

"Vous le connaissez? Ca fait des décennies que je ne l'ai vu!" s'exclama-t-elle avec un trop-plein d'enthousiasme: la moitié du bar s'était retourné vers eux pour voir qui poussait de tels cris.

Methos se décida alors à lui adresser la parole, intrigué et déjà amusé: "Toi, tu connais Mac? Et comment?"

"Oh, je vais vous raconter tout ça, autour d'une bière!" déclara-t-elle en lançant un regard à Joe. Celui-ci s'empressa de lui fournir la boisson désirée, en remplissant par la même occasion deux autres, une pour Methos, une pour lui. Richie n'avait pas fini la sienne.

 

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Paris, 1878

Isold rajusta le châle autour de ses épaules. Non pas qu'elle eut froid, c'était simplement ce que la décence exigeait. Elle regrettait le temps où elle pouvait encore se promener avec une simple robe sur le corps, une épée à la ceinture. Les hommes de son village savaient alors de quoi elle était capable, et n'essayaient jamais de lui retirer son glaive. Désormais, toute femme portant une arme serait bannie de la société, considérée comme la plus indécente. Isold comptait trop être acceptée par tous pour se permettre cela. De même, elle se faisait chaque jour faire une coiffure extrêmement sophistiquée, ayant dû renoncer à laisser retomber sa chevelure raide sur ses épaules.

C'est alors qu'elle ressentit l'approche d'un des siens. Elle découvrit un homme remarquablement séduisant, ayant au bras une jeune et mince fille brune, d'une contenance assez fade pour plaire aux hommes de cette époque. Dès que le bel homme brun vit Isold, celle-ci l'entendit déclarer à sa compagne qu'il allait désormais devoir la faire monter dans une calèche la ramenant chez elle, car il avait des affaires dont il devait s'occuper. La fade jeune femme fit une moue déçue, attendant évidemment plus de cette soirée. Son compagnon héla une calèche, et l'embrassa rapidement sur la joue avant de donner son adresse au conducteur. Il fit un signe de la main à la jeune fille qui le regardait depuis la fenêtre.

Dès que celle-ci fut hors de vue, il se retourna et se dirigea vers Isold.

"Madame," la salua-t-il poliment, lui baisant la main. "Mon nom est Duncan MacLeod, du clan MacLeod. Pour vous servir," ajouta-t-il avec un adorable sourire en coin.

"Monsieur," elle s'inclina à son tour, "mon nom est Isold."

"Me feriez-vous le plaisir de marcher quelque peu à mes côtés dans cette nuit froide?" lui proposa-t-il galamment.

"Volontiers, monsieur," acquiesça-t-elle en saisissant le bras qu'il lui proposait. "Qui était donc cette jeune personne que vous renvoyâtes si rapidement chez elle?" s'enquit-elle, après quelques secondes d'une marche silencieuse.

"Oh, rien de plus que la nièce d'un ami, qui désirait que je la divertisse pour la soirée," expliqua-t-il. "Une personne bien fade, d'ailleurs, surtout au voisinage d'autres beautés," déclara-t-il en lui jetant une longue oeillade.

"Vraiment?" demanda poliment Isold, s'employant en vain à essayer de rougir, comme les codes d'usage le voudraient.

"Vraiment," confirma poliment Duncan MacLeod, du clan MacLeod.

S'ensuivirent quelques minutes d'un silence confortable, durant lequel Isold étudia son compagnon de plus près. C'était un homme extrêmement bien bâti, put-elle constater. Ses cheveux bruns faisaient ressortir ses yeux, sombres eux aussi, et il avait un port de tête bien distingué, ainsi que sa démarche. Trop impatiente d'en savoir plus sur lui, elle le questionna abruptement, délaissant les codes de conduite: "Et bien, monsieur MacLeod, quel âge avez-vous? Et d'où venez-vous?"

"Je pensais que mon nom me trahirait," répondit-il avec un autre de ces charmants sourires. "Je viens d'Ecosse, des Highlands. J'y suis né il y a quelques siècles."

"J'aurais dû m'en douter, effectivement," avoua-t-elle avec un demi-sourire. "Pardonnez-moi."

"Votre beauté excuse tout, madame," déclara-t-il en plantant ses yeux dans les siens.

"Vous me flattez, monsieur," minauda-t-elle.

"Non sans bonne raison," répliqua-t-il sans la quitter des yeux. "Serait-ce trop audacieux de ma part de..."

"Oui, monsieur?" s'enquit-elle, toujours impatiente.

"Vous demander de passer la nuit avec moi?" finit-il soudain. Son regard se faisait encore plus soutenu, insistant.

"Rien en cela ne me paraît déraisonnable, monsieur," répondit-elle avec un plaisir non dissimulé.

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"Après cela, il m'a emmenée chez lui, où on a passé la nuit, et bien, pas vraiment à dormir, si vous voyez ce que je veux dire," finit Isold.

Methos n'en pouvait plus, son amusement explosa en un éclat de rire. Rares étaient ces moments où il riait franchement, il avait déjà tant vu et entendu. Mais là, c'était trop. Enfin, se calmant sous le regard interloqué de Richie, Joe et Isold, il s'étonna: "Et bien? Tu ne penses quand même pas que je vais croire cela, *madame*?" l'interpela-t-il, moqueur.

"Quoi? Tu me traites de menteuse?" s'offusqua-t-elle.

"Oh, non, non, non," dénia-t-il. "Juste de mythomane. Peut-être même crois-tu vraiment à tout cela, qui sait?"

"Eh!" s'interposa Richie. "De quel droit...?"

"Quoi, Richie, ne me dis pas que tu vas gober cela... Réfléchis un peu... Mac... et elle??? Non, je ne pense pas!" lui fit remarquer Methos en repartant en un grand éclat de rire à cette image. Remarquant le regard froid de Richie, Methos se calma et se tourna vers Joe: "Allons, mon bon vieux Joe... Pas toi aussi!"

"Je ne sais pas, Adam, ça pourrait être vrai. Soit, Mac nčen a jamais fait mention, et ça nča jamais figuré dans aucune chronique, mais il n'y a aucune raison de ne..." hasarda Joe.

"Il y a une bonne façon de vérifier ça," le coupa Richie. "Aller demander au principal intéressé, non? Ainsi, on pourra fermer le clapet à un certain individu hautain et désagréable," continua-t-il en lançant un regard de travers à Methos.

"Pour te servir! Et oui, ça me paraît une bonne idée," acquiesça celui-ci. "Qu'en dis-tu, ma chère Isold?"

"Et bien... Est-ce que, euh, Joe n'a pas dit que Mac ne pouvait pas venir?" bafouilla-t-elle.

"En effet, il est...occupé," confirma ce dernier.

"Oh, je suis sûr que peu importent les 'affaires personnelles' qui l'occupent, ce cher Mac sera ravi de revoir une vieille amie. Je me trompe, peut-être?" proposa Methos.

"Et bien, nous ne nous sommes pas quittés en très bons termes... Il devenait trop accaparant, nous avons eu une dispute et je suis partie," expliqua la blonde. "Je ne sais pas si nous sommes prêts à nous revoir."

"Oh, et bien attends-nous ici avec Joe, nous on ira lui demander," suggèra Richie, bien décidé à faire taire l'arrogant Immortel qui servait d'ami à Mac, Dieu seul savait pourquoi.

N'attendant aucune réponse, les deux Immortels s'éloignèrent, Richie gardant toujours un oeil sur Methos.

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Quand les Gamins s'amusent

(partie 2/2)

"Elle vous a dit quoi? Elle a osé...? Elle avait déjà servi le même conte à Fitz! Cette fille est une vraie psychopathe!" s'emporta Mac.

"Je ne te le fais pas dire," répondit Methos, un sourire aux lèvres. Richie semblait délicieusement blessé d'avoir la preuve que son ancêtre de cinq mille ans avait raison.

"Vous avez bien fait de m'interrompre dans mes...affaires. Cette fille passe avant tout le reste. Cindi peut attendre. Je tiens à ma vengeance," déclara l'Ecossais, se saisissant de son katana.

"Minute, Mac," l'interrompit son ancien élève. "Que tu ne la tiennes pas en haute estime, soit. Mais de là à vouloir la tuer..."

"Je suis sûr que tu vas nous faire le plaisir de nous narrer ta version de votre rencontre..." indiqua Methos. Il avait, une fois de plus, raison.

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Paris, 1840

Duncan se promenait dans les rues aux côtés de la charmante Isabelle, la nièce d'un bon ami à lui, M. Géraud. Celui-ci, un homme d'une quarantaine d'années, père de deux enfants et homme heureux en ménage, avait rencontré Duncan à un bal quelques années auparavant. Une alchimie s'était évidemment créé entre les deux hommes. Ce soir, il lui avait confié sa nièce afin de la divertir. Enfin une pour laquelle Duncan ne devrait pas se mesurer à Fitz...

Alors qu'elle le charmait par le récit d'une aventure étant arrivée à son cousin, Duncan ressentit l'approche d'un des leurs. Il s'efforça de continuer de plaisanter avec la jeune Isabelle, tout en regardant alentours à la recherche d'un Immortel. Ce qu'il vit le surprit. Une femme blonde, assez massive, dans une robe bien trop serrée pour elle. Les corsets ne la mettaient sûrement pas à son avantage. La voyant désarmée, Duncan lui lança un coup d'oeil lui exprimant son manque d'intérêt pour elle. Il ne pouvait lui faire entendre plus clairement qu'il n'avait que faire d'elle.

Cependant, la femme blonde commença à les suivre, oeillant Duncan d'une façon des plus provocantes. Isabelle s'en rendit compte, et s'arrêta.

"Duncan, connaissez-vous cette - femme qui nous suit depuis quelque temps?" s'enquit-elle.

Mais avant que le Highlander puisse répondre, la femme arriva à leur niveau et s'empressa de prendre la parole.

"Duncan!" s'exclama-t-elle, ayant entendu la jeune fille prononcer son nom. "Cela fait quelque temps que tu ne m'as rendu visite... Où étais-tu donc fourré?"

"Madame?" Duncan était confus. "Vous connais-je?"

"Voyons, ne sois pas pudique à cause de cette demoiselle," insista-t-elle.

"Je ne vous ai jamais vue auparavant, vous devez faire erreur," tenta-t-il de conclure la conversation.

"Allons, c'est moi, Isold. Il y a quelques semaines, à l'auberge des Trois Loups. Ne me dis pas que tu as déjà oublié," continua-t-elle, donnant à ses paroles le ton qu'il convenait pour que la jeune fille accompagnant l'Immortel rougisse et se sente embarrassée.

"Monsieur MacLeod, je pense qu'il est temps pour moi de rentrer. Si vous vouliez me héler une calèche," lui demanda Isabelle, "ce serait des plus courtois."

"Voyons, Isabelle, je vous jure que je ne connais pas cette personne," essaya-t-il de protester.

"Peu m'importe, je veux simplement rentrer. Je suis épuisée," soupira-t-elle.

Isold s'était quelque peu reculée, sa tâche accomplie. La jeune fille insista pour que Duncan lui appelle une calèche, puis s'y engouffra sans un mot d'adieu.

Duncan se retourna vers la femme blonde qui venait de ruiner sa réputation présente. Il se dirigea vers elle, furieux.

"Vous n'êtes pas armée. Savez-vous ce que vous risquez?" la menaça-t-il.

"Je suis sûr qu'un gentleman comme toi ne me ferait rien de tel que ce que tu sembles suggérer. En plus, tu devrais me remercier. Elle était bien fade, cette petite," expliqua-t-elle, confiante.

"Pardon? Cette 'petite' possède des charmes dont vous ne vous approcherez jamais! Elle est de plus, la nièce d'un très bon ami, et elle ne manquera pas de lui répéter ce qui vient de se passer. Vous venez de ruiner ma réputation auprès de sa société," conclut-il.

"Et bien, c'est une assez bonne raison pour ne pas manquer à cette réputation nouvelle et te vautrer dans la débauche... non?" proposa-t-elle en lui faisant bien comprendre à quoi elle pensait.

"Je ne veux plus jamais vous revoir. Est-ce assez clair? La prochaine fois que nos chemins se croiseront, armée ou non, je vous défierai. Et je vous tuerai," affirma-t-il avant de se retourner et de s'éloigner à grands pas.

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"Mac, elle n'a rien fait de mal, vraiment! Tout du moins, pas assez pour que tu veuilles la tuer," ajouta Richie.

"Tu ne comprends pas? Elle a ruiné ma réputation. En ces temps-là, la réputation était tout. Je n'étais plus reçu nulle part, même mon ami M. Géraut ne me voyait qu'à contre-coeur. J'ai dû changer de vie, abandonner des amis qui ne voulaient déjà plus de moi, tout ça à cause d'elle!" s'emporta l'Ecossais.

"Du calme," préconisa Methos. "Il est jeune, il n'a pas connu ça," ajouta-t-il, une lueur malicieuse dans les yeux.

"Ok. Y en a marre. Si t'as un problème avec moi, dis-le, reste pas là avec tes sous-entendus et tes sarcasmes que, je suis sûr, tu trouves de premier goût!" s'emporta le jeune Immortel. "Monsieur 'je suis vieux je sais tout j'ai tout fait j'ai tout vu', jčen ai jusque là!!!"

" Un des privilèges de lčâge, gamin, un parmi tant dčautresŠ Comme celui de savoir rester calme et maîtriser ses émotions. Tu ferais mieux de bosser là-dessus, dčailleurs, " ajouta Methos avec un demi-sourire moqueur.

" Ok, cčest bon, jčen ai ma claque, toi et moi, dehors, lame contre lame, cčest quand tu veux, le croûlant! " sčexclama Richie.

"Richie. Du calme," conseilla à son tour Duncan. "Crois-moi, tu ne veux pas te battre contre lui."

"Eh! Qui a jamais parlé de ça?" s'offusqua Methos. "Le gamin s'énerve, c'est tout. Normal. Je me demandais combien de temps il tiendrait. Pas mal... Bref, c'est pas mon genre de tuer sans raison -- plus mon genre," se rectifia-t-il, plus sérieusement.

Richie était ébahi. Toute cette tension qui était passée entre eux, cette impression de mépris qui se dégageait de son ancêtre -- un test? Une soudaine compréhension l'envahit. Tous ces ans, ces siècles -- pour quoi pouvait désormais vivre Methos? Il devait désormais trouver une raison, quelque chose. Il devait s'amuser. Richie l'avait amusé. Et ces deux mots, "pas mal", serait la plus grande preuve d'admiration que Richie aurait jamais de la part de son aîné.

Celui-ci avait su offrir sa tête à MacLeod pour lui permettre de survivre face à Kalas. Il savait que sa vie n'était pas si importante. Il savait ce que valait celle de MacLeod, qui avait su instaurer un code de morale dans la sienne. Tout homme vivant assez longtemps serait-il donc voué au cynisme et à la déchéance morale?

Richie n'était pas sûr de vouloir vraiment connaître la réponse. Il refusait d'en passer par un tel stade que celui que Methos avait traversé en tant que la Mort. Il se rendit compte du courage qu'il avait fallu à Methos pour vivre avec ça sur la conscience. Du cran qu'il lui avait fallu pour jouer double-jeu face à son frère, Kronos -- mais après tout, n'avait-il pas plusieurs millénaires d'expérience?

Methos vit l'éclair de compréhension passer dans les yeux de Richie. Ce gamin avait un bon fond. Pas étonnant, vu le professeur qu'il avait eu. Le jeune Immortel deviendrait un bon Immortel, s'il vivait assez longtemps. C'est cela que redoutait Methos, aussi bien pour Richie que pour MacLeod, que leurs bonnes vertus, celles précisément qui justifiaient leur existence, ne les entraînent vers leur mort.

Le vieil Immortel sortit bien vite de ces pensées, ne tenant en rien formaliser cet aveu de sa part.

"Bon, tu comptes prendre sa tête ou non, Mac?" demanda pragmatiquement Methos au Highlander.

Cela sortit Duncan de son train de pensées personnel. Il était heureux que Methos ait arrêté son jeu. Il aimait ces deux hommes autant, pour des raisons bien différentes. Désormais il pourrait vraiment regarder Richie comme un égal et non d'une façon bien plus paternelle et protective. Il pouvait faire confiance à Methos pour savoir juger les gens, et le vieil Immortel venait en quelque sorte de rendre son verdict. Un verdict qui confirmait l'opinion que s'était depuis longtemps formée Mac. Richie était vraiment indépendant, il pouvait bien vivre sa vie et commettre ses propres erreurs. Mac n'avait plus à s'inquiéter, tout du moins pas plus que pour ses autres amis. Duncan se réjouissait de savoir que ses amis allaient s'entendre.

Ce fut à ce moment précis de ses réflexions qu'il fut interrompu par la question de Methos. Isold. Il l'avait complètement oubliée. Il n'était plus guère d'humeur à prendre une tête.

"Non, je ne pense pas. Qu'elle aille juste taper sur les nerfs d'autres que nous," déclara-t-il avec mépris.

"Et si... si on lui faisait un peu peur?" proposa Richie, en voulant à l'Immortelle pour le fait que Methos avait encore eu raison. Même s'il n'en voulait plus à son ancêtre, il détestait toujours autant avoir tort.

"Et que suggèrerais-tu?" s'enquit Methos, une lueur de malice anticipée dans les yeux.

"Rien de bien compliqué. Nous pourrions juste tous trois lui en vouloir énormément. Au point de vouloir prendre sa tête. Rien de méchant, vraiment," ajouta-t-il avec un sourire espiègle.

"Soit," accepta Methos. "Mac?"

"Non, merci. Je pense que je vais rappeler Cindi," expliqua-t-il. "Avec un peu de chance, elle repassera ce soir."

"Bon et bien, c'est toi et moi, Richie," observa Methos.

"Ah oui? Je ne m'appelle plus gamin?" demanda ce dernier, feignant un air surpris.

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Isold attendait nerveusement au bar. Joe ne l'avait pas quittée une seconde des yeux; elle n'avait pas pu filer en douce.

Joe était curieux de savoir ce que Mac avait dit. Soit, ce n'était pas du tout son genre de femmes, mais les frasques de l'Ecossais ­ si nombreuses qučelles ne pouvaient toutes figurer dans les chroniques -) auraient bien pu évoluer au cours des siècles. C'est alors qu'il vit Isold se tendre et Methos et Richie pénétrèrent dans le bar.

Isold ressentit enfin le frisson qu'elle appréhendait tant. Elle porta son regard vers la porte et fut soulagée lorsqu'elle vit Richie et cet Immortel taciturne se diriger vers elle d'un pas tranquille, le visage serein.

Cet homme, qui ne lui avait jamais donné son nom, était vraiment superbe. Un corps musclé, quoique pas encore assez pour son goût, mais elle pourrait faire avec. Et un visage assez beau, bien que trop longiligne.

Richie le valait bien. Ses cheveux blonds mettaient en valeur ses yeux bleus, à l'air innocent en un sens, malgré ce qu'il avait déjà vécu. Son corps était trop mince pour Isold, mais l'arrière de son jean noir lui plaisait sans conteste.

Les deux Immortels s'accoudèrent de chaque côté d'Isold, faisant signe à Joe qu'ils ne prendraient rien.

"Alors? Vous ne l'avez pas vu?" s'enquit-elle nonchalamment, sûre qu'ils n'avaient effectivement pas pu le rencontrer.

"Si, on l'a vu," répondit tranquillement Richie. Il comptait bien savourer sa vengeance.

"Ah oui? Et que vous a-t-il dit?" demanda-t-elle bien plus anxieusement. Et comme d'habitude quand elle était anxieuse, elle se mit à transpirer abondamment.

"Oh, juste à quel point tu as ruiné sa vie d'alors," répondit Methos sur le même ton qu'avait employé Richie.

"Mais ce n'est pas ça qui m'a mis hors de moi, personnellement," continua Richie sans laisser à Isold le temps d'intervenir. "C'est plutôt de réaliser à quel point tu t'es moquée de nous," finit-il en se tournant vers elle et la fixant avec un mépris non-dissimulé.

"Et pour paraphraser plus ou moins ce cher Cyrano, maitenant, nous avons des fourmis dans nos épées!" compléta Methos en lui saisissant fermement le bras.

"Allons, allons, quoi qu'il ait inventé, ça ne peut pas être si horrible que ça. Même si vous ne voulez pas me croire, vous n'allez pas me défier pour ça, quand même," tenta-t-elle de les raisonner, en même temps qu'elle tentait de se dégager de la prise de Methos. " Et puis vous nčallez pas vous mettre à deux contre moi, pauvre et faible femme, si? "

"Je ne sais pas, qu'en penses-tu, Richie? Moi je déteste vraiment qu'on ne me prenne pas au sérieux," répondit Methos en haussant les épaules, affermissant encore son étreinte.

"Et moi donc! Je ne supporte pas," continua le plus jeune Immortel, se saisissant de l'autre bras de l'Immortelle.

"Ecoutez, on va pas s'emballer. On s'entendait si bien... T'as pas oublié ce baiser quand même?" lança-t-elle à l'adresse de Methos.

"Hélas non," répondit-il avec une grimace de dégoût. "Tu n'arranges guère ton cas."

"Je -- je ferai ce que vous voudrez. Allez, soyez sympa," implora-t-elle encore.

"J'hésite encore," admit Richie. "Tu es sûr que tu veux prendre sa tête? Je ne sais pas si j'ai envie d'avoir son Quickening..."

"C'est vrai, cela doit être une expérience des plus repoussantes," confirma Methos, plongeant en lui pour retrouver le côté effrayant du Cavalier qu'il avait été. Resserrant encore sa prise, il approcha son visage d'elle, de la haine transperçant son regard: "Va-t-en. Loin. C'est ta dernière chance. Si je te revois, je te tuerai sans un regret."

Terrorisée par la haine qu'elle voyait jetée contre elle, ne pouvant plus l'éviter, Isold éclata en sanglots. Dès que les Immortels l'eurent lâchée, elle partit en courant hors du bar.

"Bien joué," Methos félicita Richie.

"Toi de même," répondit ce dernier. "Comme quoi, la différence d'âge c'est que des conneries."

Methos sourit avant de ressentir encore une fois le frisson. Son expression s'assombrit.

"Si c'est encore elle," marmonna-t-il.

"On va voir!" déclara Richie en se levant. Il avait un pressentiment étrange.

"Soit," grommela Methos en le suivant.

Une fois à l'extérieur, ils entendirent la voix d'Isold demandant pitié. Les deux Immortels échangèrent un regard. Mac? Ils contournèrent le bar pour trouver Isold, glaive à la main, faisant face à un jeune homme blond aux cheveux lui tombant jusqu'au milieu du dos.

Isold aperçut les deux Immortels avant que le combat ne commence. Elle ne savait pas pourquoi cet homme voulait la combattre. Elle ne pouvait donc pas tenter de l'en dissuader. Elle se tourna vers les deux hommes qui l'avaient précédemment menacée.

"Je vous en prie, aidez-moi," implora-t-elle.

"Désolé, on ne peut pas intervenir dans un combat," lui rappela Methos en souriant.

L'homme blond engagea le combat. En quelques passes rapides, il eut Isold désarmée, à genoux, sa lame au cou. Il releva alors les yeux vers les deux Immortels qui avaient observé le combat, l'air satisfait. Il les vit se détourner et s'éloigner, se souciant peu du sort de cette fille.

"Il ne peut en rester qu'un," murmura-t-il en souriant, abaissant rapidement son épée, coupant ainsi le chapelet de supplications de l'Immortelle.

Une fois le Quickening passé, il se rendit dans le bar d'où elle était sortie. Il y trouva les deux hommes accoudés au bar. Il se dirigea vers eux, alors qu'ils se retournaient.

"Alors? Pas trop malade? Je sais pas si j'aurais pu supporter son Quickening," lança Richie à l'adresse de l'inconnu.

"C'était... assez éprouvant, je dois l'admettre. Cette sensation de lourdeur, très oppressante. Et en rien puissante," confirma-t-il. "Mon nom est Damien."

"Richie," se présenta le jeune Immortel, serrant la main du nouveau venu.

"Adam," dit à son tour Methos.

"Alors, pourquoi l'as-tu défiée?" s'enquit curieusement Richie.

"Aucune raison particulière, à part l'impression qu'elle dégageait, que ce serait rendre service à tout le monde de nous en débarasser," répondit Damien.

Richie était horrifié. Alors cet homme ne l'avait tuée que par simple envie, non motivée. Il porta son regard sur Methos, avalant une gorgée de sa bière, qui ne semblait en rien troublé par cela.

Methos but la fin de sa bière et se retourna vers Damien. Il était superbe. Ses longs cheveux blonds et raides encadraient un visage aux traits fins, marqués de deux yeux bleus perçants. Son corps semblait athlétique, quoique assez fin.

"Tu avais bien raison," commenta alors Methos. "Tu veux une bière?"

"Non, merci," refusa-t-il. "J'étais en train de rentrer chez moi. A la prochaine, donc."

"C'est ça," marmonna Richie.

Methos le suivit des yeux jusqu'à la porte, admirant sa démarche féline, son port de tête hautain, sa crinière reflétant les spots de la salle. Enfin, le vieil Immortel se retourna vers son jeune compagnon. Celui-ci le fixait, furieux.

"Alors comme ça, il a bien eu raison de la tuer sans motif?" s'exclama-t-il.

"Allons, Richie, j'aurais fait pareil lors de ma première rencontre avec elle si je n'avais été dans un état misérable," confia Methos. "Cette fille ne méritait pas vraiment de vivre plus longtemps. Elle a du gâcher la vie, la réputation de beaucoup d'hommes, en plus de Mac."

"Mais lui n'en savait rien! Il l'a tué par désir, par plaisir!" rétorqua Richie.

"Ose prétendre que c'est une mauvaise chose. Avec les siècles, tu apprendras à discerner ce genre de gens, ceux que personne ne regrettera, ceux qui blessent constamment leur entourage."

Richie était réellement furieux. Comment Methos pouvait-il être aussi intolérant? Il y aurait toujours une partie de lui que Richie ne pourrait accepter. Il en était sûrement conscient. Peut-être n'était-ce encore qu'un de ses jeux.

"De plus, ce Damien était charmant," continua son ancêtre, souriant à demi.

"Quoi?" Richie s'étrangla.

"Au fil des siècles, tu essaieras aussi de nombreuses choses," répliqua Methos en souriant plus franchement. "N'oublie pas que j'ai vécu dans la Grèce Antique. Et d'un point de vue objectif, tu dois bien avouer que ce jeune homme était... charmant."

"Moi? Je -- j'en sais rien." Richie était confus.

"Allons! Tu as bien du remarquer sa chevelure d'or, ses traits fins et délicats, tout ce côté félin en lui," lui reprocha Methos.

"Il y avait bien ses yeux," admit Richie, avant de se reprendre. "Mais je ne pourrais jamais regarder un homme comme ça!"

"Vraiment?" lui demanda Methos en plongeant ses yeux de braise dans les siens.

"Oui, vraiment," balbutia le jeune Immortel. "Il faut que j'y aille. A plus."

Methos observa Richie déposer quelques pièces sur le comptoir avant de s'en aller précipitamment. Il rit doucement. Son cadet était si facile à perturber. Si innocent encore. Ils allaient bien s'amuser ensemble.