Swat  




     La région est parsemée de gravures préhistoriques et bouddhistes en pleine nature. Petite randonnée sous une pluie fine à la recherche de ces figures ou de ces écrits cachés par les mousses, usés par les siècles, témoins silencieux de temps oubliés (ouah, c'est beau, non ?).








A gauche, un Bouddha géant tout proche de la route, malheureusement irrémédiablement vandalisé.
A droite, le Jehanabad Bouddha datant du VIIème siècle.





Les bouses de vaches servant de combustible sèchent sur les murs des maisons.


Butkara n°3, restes d'un lieu de pélerinage bouddhiste.




     La ville particulièrement cra-cra, il faut quand même le dire (voir le canal ci-dessus), de Saidu Sharif abrite une impeccable mosquée de marbre. Il pluviotait, et en chaussettes dans les flaques de fin d'hiver à 1000 mètres d'altitude, on a un peu attrapé froid, mais c'était plutôt intéressant et l'accueil était chaleureux. On y voit entre autre une pierre où serait naturellement gravé le nom d'Allah.




Un peu à l'écart de la ville, voici le tombeau de Saidu Baba, un genre de Saint François qui pour nourrir les pauvres faisait des miracles : sucre, ghee et naans arrivant tout droit de la montagne.
Ci-dessous à droite, le gardien du tombeau.








     Malheureusement, le voyage qui se passait si bien a dû être interrompu à cause des violentes manifestations islamistes contre l'Occident, à propos des caricatures du Prophète diffusées dans la presse. Nous avons dû fuir Peshawar sous la protection de la police, et avons regagné directement Lahore en bus.
     Dans les principales villes il y a eu plusieurs morts, les manifestants ont mis à sac banques, relais de téléphonie mobile, dépôts de bus, véhicules divers, écoles, boutiques et restaurants jugés trop "occidentaux".



     Ci-dessus à Lahore, un bloc de maisons incendiées à 50 mètres de la Regale Internet Inn, îlot de calme et de tolérance qui nous a réouvert ses portes avant que l'on quitte le pays. On y a retrouvé les voyageurs réfugiés là, les patrons attentionnés et la musique sur la terrasse. A bientôt Pakistan, nous espérons revenir malgré tout...



     Les troubles durant notre séjour n'ôtent rien au plaisir que nous avons éprouvé à rencontrer les Pakistanais et nous gardons un formidable souvenir de leur accueil - bien que nous n'ignorions pas les conditions de vie terribles subies par de très nombreuses femmes. Un grand merci à ceux qui ont pris des risques pour nous aider lors des émeutes, ceux qui se sont excusés au nom de leurs compatriotes des débordements de violence, et de façon générale tous ceux qui savent vivre leur foi avec modération, générosité et ouverture. Ils sont les premiers à souffrir de l'intégrisme et nous souhaitons de tout coeur que la situation se rétablisse et que le pays trouve son équilibre. Mais à l'heure où nous écrivons ce journal de voyage, des attentats meutriers ont encore frappé Karachi.