Les citernes souterraines, en tous cas dans cet état de conservation,
sont spécifiques à Istanbul. La ville a chroniquement
manqué d'eau malgré sa position entre deux mers et un fleuve, et un immense
aqueduc, encore partiellement visible aujourd'hui, alimentait de nombreux
réservoirs souterrains, construits sous des bâtiments ou des églises.

Vu de l'extérieur, rien d'impressionnant. Les entrées sont de simples
caves d'immeubles ou comme ici à gauche sous des guichets plus modernes.
Mais en descendant...

La citerne-basilique construite sous Constantin constituait un réservoir
de 80.000 m3 d'eau, dont les voûtes sont soutenues par 336 colonnes
provenant de différents temples. En guise de base, deux d'entre elles
possèdent même des têtes de méduse retournées ou de côté, sans que nul ne
sache pourquoi. Pour l'anecdote, c'est là que James Bond se balade en barque
dans "Bons baisers de Russie".
La citerne aux 1001 colonnes, Binbirdirek Sarnici, n'en contient
réellement que 224, mais pour une hauteur totale de 15 mètres.
En fait, il s'agit de doubles colonnes, chacune étant constituée
de deux fûts de taille "standard" raccordés par des anneaux de pierre.
Mais une "restauration" récente malheureuse a pratiquement
saccagé le site en coulant à mi-hauteur un sol de béton. Un bar est
installé au fond, et la citerne amputée de la moitié de son volume
sert aujourd'hui de salle de fête...

Pour se consoler, d'intéressantes reconstitutions en images de synthèse
montrent ce que l'on sait de la ville sous Constantin.
< Ci-dontre à gauche,
la petite citerne de
Théodose (Vème siècle) se trouve
sous un bâtiment administratif
moderne. Elle est brute, sans
aménagement touristique.
Du coup, elle est plus évocatrice
car pas défigurée... et
pas très facile à trouver.


> A droite, des portions de l'immense
aqueduc romain qui alimentait
la ville sont toujours
debout en périphérie.
Les vestiges romains ne
s'arrêtent pas là. En effet
de magnifiques
palais occupaient les rives
du Bosphore. Un petit musée
a été construit directement
au-dessus du pavement excavé
d'un palais byzantin de
style romain, et l'on découvre
d'étonnantes mosaïques
des IV et VIème siècles.

Elles sont d'une finesse
remarquable, encore rehaussée
par la restauration de leurs
couleurs ; un processus
fastidieux expliqué sur
des panneaux didactiques.
 
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